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Andreï Roublev

169 octets ajoutés, 29 août 2012 à 12:39
/* 1971 */
<span id="ancre_1"></span>[[Fichier:andreiroublev_planp1.jpg|center500px|Photogramme : "thumb|right|''[[Andreï Roublev"]]'', Plan 1[[Premier (plan d'un film)|premier plan du film]]. L'étrange [[montgolfière ]] fabriquée à partir de diverses peaux de bêtes. ]]<br/>  <center>*</center>
==Andreï Roublev, peintre russe du XVème siècle==
Andreï Roublev ou Roubliov ou Saint André l'Iconographe est un moine et un grand maître d'icônes profondément russe, du XVe siècle. Il représente pour certains critiques de peintures religieuses, (…) "un sommet d'un art qui ne sera plus atteint." <ref> ''Encyclopédie Universalis'', Cf. article "Andreï Roublev." </ref> Pour d'autres, il rappelle Cimabue et Giotto en Italie, qui, (…) « s'évadèrent des impasses dans lesquelles s'enfermaient les peintres byzantins.» <ref> ''Dictionnaire de la Peinture et de la Sculpture'', Benezit, 9é. Volume, 1976, article : ''Andreï Roublev''. </ref> Cependant sa biographie est en partie inconnue. Certains auteurs pensent qu'Andreï Roublev est né dans la région de Moscou, à Zagorsk; d'autres citent la ville de Pskov, à 60 Km au nord-ouest de Moscou, vers la dernière décennie du XIVème siècle [1360-1370/ 1427-1430]. Mais la plupart s'accordent à dire qu'il était moine au monastère Trinité Saint-Serge de Radonej de Zagorsk fondé vers 1340 par Serge de Radonej, (…) "qui en est l'inspirateur, sanctifié et vénéré comme un modèle de sagesse et de vertu." <ref>''Le Grand Livre de la Peinture'', Cf. article, "La Peinture byzantine et russe", de '''Erica Deuber et Anne-Marie Karlen''', Genève, 1977, p. 230. </ref> Les principaux déplacements de Roublev s'effectueront dans un triangle : Moscou-Novgorod-Vladimir. (Cf. Figure 1. )
Nous constatons que plus du tiers du film concerne l'année 1408, avec trois épisodes sur huit. C'est une année charnière dans la vie d'Andreï Roublev. Enfin, nous pouvons considérer Roublev comme un membre fondateur de l'esprit russe. Il a participé à la genèse de cet empire, raison pour laquelle il a été canonisé en 1988 par l'église orthodoxe russe.
<span id="ancre_1"></span>Son icône la plus connue, encore largement diffusée de nos jours, est l'Icône de la Trinité." <ref> Elle symbolise: […] (...) "L'apparition de Dieu à Abraham et à Sarah sous la forme de trois anges pélerins. Chez Roublev, ce sujet traditionnel est traité de façon nouvelle, originale, purement spirituelle, la composition comme l'exécution sont d'une perfection rarement atteinte. Le mouvement circulaire donné à l'œuvre est symbole d'unité et d'harmonie. (…) Elle se trouve actuellement à la Galerie Tretiakov à Moscou." (Cf. article, "Andreï Roublev", ''Encyclopédie Universalis.'') </ref>
<span id="ancre_andr"></span>[[Fichier:andreiroublevp1.jpg|400px|thumb|center|Image-Peinture Andreï Roublev (1360/1370 – 1427/1430), ''L’Icône de la Trinité'' ou ''La philoxénie d'Abraham.'']]
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==Andreï Roublev, film d'Andreï Tarkovski (1966 - 1969)==
Le 1er janvier : (…) « Naoumov a raconté qu'il avait soi-disant parlé avec Demitchev <ref> Demitchev : secrétaire du Comité Central du Parti Communiste. </ref> de ''Roublev'' et de sa sortie sur les écrans, et que celui-ci l'avait rassuré. Le film sortirait après le congrès.» (''C.J.'' 82.) Toute une année vient de s'écouler, et le film n'est toujours pas sorti. Cela est vraisemblablement le début des hostilités des autorités sur l'œuvre de Tarkovski. La suite des événements sera de plus en plus violente, ainsi :
Le 24 avril : (…) « J'ai été voir Romanov. <ref> Romanov : président du Goskino (Comité d'état pour le cinéma), contrôlait la production la distribution et l'exploitation des films en URSS. Son président avait rang de ministre. </ref> Etaient présent : Guerassimov, <ref> Guerassimov (1906-1985) : acteur et réalisateur qui a longtemps incarné le réalisme socialiste soviétique. </ref> Bondartchouk, Koulidjanov, Baskakov, Sizov, <ref> Nikolaï Sizov : nouveau directeur du studio Mosfilm, depuis novembre 1970. Il a les droits du vice-président du Goskino. </ref> Pogojeva <ref> Pogojeva : conseillère du Président du Goskino. </ref> et une personne du Comité Centrale, un mouchard envoyé par Ermach<ref> Filip Ermach : haut fonctionnaire, responsable du cinéma au département de la culture du Comité Central du P.C. Il deviendra en 1972, le Président du Goskino, et le restera jusqu'en 1986. </ref>.» (''C.J.'' p. 48.) Ermach n'est certainement pas étranger à la suite des événements : (…) « Encore des modifications au Roublev ! Je n'en peux plus ! Je n'ai pu me retenir et j'ai fait un petit scandale. Le pire, c'est que Sizov tient absolument à ces retouches, même si Demitchev est d'accord pour que le film sorte sans. Il faut aller voir Demitchev, s'adresser directement à la source de nos malheurs. On va voir.» (''C.J.'' p. 50.) Tarkovski est téméraire, audacieux, courageux, combatif. Mais hélas, l'on ne sort pas de tels combats sans perdre des plumes ; comme les [[Oiseau#ancre_173p|plumes ]] qui tombent sur le lit du poète à la fin du film ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', au moment où le poète laisse partir un oiseau enfermé dans sa main. Mais, le meilleur est à venir. En effet, nous allons assister à un témoignage précieux, sans doute unique en son genre. <ref>Dans un tout autre registre, nous signalons un autre fait important qui est survenu à Michelangelo Antonioni. En effet, Aldo Tassone, rapporte dans son livre sur le cinéaste italien, la première rencontre du réalisateur avec le monde du spectacle. Il a lieu au théâtre Novelli de Paullo (près de Ravenne) : (…) « Un camarade de jeu, fils du propriétaire d'un cinéma-théâtre (…) organise une représentation. Le petit théâtre s'élevait sur la citadelle de Paullo avec une scène qui surplombait deux précipices. Mon camarade s'occupait de la mise en scène, et moi, je devais faire le tonnerre : la « pièce », une espèce de drame ténébreux, comportait en effet une scène d'orage. Le bruit était provoqué par un boulet de marbre de 40 centimètre de diamètre, un boulet de canon du Moyen Age, que je devais faire rouler le long d'un de ces escaliers monumentaux. (…) Nous portâmes la lourde boule de marbre tout en haut de l'escalier et, au signal convenu, je commençai à la faire rouler avec lenteur ; seulement, elle était si lourde qu'elle m'échappa des mains et commença à dégringoler tout le long de l'escalier avant de tomber dans un des précipices, tout en bas. Je fus pris d'une peur terrible ; mais le bruit, lui, fut très réussi ! (…) Comme première expérience dans le domaine du spectacle, ce fut vraiment mémorable.» Traduit de l'italien par Josiane Tourrès et Caecilia Pieri, Editions Cinémas-Flammarion, (1985) 1995, p. 12. </ref> Nous le citons in extenso: