Bombe : Différence entre versions

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''' <span id="ancre_107">Plan</span>  107 ''' '': 56' 17''&quot; : Amorce de deux plans documentaires sur la 2ème Guerre Mondiale: Au bord d'un fleuve, un soldat complètement nu porte à son épaule gauche une énorme caisse de munitions. C'est "La traversée du lac de Sivas".<ref>Tarkovski écrit : (…) "Ce lac, cet énorme marécage, (…) situé entre la péninsule de Crimée et l'Ukraine, a été, pendant la grande offensive de 1943, le théâtre d'une héroïque et meurtrière traversée par l'Armée rouge, effectuée de plein jour, sous la mitraille des avions allemands." ''Le Temps Scellé'', traduit du russe par Anne Kichilov et Charles H. de Brantes, Éditions de l'Étoile/ Cahier du Cinéma, 1989, pp. 122-124. </ref> Dans cet épisode, nous l'avons vu, il y a d'abord la précision d'un mot "tournez" (Voir : [[Mot]]), suivie par la séquence de la fausse grenade. Si comme on l'a dit dans [[Homme (Figures de l’)#Déviations et conséquences|"La question espagnole"]], les soviétiques "jouaient au ballon", ici, ce sont les enfants qui "jouent à la guerre". Mais "La Traversée du lac de Sivas" nous montre cette fois-ci les soviétiques, plus exactement les soldats du régime soviétique, qui sont bel et bien dans la guerre. Deux détails vont retenir notre attention dans cette série : Des bouts de papiers surnagent à la surface d'une eau putride : la raison, la sagesse, les "[[Mot|mots]]" n'ont plus de poids dans cette guerre (Plan 110-5). Seuls comptent, les deux obus portés, attachés avec une corde au cou des soldats : comme une balance de la guerre, "une balance de la mort". (Cf. '''[[#ancre_1|Photogramme Bombe.]]''')
  
  
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====Liens spécifiques du film====
 
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Version du 19 mars 2012 à 02:25

Le Miroir, plan 110 (image d'archive 6). Les deux obus attachés à une corde, suspendus au cou d'un soldat russe : "Le Miroir de la mort".



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Titres des films

Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations


Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée (min.)
Sous les bombes Under the bombs Aractingi Philippe Aractingi P.
Léviant M.
2008 France

Angleterre

Liban
98
Nag la bombe Millési Jean-Louis Millési J-L. 2000 France 93
Alerte à la bombe Skyjacked Guillermin John Greenberg S.R. 1972 USA 101
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Autres titres de films

Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations


Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée
Miroir (Le) (Voir détail : Zerkalo) Tarkovski Andreï Tarkovski A.

Micharine A.

Et poèmes d'Arseni Tarkovski.
1975 URSS 106
Stalker (Voir détail : Stalker) Tarkovski Andreï Tarkovski A.
Strougatski A. et B.
1979 URSS 161


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Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films

Le Miroir, d’Andreï Tarkovski

De la grenade à blanc à la bombe atomique

Au plan 77, commence une série de 18 plans en noir et blanc sur la guerre espagnole.[1] Cette série est suivie par 7 plans : Des images sur l'histoire de l'aérospatiale russe [2] avec d'énormes montgolfières. Andreï Tarkovski ne choisit pas de mettre, comme la logique le voudrait, des plans de guerre.[3] Mais il montre des hommes qui en fait, au sens littéral du terme, "jouent avec des ballons".

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Après la séquence de la grenade, au :

Plan 107 : 56' 17" : Amorce de deux plans documentaires sur la 2ème Guerre Mondiale: Au bord d'un fleuve, un soldat complètement nu porte à son épaule gauche une énorme caisse de munitions. C'est "La traversée du lac de Sivas".[4] Dans cet épisode, nous l'avons vu, il y a d'abord la précision d'un mot "tournez" (Voir : Mot), suivie par la séquence de la fausse grenade. Si comme on l'a dit dans "La question espagnole", les soviétiques "jouaient au ballon", ici, ce sont les enfants qui "jouent à la guerre". Mais "La Traversée du lac de Sivas" nous montre cette fois-ci les soviétiques, plus exactement les soldats du régime soviétique, qui sont bel et bien dans la guerre. Deux détails vont retenir notre attention dans cette série : Des bouts de papiers surnagent à la surface d'une eau putride : la raison, la sagesse, les "mots" n'ont plus de poids dans cette guerre (Plan 110-5). Seuls comptent, les deux obus portés, attachés avec une corde au cou des soldats : comme une balance de la guerre, "une balance de la mort". (Cf. Photogramme Bombe.)


Aussitôt après, c'est une seconde série de documentaires qui défilent. Il s'agit en fait d'un résumé de la 2nd Guerre Mondiale. Nous citons les passages pertinents et en ordre : Des coups d'obus qui vont interrompre l'insert ; un char d'assaut dans un carrefour en pleine ville ; une rue animée et agitée, le peuple qui salue les vainqueurs ; des déflagrations d'obus la nuit ; un drapeau nazi déchiré ; Hitler abattu ; un feu d'artifice gigantesque ; un homme pleurant, près de lui des béquilles ; une explosion atomique ; un avion ; et ses pilotes ; un champignon atomique.

Nous constatons que chaque plan du documentaire annonce celui qui le suit. Ensuite, nous remarquons qu'ils sont inscrits dans la suite et le prolongement des plans de l'épisode du film. En effet, nous passons d'une grenade à blanc inoffensive, à des obus portés par des soldats, et au bout de la chaîne, à la bombe atomique. Soulignons aussi que le passage de la grenade à la bombe atomique[5] rappelle le Passage du verre de la lampe à pétrole au fenil en feu. Ce n'est pas un hasard. Cette composition obéit à une structure qui passe du particulier au général, mais à des degrés extrêmes.


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Liens spécifiques du film

Voir : Miroir (Le)


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Stalker, d’Andreï Tarkovski

La bombe dans le sac

Lire la page

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Liens spécifiques du film

Voir : Stalker



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Notes et références

  1. Signalons que les plans non tournés par Andreï Tarkovski, mais montés par ses soins, que ça soit un seul documentaire ou une série, sont considérés dans l'évolution de notre découpage du film comme un seul plan ayant alors selon le cas, des dérivations de plans en fonction des documentaires.
  2. Sans doute, pour satisfaire les exigences des autorités.
  3. Il n'intercale deux séries de documentaires sur la guerre, dont la traversée du lac de Sivas, qu'au plan 110 du film.
  4. Tarkovski écrit : (…) "Ce lac, cet énorme marécage, (…) situé entre la péninsule de Crimée et l'Ukraine, a été, pendant la grande offensive de 1943, le théâtre d'une héroïque et meurtrière traversée par l'Armée rouge, effectuée de plein jour, sous la mitraille des avions allemands." Le Temps Scellé, traduit du russe par Anne Kichilov et Charles H. de Brantes, Éditions de l'Étoile/ Cahier du Cinéma, 1989, pp. 122-124.
  5. La bombe atomique qui est l'inquiétude permanente de Tarkovski, jusqu'au point de devenir un élément central de son dernier film, Le Sacrifice.


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