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Le IVème épisode est un épisode avec un seul plan ([[Rideau#ancre_29p|plan 29]]), en travelling avant continu et régulier. Il est déclenché à partir de rideaux d'une chambre à coucher. La caméra traverse un appartement pour aboutir à des fenêtres et sortir vers l'extérieur. Elle enchaîne par la sorte sur le Vème épisode [[Mot#La coquille dans l’imprimerie – Mot et maux ; page et grillage|"La coquille à l'imprimerie"]]. Cependant, la bande-son est en voix-off; il s'agit d'une conversation téléphonique <ref> Cf. '''Carole Anne Rivière''', ''La sociabilité téléphonique, contribution à l'étude des réseaux de relations personnelles et du changement social'', thèse de doctorat sociologie, institut d'études politiques, Paris, sous la direction de Michel Forsé, 1999.</ref> entre Alexeï devenu homme et sa mère Maroussia. Ce dialogue est en relation avec [[Main#ancre_4|l'épisode du bègue]]. En effet, la mère pose la question suivante : "''Qu'est-ce qu'elle a ta voix ?''" Le fils répond : " ''Les mots sont impuissants à rendre tout ce que l'homme ressent, ils sont trop mous.''" L'homme est malade, il parle avec difficulté, sa voix est "molle", mais, aussi contradictoire que cela puisse paraître, il exprime tout de même l'ambiance générale dans laquelle il baigne.
 
Le IVème épisode est un épisode avec un seul plan ([[Rideau#ancre_29p|plan 29]]), en travelling avant continu et régulier. Il est déclenché à partir de rideaux d'une chambre à coucher. La caméra traverse un appartement pour aboutir à des fenêtres et sortir vers l'extérieur. Elle enchaîne par la sorte sur le Vème épisode [[Mot#La coquille dans l’imprimerie – Mot et maux ; page et grillage|"La coquille à l'imprimerie"]]. Cependant, la bande-son est en voix-off; il s'agit d'une conversation téléphonique <ref> Cf. '''Carole Anne Rivière''', ''La sociabilité téléphonique, contribution à l'étude des réseaux de relations personnelles et du changement social'', thèse de doctorat sociologie, institut d'études politiques, Paris, sous la direction de Michel Forsé, 1999.</ref> entre Alexeï devenu homme et sa mère Maroussia. Ce dialogue est en relation avec [[Main#ancre_4|l'épisode du bègue]]. En effet, la mère pose la question suivante : "''Qu'est-ce qu'elle a ta voix ?''" Le fils répond : " ''Les mots sont impuissants à rendre tout ce que l'homme ressent, ils sont trop mous.''" L'homme est malade, il parle avec difficulté, sa voix est "molle", mais, aussi contradictoire que cela puisse paraître, il exprime tout de même l'ambiance générale dans laquelle il baigne.
  
 
Par ailleurs, le fils enchaîne sur le fait qu'il a vu sa mère en rêve : "''J'étais encore enfant.''" C'est, en fait, une [[Liaison (cinématographique)|liaison]] qui s'établit entre [[Rêve#ancre_21|"Le rêve d'Aliocha"]](IIIème épisode) et "La coquille à l'imprimerie" (Vème épisode). La liaison se distingue, de plus, par le travelling en avant, comme si elle traversait "le couloir du temps". Ainsi nous constatons, malgré l'aspect linéaire de l'effet du travelling, que le temps n'est par linéaire pour Andreï Tarkovski, il n'est pas vectoriel, un temps dirigé, axé vers l'avant. Il propose l'idée d'un temps cyclique, d'un temps qui revient parfois sur lui-même, un présent qui renoue avec le passé. Au cours du dialogue avec sa mère, il pose des questions sur son père. La mère dévie la conversation sur la mort de [[Mot#ancre_39p|Liza]], une collègue de travail à l'imprimerie que nous verrons dans l'épisode suivant.
 
Par ailleurs, le fils enchaîne sur le fait qu'il a vu sa mère en rêve : "''J'étais encore enfant.''" C'est, en fait, une [[Liaison (cinématographique)|liaison]] qui s'établit entre [[Rêve#ancre_21|"Le rêve d'Aliocha"]](IIIème épisode) et "La coquille à l'imprimerie" (Vème épisode). La liaison se distingue, de plus, par le travelling en avant, comme si elle traversait "le couloir du temps". Ainsi nous constatons, malgré l'aspect linéaire de l'effet du travelling, que le temps n'est par linéaire pour Andreï Tarkovski, il n'est pas vectoriel, un temps dirigé, axé vers l'avant. Il propose l'idée d'un temps cyclique, d'un temps qui revient parfois sur lui-même, un présent qui renoue avec le passé. Au cours du dialogue avec sa mère, il pose des questions sur son père. La mère dévie la conversation sur la mort de [[Mot#ancre_39p|Liza]], une collègue de travail à l'imprimerie que nous verrons dans l'épisode suivant.
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Un chauffeur de taxi vient lui dire qu'il est prêt à partir, il prend les valises. Mais un concierge vient annoncer au Poète qu'il est demandé au téléphone.
 
Un chauffeur de taxi vient lui dire qu'il est prêt à partir, il prend les valises. Mais un concierge vient annoncer au Poète qu'il est demandé au téléphone.
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Version du 1 avril 2012 à 21:18

Le Miroir, plan 87b. Ignat est au téléphone, il parle à son père :
- Le Père : "Tu connais des filles."
- Ignat : "A quoi bon."
- Le Père : "A ton âge, j'aimais déjà, pendant la guerre, une rousse. Notre instructeur lui faisait la cour..."
Nous traverserons le temps pour rejoindre l'enfance du père. Le téléphone tient lieu d'une allégorie de la distance. La situation est aussi entortillée que le fil de téléphone qu'il a au bout de sa main, encore une fois, la forme rejoint le fond.



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Titres des films

Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations


Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée (min.)
Bar du téléphone (Le) Bar du téléphone (Le) Barrois Claude Néron Claude 1980 France 90
Denise au téléphone Denise calls up Salwen Hal Salwen Hal 1996 USA 80


* * *


Autres titres de films

Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations


Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée
Into the Wild

§. Le crédo de Christopher : « Deux ans à parcourir la terre, ni téléphone, ni piscine, ... » Plan 127
§. Christopher veut téléphoner à sa soeur.

Plan 873
(Voir détail : Into the Wild) Penn Sean Sean Penn,
roman de Jon Krakauer
2007 USA 147
Mathilde

§. Le pressentiment de de Petris avant de téléphoner.

Φω. 63. Plan 1409.
(Voir détail : Mathilde) Mimica Nina Mimica Nina 2004 Italie, Espagne, Angleterre, Allemagne 97
Miroir (Le) (Voir détail : Zerkalo) Tarkovski Andreï Tarkovski A.

Micharine A.

Et poèmes d'Arseni Tarkovski.
1975 URSS 106
Nostalghia (Voir détail : Nostalghia) Tarkovski Andreï Tarkovski A.
Guerra T.
1983 URSS
Italie
130
Stalker (Voir détail : Stalker) Tarkovski Andreï Tarkovski A.
Strougatski A. et B.
1979 URSS 161


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Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films

Le Miroir, d'Andreï Tarkovski

Le téléphone et le rideau sombre

Le IVème épisode est un épisode avec un seul plan (plan 29), en travelling avant continu et régulier. Il est déclenché à partir de rideaux d'une chambre à coucher. La caméra traverse un appartement pour aboutir à des fenêtres et sortir vers l'extérieur. Elle enchaîne par la sorte sur le Vème épisode "La coquille à l'imprimerie". Cependant, la bande-son est en voix-off; il s'agit d'une conversation téléphonique [1] entre Alexeï devenu homme et sa mère Maroussia. Ce dialogue est en relation avec l'épisode du bègue. En effet, la mère pose la question suivante : "Qu'est-ce qu'elle a ta voix ?" Le fils répond : " Les mots sont impuissants à rendre tout ce que l'homme ressent, ils sont trop mous." L'homme est malade, il parle avec difficulté, sa voix est "molle", mais, aussi contradictoire que cela puisse paraître, il exprime tout de même l'ambiance générale dans laquelle il baigne.

Par ailleurs, le fils enchaîne sur le fait qu'il a vu sa mère en rêve : "J'étais encore enfant." C'est, en fait, une liaison qui s'établit entre "Le rêve d'Aliocha"(IIIème épisode) et "La coquille à l'imprimerie" (Vème épisode). La liaison se distingue, de plus, par le travelling en avant, comme si elle traversait "le couloir du temps". Ainsi nous constatons, malgré l'aspect linéaire de l'effet du travelling, que le temps n'est par linéaire pour Andreï Tarkovski, il n'est pas vectoriel, un temps dirigé, axé vers l'avant. Il propose l'idée d'un temps cyclique, d'un temps qui revient parfois sur lui-même, un présent qui renoue avec le passé. Au cours du dialogue avec sa mère, il pose des questions sur son père. La mère dévie la conversation sur la mort de Liza, une collègue de travail à l'imprimerie que nous verrons dans l'épisode suivant.


Lire la suite


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Liens spécifiques du film

Voir : Miroir (Le)


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Nostalghia, d'Andreï Tarkovski

Messages et passages

Plan 97 : 1h 30' 44" : Vue générale aérienne de Rome, la ville éternelle.

Plan 98 : 1h 31' 31" : Le Poète est devant le parvis d'un grand hôtel romain. Il vérifie ses sacs de voyage. Il s’assied sur le banc. (Cf. Photogramme – Banc.)


Photogramme - Banc : Nostalghia, Plan 98. Le Poète assis sur un banc, en attendant son chauffeur.

Un chauffeur de taxi vient lui dire qu'il est prêt à partir, il prend les valises. Mais un concierge vient annoncer au Poète qu'il est demandé au téléphone.

Plan 99 : 1h 32' 48" : La Traductrice est au téléphone. Elle est debout dans une luxueuse demeure, "son ami" Vittorio mange, assis au milieu de la table. La Traductrice annonce au Poète, que "Domenico le Fou" est à Rome pour une manifestation : " Voilà trois jours que Domenico parle." Le Poète lui dit : " Je m'ennuie, je veux rentrer chez moi." La Traductrice lui demande de la part du "Fou" : "Si tu as fait ce que tu avais à faire." Une servante passe derrière Vittorio, et ferme soigneusement des rideaux blancs. (Cf. Photogramme – Téléphone 1.)


Photogramme - Téléphone 1. : Nostalghia, Plan 99b. Une servante tire les rideaux blancs. La Traductrice est disposée du côté de la valise noire du plan 98. Comparez le parallélisme de la table et du banc du plan 98.


La Traductrice hésite quelques secondes. Puis, comme si elle avait compris qu'elle se trompait (par rapport à la "superficialité" de la vie de Vittorio, et l'accomplissement "de choses importantes" de la part du Poète et du "Fou"), elle dit à Vittorio : "Je vais acheter des cigarettes." Et elle s'en va.


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Liens Spécifiques du film

Voir : Nostalghia


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Notes et références

  1. Cf. Carole Anne Rivière, La sociabilité téléphonique, contribution à l'étude des réseaux de relations personnelles et du changement social, thèse de doctorat sociologie, institut d'études politiques, Paris, sous la direction de Michel Forsé, 1999.


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