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Rêve

927 octets ajoutés, 8 juillet 2012 à 10:31
====Le rêve de la tête dévissée====
 
<span id="ancre_264p"></span> [[Fichier:Chat_Andreïroublev_Tarlovsky_plan264_1600p.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme - Chat''' : ''[[Andreï Roublev]]'', '''Plan 264'''. Comme pour souligner l'aspect tragique et [[Superstition|superstitieux]] du moment. Un [[chat]] noir traverse l'écran en oblique.|'''Photogramme - Chat''' : ''[[Andreï Roublev]]'', '''Plan 264'''. Comme pour souligner l'aspect tragique et [[Superstition|superstitieux]] du moment. Un [[chat]] noir traverse l'écran en oblique.]]
A la fin du VIème épisode, après le sac de Vladimir, au :
''' <span id="ancre_264">Plan</span> 264-81-1 <ref>Le premier chiffre correspond aux plans du film depuis le début du film, le second chiffre aux plans du film depuis le début de l'épisode, le troisième chiffre aux plans du films depuis le début de la partie. </ref> : ''' '' 1h 56' 2''&quot; Le désastre extérieur de l'église reflète l'âme intérieure de Roublev. Il est abattu, résigné et bouleversé. Comme pour souligner l'aspect tragique et [[Superstition|superstitieux]] du moment. Un [[chat]] noir traverse l'écran en oblique. (Cf. '''Photogramme - Chat.''')
 
<span id="ancre_264p"></span> [[Fichier:Chat_Andreïroublev_Tarlovsky_plan264_1600p.jpg|300px|thumb|right|'''Photogramme - Chat''' : ''[[Andreï Roublev]]'', '''Plan 264'''. Comme pour souligner l'aspect tragique et [[Superstition|superstitieux]] du moment. Un [[chat]] noir traverse l'écran en oblique.]]
''' <span id="ancre_265">Plan</span> 265-82-2 :''' '' 1h 56' 5''&quot; : Près de Roublev la sourde-muette fait une natte à trois branches entrelacées à une gisante aux longs [[cheveux]].
 
<span id="ancre_267p"></span> [[Fichier:Livre brule_Andreïroublev_Tarlovsky_plan267_main_1600p.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme - Livre''' : ''[[Andreï Roublev]]'', '''Plan 267'''. Une [[main]] feuillette les pages calcinées, c'est la main de la [[mort]], la main de Théophane le Grec.|'''Photogramme - Livre''' : ''[[Andreï Roublev]]'', '''Plan 267'''. Une [[main]] feuillette les pages calcinées, c'est la main de la [[mort]], la main de Théophane le Grec.]]
''' <span id="ancre_267">Plan</span> 267-84-4 :''' '' 1h 57' 1''&quot; : Gros plan d'un grand livre brûlé (les Écritures). Une main feuillette les pages calcinées, c'est la [[main]] de la [[mort]], la main de Théophane le Grec. (Cf. '''Photogramme - Livre.''')
<span id="ancre_267p"></span> [[Fichier:Livre brule_Andreïroublev_Tarlovsky_plan267_main_1600p.jpg|300px|thumb|right|'''Photogramme - Livre''' : ''[[Andreï Roublev]]'', '''Plan 267'''. Une [[main]] feuillette les pages calcinées, c'est la main de la [[mort]], la main de Théophane le Grec.]]
''' <span id="ancre_268">Plan</span> 268-85-5 :''' '' 1h 58' 03''&quot;: Roublev est très heureux de le voir : "''Théophane. Tu n'es pas mort, j'avais tellement envie de te voir. J'ai rêvé de toi : tu me regardes la tête en bas, par la fenêtre en me menaçant du [[doigt]]. Et moi je suis couché sur la selle d'un [[cheval]] et deux tatars me dévissent la tête. Toi tu regardes, et du doigt, tu frappes au carreau, tchouk, tchouk. Moi je crie.''"<br/>
'''<span id="ancre_22">Plan</span> 22''' : ''16' 01"'' : Variation du plan 12 : les buissons dans la forêt soufflée par le vent, en noir et blanc.
'''<span id="ancre_23ancre_23p">Plan</span> 23[[Fichier:serviettep1.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme - Rêve 1.''' : ''16[[Miroir (Le)|Le Miroir.]]' 18"', '''Plan 23'''. Au réveil d' : Aliocha se relèvedans la nuit, et sort du lit. Au pied du litalors qu'il se dirige vers la porte de la chambre de ses parents, une bassine dserviette traverse rapidement l'encadrement de la porte.|'''Photogramme - Rêve 1.''' : ''[[eauMiroir (Le)|Le Miroir.]] est posée sur une chaise'', '''Plan 23'''. Il avance Au réveil d'Aliocha dans la nuit, et alors qu'il se dirige vers une [[la porte]] ouverte. Une [[de la chambre de ses parents, une serviette]] traverse rapidement l'encadrement de la porte. L'image est très étrange.]]
'''<span id="ancre_23pancre_23">Plan</span> 23''' : ''16' 18"'' : Aliocha se relève, et sort du lit. Au pied du lit, une bassine d'[[eau]] est posée sur une chaise. Il avance vers une [[porte]] ouverte. Une [[serviette]] traverse rapidement l'encadrement de la porte. L'image est très étrange.(Cf. '''Photogramme – Rêve 1'''.)  <span id="ancre_24bp"></span> [[Fichier:serviettep1dansep5.jpg|200px300px|thumb|right|alt='''Photogramme - Rêve 1.2''' : ''[[Miroir (Le)|Le Miroir.]]'', '''Plan 2324b.'''. Au réveil Nous avons l'impression d'Aliocha dans la nuit, et alors quavoir le double d'il se dirige vers la porte de la chambre de ses parentsune tête qui émerge, comme une serviette traverse rapidement deuxième personne qui surgit de l'encadrement eau.|'''Photogramme – Rêve 2''' : ''[[Miroir (Le)|Le Miroir.]]'' '''Plan 24b.''' Nous avons l'impression d'avoir le double d'une tête qui émerge, comme une deuxième personne qui surgit de la portel'eau.]]
'''<span id="ancre_24">Plan</span> 24''' : ''16' 57"'' : Aussitôt, dans la chambre voisine, nous observons la première brève [[apparition]] du père : gros plan rapproché rapide, il est debout, il verse de l'eau sur la tête de son épouse. Maroussia est accroupie devant une bassine d'eau remplie jusqu'au bord. Ses longs [[cheveux]] flottent dans l'eau. La scène est particulièrement inquiétante et bouleversante. En effet, du fait de la position courbée du corps et de la tête plongée dans l'eau, nous ne distinguons pas son visage. Mais nous avons l'impression, d'avoir le double d'une tête qui émerge de l'eau, une tête "miroirisée". Mieux encore, c'est comme une deuxième personne qui surgit de l'eau, une personne qui avale l'autre, qui l'aspire. (Cf. '''Photogramme – Rêve 2'''.)
<span id="ancre_24bp"></span>[[Fichier:dansep5.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme – Rêve 2''' :
''[[Miroir (Le)|Le Miroir.]]'' '''Plan 24b.''' Nous avons l'impression d'avoir le double d'une tête qui émerge, comme une deuxième personne qui surgit de l'eau.]]
'''<span id="ancre_24cancre_24cp">Plan </span> 24c[[Fichier:dansep6.jpg|300px|thumb|right|alt=''' : Photogramme – Rêve 3''17' 25": '' : Maroussia pose ses [[MainMiroir (Le)|mainsLe Miroir.]] sur les bords de la bassine'' '''Plan 24c'''. Elle se redresse tout doucement. Les cheveux lui cachant le visage. Nous avons à ce moment-là une Une personne sans visage, une tête sans "les sens", une personne quelconque, une personne qui a [[Tourner|tournée]] sa face de 180°. En bref, une personne monstrueuse. (Cf. |'''Photogramme – Rêve 3'''.: ''[[Miroir (Le)|Le Miroir.]]'' '''Plan 24c'''. Une personne sans visage. ]]
'''<span id="ancre_24cpancre_24c">Plan </span>[[Fichier:dansep6.jpg|200px|thumb|right|24c'''Photogramme – Rêve 3: ''17' : 25"'': Maroussia pose ses [[Miroir (Le)Main|Le Miroirmains]] sur les bords de la bassine.Elle se redresse tout doucement. Les cheveux lui cachant le visage. Nous avons à ce moment-là une personne sans visage, une tête sans "les sens", une personne quelconque, une personne qui a [[Tourner|tournée]]sa face de 180°. En bref, une personne monstrueuse. (Cf. '' '''Plan 24cPhotogramme – Rêve 3'''. Une personne sans visage. ]])
'''<span id="ancre_24d">Plan </span> 24d''' : ''17' 33"'' : Zoom arrière. Plan général de la chambre. Elle écarte les bras parallèlement au sol, en [[croix]], et elle exécute une espèce de danse mystérieuse, arythmique, comme les mouvements d'une marionnette articulée. (Cf. '''[[Danse#ancre_1|Photogramme – Rêve 4]]'''.)
====La lévitation de Maroussia====
''' <span id="ancre_161">Plan</span> 161 :''' '' 1h 26' 08&quot;'' : Nadejda demande à Maroussia de couper la tête d'un coq, car elle est enceinte et qu'elle a des nausées.
''' <span id="ancre_162">[[Coq#ancre_162p|Plan</span> 162]] :''' '' 1h 28' 27&quot;'' : Plan fixe sur le visage de Maroussia avec un très vif éclairage de bas en haut. <ref> Sur ce passage particulier, voir '''Andreï Tarkovski''', ''Le Temps Scellé'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 105.</ref> Nous entendons le coup sec de la hache, des plumes survolent la tête de Nadejda.
''' <span id="ancre_163">Plan</span> 163 :''' '' 1h 28' 33&quot;'': Maroussia a le visage pâle, elle regarde le vide.
Ici s'intercale un des grands moments du cinéma d'Andreï Tarkovski. C'est une courte séquence en noir et blanc. Plan rapproché sur le père qui tient la main de Maroussia.
Cette inaccessibilité se double d'une "trans-formabilité", d'une [[inversion]] de la verticalité : "''Vers le puits du ciel.''" Autrement dit, si le temps disparaît, l'espace le suit dans son sillage. Nos repères, nos mesures, nos points cardinaux, nos altitudes, nos attitudes, ne sont que des commodités pour notre corps physique, notre corps dense. Au-delà du miroir, il n'y a plus de densité. Au :
''' <span id="ancre_170">Plan</span> 170 : ''' ''1h 31' 20&quot;'' : Le cinéaste nous replonge dans le passé. Peut-être le passé d'un rêve, un de plus, un [[présage]] de plus : Aliocha enfant entre, enfin, dans la [[maison]] ; il tient avec les deux [[Main|mains]], comme un calice, un vase de [[lait]] rempli jusqu'au bord. Est-ce le trop-plein de la maternité ? Quelques giclées de lait tombent au sol. "''Cicatrice sur cicatrice.''" Le lait tombe par les secousses involontaires dues aux mouvements de l'enfant, malgré sa démarche prudente. A propos de cette scène, il y aurait un fait remarquable qui se présente grâce à des circonstances particulières. En effet, dans le film, Aliocha, tout en tenant avec précaution le vase de lait, avance de plus en plus dans la maison. Des [[Rideau|rideaux]] transparents sont accrochés, soulevés par un vent léger : "les rideaux du temps." Or, dans le ''Cahier Journal'', une image photographique nous montre une possibilité de développement de cette scène : l'image nous montre Aliocha tenant virtuellement un vase, c'est-à-dire que les mains font le geste de tenir un vase, mais elles sont vides. Il a à ses pieds le vase cassé et tout le lait répandu. Cela suppose une interprétation différente du film. Dans le 1er cas, l'enfant tient (à) sa mère. Dans le 2nd cas, la mère s'est brutalement séparée de son fils. Dans la logique du film, c'est le second cas qui est plus approprié au déroulement des séquences. Mais il y a un fait majeur, comme dans toutes les œuvres poétiques, une exception peut confirmer la règle. Car cette idée (celle du 1er cas) correspond d'une manière frappante à la suite poétique en voix-off, (c'est le moment où quelques gouttes de lait giclent sur le sol.) (Plan 171.) : "''Cours mon enfant, ne plains pas la malheureuse Eurydice" ; "Et pousse ton cerceau à travers ce monde complice''". Le surgissement et l'apparition du mythe d'Eurydice condensent à lui seul toute l'ampleur et la substance même du film. En effet, cette figure est importante, car elle se double d'une grande figure mythologique non moins importante, celle d'Orphée.
''' <span id="ancre_74f">Plan</span> 74f : ''' ''1h 07' 38&quot;'': La Traductrice est debout les mains vides. Elle est dans le coin où elle a jetée la brosse. Le monologue n'a pas cessé depuis le [[Cheveux#ancre_74ep|plan 74e]] : "''La nuit même où je t'ai connu… J'ai rêvé d'un ver tout mou avec plein de pattes… Sur la tête… Il m'a piqué : il était venimeux… Je cognais la tête de tous côtés. Et la sale bête est tombée devant l'[[armoire]]… J'essayais de l'écraser, mais en vain… Je tombais toujours à côté. Je n'arrivais pas à l'écrabouiller… Depuis cette nuit-là, je touche mes [[cheveux]]. Heureusement qu'il n'y a rien d'intime entre nous !''"
Dans le rêve de la Traductrice, nous constatons des faits qui nous conduisent de nouveau au concept du "parallélisme analogique". En effet, le ver l'a piquée au niveau de la tête. D'autre part, ce symbole thériomorphique, <ref>Néologisme forgé par '''Gilbert Durand''', il désigne la morphologie monstrueuse, ici, c'est le ver mou avec plein de pattes, et venimeux. Cf. ''Les structures anthropologiques de l'imaginaire''. ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', pp. 71-96. </ref> exprime un conflit érotique : (…) "C'est ce qui apparaît avec une clarté particulière dans le motif de la "violence". (…) Ce thème présente d'innombrables variantes. L'arme du meurtre est une lance, une épée, un poignard, (…) et la violence consiste en une effraction, une poursuite, un vol ou bien quelqu'un est caché dans l'armoire ou sous le lit." Cependant, il semblerait que ce "conflit érotique" ait subi une altération spirituelle, car la Traductrice a été piquée au niveau de la tête, et donc de l'intellect et de la raison. Quand "la sale bête est tombée devant l'armoire", elle a essayé de l'écraser avec son pied, <ref>Cela nous le supposons, puisqu'elle ne dit pas comment elle s'est prise pour le faire. </ref> mais elle n'a pas réussi. Le [[passage]] de la tête aux [[Pied|pieds]] est significatif, puisqu'il suggère le passage d'une fonction supérieure à une fonction inférieure. Du reste, l'armoire <ref>Cf. '''G. Bachelard''', ''La Poétique de l'Espace'', chapitre III, "Le Tiroir, les coffres et les armoires, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', pp.79-91, en particulier, pp. 82-84, l'auteur cite Milosz (''Amoureuse initiation'', p. 217) : (…) "L'armoire est toute pleine du tumulte muet des souvenirs." </ref> représente le répertoire complet des attributs féminins : robes, chemises, tailleurs, etc. Tout ce qui fait son charme, car comme elle dit : "''je m'y connais en charme.''"
''' <span id="ancre_75">Plan</span> 75 : ''' ''1h 08' 34&quot;'' : Le Poète tourne ses talons, jette un regard derrière lui. Il marmonne à la 3ème personne : "''Elle est folle''", et sort dans le couloir (plan 76). La Traductrice le suit. Elle s'approche de lui : "''Quoi encore ?''" Lui dit-il. Hargneuse, elle répond : "''Hypocrite.''" (76b) Elle tourne les talons et s'en va. Il la suit, et lui donne une tape forte au postérieur. Le Poète est de dos. Tout un coup, le sang coule du nez. Le Poète s'assied sur un [[banc]], sort son mouchoir pour s'essuyer (76c). Il s'incline vers le sol, essuie le sang qui est tombé sur les dalles du couloir (plan 77). Qu'est-ce à dire ? Comment interpréter cette hémorragie nasale ? Quelle est la place véritable de cette séquence ? Dans son rêve, un ver pique la Traductrice. Dans la réalité diégétique du sang <ref>Cf. '''R. Dadoun''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'',p. l'auteur cite Lorca : (…) "Le sang on ne peut pas le voir", pp. 114 ; 161-163. </ref> coule du nez du Poète ?
Dans la suite du plan 77a. La Traductrice s'en va dans sa [[chambre]]. Une dame et son enfant résidants de l'hôtel s'approchent du Poète (77b). Il se lève et rentre dans sa chambre (77c). Le couloir est vide. Quelques secondes plus tard, La Traductrice revient avec les valises (77d). Cette fois-ci, elle a les cheveux enroulés sous un [[béret]]. C'est la marque d'un changement de son attitude. Une grande partie de son "charme" est voilé. Elle se dirige vers la chambre du Poète. Elle sort de son sac la lettre qu'il lui a donnée la veille, à propos du compositeur russe Sisnovski. Elle [[Hésitation|hésite]] à frapper. Elle tente de glisser la lettre dans la fente de la porte (77 e). Elle n'y parvient pas. Elle regarde la lettre. Elle se dirige à un endroit éclairé du couloir (77f), et lit la lettre.
''' <span id="ancre_93">Plan</span> 93 :''' '' 1h 25' 45&quot;'' : (11ème flash-back en noir et blanc. 3ème série.) Dans une rue jonchée de feuille, le Poète endormi au milieu de la chaussée se redresse. Il se relève. Il marche droit vers nous. Il traverse un petit carrefour. Il continue de marcher droit devant lui. Il passe devant une [[armoire]] à miroir. (93b) Il continue à marcher, à peine quelques pas, il hésite, il s'arrête. (93c) Il retourne vers l'armoire : (en off) il parle avec la voix "du Fou" : "''Pourquoi penser à cela, j'ai trop de soucis… Mon Dieu, pourquoi ai-je fait ça… Ce sont mes enfants, ma famille, mon sang…(…)''" Il est devant l'armoire. Il ouvre la porte de l'armoire. En reflet dans le [[miroir]], nous distinguons "le Fou", sans son bonnet (comme lors de la libération par les gendarmes) (93d). Le poète ferme la porte brusquement (93 e). Sans transition. Nous passons à la seconde partie du rêve :
''' <span id="ancre_94">Plan</span> 94 :''' '' 1h 28' 34&quot;'' : Plan général et en plongée du Poète à l'intérieur d'une immense cathédrale en ruine, sans toit. Une cathédrale à ciel ouvert, comme l'est "l'esprit ouvert" du Poète. Il parcourt transversalement et de gauche à droite les trois nefs. <ref> La cathédrale en ruines c'est celle qui correspond au dernier plan du film. </ref> Nous entendons le chant d'un enfant. C'est le chant modifié lors de la procession de la Madone del Parto. Nous écoutons aussi deux voix-off :<br/>
- Voix féminine : "''Seigneur ne vois-tu pas comme il implore ? Dis-lui quelque chose.''"<br/>
- Voix masculine : "''S'il entendait ma voix que se passerait-t-il ?''"<br/>
Le Poète entend des chants d'oiseaux. Il regarde vers le ciel, et à travers le ciel :
''' <span id="ancre_95">Plan</span> 95 :''' '' 1h 30' 11&quot;'' : Retour dans l'église en ruines. La [[plume]] tombe en tournoyant, traverse une portion de toit ajouré, et finit par tomber dans une flaque d'[[eau]].
''' <span id="ancre_96">Plan</span> 96 :''' '' 1h 30' 28&quot;'' : Retour à la position du Poète, celle du [[Livre#ancre_92p|plan 92]]. Panoramique contraire gauche/ droite. Les flammes du petit [[feu]] embrasent à présent un coin du [[livre]] de poésies.
Nous sommes de nouveau en face d'une "combinaison parallèle" : l'histoire de "l'[[objet]] livre" touche à sa fin.
====Le rêve du Stalker====
''' <span id="ancre_83">Plan</span> 83 :''' '' 1h 15' 55&quot;'' : Court plan en noir et blanc. Le Stalker est allongé sur le côté, il est entouré d'eau. Le [[chien]] noir [[Apparition|apparaît]] de nouveau au fond de l'image. Il s'approche du Stalker et docilement vient se coucher contre lui. Quelques plans plus loin, nous quittons les vicissitudes des deux hommes pour entrer dans le monde du rêve.
Mais une question se pose : Peut-on rêver dans la Zone ? Ou est-ce le rêve de la Zone ? Il est aussi probable que c'est le rêve du Stalker. Un rêve religieux. Plus précisément, un rêve sur l'Apocalypse. Là encore, nous pénétrons, cette fois-ci sans altérations, dans le [[Météorite#Enquête théophanique ou théophanie d'une enquête |monde biblique]]. D'abord, au moment où on découvre le Stalker dormant, la caméra avance pour encadrer le visage du Stalker, qui suggère une figure d'icône : les yeux fermés qui regardent à présent l'intérieur de son âme. Et à la suggestion de l'icône, succède en voix-off chuchotante un texte qui s'inspire de l'Apocalypse de Saint-Jean: "''Les étoiles du ciel tombaient comme un figuier secoué par un vent violent… dont les figues encore vertes, tombent à terre.''"