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Plume

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<span id="ancre_1"> </span>
[[Fichier: p.jpg|600px|thumb|center| '''', '''plan 1. ''']]
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<center>* * *</center>


==Titres des films==


[[Dictionnaire:Mode d'emploi|Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations]]


<table class="wikitable sortable">
<tr>
<th><strong>Titre</strong></th>
<th><em>Titre original</em></th>
<th><strong>Réalisation</strong></th>
<th>Scénario</th>
<th><strong>Année</strong></th>
<th>Pays</th>
<th>Durée (min.)</th>
</tr>
<tr>
<td><strong>Plumes dans la Tête (Des) </strong></td>
<td> <em> Plumes dans la Tête (Des) </em> </td>
<td><strong>De Thier Thomas</strong></td>
<td>De Thier T.</td>
<td><strong>2004</strong></td>
<td>Belgique, France</td>
<td>117</td>
</tr>
<tr>
<td><strong> Quatre Plumes Blanches (Les)</strong></td>
<td> <em> The Four Feathers </em> </td>
<td><strong>Korda Zoltan</strong></td>
<td> Biró L., Sheriff R. C., Wimperis A., roman de Mason A.E.W.</td>
<td><strong>1939</strong></td>
<td>Angleterre</td>
<td>129</td>
</tr>
</table>

<center>* * *</center>


==Autres titres de films==

[[Dictionnaire:Mode d'emploi|Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations]]


<table class="wikitable sortable">
<tr>
<th>Titre</th>
<th><em>Titre original</em></th>
<th>Réalisation</th>
<th>Scénario</th>
<th>Année</th>
<th>Pays</th>
<th>Durée</th>
</tr>
<tr>
<td><strong> Forest Gump</strong></td>
<td> <em> Forest Gump </em> </td>
<td><strong>Zemeckis Robert</strong></td>
<td> Roth E.</td>
<td><strong>1994</strong></td>
<td>USA</td>
<td>140</td>
</tr>
<tr>
<td>''' [[#Nostalghia d’Andreï Tarkovski|Nostalghia]] '''</td>
<td>(Voir détail : ''[[Nostalghia |Nostalghia]]'')</td>
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td>
<td>Tarkovski A.<br />Guerra T.</td>
<td><strong>1983</strong></td>
<td>URSS<br />Italie</td>
<td>130</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>[[#L’épluchure dans Viridiana de Luis Buñuel|Viridiana]]</strong></td>
<td><em>[[Viridiana]]</em></td>
<td><strong>[[Bu&ntilde;uel Luis]]</strong></td>
<td>Bu&ntilde;uel L.<br />
Alejandro J.</td>
<td><strong>1961</strong></td>
<td>Mexique<br />
Espagne</td>
<td>90</td>
</tr>
<tr>
<td>'''Visiteur (Le) '''</td>
<td>Muukalainen</td>
<td><strong>Valkeapää Jukka-Pekka</strong></td>
<td>Forsström J.<br/>
Valkeapää J.-P.</td>
<td><strong>2008</strong></td>
<td>Finlande<br/>
Angleterre<br/>
Allemagne<br/></td>
<td>139</td>
</tr>
</table>


<center>* * *</center>




==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films==


===Nostalghia, d'Andreï Tarkovski===


====« La Madone del Prato » <ref>Les titres des épisodes entre guillemets sont ceux du cinéaste. </ref>, les sentiers ou les voies de l’attente====

''' <span id="ancre_4">Plan</span> 4 :''' '' 5' 46''&quot; : La Traductrice entre dans une église. Des femmes voilées, agenouillées, prient.

''' <span id="ancre_9">Plan</span> 9 :''' '' 8' 11''&quot; : La Traductrice décide de partir de l'église. Le prêtre lui dit : "Attends!" C'est un mot oraculaire. Plusieurs structures du film sont basées sur le concept de l'attente. (Voir : [[Attente]]).

''' <span id="ancre_10a">Plan</span> 10a :''' '' 10' 17''&quot; : L'attente de la Traductrice n'a pas été vaine. D'abord elle voit passer la procession de la vierge. (Cf. '''(Cf. Photogramme – Plume 1.)''')

<span id="ancre_10ap"></span>[[Fichier: genuflexionpa.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Plume 1''' : "Nostalghia", '''Plan. 10a''', Le destination de la procession : devant la fresque de Pierro della Francesca, ''La Madone del Prato''. Notez la tête voilée et la [[génuflexion]] de la communiante.]]

Ensuite elle assiste à un spectacle unique en son genre. Il s'agit d'une "ouverture symbolique" du ventre de la Vierge de la procession, dont va sortir "triomphalement", une nuée d'oiseaux, tout à coup extrêmement bruyants. <ref>Cf. '''François Ramasse''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|op. cit.]]'', p. 125. </ref> (Cf. '''Photogramme – Plume 2.''' )



<span id="ancre_10bp"></span> [[Fichier:oiseaup6.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Oiseau 6''' : ''Nostalghia'', '''Plan 10b'''. La sortie triomphante des oiseaux des "entrailles" de la Vierge.
]]

''' <span id="ancre_30">Plan</span> 14 :''' '' 11' 17''&quot; : Mieux encore, après ce spectacle-prodige, la Traductrice, stupéfaite, regarde s'étaler sur un autel chargé de dizaines de cierges, les plumes des oiseaux. (Cf. '''Photogramme – Plume 3.''')

<span id="ancre_14p"></span> [[Fichier:plumep3.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Plume 3''' : ''Nostalghia'', '''Plan 14'''. Les plumes (imperceptibles ici) viennent s'échouer sur la multitude de cierge. (L'autel ici, représente, comme nous allons le voir, l'humanité.)]]

Ce plan semble constituer "l'image-clé" du film. Certains interprètes voient dans la plume un symbole du sacrifice. (…) "Car, sous toutes les latitudes, poules et poulets étaient sacrifiés aux dieux et les plumes, seules, restaient étalées autour de l'autel. Elles attestaient que le rite avait bien été accompli." <ref>'''Chevalier/Gherrbrant''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'',p. 768. </ref> "Image-clé", parce que tous les éléments significatifs du film s'y trouvent. D'abord, Eugenia, la Traductrice sert, si l'on ose dire, de "liaison de l'image". <ref>N'oublions pas que c'est elle qui conduisait la voiture, le Poète était du côté passager du véhicule. Voir aussi, '''François Ramasse''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', pp. 122-123. </ref> Ensuite, c'est la traductrice qui va présenter Domenico "le Fou" au Poète. Le premier va se sacrifier en s'immolant par le feu. Le second accomplira le vœu du premier, celui du "Mystère de sainte Catherine", dans la piscine thermale. Enfin, elle assiste à la scène. Et, quelques secondes plus tard, à l'extérieur, au :

''' <span id="ancre_30">Plan</span> 17 : ''' ''11' 57&quot;'' : (2ème série d'images en flash-back, en noir et blanc.) le poète attend la Traductrice dehors, ne voulant plus admirer l'œuvre de Pierro della Francesca. (Cf. '''Photogramme – Plume 4.''')


<span id="ancre_17p"></span> [[Fichier:plumep4.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Plume 4''' : ''Nostalghia'', '''Plan 17'''. Une plume qui tombe près du Poète. (Notez la similitude avec la mèche de cheveux).]]


''' <span id="ancre_30">Plan</span> 18 :''' '' 12' 18&quot;'' : Il voit tomber à ses pieds, dans une flaque d'eau, une plume blanche. (Cf. '''Photogramme – Plume 5.''')


<span id="ancre_18p"></span> [[Fichier:plumep5.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Plume 5''' : ''Nostalghia'', '''Plan 18'''. Le Poète ramasse une plume blanche qui vient de tomber à ses pieds. Première allusion et "annonciation" de l'acte héroïque du Poète. ]]


Seconde "image-clé" qui devient une "image-passage". Et plus précisément, "[[passage]] du banal, du [[quotidien]] à l'héroïque". Car, l'accomplissement du "Mystère de sainte-Catherine" est inclus dans le plan 18. Il correspond au point de chute de la plume, dans une flaque d'eau. Il en sera de même au [[#ancre_95p|plan 95]], une autre plume tombe du ciel, dans une... flaque d'eau. La représentation d'une même figure confirme l'idée que le plan 14 est un plan déterminant. Un symbole. <ref>François Ramasse parle à juste titre de "dédoublement", ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', pp. 124 ; 127-128 ; 138. D'un point de vue anthropologique, on peut parler d'une "protase", (…) "La protase marque, au "présent" ou au "passé", un état de fait, réalisé et observé. Elle donne la situation du "[[présage]]", c'est-à-dire l'aspect précis de l'[[objet]] supposé propre à laisser entrevoir l'avenir, à le pronostiquer. L'apodose, au "futur", marque presque toujours ce pronostic lui-même : la portion d'avenir que commande et laisse deviner le présage ; elle contient "l'oracle". Aussi peut-on dire indifféremment "présage" ou "protase", d'une part ; et "oracle" ou "apodose" de l'autre." Cf. Article de '''Jean Bottéro''', "Symptômes, signes, écritures en Mésopotamie ancienne" in, ''Divination et rationalité'', (Recherches anthropologiques sous la direction de Remo Guidieri), Editions du Seuil, Paris, 1974, pp. 82-83. </ref>

Le Poète, intrigué, ramasse la plume. Il la contemple, il dirige son regard <ref><span id="ancre_rega"></span>Il est à remarquer la grande valeur du "jeu de regard", dans ce film, et dans les films d'Andreï Tarkovski en général. Qui équivaut à un mouvement de caméra. Ici, le regard (comme un contre-champ) se métamorphose souvent en [[chemin]], particulièrement de la part du Poète, qui parle peu, avec la bouche, mais qui est prolixe des yeux. </ref> vers le sentier que la Traductrice a emprunté pour se rendre à l'église. La caméra suit le sentier, mais au bout du sentier, nous voyons la "[[maison]] natale" du Poète, dans les bois. Voilà son église. C'est le dilemme du poète : "l'inconnu qui s'éveille". <ref> R. M. Rilke continue la 1ère élégie ainsi : (…) "Et nous le trouvons beau parce qu'impassible il se refuse à nous détruire ; tout ange est terrifiant." op. cit., pp. 28-29. "weil es gelassen verschmäht, uns zu zerstören. Ein jeder Engel ist schrecklich." </ref> Cette jonction des deux espaces, dysphorique et euphorique dirait A. Gardies, est une constante du film, elle s'engage sur plusieurs voies qui est souvent dominée par une structure de base, celle d'une thématique tarkovskienne : le concept de passage. Nous verrons finalement que tout le film s'organise autour de ce concept. De plus, si nous suivons la perspective sémiotique, de définir le récit comme "le [[passage]] d'un état antérieur à un état ultérieur opéré à l'aide d'un faire (ou d'un procès)." <ref>'''A.J. Greimas et J. Courtès''', ''Sémiotique, dictionnaire raisonné de la théorie du langage'', Hachette, Paris, 1980. Citée par '''A. Gardies''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_8|op. cit.]]'', p. 136. </ref> Nous constaterons aussi que "la cinémancie" s'articule également sur une "transformation-changement " ou un "passage" entre deux états.


*

===="La Chambre sans fenêtre"====

'''<span id="ancre_27">Plan</span> 27''' : ''19' 45"'' : Long plan circulaire à 360°. Le Poète ouvre les volets, il les ferme aussitôt. Il veut être "fermé" comme les volets de la chambre. (27a) Il allume un néon qui a une couleur bleutée. Il prend un livre (27f), c'est une Bible. Il remarque, à la première page de la bible, une mèche de cheveux enroulée autour d'un peigne. (Cf. Photogramme – Cheveux 1.)


<span id="ancre_27hp"></span> [[Fichier:livrep4.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Livre 5''' : ''Nostalghia'', '''Plan 27h'''. Gros plan de la bible ouverte et d'une mèche de cheveux enroulée autour d'un peigne.]]

Tout à coup, au plan 31, imperceptiblement, la salle de bain s'obscurcit complètement. Quelques secondes plus tard, un mystérieux [[chien]] sort de la salle de bain (31h), contourne le lit, et se couche aux [[Pied|pieds]] du Poète, devant une grosse flaque d'eau. <ref>Ce plan annonce le dernier plan du film, en tout cas, il lui ressemble. </ref> Un verre tombe curieusement au sol, sans se casser (31i). Un lent zoom avant vient cadrer la tête du Poète au niveau de ses cheveux. Une mèche blanche de ses cheveux suggère une plume (31j). Il cesse de pleuvoir, le poète s'endort.

Nous rencontrons de nouveau la figure de la plume, qui est en relation avec plusieurs plans. Commentant des mythes d'Australie et de Nouvelle-Guinée, Lucien Lévy-Bruhl précise : (…) "Les plumes sont une appartenance de l'oiseau, sa peau, son corps ; elles sont ainsi l'oiseau lui-même. S'en revêtir, en sucer ou en avaler une, c'est donc participer à l'oiseau et, si l'on possède le pouvoir magique nécessaire, un moyen assuré de se transformer en lui… Pour les mêmes raisons les plumes ont une vertu magique particulière. (…) Les premiers qui en ont paré leur chevelure se flattaient sans doute de faire passer en eux quelque chose de cette vertu." <ref>'''Lucien-Lévy-Bruhl''', ''La mythologie primitive : le monde mythique des Australiens et des Papous'', Paris, 1963, p. 238. </ref> Mais chez le Poète, mieux qu'une "couronne", la plume est transcendée, "automorphosée", si l'on ose dire. La plume a pris corps chez le Poète, dans sa partie en croissance visible : la chevelure. Les plans suivants confirment l'association :
Plume → cheveux → fertilité, <ref>Au cours du film, l'association se développe en proposant la formule suivante : Fertilité &rarr; eau &rarr; [[Bougie#La bougie du Mystère de Sainte-Catherine|piscine sainte Catherine]]. </ref> lié au symbolisme ascensionnel. <ref>Cf. '''Don C. Talayessva''', ''Soleil Hopi'', (''Sun Chief''), traduit de l'américain par Geneviève Mayoux, Préface de Claude Lévi-Strauss. </ref>

Le poète s'endort. Il [[rêve]].

''' <span id="ancre_30">Plan</span> 32 : ''' ''28' 22&quot;'' : (5ème flash-back, en noir et blanc. 1ère série.) La femme du Poète longe un long mur, elle arrive devant la Traductrice en larmes.

''' <span id="ancre_30">Plan</span> 33 : ''' '' 28' 53&quot;'' : Changement de cadre. Gros plan sur les cheveux tombants de la Traductrice. (Cf. '''Photogramme – Cheveux.''') Un zoom arrière lent la montre inclinée sur le Poète allongé.

Andreï Tarkovski, Nostalghia. Photogramme Cheveux 2 : plan 33. Photogramme Cheveux 2 :
Nostalghia ,
Plan 33.
Les longs cheveux tombants de la Traductrice

''' <span id="ancre_30">Plan</span> ''' '' &quot;'' 35a : 29' 46": Le poète se lève et quitte le lit, laissant derrière lui sa femme enceinte, allongée. Elle est dans le lit de la chambre de l'hôtel. Le lit n'est plus perpendiculaire au mur, mais parallèle.
Plan 35b : 30' 12" : Un zoom avant lent va cadrer la femme allongée, mais au fur et à mesure, l'image va s'obscurcir complètement, jusqu'au point où le fond (nostalgique) va devenir noir.(Cf. Photogramme - Lit.)
Andreï Tarkovski, Nostalghia. Photogramme Chambre 5 : plan 35b. Photogramme Chambre 5 :
Nostalghia ,
Plan 35b.
Un exemple de l'éclairage particulier du film qui passe du noir (photogramme précédent) à la lumière. Le contraste de la lumière est une caractéristique filmique dans Nostalghia. Elle participe dans la représentation du concept de l'hésitation.

Le sens s'établit à partir de la chevelure de la Traductrice, en passant par la grossesse de la femme du Poète et donc de la fertilité créatrice, pour culminer dans le fond noir, laissant illuminé le ventre gonflé de sa femme, comme une montagne magique avec à son sommet l'auréole de son espoir ! En outre, le plan 35b constitue une seconde "image-clé", car il résume "la mission" du Poète. En effet, comme nous le présentons dans le Bilan du film, dans une synthèse partielle, le Poète est partagé entre deux grandes aspirations : 1. retrouver sa famille (représentée par "la maison"), 2. "sauver le monde", en traversant la piscine. Or, le plan 35b, nous présente en une seconde, les deux pôles de cette alternative : les fenêtres "fermées", qui correspondent à la 1ère mission, et la porte "ouverte" de la salle de bains, qui représente la 2nde mission. Cela explique le fait mystérieux de la sortie impromptue du chien de la salle de bain, qui annonce le dernier plan du film. De plus, l'épisode suivant du film s'attache à montrer le lien qui va unir la salle de bain et la piscine sainte-Catherine.


<center>* * *</center>



== Voir aussi ==

*[[Oiseau]]


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== Notes et références ==
<references />



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Bureaucrate, administrateur
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