Modifications

Aller à : navigation, rechercher

Génuflexion

32 octets ajoutés, 15 août 2011 à 15:42
[[Fichier: genuflexionpa.jpg|center|'''Photogramme Génuflexion ''' : "Nostalghia", '''Plan. 10a''', Le destination de la procession : devant la fresque de Pierro della Francesca, ''La Madone del Prato''. Notez la tête voilée et la génuflexion de la communiante.]]
<br/>
<center>* * *</center>
Les paroles du prêtre sonnent comme un oracle, non pas seulement pour la Traductrice, mais aussi, par extension pour les spectateurs en général. Cela explique l'attitude singulière du prêtre qui parle face à la caméra ou en contre- champ (hors-champ), c'est-à-dire au public. "Le minimum" du discours du prêtre est une donnée centrale du film. Car, quelques secondes plus tard, au :
'''<span id="ancre_6">Plan</span> 6''' : ''5' 54"'' : La Traductrice tente la modeste position de la génuflexion. Elle pose son [[sac]] sur le sol, se courbe, mais en vain, elle n'arrive pas à se mettre à genoux. (Cf. '''Photogramme <span id="ancre_1">- Génuflexion 1</span>'''.)
<span id="ancre_6p"></span>[[Fichier:genuflexionp1.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Génuflexion 1 ''' : ''Nostalghia'', '''Plan 6'''. La traductrice tente en vain de se mettre à genoux. Notez ses longs [[cheveux]] sans voiles qui contrastent avec les femmes aux cheveux couverts, au fond de l'image. ]]
<center>*</center>
Pourquoi la génuflexion acquiert-elle cette place privilégiée ? Il suffit de commencer par se mettre à genoux, et elle aura "tout ce qu'elle veut". Cela rappelle [[Chambre|"la Chambre des Désirs"]] dans ''[[Stalker]]''. <ref>C'est aussi l'hypothèse de François Ramasse, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 123. </ref> La génuflexion <ref>A cause de la "dissection linguistique" du terme, l'interprétation de C. G. Jung mérite d'être signalée : (…) "Si, par humilité, nous nous mettons à genoux, - ce que l'on nomme génuflexion - nous sommes dans la gêne (souligné dans le texte) physique, dans la nudité morale, dans la flexion corporelle ; et si nous le faisons avec attention, nous sommes dans la ré-flexion, donc dans l'EVEIL (en majuscule dans le texte), qui est conciliation des contraires : EVE + IL." Internet : http://www. Cgjung.net/alchimie/1987/novembre.htm (lien obsolète !)</ref> ne propose-t-elle pas une idée de "grandeur" selon son double sens, moral et physique ? En effet, la grandeur "morale" correspond à l'acceptation, la soumission, la révérence, la supplication, et la grandeur physique est une espèce de régression évolutive de l'âge, jusqu'à l'âge où on était enfant. (…) "Car le royaume des cieux est à ceux qui sont comme eux." <ref>Mathieu '''19''', 14. </ref> Cela renvoie à l'étymologie du mot "minimum", qui signifie "très peu, très petit", et enfin au but de sa visite : voir le portrait de ''la Madone del Prato'', de Pierro della Francesca, une Madone monumentale enceinte, entourée de deux petits anges. (Cf. '''Image - Peinture''' )
<span id="ancre_madone"></span>[[Fichier:madonep1.jpg|200px|thumb|right|'''Image-Peinture''', ''La Madone del Prato'', de Pierro della Francesca, 1467, 206 x 203 cm.
Fresque détachée, restaurée et transférée au musée de Monterchi en Toscane (Italie).]]
'''<span id="ancre_30">Plan</span> 30''' : ''22' 50"'' : Le Poète sort dans le couloir sombre de l'hôtel. Il est dans l'[[ombre]]. C'est un être sans ombre, comme s'il n'était pas avec la Traductrice. Quant à elle, nous distinguons nettement son ombre sur le sol du couloir. Une lueur minuscule <ref>Comme le sera la lueur de la [[bougie]], lors de la traversée de la piscine de sainte Catherine. </ref> indique l'interrupteur de la lampe du couloir. Le Poète prend un [[livre]] (de poésie) des mains de la Traductrice et entre dans sa chambre, laissant la Traductrice dans le couloir, sans lui dire un mot.
A ce moment-là, la Traductrice va effectuer une étrange génuflexion, qui correspond au départ des athlètes dans une épreuve sportive. Contrairement au [[#ancre_1|plan 6]], elle ne posera pas son [[sac]] par terre, mais elle le dispose soigneusement derrière son dos. Comme si "les choses étaient derrière elle". Elle compte jusqu'à trois, et au moment du départ, elle [[Trébuchement|trébuche]] et tombe, à l'[[Instant (précis)|instant]] même où la lumière du couloir s'éteint. Elle rit. <ref> Cf. également, François Ramasse, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 124.</ref> (Cf. '''Photogramme - Génuflexion 2'''.)
<span id="ancre_30p"></span>[[Fichier:genuflexionp2a.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Génuflexion 2 ''' : ''Nostalghia'', '''Plan 30'''. La traductrice tente une seconde génuflexion, après avoir visité le Poète, mais elle va tomber en riant.]]
<center>* * *</center>