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Danse

4 octets ajoutés, 5 septembre 2011 à 00:40
/* Danse et connotation politique */
A plus d'un titre, cet épisode est particulièrement important. D'abord, nous allons considérer la danse gesticulée de Maroussia. La danse traduit et interprète une situation particulière. <ref> Cf. '''Emmanuelle André''', ''Formes filmiques et idées musicales'', thèse de doctorat cinéma, Paris, 2000. '''Laurence Louppe''', ''Poétique de la danse contemporaine'', Editeur, Contredanse, Bruxelles, 2000. '''Candice Moors''', ''La danseuse, créature ou créatrice ? de la place des femmes dans la danse du XVIIIème siécle au XX ème siècle,'' Editeur, Saint-Martin d'Hères, IEP, 2000. '''Delphine Guyon''', ''La conception de la mort à travers le littérature et l'iconographie macabres médiévales'', thèse de doctorat lettres, Cergy-Pontoise, 2001.</ref> C'est une représentation extérieure d'un fait intérieur. Mais, il ne s'agit pas d'une simple représentation ponctuelle d'un état d'âme, mais d'un discours articulé du corps.
L'affaire se complique considérablement car il y a, comme en général dans un [[rêve]], une accumulation importante de faits qui se relient entre eux d'une manière extraordinaire, ce qui confirme le talent du cinéaste. En effet, dans le [[#Danse et cheveux : configuration cinémantique|plan 24]], nous faisons connaissance avec le père du héros lors d'une apparition brève qui nous le montre en train de verser de l'[[eau]] sur la [[tête]] de son épouse. Ici, "le père" est à la fois, et contradictoirement, "le père du héros", et "le père de la patrie". Qu'est-ce à dire ? [[Andreï Tarkovski]] donne en fait une double fonction à la figure du père : d'abord par sa très courte apparition, et, ensuite, par les données que nous fournit la suite de la séquence (qui ne trompe pas), particulièrement dans la scène des cheveux qui cachent le visage de Maroussia (Cf. '''Photogramme – Danse 5'''.). Cette scène suggère une personne sans visage avec une connotation nettement politique, surtout dans la séquence qui propose la scène de la danse où les gestes rappellent ceux d'une marionnette articulée.  La déviation de cette figure illustre d'une manière frappante, "la mainmise" du pouvoir politique et autoritaire, "la [[main]] du père de la patrie", qui manipule les personnes comme des marionnettes, jusqu'à les transformer en personnes sans visages, sans âmes, c'est donc une illustration de "l'anéantissement humain". En effet, ici, le bain acquiert une signification de soumission. De plus, la figure particulière des cheveux suspendus devant le visage, presque tressés en nattes par l'effet de l'humidité, et qui tombent au sol, suggère, par ailleurs, la figure de la [[mort]]. Elle nous rappelle la figure de l'anse du célèbre Vase François du musée de Florence, qui représente Ajax ramenant Achille mort sur son épaule. En effet, les cheveux de ce dernier sont suspendus, ce qui rappellent ceux de Maroussia. Ainsi, coup sur coup, nous avons une autre duplication de la figure de la mort, une autre "miroirisation". En somme une "mort dans l'âme", qui subit à son tour une duplication : mort dans l'âme de Maroussia femme-épouse, et mort dans l'âme de Maroussia citoyenne-camarade. Un exemple de plan d'une personne dont le visage est caché par les cheveux se trouve dans le film de Bernardo Bertolucci, ''Novecento'', au [[plan 667]].
La déviation de cette figure illustre d'une manière frappante, "la mainmise" du pouvoir politique et autoritaire, "la [[main]] du père de la patrie", qui manipule les personnes comme des marionnettes, jusqu'à les transformer en personnes sans visages, sans âmes, c'est donc une illustration de "l'anéantissement humain". En effet, ici, le bain acquiert une signification de soumission. De plus, la figure particulière des cheveux suspendus devant le visage, presque tressés en nattes par l'effet de l'humidité, et qui tombent au sol, suggère, par ailleurs, la figure de la [[mort]]. Elle nous rappelle la figure de l'anse du célèbre Vase François du musée de Florence, qui représente Ajax ramenant Achille mort sur son épaule. En effet, les cheveux de ce dernier sont suspendus, ce qui rappellent ceux de Maroussia. Ainsi, coup sur coup, nous avons une autre duplication de la figure de la mort, une autre "miroirisation". En somme une "mort dans l'âme", qui subit à son tour une duplication : mort dans l'âme de Maroussia femme-épouse, et mort dans l'âme de Maroussia citoyenne-camarade. Un exemple de plan d'une personne dont le visage est caché par les cheveux se trouve dans le film de Bernardo Bertolucci, ''Novecento'', au [[plan 667]].
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