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Feu

140 octets ajoutés, 15 août 2011 à 15:31
<tr>
<td><strong>Maître (Le)</strong><br/>
&#167;.'''[[Maître (Le)#ancre_19|&#934;&#969;. 19. Plan 53a.]]'''<br/> &#167;.'''[[Maître (Le)#La décision du Maître|&#934;&#969;. 48. Plan 217a.]]'''</td>
<td>(Voir détail : ''[[Maître (Le)#Maître (Le)|Mistrz]]'')</td>
<td><strong> Piotr Trzaskalski </strong></td>
<tr>
<td><strong> Mathilde</strong><br/>
&#167;.'''[[Mathilde#ancre_1|&#934;&#969;. 1. Plan 1.]]'''<br/>&#167;.'''[[Mathilde#ancre_2|&#934;&#969;. 2. Plan 6.]]'''<br/>&#167;.'''[[Mathilde#ancre_13|&#934;&#969;. 13. Plan 139.]]'''<br/>&#167;.'''[[Mathilde#ancre_49|&#934;&#969;. 49. Plan 1335.]]'''<br/>&#167;.'''[[Mathilde#ancre_56|&#934;&#969;. 56. Plan 1.1346]]'''<br/>&#167;.'''[[Mathilde#ancre_73|&#934;&#969;. 73. Plan 1699.]]'''<br/>&#167;.'''[[Mathilde#ancre_74|&#934;&#969;. 74. Plan 1763.]]'''</td>
<td>(Voir détail : ''[[Mathilde#Mathilde|Mathilde]]'')</td>
<td><strong>Mimica Nina</strong></td>
'''<span id="ancre_117">Plan</span> 117 - 11 :''' '' 55' 35&quot;'' : Après la robe en feu de Roublev, nous assistons à une cérémonie étrange, pleine de douceur et de fraternité. En effet, au bord de la rivière, deux rangs d'hommes et de femmes forment une double chaîne humaine qui poussent une petite [[barque]]. Dans cette barque on a déposé une curieuse figurine faite de [[paille]], une [[bougie]] allumée est plantée au niveau de sa tête. (Cf. '''Photogramme – Feu 1.''')
<span id="ancre_117ap"></span>[[Fichier:feup2.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Feu 1 ''' : ''Andreï Roublev'', '''Plan 117a'''. La petite barque de procession.]]
La petite barque est ensuite repoussée délicatement par la double chaîne humaine au fur et à mesure qu'elle voguait sur l'eau. (Cf. '''Photogramme – Feu 2.''')
<span id="ancre_117bp"></span>[[Fichier:feup3.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Feu 2 ''' : ''Andreï Roublev'', '''Plan 117b'''. L'étrange procession de la petite barque.]]
Le titre de "Dadouques" donné à l'un des principaux prêtres d'Eleusis signifie "Porte-torche". La torche semble indiquer un symbole de purification et d'illumination. (…) "Elle est la lumière qui éclaire la traversée des Enfers (Perséphone) et les chemins de l'érudition. <ref>'''Chevalier/Gherrbrant,''' ''Dictionnaire des Symboles,'' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 956. </ref> Les innombrables rites de purification par le feu sont manifestes, de l'occident au Japon, en passant par la Chine, l'Inde, les Aztèques, les Bambaras, les Celtes, etc. Généralement ces rites de passage sont caractéristiques de cultures agraires : (…) "Ils symbolisent, les incendies des champs qui se parent ensuite d'un manteau vert de nature vivante." <ref> '''R. Guenon''', ''Symboles fondamentaux de la science sacrée'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'' </ref> Mircea Eliade note la signification sexuelle du feu qui est, "universellement liée à la première technique du feu par frottement, en va et vient, image de l'acte sexuel." <ref>'''Mircea Eliade''', ''Forgerons et Alchimistes'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 41. </ref> Cependant il précise que le feu a un caractère ambivalent : (...) "Il est d'origine soit divine, soit démoniaque (car d'après certaines croyances archaïques, il s'engendre magiquement dans l'organe génital des sorcières.) (Ibid.) Gilbert Durand observe que la sexualisation du feu est "nettement soulignée par les nombreuses légendes, qui situent le lieu naturel du feu dans la queue d'un animal." <ref> ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'' pp. 360-361. </ref> Une illustration de cette image est le plan de la queue enflammée de l'âne dans ''Au hasard Balthasar'' , de [[Robert Bresson]].
'''<span id="ancre_120">Plan</span> 120-14 :''' '' 57' 07&quot;'' : Andreï Roublev regarde la scène de la femme qui saute sur la fumée. (Cf. '''Photogramme – Feu-fumée 3.''')
<span id="ancre_120p"></span>[[Fichier:feup4.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme Feu-fumée 3 ''' : ''Andreï Roublev'', '''Plan 120'''. Une jeune femme qui saute à travers une fumée, après avoir monter un petit escalier.]]
Il est surpris par trois moujiks malveillants : « ''Passez-moi les rênes'' » dit un moujik. Ils le mettent en croix, les bras ficelés solidement. « ''Comme le christ'' », dit un autre moujik ! Roublev demande le supplice extrême : « ''Je veux la tête en bas.''»
Dans le même mouvement de la séquence, les enfants passent, fugacement, devant un miroir, s'arrêtent au pied de la porte pour voir le feu au fenil, et Klanka sort de derrière le miroir. (Cf. '''Photogramme – Feu 4.''')
<span id="ancre_19bp"></span>[[Fichier:feup8.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Feu 4 ''': ''Miroir (Le)'', '''Plan 19b'''. Le reflet des enfants dans un miroir, Klanka qui sort de derrière le miroir.]]
A l'extérieur, au :
'''<span id="ancre_20">Plan</span> 20 :''' '' 14' 45&quot;'' : Maroussia avance vers un puits, elle saisit un seau d'eau suspendu, elle s'asperge le visage, et s'assied au bord du puits pour observer le fenil en feu. (Cf. '''Photogramme – Feu 5.''')
<span id="ancre_20"></span>[[Fichier:feup5.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Feu 5 ''' : ''Miroir (Le)'', '''Plan 20'''. Le fenil en feu.]]
Le dernier indice est un signe complexe. Ne s'agit-il pas d'un signe sexuel ? Un signe hermaphrodite ? D'abord par sa forme : un long tube en verre renflé dans sa partie supérieure. C'est un signe "transparent". Ensuite, il installe une liaison directe avec "Le fenil en feu." C'est d'abord, grâce au mouvement de la caméra au moment où le verre tombe. Nous avons, en effet, un mouvement continu qui s'amorce avec la lampe à pétrole éteinte, avec son verre détaché, et se termine avec le feu gigantesque du fenil. C'est ensuite, une seconde liaison avec le petit appareil de chauffage de l'épisode suivant "le [[Rêve]] d'Aliocha", dans lequel le feu, au départ une simple lueur, va jaillir en flamme, pour finalement s'éteindre. Soulignons qu'à ce moment-là, la mère est avec son mari. Et ici, la lampe éteinte qui finit avec le fenil en feu. N'est-on pas en présence d'une [[métaphore]] du cheminement du mariage ? Précisons encore que le premier appareil, le verre de la lampe à pétrole, sert à éclairer alors que le second (dans l'épisode suivant) sert à chauffer. Un autre témoignage c'est le plan en insert, fugace, à la fin du "Rêve d'Aliocha" : le dos d'une [[main]] qui se chauffe devant un feu. (Cf. '''Photogramme – Feu 6.''')
<span id="ancre_28p"></span>[[Fichier:feup6.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Feu 6 ''' : ''Miroir (Le)'', '''Plan 28'''. La main en insert qui se chauffe à un bout de bois incandescent.]]
C'est grâce à ce type de formalisme métonymique que Tarkovski construit, à l'intérieur de ses figures cinématographiques, des structures qui permettent le développement de voies parallèles, et la multiplication de codes de lecture.
'''<span id="ancre_127">Plan</span> 127 :''' '' 1h 12' 36&quot;'' : Après la rèplique de la mère, apparaît le plan en [[insert]] du buisson soufflé par le [[vent]]. (Plan 12, 3ème représentation de l'insert.) D'autre part, un regard attentif sur le feu d'Ignat suggère "un effet d'ouverture", une forme "en cage", comme si la structure de l'élément en combustion rappelait une espèce "d'oiseau qui brûle". (Cf. '''Vignette, Photogramme Feu 7.''') Mais la question qui se pose, est celle de savoir si justement c'est un oiseau qui brûle. Ou un [[oiseau]] qui renaît ? Ne serait-ce pas en fin de compte, le mythe du sphinx qui est présenté par déviation ? (Cf. '''Photogramme – Feu 7.''')
<span id="ancre_124p"></span>[[Fichier:feup7.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Feu 7 ''' : ''Miroir (Le)'', '''Plan 124'''. Le feu qui brûle, ne serait-il pas une représentation symbolique du mythe du sphinx ? (Cf. la vignette.)]]
D'autres propos en voix-off du père convergent vers notre hypothèse. Ils sont situés avant le feu d'Ignat. « ''Le poète doit bouleverser l'âme, non pas former des idolâtres.''» L'image du feu est bouleversante, car elle "marche à l'envers", comme tout le jeu de l'éclairage, qui [[Annonciateur(signe)|annonce]] indirectement un feu animalisé, par l'aspect changeant du feu, qui n'est pas uniforme. C'est comme un feu en miroir. D'autres arguments vont venir appuyer notre hypothèse à propos du feu d'Ignat. Pour le moment, nous dévoilons quelques indices en attendant le moment opportun. Une autre image « marche à l'envers », au cours de cet épisode, c'est un événement qui va nous intéresser, quand le père dit en voix-off : « ''je revois régulièrement le même rêve.''»
'''<span id="ancre_131">Plan</span> 131 :''' '' 1h 15' 12&quot;'': Un [[coq]] surgit à l'extérieur. (Cf. '''Photogramme – Coq 1.''')
<span id="ancre_131p"></span>[[Fichier:coqp1.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Coq 1 ''' : ''Miroir (Le)'', '''Plan 131'''. Le coq qui surgit de la fenêtre et casse la vitre en deux.]]
'''<span id="ancre_132">Plan</span> 132 :''' '' 1h 15' 20&quot;'' : Retour sur le [[buisson]] soufflé par le vent (Plan 12, 4ème représentation.), mais contrairement aux plans précédents, il n'est plus en insert, il propose une suite : travelling gauche vers une table disposée au milieu d'un champ, sur laquelle sont disposées une pierre et une lampe à pétrole, qui sont soulevées par la force du vent. La lampe tombe au sol. ''(Cf. Photogramme – Verre 4. )''
'''<span id="ancre_92">Plan</span> 92 :''' '' 1h 25' 10&quot;'' : Second panoramique droite/gauche et gros plan de la tête du Poète allongé, près du feu. La caméra dépasse la tête du Poète et cadre le feu. (Cf. '''Photogramme – Feu 8'''.)Transition avec "le rêve du Poète".
<span id="ancre_91p"></span>[[Fichier:feup1.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Feu 8 ''' : ''Nostalghia'', '''Plan 91'''. Le panoramique droite/ gauche qui dépasse la tête du Poète, et fixe le feu. Soulignons le passage « tête &rarr; feu » .]]
<center>*</center>
'''<span id="ancre_108n">Plan</span> 108 : ''' ''1h 43' 35&quot;'' : Plan rapproché sur le «Fou à cheval». Un collègue du «Fou», tient un bidon d'essence dans la main. Il monte l'échafaudage et donne le bidon au «Fou»(plan 109a). «Le Fou» s'asperge d'essence (110). «Le Fou» allume le briquet (113). (Cf. '''Photogramme Feu 9'''.)
<span id="ancre_113np"></span>[[Fichier:chevalfeup1.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Feu 9 ''' : ''Nostalghia'', '''Plan 113'''. Le Fou à cheval en feu.]]
'''Bagno-Vignoni''': La traversée de la piscine de Sainte Catherine.
'''<span id="ancre_119n">Plan</span> 119 : ''' ''1h 48' 18&quot;'' : Le Poète allume la petite [[bougie]], celle que le «Fou» lui a donnée. Il commence d'abord par toucher le bord de la piscine (119b). Aussitôt qu'il a fait quelques pas, la bougie s'éteint (119c). Il allume la bougie une seconde fois, il ouvre son [[manteau]], et abrite la flamme de la bougie du vent. (119 e) Ce n'est qu'à la troisième tentative qu'il réussit à avancer, sans que la bougie s'éteigne. (Cf. '''Photogramme Feu-bougie 10'''.)
<span id="ancre_119hp">Plan</span>[[Fichier:bougiep2.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme Feu-bougie 10 ''': ''Nostalghia'', '''Plan 119h'''. Le poète protège la flamme de la bougie avec son manteau.]]
Il arrive enfin au bord opposé de la piscine, il est extrêmement épuisé, il s'agrippe à un petit [[escalier]] métallique.<ref>C'est grâce à ce plan (et au plan 27d, p. 55) que le cinéaste montre les problèmes de santé du Poète. Il est cardiaque et mourra au bout de sa mission. </ref> (119i) Il réussit à fixer la bougie sur le bord de la piscine. Il pousse un petit cri, et s'effondre. (119 j)