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Pied

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[[Fichier: Pied_Viridiana_Bunuel_10_51_chaussure_1500p.jpg|600px|thumb|center| ''Viridiana'', '''plan 18. ''' Don Jaime se déchausse et tente de passer à son pied nu une des chaussures de feue son épouse Dona Elvira.]]
<br/>


<center>* * *</center>


==Titres des films==


[[Dictionnaire:Mode d'emploi|Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations]]


<table class="wikitable sortable">
<tr>
<th><strong>Titre</strong></th>
<th><em>Titre original</em></th>
<th><strong>Réalisation</strong></th>
<th>Scénario</th>
<th><strong>Année</strong></th>
<th>Pays</th>
<th>Durée (min.)</th>
</tr>
<tr>
<td><strong>Amour, six Pieds sous Terre (L’)</strong></td>
<td><em> Plots with a View</em></td>
<td><strong>Hurran Nick</strong></td>
<td> Ponzlov F. </td>
<td><strong>2002</strong></td>
<td>Allemagne, Angleterre, USA</td>
<td>94</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>Chaussure à son Pied</strong></td>
<td><em> Hobson’s Choice</em></td>
<td><strong>Lean David</strong></td>
<td> Browne W., Lean D., Spencer N., pièce de Brighouse H. </td>
<td><strong>1954</strong></td>
<td>Angleterre,</td>
<td>107</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>Comtesse aux pieds nus (La)</strong></td>
<td><em>The Barefoot Contessa</em></td>
<td><strong>Mankiewicz Joseph L.</strong></td>
<td>Mankiewicz J. L.</td>
<td><strong>1954</strong></td>
<td>USA</td>
<td>130</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>La Ciociara – La Paysanne aux pieds nus</strong></td>
<td><em>La Ciociara</em></td>
<td><strong>Sica Vittorio de</strong></td>
<td>Moravia A.<br/>
Zavattini C.</td>
<td><strong>1961</strong></td>
<td>Italie</td>
<td>110</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>Pieds sur Terre (Les)</strong></td>
<td><em> Down to Earth</em></td>
<td><strong>Weitz Chris et Paul</strong></td>
<td>C.K. L., Crouther L., LeRoi A., Crouther L., scénario du film <em>Le Ciel peut Attendre</em>, par Beatty W., et May E.</td>
<td><strong>2001</strong></td>
<td>USA</td>
<td>100</td>
</tr>
</table>

<center>* * *</center>


==Autres titres de films==

[[Dictionnaire:Mode d'emploi|Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations]]


<table class="wikitable sortable">
<tr>
<th>Titre</th>
<th><em>Titre original</em></th>
<th>Réalisation</th>
<th>Scénario</th>
<th>Année</th>
<th>Pays</th>
<th>Durée</th>
</tr>
<tr>
<td> '''[[#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|Andreï Roublev]]'''</td>
<td>(Voir détail : ''[[Andreï Roublev|Andre&iuml; Rublyov]]'')</td>
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td>
<td>Tarkovski A.<br />Konchalovsky A.</td>
<td><strong>1969</strong></td>
<td>URSS</td>
<td>215</td>
</tr>
<tr>
<td>''' [[#Nostalghia, d’Andreï Tarkovski|Nostalghia]] '''</td>
<td>(Voir détail : ''[[Nostalghia |Nostalghia]]'')</td>
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td>
<td>Tarkovski A.<br />Guerra T.</td>
<td><strong>1983</strong></td>
<td>URSS<br />Italie</td>
<td>130</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>Rideau Déchiré (Le)</strong></td>
<td><em>Torn Curtain</em></td>
<td><strong>Hitchcock Alfred</strong></td>
<td>Moore Brian</td>
<td><strong>1966</strong></td>
<td>USA</td>
<td>128</td>
</tr>
<tr>
<td>'''Visiteur (Le) '''</td>
<td>Muukalainen</td>
<td><strong>Valkeapää Jukka-Pekka</strong></td>
<td>Forsström J.<br/>
Valkeapää J.-P.</td>
<td><strong>2008</strong></td>
<td>Finlande<br/>
Angleterre<br/>
Allemagne<br/></td>
<td>139</td>
</tr>
</table>


<center>* * *</center>




==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films==



===Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski===


==== Au 3ème épisode====

Au '''<span id="ancre_82">Plan</span> 82''', Théophane le Grec est assis « en majesté », éclatant de lumière, les pieds nus jusqu’aux genoux plongés dans une fourmilière. Les [[fourmis]] courent sur ses pieds dans tous les sens. (Cf. '''Photogramme – Pied 1.''')


<span id="ancre_82p"></span> [[Fichier:fourmisp1.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Pied 1''' : ''Andreï Roublev'', '''Plan 82'''. Les fourmis qui courent dans tous les sens sur les pieds de Théophane. ]]


<center>* </center>

==== Au 4ème épisode====


Au '''<span id="ancre_116">Plan</span> 116''', Andreï Roublev était venu chercher du bois, et c'est lui qui commence à prendre [[feu]]. Le plan 116 est inducteur de plusieurs propositions imaginaires. Nous venons de voir un cas de figure. Un second cas, serait la descente de Roublev en enfer. Un troisième cas : la flamme de feu, le feu éthéré, qui atteint Roublev par ses pieds, par la base de son être. Par ailleurs nous avons déjà vu dans la Passion du Christ, au plan 100a, le Christ qui laisse tomber sa cape au sol. (Cf. '''Photogramme – Pied 2.''')



<span id="ancre_100ap"></span> [[Fichier:Pied_Andreïroublev_Tarlovsky_plan0100a_1600p.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Pied 2''' : ''Andreï Roublev'', '''Plan 100a '''. Le Christ qui laisse tomber sa cape, avant de s’allonger sur la croix.]]


<span id="ancre_100bp"></span> [[Fichier:Pied_Andreïroublev_Tarlovsky_plan0100a_1600p2.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Pied 3''' : ''Andreï Roublev'', '''Plan 100b '''. La mère du Christ se jette à ses pieds une seconde fois.]]

<center>* </center>


====La redondance de la figure des pieds====


L'importance de la figure des pieds (par sa répétition aussi) mérite qu'on s'y arrête un instant. (…) "Etant le point d'appui du corps dans la marche, le pied, pour les Dogons est tout d'abord un symbole d'assise, une expression de la notion du pouvoir, de chefferie, de royauté. (…) Il désigne également la fin puisque, toujours dans la marche, le mouvement commence par le pied et se termine par le pied. Symbole de pouvoir, mais aussi de départ et d'arrivée, il rejoint le symbolisme de la clef, elle-même expression de la notion de commencement. (…) Le pied de l'homme laisse son empreinte sur les sentiers –bons ou mauvais- qu'il choisit en fonction de son libre arbitre… Ceci explique les rites de lavement des pieds, qui sont des rites de purification. (…) Selon les psychanalystes (Freud, Jung, etc.) le pied aurait une "signification phallique" et la chaussure serait un symbole féminin." <ref>'''Chevalier/Gherrbrant''', ''Dictionnaire des Symboles'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 749. </ref> "Il sous-tend aussi l'idée d'origine, on dit chez les Bambaras que le pied est le premier bourgeonnement du corps de l'embryon. (…) Il s'oppose d'autre part à la tête qui en est la fin… Le Bambara enseigne que la tête ne peut rien sans le pied." <ref>'''Dominique Zahan''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'',p. 51. </ref> Paul Diel dans "Le symbolisme dans la mythologie grecque", précise que le pied serait aussi (…) "un symbole de la force de l'âme, en ce qu'il est le support de la station debout…" Le pied vulnérable (Achille), le boiteux (Héphaïstos), toute déformation du pied révèle une faiblesse de l'âme. <ref>Comme le boiteux dans ''[[Viridiana]]'', il dévoile une faiblesse de l'âme. Mais la question qui se pose est celle de savoir de quelle âme s'agit-il ? Celle du boiteux ? Ou celle de don Jaime ? Ou encore celle de Viridiana elle-même. (Cf. [[Corde]].) </ref> Le côté versant superstitieux du pied est en grande partie issue de ce tissu symbolique. <ref><span id="ancre_pied"></span>Chez Buñuel, écrit F. Cesarman : (…) "Les chaussures et le pied sont à plusieurs reprises utilisés en substitution de l'impossibilité d'atteindre l'amour désiré. C'est dans ''L'Age d'or'' que ces objets apparaissent pour la [[première]] fois très clairement, lorsque la protagoniste, devant la perte de l'homme aimé, baise et suce le pied d'une statue." p. 52. (Cf. [[#ancre_1|Photogramme]]). "Dans ''El'', Francisco a une façon singulière de regarder les pieds des adolescents et derrière ce regard se cachent des pensées érotiques, probablement homosexuelles…" pp. 122 et 151. </ref>


<center>* </center>


====Le baiser des pieds====


Dans le VIème épisode, '''La Passion selon André, L’Invasion'''

''' <span id="ancre_244">Plan</span> 244-61-1 <ref>Le premier chiffre correspond aux plans du film depuis le début du film, le second chiffre aux plans du film depuis le début de l'épisode, le troisième chiffre aux plans du films depuis le début de la partie. </ref> : ''' '' 1h 50' 16&quot;'' : Nous sommes à l'intérieur de l'église. En plan rapproché, le Grand Prince embrasse son frère, tout en piétinant, en croix, du bout de son pied droit, le pied droit de son frère.

''' <span id="ancre_245">Plan</span> 245-62-2 : ''' ''1h 50' 43&quot;'' : Le prince est béni, il embrasse la croix que lui tend le métropolite, puis il embrasse la main du métropolite.

''' <span id="ancre_246">Plan</span> 246-63-3 : ''' ''1h 51' 14&quot;'' : Plan rapproché du Grand Prince chuchotant à l'oreille d'un proche des propos inaudibles.

Trois plans, trois directions : le pied écrasé, la croix embrassée, la voix (royale) chuchotée. Ce sont d'ailleurs ces trois moments qui concluent l'épisode de la rencontre entre les deux princes.
Dans la 6ème partie, <ref>Rappellons que dans cet épisode (L’Invasion), nous assistons à l’apparition du montage alterné et la division de l’épisode en douze parties. Les parties sont formées de séquences longues et de séquences courtes. Les parties en question sont des séquences courtes de deux ou trois plans. </ref> le prince songe à écraser la figure de son frère sur la neige. Dans cette partie, lui-même a son pied écrasé par son frère. Nous avons vu certaines valeurs de la figure des pieds : symbole de pouvoir, de commencement, de fin, de purification. Mais ici, la figure des pieds est accompagnée par la figure du baiser, cœur de l'épisode. D'ailleurs, nous pouvons dire, que la figure d'un pied écrasant un autre pied, est aussi en quelque sorte une figure altérée du baiser qui est en somme : (…) "un symbole de l'union et de l'adhésion mutuelle, qui prit, dès l'antiquité, une signification spirituelle. (…) Baiser signifie "adhésion d'esprit à esprit". C'est pourquoi l'organe corporel du baiser est la bouche, point d'issue et source du souffle." <ref> '''Georges Vajda''', ''L'amour de Dieu dans la théologie juive au moyen-âge'', Paris, 1957.</ref>


<center>* </center>


====Liens spécifiques du film====

Voir : [[Andreï Roublev]]


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===Mouchette, de Robert Bresson===


<span id="ancre_119p"></span> [[Fichier:piedsp2.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Pied 4''' : ''Mouchette'', '''Plan 119 '''. Les pieds de Mouchette dans la boue, avant d'entrer dans l'église. ]]


====Liens spécifiques du film====

Voir : [[Mouchette]]


<center>* * *</center>


===Nostalghia, d’Andreï Tarkovski===


====Le rêve des pieds====

Après la visite du Poète de la « Maison de la fin du monde », et de son « initiation » par le « Fou » au Mystère de Sainte-Catherine. Au :

''' <span id="ancre_72">Plan</span> 72 : ''' ''1h 03' 20&quot;'' : Il est étonné de trouver sur son lit la Traductrice en train de se sécher les cheveux.

''' <span id="ancre_74f">Plan</span> 74f : ''' ''1h 07' 38&quot;'': La Traductrice est debout les mains vides. Elle est dans le coin où elle a jetée la brosse. Le monologue n'a pas cessé depuis le [[Cheveux#ancre_74ep|plan 74e]] : "''La nuit même où je t'ai connu… J'ai rêvé d'un ver tout mou avec plein de pattes… Sur la tête… Il m'a piqué : il était venimeux… Je cognais la tête de tous côtés. Et la sale bête est tombée devant l'[[armoire]]… J'essayais de l'écraser, mais en vain… Je tombais toujours à côté. Je n'arrivais pas à l'écrabouiller… Depuis cette nuit-là, je touche mes [[cheveux]]. Heureusement qu'il n'y a rien d'intime entre nous !''"

Dans le rêve de la Traductrice, nous constatons des faits qui nous conduisent de nouveau au concept du "parallélisme analogique". En effet, le ver l'a piquée au niveau de la tête. D'autre part, ce symbole thériomorphique, <ref>Néologisme forgé par '''Gilbert Durand''', il désigne la morphologie monstrueuse, ici, c'est le ver mou avec plein de pattes, et venimeux. Cf. ''Les structures anthropologiques de l'imaginaire''. ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', pp. 71-96. </ref> exprime un conflit érotique : (…) "C'est ce qui apparaît avec une clarté particulière dans le motif de la "violence". (…) Ce thème présente d'innombrables variantes. L'arme du meurtre est une lance, une épée, un poignard, (…) et la violence consiste en une effraction, une poursuite, un vol ou bien quelqu'un est caché dans l'armoire ou sous le lit." Cependant, il semblerait que ce "conflit érotique" ait subi une altération spirituelle, car la Traductrice a été piquée au niveau de la tête, et donc de l'intellect et de la raison. Quand "la sale bête est tombée devant l'armoire", elle a essayé de l'écraser avec son pied, <ref>Cela nous le supposons, puisqu'elle ne dit pas comment elle s'est prise pour le faire. </ref> mais elle n'a pas réussi. Le [[passage]] de la tête aux [[Pied|pieds]] est significatif, puisqu'il suggère le passage d'une fonction supérieure à une fonction inférieure.

([[Rêve#ancre_75|Lire la suite]])

<center>*</center>


====Liens spécifiques du film====

Voir : [[Nostalghia]]


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== Notes et références ==
<references />



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