Serviette
Autres titres de films
Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations
Titre | Titre original | Réalisation | Scénario | Année | Pays | Durée |
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Miroir (Le) | (Voir détail : Zerkalo) | Tarkovski Andreï | Tarkovski A. Micharine A. |
1975 | URSS | 106 |
Stalker | (Voir détail : Stalker) | Tarkovski Andreï | Tarkovski A. Strougatski A. et B. |
1979 | URSS | 161 |
Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films
Le Miroir, d’Andreï Tarkovski
C’est la séquence du rêve d’Aliocha.
Plan 21 : 15' 40" : Aliocha enfant se redresse brusquement, comme s'il avait pressenti quelque chose d'étrange. Il se recouche.
Plan 22 : 16' 01" : Variation du plan 12 : les buissons dans la forêt soufflée par le vent, en noir et blanc.
Plan 23 : 16' 18" : Aliocha se relève, et sort du lit. Au pied du lit, une bassine d'eau est posée sur une chaise. Il avance vers une porte ouverte. Une serviette traverse rapidement l'encadrement de la porte. L'image est très étrange.(Cf. Photogramme - Serviette)
Quel est le rôle de cet objet ? Et, à quel niveau nous devons le considérer ? Nous savons que le réalisateur, au cours du montage, a pris un soin considérable dans le choix et la succession des plans. En effet dans Le Temps Scellé, il écrit : (…) « Le montage du Miroir, fut un travail colossal. Il y eut plus de vingt versions différentes. Et par « version », je n’entends pas quelques modifications dans l’ordre de succession de certains plans. (...) J’avais le sentiment, par moments, que le film ne pourrait jamais être monté et que des erreurs impardonables avaient été commises au cours du tournage. Le film ne tenait pas debout, il s’éparpillait sous nos yeux, n’avait pas d’unité, pas de liant intérieur, pas de logique… » [1] Ce n’est donc pas une image fortuite, et ce n’est pas non plus une erreur au cours du tournage. Le déplacement de gauche à droite signifie que la serviette a été lancée par quelqu’un. Or les plans suivants nous indiquent l’impossibilité de cette hypothèse, les deux protagonistes, la mère et le père sont occupés. Ainsi, est-ce que cette image suggère un « effet d’effacement », d’un souvenir douloureux ?
Liens spécifiques du film
Voir : Le Miroir
Stalker, d’Andreï Tarkovski
C’est le début du film, le stalker se prépare pour aller dans la Zone.
Plan 8 : 08' 25" : Le Stalker passe à la cuisine, il allume un chauffe-eau à gaz. Soudain, l'ampoule accrochée à un mince fil, au centre de la pièce, s'allume. "L'ampoule s'illumine un bref instant avant d'imploser.»
Plan 9 : 09' 15" : « En contre-champ, la femme qui tient encore le fil de l'ampoule.» Elle dit au Stalker : «Pourquoi as-tu pris mon réveil ? Dis où est-ce que tu vas ? Tu m'avais pourtant juré…»
Plan 10 : 09' 54" : Le Stalker se brosse les dents, il dit à sa femme, imperturbable : « Chut ! Tu vas réveiller Ouistiti !» Il continue à se brosser les dents. A gauche du cadre, les flammes du chauffe-eau. Le Stalker crache de l'eau, se retourne et s'essuie la bouche avec une serviette.
Plan 12 : 11' 20" : Au passage du Stalker derrière sa femme, la serviette suspendue tombe au sol. Les reproches de sa femme continuent, elle entre dans une espèce de crise spasmodique (couchée sur le sol), et veut l'empêcher de partir. (Cf. Photogramme – Serviette 2.)
Deux indices vont retenir notre attention : le crachat et la serviette. En ce qui concerne la serviette, (…) "Certaines croyances voient dans le fait de laisser tomber une serviette (de table, de toilette ou de bain) l'annonce d'une visite imprévue, bienvenue ou inopportune." [2] Or, nous allons nous apercevoir que ces deux actes [3] presque insignifiants et courants vont concourir à annoncer un sens imperceptible de l'image. Ils amorcent en fait, la suite filmique. En effet, au :
Plan 14 : 13' 00" : Le Stalker se rend sur une voie ferrée pour rencontrer le troisième et dernier protagoniste du film : l'Écrivain. A son arrivée, il est surpris de voir l'Écrivain accompagné d'une dame élégante. Les signes s'accumulent. L'enchaînement et l'accumulation des indices à l'intérieur des plans 9, 10, 12, et 14, sont, entre autres, un bel exemple démonstratif de la construction d’une image chez Tarkovski.
Liens spécifiques du film
Voir : Stalker
Notes et références
- ↑ Andreï Tarkovski, Le Temps Scellé, traduit du russe par Anne Kichilov et Charles H. de Brantes, Éditions de l'Étoile/ Cahier du Cinéma, 1989. p. 110.
- ↑ Éloïse Mozzani, Le livre des Superstitions, op. cit.,p. 1637.
- ↑ Cf. J. Mitry, op. cit., tome 2, p. 112 ; 309. G. Deleuze, op. cit.,tome 1, p. 95. F. Cesarman, op. cit.,p. 193.