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Mathilde

15 462 octets ajoutés, 27 juillet 2011 à 22:57
[[Fichier:mathildep21.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 21 : ''Mathilde'', '''Plan 389.''' Tout à coup, nous entendons un coup de feu. Tout le monde se retourne vers le lieu de la détonation. Un colosse allongé sur des cousins se met en colère : « ''C’est quoi, ce bordel ? C’est un air serbe, çà.'' » Mathilde lui répond « ''Hé, dugland ! T’es jamais allé à l’école ?'' ]]
<span id="ancre_21a">'''Plans 441 - 458 </span> :''' '' 0h 19' 46&quot; - 0h 21' 13&quot;'': A partir de là. Tout ce précipite. Il y a une agitation intense dans l’auberge. Le colosse veut la peau de Mathilde. De Petris profite de l’occasion pour aller au secours de Mathilde. Il l’emporte sur son épaule. Ils montent un [[escalier]], et quand ils sont à l'abri derrière un petit muret, De Petris dit à Mathilde : « ''Ton ange gardien n’a aucun répit.''<br/>
- ''Il a l’habitude, avec le temps.''<br/>
- ''Pas moi.''<br/>
<span id="ancre_33">'''Photogramme 33 : [[#Légendes des colonnes|Séquence]] 49 [Ab - 13] - Plan 783 :'''</span> '' 0h 38' 43&quot;'': Mathilde réussit à ouvrir la caisse, et les personnes présentes dans la cuisine découvrent avec étonnement, qu’il s’agit des armes, des mitrailleuses. Une hôtesse qui dit : « ''C’est de l’aide sociale là.'' » La présence du [[coq]] au milieu de la table est à souligner.
 
[[Fichier:mathildep33.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 33 : ''Mathilde'', '''Plan 783.''' Mathilde réussit à ouvrir la caisse, et les personnes présentes dans la cuisine découvrent avec étonnement, qu’il s’agit des armes, des mitrailleuses. La présence du coq au milieu de la table est à souligner. ]]
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<span id="ancre_34">'''Photogramme 34 : [[#Légendes des colonnes|Séquence]] 49 [Ab - 13] - Plan 784 :'''</span> '' 0h 38' 45&quot;'' : Dans la continuité de la séquence, la radio locale annonce qu’il y a de nouveau des tirs dans Mostar et que la ville est coupée du reste du pays. Mathilde croyant que De Petris est à Mostar (pour sauver des innocents), aura le visage qui va se décomposer, et décidera sur le champ d’aller à Mostar.
[[<gallery caption=" ">Fichier:mathildep34mathildep33.jpg|200px|thumb|rightPhotogramme 33 : ''Mathilde'', '''Plan 783.''' Mathilde réussit à ouvrir la caisse, et les personnes présentes dans la cuisine découvrent avec étonnement, qu’il s’agit des armes, des mitrailleuses. La présence du coq au milieu de la table est à souligner.Fichier:mathildep34.jpg|Photogramme 34 : ''Mathilde'', '''Plan 784.''' La radio locale annonce qu’il y a de nouveau des tirs dans Mostar et que la ville est coupée du reste du pays. ]]</gallery> 
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'''[[#Légendes des colonnes|Séquence]] 67 [Ab - 19] - Plans 950 -986 : ''' ''0h 48' 11&quot; - 0h 51' 01&quot;'': Mathilde n’ayant pas pu vendre les armes, elle accepte contrainte et forcée la [[#ancre_27|proposition du Major]]. Dans cette séquence, nous découvrons le vrai visage du major, lubrique, concupiscent et trompeur. Mathilde se plie aux exigences sexuelles du Major.
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====Les découvertes du Docteur====
<span id="ancre_66">'''Photogramme 66 : [[#Légendes des colonnes|Séquence]] 108 [Ca – 17 ] - Plan 1446 :'''</span> '' 1h 17' 48&quot;'' : '''Flashforward.''' Transition avec le plan précédant, Mathilde, à demi évanouie, dit au docteur : « ''Alors, j’ai filé là-bas.''<br/>
- ''Je suis pas sûr de vouloir connaître la fin. Tu avais une arme. Et une bonne raison de t’en servir. C’était peut-être toi. Ou peut-être Misho.'' »
 
[[Fichier:mathildep66.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 66 : ''Mathilde'', '''Plan 1446.''' Transition avec le plan précédant, Mathilde, à demi évanouie, dit au docteur : « ''Alors, j’ai filé là-bas.''<br/>
- ''Je suis pas sûr de vouloir connaître la fin. Tu avais une arme. Et une bonne raison de t’en servir. C’était peut-être toi. Ou peut-être Misho.'' »]]
<span id="ancre_67">'''Photogramme 67 : [[#Légendes des colonnes|Séquence]] 108 [Ca – 17 ] - Plans 1447 - 1474 : '''</span> ''1h 18' 07&quot; - 1h 20' 13&quot;'': Dans la continuité du plan précédant, Le Docteur commence à raconter une histoire qui concerne son fils, et le chat Dotty. La séquence est très intéressante, car elle inclut un jeu d’ombre qui se reflète sur un des murs de la salle. Ainsi commence son histoire : « ''Il y a quelques années de ça, mon fils avait 4 ans. Il jouait au salon avec Dotty, notre chat. Voulant s’échapper, Dotty a sauté sur la table. Mais mon fils l’a attrapé par la queue pour le tirer vers lui. Et il a entraîné la nappe et une lampe en porcelaine qui s’est cassée. « C’est pas de ma faute, papa. » Mon fils était en larmes. « Je sais, c’est la faute de Dotty » ai-je dit, pensant le calmer. Mais mon fils a pleuré de plus belle. « Non, papa. C’est pas la faute de Dotty. » Bien qu’effrayé, il ne voulait pas accabler son ami. Il ne trouvait pas le courage de me dire la vérité. » A ce moment, le père commençait à pousser son fils sur une balançoire. Tout en continuant son histoire : « Alors, je lui ai demandé : « Qui pourrait bien avoir fait ça ? » Mon fils s’est arrêté de pleurer, et ses yeux se sont illuminés. Il m’a dit : « Je sais, papa ! C’est le vent. »''
A sa dernière phrase, le Docteur se retourne, et constate que Mathilde s’est évanouie et qu’elle est inerte sur le sol de la salle. Il appelle avec affolement les gardiens.
[[<gallery caption=" ">Fichier:mathildep67mathildep66.jpg|200px|thumb|rightPhotogramme 66 : ''Mathilde'', '''Plan 1446.''' Transition avec le plan précédant, Mathilde, à demi évanouie.Fichier:mathildep67.jpg|Photogramme 67 : ''Mathilde'', '''Plan 1470.''' La séquence est très intéressante, car elle inclut un jeu d’ombre qui se reflète sur un des murs de la salle, représentant le Docteur qui pousse son fils sur une balançoire. ]]</gallery> 
'''[[#Légendes des colonnes|Séquence]] 109 [Ca - 18] - Plan 1475 :''' '' 1h 20' 15&quot;'' : Mathilde est dans le coma, car elle est sous-alimentée, elle n’a pas mangée depuis des jours. Le Docteur se dirige vers une infirmière : « ''Je les ai vus apporter à manger.''<br/>
- ''Plan parfait, et si le colonel n’avait pas jeté la pierre ?''<br/>
- ''Ne me fais pas ça. Arrête. Tu as un boulot. Moi, j’ai une mission.'' » Ils s’enlacent tendrement.
 
[[Fichier:mathildep69.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 69 : ''Mathilde'', '''Plan 1430.''' De Petris profite du moment ou Mathilde regarde, à son tour, le ciel, il saisit une grosse pierre et la jette dans le précipice. « ''Ca m’a tout l’air d’un &quot;non&quot;.'']]
<center>* </center>
- ''Je me disais… tu m’as fait oublier, exceptionnellement pour toute une nuit…'' » (Mathilde met le paquet de [[cigarette]] dans la pochette du colonel), ''que je fume''. »
[[<gallery caption=" ">Fichier:mathildep70mathildep69.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 70 69 : ''Mathilde'', '''Plan 1430.''' Il s’approche d’elle afin de prendre congéDe Petris profite du moment ou Mathilde regarde, elle lui demande : à son tour, le ciel, il saisit une grosse pierre et la jette dans le précipice. « ''Pourquoi tu me regardes avec cet air-là ?Ca m’a tout l’air d’un &quot;non&quot;.''<br/>- Fichier:mathildep70.jpg|Photogramme 70 : ''Mathilde''Je me disais… tu m’as fait oublier, exceptionnellement pour toute une nuit…'' » ('Plan 1430.''' Mathilde met le paquet de cigarette dans la pochette du colonel), ''que je fume''. »]]</gallery>
<center>* * *</center>
- «''Traître ! T’as peur que papa te voie.''» De Petris s’adresse à Mathilde : « ''Dis-lui. Dis-lui la vérité.''» A ce moment-là, nous entendons un tir de la mitrailleuse. A l’extérieur, le Major ordonne : «'' Préparez-vous à tirer.'' »
 
[[Fichier:mathildep73.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 73 : ''Mathilde'', '''Plan 1699.''' De Petris regarde dehors. Nous avons une illusion d’un bateau en feu. De Petris se retourne vers l’enfant et lui dit : « ''Il n’y a rien, là-bas. Allez donne-moi l’arme.'' »]]
<span id="ancre_74">'''Photogramme 74 : [[#Légendes des colonnes|Séquence]] 136 [Aa2 - 10] - Plan 1763 : '''</span> ''1h 31' 37&quot;'': La situation bascule. Misho sort de la cabane en criant « ''Papa !'' » On tire sur De Petris. Le corbeau-dragon apparaît dans un ciel rougeoyant. De Petris s’affale au bord de la plage. Mathilde sort à son tour en criant.
 
[[Fichier:mathildep74.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 74 : ''Mathilde'', '''Plan 1763.''' La situation bascule. Misho sort de la cabane en criant « ''Papa !'' » On tire sur De Petris. Le corbeau-dragon apparaît dans un ciel rougeoyant. De Petris s’affale au bord de la plage. Mathilde sort à son tour en criant.]]
<span id="ancre_75">'''Photogramme 75 : [[#Légendes des colonnes|Séquence]] 137 [Aa2 - 11] - Plan 1781 :'''</span> '' 1h 32' 10&quot;'': Transformation de l’image. Une lumière éclatante et irréelle irradie les deux amants. De Petris est habillé du costume de mariage slave avec la [[couronne]], il est tenu par les bras de Mathilde en larmes.
[[<gallery caption=" ">Fichier:mathildep75mathildep73.jpg|200pxPhotogramme 73 : ''Mathilde'', '''Plan 1699.''' De Petris regarde dehors. Nous avons une illusion d’un bateau en feu. De Petris se retourne vers l’enfant et lui dit : « ''Il n’y a rien, là-bas. Allez donne-moi l’arme.'' »Fichier:mathildep74.jpg|thumb|rightPhotogramme 74 : ''Mathilde'', '''Plan 1763.''' La situation bascule. Misho sort de la cabane en criant « ''Papa !'' » On tire sur De Petris. Le corbeau-dragon apparaît dans un ciel rougeoyant. De Petris s’affale au bord de la plage. Mathilde sort à son tour en criant.Fichier:mathildep75.jpg|Photogramme 75 : ''Mathilde'', '''Plan 1781.''' Transformation de l’image. Une lumière éclatante et irréelle irradie les deux amants. De Petris est habillé du costume de mariage slave avec la couronne, il est tenu par les bras de Mathilde en larmes. ]]</gallery> 
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<span id="ancre_77">'''Photogramme 77 : [[#Légendes des colonnes|Séquence]] 144 [Postlogue 1] - Plan 1857 :'''</span> '' 1h 35' 03&quot;'': Sur un ciel bleu et limpide, une mouette signe la fin du film : Mathilde. En voix off, Mahtilde dit : « ''Vous voyez. Ca marche !'' »
 
[[Fichier:mathildep77.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 77 : ''Mathilde'', '''Plan 1857.''' Sur un ciel bleu et limpide, une mouette signe la fin du film : Mathilde. En voix off, Mahtilde dit : « ''Vous voyez. Ca marche !'' »]]
<span id="ancre_78">'''Photogramme 78 : [[#Légendes des colonnes|Séquence]] 146 [Postlogue 3] - Plan 1860 :'''</span> '' 1h 35' 15&quot;'': Sur un bateau avec une voile blanche immaculée, le Docteur porte Misho, derrière eux, nous retrouvons Mathilde, heureuse et joyeuse, en train de danser, elle passe à côté de sa mère, qui donne à manger des marguerites à Rouja, la vache, puis Mathilde se dirige vers son amie de l’auberge, elle l’enlace, son amie lui indique avec le doigt quelque chose vers le haut du bateau (une voile à fixer ?), ensuite, c’est au tour de Rita, la propriétaire de l’auberge, qui lui donne une corde. Mathilde tire avec la corde.
 
[[Fichier:mathildep78.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 78 : ''Mathilde'', '''Plan 1860.''' Rita, la propriétaire de l’auberge, qui lui donne une corde. Mathilde tire avec la corde.]]
<span id="ancre_79">'''Photogramme 79 : [[#Légendes des colonnes|Séquence]] 147 [Postlogue 4] - Plan 1861 : '''</span> ''1h 36' 14&quot;'': Et enfin, Mathilde surprend De Petris par derrière en lui cachant les yeux, et commencent à discuter ensemble. Le bateau vogue allégrement sur un champ de fleur rouge.
[[<gallery caption=" ">Fichier:mathildep79mathildep77.jpg|200pxPhotogramme 77 : ''Mathilde'', '''Plan 1857.''' Sur un ciel bleu et limpide, une mouette signe la fin du film : Mathilde. En voix off, Mahtilde dit : « ''Vous voyez. Ca marche !'' »Fichier:mathildep78.jpg|thumb|rightPhotogramme 78 : ''Mathilde'', '''Plan 1860.''' Rita, la propriétaire de l’auberge, qui lui donne une corde. Mathilde tire avec la corde.Fichier:mathildep79.jpg|Photogramme 79 : ''Mathilde'', '''Plan 1861.''' Et enfin, Mathilde surprend De Petris par derrière en lui cachant les yeux, et commencent à discuter ensemble. Le bateau vogue allégrement sur un champ de fleur rouge. ]]</gallery>
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==Conclusions provisoires – Les raccords parfaits==
 
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===Les deux formes de films===
 
Grâce au film ''Mathilde'', nous allons développé les définitions que nous attribuons à la forme globale d’un film en général (sa ligne architecturale). Il nous semble en effet, qu’il y a deux types de films. Nous allons accorder une image particulière pour chaque forme, afin de les désigner rapidement.
 
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====Le film « flèche »====
 
En général, le film « flèche » est constitué de trois parties (un début, le milieu et la fin) qui commence souvent avec un problème à résoudre, une intrigue à dénouer, une enquête à mener. La fin du film est la plupart du temps cohérente avec le discours de la diégèse, de l’atmosphère, de l’ambiance, de l’époque, des personnes, de l’espace, etc. Ces films sont donc, confortables aux spectateurs. Nous estimons le pourcentage de ce type de film à plus de 90% du cinéma mondial.
 
[[Fichier:filmflechep1.jpg|center|Image Film "Flèche"]]
 
Certes, il y a des variantes à ce schéma général, comme par exemple, le film « flèche » qui termine en boucle. Mais, l’une des plus belles réussites est certainement le film d’[[Andreï Tarkovski]], [[Andreï Roublev]] qui prend la forme d’une [[cloche]].
 
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====Le film « éventail »====
 
Tout autre sont les films « éventails », ils commencent par un point ou un centre, et ensuite, à partir de ce centre initial, il y aura des projections multiples qui rayonnent d’une manière inégale (et c’est ce qui rend ces films déroutants), vers plusieurs directions ou orientations. Nous n’avons pas (ou plus) la fin, dans le sens d’un film « flèche » (parfois la fin, n’a pas une grande importance, – dans ''Mathilde'' par exemple, nous connaissons d’emblée la fin du film.) Les fins des films « éventails » sont souvent (pour ne pas dire, toujours) des fins énigmatiques (''Mathilde''), mystérieuses, parfois aléatoires, ou incertains, suspendues.
 
[[Fichier:filmeventailp1.jpg|center|Image Film "Eventail"]]
 
Tel est le cas du film ''Mathilde'', l’ouverture du film est bouleversant, les plans se précipitent et s’enchaînent à un rythme terrible, pour ne pas dire infernal. Chaque plan nous livre une direction particulière, parfois une direction polyvalente. Il en est ainsi, du [[premier plan]] du film, le [[#ancre_1|bateau en feu]] qui conduira d’une part, vers d’autres images de bateau qui auront un rôle important dans le film, puisque le dernier plan du film est un [[#ancre_79|bateau avec une voile blanche immaculée]], et d’autre part vers le feu qu’on retrouvera souvent au cœur du film, comme par exemple, les séquences du [[#ancre_13|« corbeau-dragon »]] qui sont très sensibles, liaison du [[feu]] avec un [[oiseau]], qui a son tour est en relation avec les [[#ancre_24|mouettes]], oiseau messager. Les séquences du « corbeau-dragon » démontrent avec un détour hautement poétique la transformation ou le [[passage]] de l’enfant Misho dans la dure réalité de la guerre, rappelons que la séquence est précédée par un [[#ancre_10|bateau en jouet]] que l’enfant s’amuse à faire naviguer dans le ciel. Nous retrouvons également le feu au plan 6, avec le [[#ancre_2|balai en feu]], sur lequel un enfant s’amuse à jouer au sorcière. Mais de nouveau, nous retrouvons le balai plus loin dans le film, quand De Petris raconte à mathilde que sa nourrice lui racontait des histoires effrayantes, Mathilde lui demande alors : ''[[#ancre_23|Elle volait sur un balai aussi ?]]'' Mais ce n’est pas tout, aussitôt après le '''[[#ancre_3|plan 6]]''', nous retrouvons une [[balançoire]], subitement abandonnée, qui oscille, afin, peut-être, d’éventée ces feux ardents qui consume le pays. Et de nouveau, nous retrouverons une première [[#ancre_17|balançoire dans le bordel]], et une seconde avec l’histoire du [[#ancre_67|chat Dotty]], et justement, au cours de cette histoire, nous apprenons que ce n’est pas le chat qui a cassé le vase, mais le [[vent]]…
 
Ainsi, chaque plan du film ''Mathilde'' est connecté avec d’autres plans. Le film devient un corps organique ou chaque cellule est en rapport avec d’autres, elles en dépendent et sont articulés avec les autres, les plans n’ont pas une fonction de « remplissage », mais bien au contraire une fonction de nécessité intérieur, une fonction vitale, si l’on ose dire…
 
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===Les formes de jeux dans le film===
 
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====Les jeux d’enfants====
 
Nous venons de le voir, le film commence et accorde une place privilégiée au [[jeu]]. Mais, le film continue à livrer des relations avec le jeu. A commencer, tout d’abord, par le jeu de Mathilde sur son fameux [[#« Le Plan Parfait I » (La fameuse nuit)|« Plan Parfait »]]. Au début, ni De Petris, ni le Docteur, ont prêtés une attention quelconque à ce « jeu ». Et ensuite, au fur et à mesure, ils commençaient à saisir la portée de ce jeu. C’est une [[#ancre_35|mouette]] qui a décidé à De Petris de retourner en Italie. Il en est de même avec le Docteur, quand il a compris le « plan » d’évasion de Mathilde, avec la signature finale d’une mouette.
 
Ensuite, il y a les injonctions de De Petris quand il dit à Mathilde, par trois fois : Arrête ce petit jeu. La première fois, après l’altercation avec le soldat Croate (le colosse), au '''[[#ancre_21a|plan 441]]''', Mathilde s’éclipse, il l’appelle : « ''Mathilde…. Où es-tu ?''<br/>
- ''Ferme les yeux et tu me retrouveras.''<br/>
- ''C’est bon, ça va, arrête ton petit jeu. Il faut qu’on retourne.''<br/>
- ''Où ça ? ''
- ''(Par là !)'' »
De Petris ferme les yeux. Elle était là. Elle lui dit : « ''Tu vois. Ça marche. Viens.'' » D’ailleurs, et c’est un fait important, l’expression de Mathilde « ''Tu vois. Ça marche.'' » C’est la [[#ancre_76|dernière phrase]] du film, sauf qu’elle n’est pas au singulier, mais au pluriel, ce qui semble impliquer les spectateurs. De plus, une centaine de plans plus loin, au cours de la « fameuse nuit », au '''[[#ancre_24|plan 502]]''' quand Mathilde expliquait à De Petris le fonctionnement du « Plan Parfait », il lui dit : « ''Je ne crois que ce que je vois.'' » Ce qui constitue une contradiction avec ce qu’il a fait au plan 441, quand il a fermé les [[yeux]].
 
La seconde fois que De Petris dit à Mathilde d’arrêter (ce petit jeu), c’est quand ils étaient dans la [[#ancre_39|cabane]], et que Mathilde embrasse De Petris à l’oreille. Et enfin, la troisième fois, c’est lors du mariage slave, au '''[[#ancre_50|plan 1145]]'''. Mathilde [[Danse|dansait]] avec un groupe de personne habillé avec des costumes folkloriques, autour d’un [[feu]] imaginaire. C’est d’ailleurs, une autre caractéristique du film, des morceaux de réalité qui apparaissent pour Mathilde et Misho qui ne sont pas visibles par les autres protagonistes, hormis, durant le mariage, quand De Petris sera lui aussi habillé du costume folklorique et de la couronne, témoignage de l’accomplissement d’une union, démontré visuellement à l’écran par le versement de l’[[#ancre_51|eau sur le feu]] par la mère (morte) de Mathilde.
 
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====Les jeux d’adultes : la question des appâts====
 
Si les jeux des enfants sont innocents et spontanés, les jeux des adultes poursuivent un objectif précis et sont mûrement réfléchis. Dès les [[Premier (plan)|premiers plans]] du film, nous avons une mise en scène (qui est en quelque sorte un jeu de déplacement et de replacement), de la mort de De Petris, au '''[[#ancre_4|plan 35]]''' et '''[[#ancre_6|46]]'''. Ensuite, successivement, aux '''[[#ancre_15|plans 200 – 245]]''', quand De Petris téléphone au général, en lui annonçant : « ''On a l’appât. Si on a l’appât, on tient Paradic'' » ; et au plan 514, la préparation de l’état-major de l’ONU de la mise en scène de l’appât. Cette séquence sera suivie par un épisode burlesque, le sauvetage de la vache Rouja sur un toit, au '''[[#ancre_29|plan 714]]''', cette dernière sera appâtée par des marguerites. Enfin, quand De Petris est relevé de ses fonctions et que le major lance l’opération requin, il va appâté Misho grâce aux chaussons de Mathilde, au '''[[#ancre_57|plan 1376]]'''. Mais tous ces efforts déployés étaient vains et inutiles, car nous l’apprendrons à la fin du film, au plan 1608, que Paradic est mort, et que l’ONU attendait un « ''fantôme'' ».
 
Ainsi, enfin de compte, ce qui est significatif, c’est le regard critique que la réalisatrice jette sur l’ONU, l’Organisation des Nations Unies. En effet, nous pouvons constater qu’à travers plusieurs séquences, que les apparences sont soigneusement mise en scène, et qui font poser des questions sur la partialité et l’objectivité de l’Organisation. En outre, nous remarquons dans le film, que l’ONU est toujours en retard. Nous l’apprendrons, durant la confession de De Petris sur le bateau de pêche, aux '''[[#ancre_38|plans 816 – 875]]''' et ensuite au plan 1608.
 
Par ailleurs, l'on peut se demander, qui se cache derrière le terrible corbeau ? A un premier niveau de lecture, on peut dire, qu'il s'agit d'une représentation de la guerre. Mais, si nous tenons compte des propos de Mathilde, le corbeau-dragon est soit le colonel De Petris, qui sait que Paradic a un fils qui s'appelle Misho, et dans ce cas, c'est de nouveau l'ONU qui est visé ; ou alors, c'est les Croates eux-mêmes, car, comme on va le voir à deux moments du film : 1. la scène du colosse qui va poursuivre Mathilde ; 2. la scène du [[#ancre_43|facteur]] qui distribue le courrier dans une ville en ruine ; dans les deux scènes en question, c'est l'accent du langage qui est susceptible de trahir l'enfant. C'est donc pour cette raison que l'enfant sera muet durant presque l'ensemble du film, sauf à la fin...
 
Mais, l’image la plus révélatrice qui remet en cause l’ONU, c’est le '''[[#ancre_30|plan 726]]''', quand Mathilde voulait préparer un repas, elle va dérober un coffre du centre de dépôt de l’ONU, et nous découvrirons qu’il y avait des [[#ancre_33|armes]] à l’intérieur, et qui serons la cause de la mort de De Petris. Par ailleurs, l’épisode du coffre ouvre d’autres perspectives, c’est le propos du paragraphe suivant.
 
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====Les jeux des objets : la question de « miniaturisation-monumentalisation »====
 
Plusieurs objets dans le film vont subir un jeu de dilatation ou d’agrandissement. Nous avons abordé cet aspect dans l’analyse du film [[''Nostalghia'']] d’Andreï Tarkovki. Dans ''Mathilde'' cet aspect va acquérir aussi une grande importance. Tout d’abord, nous l’avons vu, il y a le jeu du [[#ancre_1|bateau en feu]], et le [[#ancre_10|bateau en jouet]] ; ensuite, il y a la tenue de Mathilde en [[#ancre_18|ballerine]] et la [[#ancre_44|statuette de la ballerine]], que le Docteur retrouvera la première fois dans les ruines du village, au plan 1067, et la seconde fois, quand Mathilde va retrouver sa liberté, au '''[[#ancre_76|plan 1853]]'''. Enfin, nous revenons à l’épisode du coffre, et nous nous posons la question de savoir, aux [[#Mathilde avec un « h »|plans 174 – 195]], qu’est-ce qu’il y avait dans les conteneurs dans le port de Split, quand Mathilde avait lancé son défi ?
 
[[Fichier:mathildep80.jpg|200px|thumb|right|Photogramme 80 : ''Mathilde'', Mathilde sur les conteneurs dans le port de Split. ]]
 
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===Les clédons et autres indices cinémantiques dans le film===
 
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Le film en général et [[#« Le Plan Parfait I » (La fameuse nuit)|« La fameuse nuit »]] en particulier, donnent en étude un nombre important d’indices [[Thèse:Résumé|cinémantiques]] que nous avons pris en considération, tout en tenant compte des objections que ce genre de propos peut soulevées. Mais les faits, les images et les arguments sont bien présents, à savoir : le [[trébuchement]] du colonel ('''[[#ancre_23|plan 469]]'''), la piqûre avec les aiguilles de l’oursin (plan 475), la [[mouette]] qui passe aussitôt après que Mathilde ai posé sa question (plan 502), le [[clédon]] du major : « ''Ça m’a tout l’air d’être le plan parfait.'' » suivit par une seconde mouette qui passe à ce moment précisément ('''[[#ancre_25|plan 553]]'''), le déséquilibre du couple Mathilde/De Petris ('''[[#ancre_26|plan 582]]'''), la grille devant laquelle Mathilde lis le message du colonel et la faute dans le même message ('''[[#ancre_27|plan 615]]'''), la méprise de la caisse que Mathilde vole ('''[[#ancre_31|plan 730]]'''). Ainsi, les questions sont toujours les mêmes, il s’agit d’une part, de savoir du degré de distinction entre le cinéma et la [[réalité]] ; et d’autre part, il reste la question, il faut le dire, tabou, touchant le domaine de l’[[irrationnel]], pour ne pas dire de la [[superstition]], mais est-ce qu’il s’agit vraiment d’une superstition ? Les questions restent ouvertes, et des éléments de réponses sont fournis d’une part par C. G. Jung, à propos de la [[synchronicité]], et d’autre part, par S. Freud, à propos des [[Méprise|méprises]] et des [[Maladresse|maladresses]]. Enfin, comme nous venons de le voir, les arguments cités ont des répercussions importantes dans le film.
 
Il reste encore d’autres indices à développer, il faut dire que le film en propose un nombre considérable, à savoir : le '''feu''' et la relation avec la couleur rouge, notamment la casquette rouge de Misho ('''[[#ancre_14|plans 177]]''', 783, '''[[#ancre_36|812]]''', '''[[#ancre_37|814]]''', '''[[#ancre_52|1181]]'''), la [[cigarette]] (plans '''[[#ancre_18|318]]''', '''[[#ancre_20|355]]''', '''[[#ancre_22|459]]''', 585, '''[[#ancre_38|816]]''', '''[[#ancre_554|1310]]''', '''[[#ancre_70|1509]]'''), les dessins, la poubelle ('''[[#ancre_9|plans 103]]''', 882, '''[[#ancre_55|1310]]''', 1475), le [[rideau]] de camouflage ('''[[#ancre_36|plan 812]]'''), les habits de Mathilde avec la robe orange pâle (plans 61, '''[[#ancre_9|103]]''', 140-173, '''[[#ancre_14|177]]''', '''[[#ancre_27|606-647]]''', '''[[#ancre_30|726]]''', '''[[#ancre_33|783]]''', 802, '''[[#ancre_47|1086]]'''), Mathilde en ballerine ('''[[#ancre_18|plans 318]]''', 384, '''[[#ancre_23|464-513]]''', '''[[#ancre_26|581-589]]''', '''[[#ancre_39|922-942]]'''), les chaussons, les [[Couronne|couronnes]] ('''[[#ancre_51|plans 1178]]''' et '''[[#ancre_75|1781]]'''), la [[corde]] ('''[[#ancre_78|plan 1860]]'''), la [[bague]] ('''[[#ancre_6|plan 46]]'''),l’arbre, le mûrier ('''[[#ancre_48|plan 1087]]'''), la question du [[nom]] (plans 280, '''[[#ancre_17|293]]''', 1002), du [[mot]] ('''[[#ancre_8|plans 81]]''', '''[[#ancre_20|355]]''', '''[[#ancre_27|607]]''', '''[[#ancre_40|987]]''', 1330), le [[grillage]] ('''[[#ancre_27|plans 615]]''', '''[[#ancre_53|1195]]''', 1394), la [[danse]] de Mathilde, la question de confiance.
 
Enfin, la question des [[Animal|animaux]] est aussi très importante, ils pullulent : Paradic sur un [[cheval]] ('''[[#ancre_7|plans 79]]''', 111, '''[[#ancre_72|1646]]'''), le [[chat]] Dotty ('''[[#ancre_66|plan 1446]]'''), le [[corbeau]] ('''[[#ancre_13|plans 139]]''', 140-173, '''[[#ancre_68|1493]]''', 1507, '''[[#ancre_74|1763]]'''), la [[mouette]] ( '''[[#ancre_24|plans 502]]''', '''[[#ancre_35|807]]''', '''[[#ancre_56|1335]]''', '''[[#ancre_77|1857]]'''), le requin (plans 280, 1376, '''[[#ancre_65|1430]]'''), la [[vache]] ('''[[#ancre_28|plans 671]]''' et 738), les poissons ('''[[#ancre_38|plan 816]]'''), le [[coq]] ('''[[#ancre_33|plans 783]]''', '''[[#ancre_41|1028]]''', '''[[#ancre_42|1031]]'''), les louveteaux (plan 1028). Nous développerons ces indices au cas par cas dans le cœur du dictionnaire.
 
== Notes et références ==
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