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Lait

16 octets ajoutés, 25 mars 2012 à 18:17
/* La libération de « la maison de la fin du monde » - La terre lactée */
<span id="ancre_65p"></span>[[Fichier:laitp6.jpg|200px|thumb|right|Photogramme Lait 5 : ''Nostalghia'', '''Plan 65'''. Le lait se répand sur la chaussée après la libération de la famille du "Fou". ]]
Nous avons rencontré ailleurs la figure de la bouteille et du lait qui tombe, mais séparément. <ref> Cf. Notre Mémoire D.E.A. Strasbourg 1994, op. cit. </ref> Une bouteille de vin, dans ''Le journal d'un curé de campagne'', de R. Bresson, un seau de lait dans ''Les chevaux de feu'', de Serge Paradjanov. (...) "La tradition européenne fait du lait la boisson favorite des fées : si on en renverse, elles seront attirées dans la maison et y resteront le temps de satisfaire leur gourmandise. Outre le risque de cette intrusion, laisser tomber du lait porte-malheur (pendant sept jours selon certains.)" <ref> '''Éloïse Mozzani''', ''Le livre des Superstitions'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 946. </ref> Toutefois, dans ce film, cette "image catamorphique" est plutôt salvatrice : elle propose la délivrance de la famille du Fou de son emprisonnement forcé. De plus, cette image n'est pas située dans le contexte du développement diégétique. (Contrairement aux deux films cités ci-dessus.) C'est en fait, une image conclusive et convulsive : la maternité qui arrose la rue. Soulignons aussi, la [[génuflexion]] de la mère, qui embrasse les bottes du gendarme, les bottes du libérateur.
Le 23 août 1981, Tarkovski écrit dans son journal : (...) " Nostalghia … Il faut quelque chose dans la "[[Maison#"La maison de la fin du monde" – Anatomie d’une inconscience déterminée|maison de la fin du monde]]" : l'[[ampoule]] explose dans le [[feu]] (poème)." <ref>'''Andreï Tarkovski''', ''Cahier Journal 1970-1986'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 274. </ref> Dans le plan du réalisateur, la séquence de la [[Vélo#Le Vélo de « La Maison de la fin du monde »|visite]] <ref> Cf. Les réflexions du réalisateur du 13 août 1981. Le texte du 23 août, dix jours après, éclaire le sens de l'analyse. ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|Op. cit.]]''</ref> précède la séquence du long [[Rêve#Le rêve de la traductrice |monologue]] de "la Traductrice" (épisode suivant). Ainsi, la scène de "l'ampoule qui explose" sera remplacée par la scène de la "bouteille de lait", et viendra s'intercaler après "la visite". Nous devons surtout observer l'importance de ce "quelque chose" <ref> A propos du "quelque chose", voir '''C. Metz''', tome l, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|op. cit.]]'', p. 187. '''N. Burch''', (...) "…les films d'un Eisenstein, d'un Renais, d'un Antonioni, d'un Bergman, de quelques autres "se détachaient du peloton" non seulement en raison des histoires qu'ils racontaient (…) mais en raison d'Autre Chose, de l'organisation des paramètres formels de leur discours…" ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|Op. cit.]]'', p. 13. </ref> qui constitue en fait le détonateur ou l'interrupteur du discours. Il participe dans l'établissement de fait, qui est souvent [[Thèse:Résumé|cinémantique]]. <ref>Nous pouvons comparer cet aspect par exemple à l'action de la chambre noire pour développer une pellicule photographique ou encore, au simple fait d'enfouir dans le sol une graine qui, quelque temps plus tard commence à donner les premières feuilles de l'arbre, les premières tiges, les premiers fruits. Ce "quelque chose" a le pouvoir, la force miraculeuse de la graine. </ref>
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