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Montgolfière

4 288 octets ajoutés, 29 octobre 2011 à 01:08
''' <span id="ancre_2">Plan</span> 2 :''' '' 00' 28''&quot; : Le second plan du film est un autre exemple de plan dynamique. Le cadrage est fixe. C'est une vue d'ensemble d'un paysage plat avec une grande profondeur de champ, une rivière traverse le paysage, au loin et de l'autre côté de la rivière, nous distinguons une foule agitée qui se dirige vers l'étrange ballon. Aussitôt, Efim le conducteur du ballon, traverse le cadre fixe de droite à gauche, chargé par des lourds harnais. Il court vers le bord de la rivière, en direction de l'église. Il est essoufflé et anxieux, il jette un regard inquiet, en arrière, vers la foule nerveuse, il marmonne : "pourvu qu'il ne me rattrape pas." La caméra suit Efim vers la gauche, occultant la foule.
''' <span id="ancre_3">Plan</span> 3 :''' '' 00' 40''&quot; : Plan rapproché fixe sur un tronc d'[[arbre ]] qui occupe toute la moitié gauche du cadre, la moitié droite est occupée par les bords de la rivière, léger mouvement de la caméra vers la gauche, le tronc de l'arbre est à droite. Efim passe derrière l'arbre sur une petite barque sculptée dans un tronc d'arbre. Il rame rapidement, devant lui se trouvent les harnais (Cf. '''Photogramme – Montgolfière 2.''')
<span id="ancre_1_ap"></span> [[Fichier:Montgolfiere_Andreïroublev_Tarlovsky_plan003_1600p.jpg|300px|thumb|right|'''Photogramme - Mongolfière 2''' : ''Andreï Roublev'', '''Plan 3'''. Efim qui rame, devant lui les harnais de la montgolfière.]]
''' <span id="ancre_5">Plan</span> 5 :''' '' 01' 04''&quot; : Efim arrive devant l'église. Il s'arrête devant le porche de l'église, il hésite de longues secondes, il marmonne quelques mots. (Cf. '''Photogramme – Montgolfière 3.''')
Andreï Tarkovski, Andreï Roublev. Photogramme Montgolfière 2. Plan 5b. Photogramme Montgolfière 2 :
Andreï Roublev
Plan 5b.
L'hésitation d'Efim devant la porte de l'église.
Il décide d'entrer dans l'église sans enlever son large bonnet : "''seigneur pourvu que j'aie le temps.''" Il dépose son attirail devant une seconde porte ouverte de l'église. Travelling avant qui traverse l'église de part en part. Au cours du travelling, et à travers la porte ouverte un cheval noir traverse l'image de gauche à droite. Efim sort de l'église, mais le cheval a disparu !
''' <span id="ancre_6">Plan</span> 6 :''' '' 01' 48''&quot; : Efim est à présent à l'intérieur d'une tour de l'église. La caméra amorce un autre [[Passion#ancre_dyna|plan dynamique]]. Efim regarde par une fenêtre il se déplace à gauche, zoom avant avec un panoramique en plongée, accompagné d'une sortie par la fenêtre vers le petit-fils d'Efim. Ce dernier est tenu fermement au sol par la [[foule ]] en délire, qui commence à arriver en nombre pour empêcher ce sabbat sacrilège.
''' <span id="ancre_7">Plan</span> 7 :''' '' 02' 06 ''&quot; : Efim n'a plus de temps à perdre. Il sort sur le toit de l'église.
''' <span id="ancre_8">Plan</span> 8 :''' '' 02' 25''&quot; : Il se hisse sur le ballon, il réussit à se détacher, il vole. Il crie : "''Mon Dieu, je vole.''"
''' <span id="ancre_10">Plan</span> 10 :''' '' 02' 43''&quot; : Il survole la façade de l'église. Il se dirige vers la rivière. Nous apercevons les barques des paysans étonnés, un troupeau. Et soudain :
''' <span id="ancre_15">Plan</span> 15 : ''' ''04' 09''&quot; : Nous entendons un sifflement continu. Efim comprend que le ballon se dégonfle. (Cf. '''Photogramme – Montgolfière 3.''')
Andreï Tarkovski, Andreï Roublev<span id="ancre_15_ap"></span> [[Fichier:Montgolfiere_Andreïroublev_Tarlovsky_plan015_1600p. jpg|300px|thumb|right|'''Photogramme Montgolfière 3. Plan 15. Photogramme Montgolfière - Mongolfière 3 ''' :''Andreï Roublev'', '''Plan 15'''. Efim, le « conducteur » de la montgolfière, réalise que le ballon se dégonfle.]]
Quelques secondes plus tard, nous l'entendons tomber brutalement sur le sol :
''' <span id="ancre_19">Plan</span> 19 :''' '' 04' 32''&quot; : Écran d'herbe. Arrêt sur image. Arrêt sur un "écran [[Catalogie|catalogique]]". Le vol d'Icare n'a pas atteint la hauteur de l'herbe. Après cette topologie tragique. Changement momentané de l'action :
 ''' <span id="ancre_20">Plan</span> 20 :''' '' 05' 04''&quot; : Un [[cheval ]] noir est couché sur le dos, pattes en l'air. Il gesticule de côté. Il se redresse, il sort à gauche du cadre en trottant allègrement. L'instant d'après, changement de plan :
''' <span id="ancre_21">Plan</span> 21 : ''' ''05' 04 ''&quot; : C'est une liaison dynamique avec le drame. Le cheval noir entre paisiblement par la droite. A un moment, le corps sombre de l'animal <ref>Dans ''Nazarin'' de Buñuel, l'écran noir suggère "le souffle de la mort". </ref> remplit toute la surface de l'écran, pour montrer après son passage, en zoom avant, le cadavre inerte d'Efim. Un corps qui embrasse le sol, le dernier baiser à la terre. Derrière lui, la cause de ce malheur, le ballon qui se dégonfle lentement. L'écho de l'âme du trépassé qui s'essouffle lentement.
<span id="ancre_21p"></span> [[Fichier:Cheval_Andreïroublev_Tarlovsky_plan018_1600p.jpg|300px|thumb|right|'''Photogramme - Cheval 4''' : ''Andreï Roublev'', '''Plan 21'''. Après la chute d’Efim, qui est tombé avec sa mongolfière. Nous voyons le cheval noir se redressé.]]
''' <span id="ancre_30">Plan</span> ''' '' ''&quot;===Représentation sur la thématique de passage====
<span id="ancre_1Le premier épisode s'annonce plutôt comme un prologue. C'est presque un film dans un film, qui résume parfaitement le grand art de Tarkovski. En effet, en cinq minutes, et en une vingtaine de plans, il nous présente un aperçu de la vie, de l'ascension et de la chute d'un inventeur russe oublié du XVème siècle. Il explique que le scénario contenait la scène suivante : (…) "Un paysan se construisait des ailes, grimpait sur le toit d'une cathédrale, d'où il s'élançait et se tuait <ref>Traduction possible : l'ascension doit s'effectuer à l'intérieur de l'église. </spanref> … Nous avons longtemps cherché comment détruire le symbole plastique que contenait cette scène, pour enfin découvrir que l'origine du problème se trouvait dans les [[Fichier:p.jpg|200px|thumb|rightAile|ailes]]. Nous avons alors imaginé un ballon afin d'éliminer tout rappel d'Icare… Selon nous, il détruisit toute mauvaise conception, et transformait l'Photogramme - Génuflexion 1événement en un fait unique. (…) Il s'agit avant tout de montrer un événement, et non notre attitude à son égard." <ref>'' : Le Temps Scellé''Andreï Roublev, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', pp. 73-74. </ref> Cette citation est significative, elle démontre d'une part, la considération particulière que le cinéaste a de la portée poétique de l'image. Et, d'Plan autre part, elle établit la subtile déviation sémantique qu'effectue Tarkovski sur le choix minutieux des figures représentées. Cette déviation sémantique, nous l'avons déjà mentionnée, est une constante majeure dans l'art de Tarkovski. ]]
Les principales associations et propositions s'appuient d'abord sur l'image. Le poids de la représentation formelle est incontournable. (Nous devons peut-être, là encore, parler des lois de la représentation formelle.) Ces représentations sont soutenues par une technicité filmique dans le cadrage, le découpage et le montage, comme par exemple le développement dynamique de l'[[Arbre#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|arbre]]/[[Barque#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|barque]]. Le plan au niveau de sa composition, de sa constitution, de sa représentation, participe au développement imaginaire du film. Toutes ces propositions vont établir des relations étroites entre différents concepts de [[#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|passage]]. Il y a tout d'abord des concepts de passages sémantiques : passage [[Animal#Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski|animal]]/[[végétal]], avec l'exemple du ballon-citrouille ; le passage [[Homme (Figures de l’)|humain]]/[[Animal#Andreï Roublev, d'Andreï Tarkovski|animal]], la [[Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|foule]]/le [[Cheval#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|cheval noir]] ; enfin, les passages végétal/humain, l'arbre/ barque. Ensuite il y a les codes de passage terrestre : la navigation, par mer, par [[air]], par [[terre]]. Enfin, le passage métaphysique, qui installe si l'on ose dire, une méta-morphisation d'espèces ou de genres.
====Liens spécifiques Mais ce qui est troublant, c'est que la question de passage est inscrite au cœur de notre question initiale de la [[Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|passion]]. Dans la passion, le concept de passage est nécessaire, primordial, mais est-il suffisant ? Ainsi, la question de la passion se multiplie : la passion est-elle le/un passage-à ou bien le/un après-passage ? Enfin, par rapport à la [[Thèse:Résumé#cinémancie|cinémancie]], les questions de la passion, du passage, des diverses figures représentatives à l'intérieur du prologue, s'étalent de toutes leurs largeurs. Elles s'introduisent en profondeur dans les racines révélatrices de la cinémancie. Mais il reste une question capitale qui n'est pas inscrite directement dans le prologue, mais, comme nous le verrons, est largement développée dans le film====: c'est la question de la [[crise]], car il ne faut pas perdre de vue la temporalité de l'épisode, qui correspond aux dernières heures, si ce n'est aux dernières minutes de la vie énigmatique d'Efim. Nous ne saurons rien de la crise qui a conduit Efim à réaliser son invention et à l'expérimenter.
Nous reparlerons de cet épisode dans la [[Cloche#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|conclusion générale du film]].
Voir : ''[[Andreï Roublev]]''<center>*</center>
====Liens spécifiques du film====
<center>* * *</center>
Voir : ''[[Andreï Roublev]]''
 
== Voir aussi ==
 
*[[Oiseau]]