« Pledge (The) » : différence entre les versions
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Rapidement la police arrête un suspect. C’est un indien mentalement handicapé, il avoue le meurtre (qu’il n’a pas commis) mais se suicide après sa déclaration. Jerry est persuadé qu’il n’est pas le coupable présumé, il commence alors son enquête, qu’il va le diriger d’une part, dans une zone géographique dans laquelle il y a eu deux cas de viol sur fillette, et d’autre part, vers un dessin que la dernière victime aurait dessiné peu de temps avant de mourir. Ce dessin va devenir l’élément central de son enquête, il décide de chercher (pêcher) un homme qui est grand, un géant, que les fillettes appelaient le « Magicien ». | Rapidement la police arrête un suspect. C’est un indien mentalement handicapé, il avoue le meurtre (qu’il n’a pas commis) mais se suicide après sa déclaration. Jerry est persuadé qu’il n’est pas le coupable présumé, il commence alors son enquête, qu’il va le diriger d’une part, dans une zone géographique dans laquelle il y a eu deux cas de viol sur fillette, et d’autre part, vers un dessin que la dernière victime aurait dessiné peu de temps avant de mourir. Ce dessin va devenir l’élément central de son enquête, il décide de chercher (pêcher) un homme qui est grand, un géant, que les fillettes appelaient le « Magicien ». | ||
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** Nous ouvrons une parenthèse pour signaler la grande pudeur et la délicatesse du réalisateur, qui montre les scènes atroces du crime dans des prises de vues de très courtes durée, de l’ordre de quelque secondes, comme des inserts, avec des [[Visiteur (Le)#Autre innovation majeure du film : « les barrages accumulés »|barrages]] (une grande partie de l’image occultée) afin de ne pas heurter la sensibilité des spectateurs. (Cf. ''' Photogrammes – 4 – 6.''' ) De notre côté, nous avons hésité de montrer ces images, mais il faut ajouter que ces images sont la source du film, ce qui va motiver Jerry d’entreprendre son enquête, c’est l’aspect abominable du crime, suivie par une arrestation arbitraire. De plus, dans ces images il y a un indice très intéressant. Il s’agit de la lampe aveuglante dirigée vers les spectateurs qui témoigne d’une signification pertinente : elle représente en quelque sorte Jerry qui compte mettre toute la « lumière » sur cette pénible affaire. (Cf. ''' Photogramme - 5.''' ) | ** Nous ouvrons une parenthèse pour signaler la grande pudeur et la délicatesse du réalisateur, qui montre les scènes atroces du crime dans des prises de vues de très courtes durée, de l’ordre de quelque secondes, comme des inserts, avec des [[Visiteur (Le)#Autre innovation majeure du film : « les barrages accumulés »|barrages]] (une grande partie de l’image occultée) afin de ne pas heurter la sensibilité des spectateurs. (Cf. ''' Photogrammes – 4 – 6.''' ) De notre côté, nous avons hésité de montrer ces images, mais il faut ajouter que ces images sont la source du film, ce qui va motiver Jerry d’entreprendre son enquête, c’est l’aspect abominable du crime, suivie par une arrestation arbitraire. De plus, dans ces images il y a un indice très intéressant. Il s’agit de la lampe aveuglante dirigée vers les spectateurs qui témoigne d’une signification pertinente : elle représente en quelque sorte Jerry qui compte mettre toute la « lumière » sur cette pénible affaire. (Cf. ''' Photogramme - 5.''' ) | ||
** Rapport du médecin légiste : «''Contusions et lacérations visibles à l’intérieur des deux cuisses. Contusions et probablement fracture du poignet due à des entraves. La gorge a été tranchée. Lacérations sur le visage. En plus des signes de lividité, tout indique que le corps n’a pas été déplacé.''» | ** Rapport du médecin légiste : «''Contusions et lacérations visibles à l’intérieur des deux cuisses. Contusions et probablement fracture du poignet due à des entraves. La gorge a été tranchée. Lacérations sur le visage. En plus des signes de lividité, tout indique que le corps n’a pas été déplacé.''» | ||
** Jerry est étonné de trouver un stylo : « ''A qui est ce putain de stylo ?'' » Un policier s’excuse en lui disant que c’était le sien (premier témoignage de l’incompétence de la police locale dans cette affaire). Jerry demande la vérification d’empreinte des boutons de la robe. | ** <span id="ancre_303a"> </span>Jerry est étonné de trouver un stylo : « ''A qui est ce putain de stylo ?'' » Un policier s’excuse en lui disant que c’était le sien (premier témoignage de l’incompétence de la police locale dans cette affaire). Jerry demande la vérification d’empreinte des boutons de la robe. | ||
* '''7.''' ''0h 15’ 35’’'' | * '''7.''' ''0h 15’ 35’’'' | ||
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* '''10.''' ''0h 18’ 06’’'' | * '''10.''' ''0h 18’ 06’’'' | ||
** Dans la maison des Larsen | ** Dans la '''[[maison]]''' des Larsen | ||
** La réaction du père de Ginny est très étrange, il n’est pas particulièrement abattu par la tragique nouvelle, puisque son souci est l’atmosphère de la maison, il demande à un jeune policier (qui est vraisemblablement beaucoup plus stressé que lui) de ne pas fumer dans la maison. (Cf. ''' Photogramme - 8.''' ) | ** La réaction du père de Ginny est très étrange, il n’est pas particulièrement abattu par la tragique nouvelle, puisque son souci est l’atmosphère de la '''[[maison]]''', il demande à un jeune policier (qui est vraisemblablement beaucoup plus stressé que lui) de ne pas fumer dans la maison. (Cf. ''' Photogramme - 8.''' ) | ||
<span id="ancre_7"> </span> | <span id="ancre_7"> </span> | ||
<gallery caption="Jerry chez les Larsen"> | <gallery caption="Jerry chez les Larsen"> | ||
Fichier: The_Pledge_Sean_Penn_02_c_Dindes__17_44_.jpg|'' The Pledge '' de Sean Penn. ''' Photogramme - 7.''' ''0h 17’ 44’’''. Le centre des parents, n’était pas, hélas, Ginny, mais, comme l’indique l’image, des centaines de dindes. ''' [[Dessin#ancre_17p|Lire la suite.]] ''' | Fichier: The_Pledge_Sean_Penn_02_c_Dindes__17_44_.jpg|'' The Pledge '' de Sean Penn. ''' Photogramme - 7.''' ''0h 17’ 44’’''. Le centre des parents, n’était pas, hélas, Ginny, mais, comme l’indique l’image, des centaines de dindes. ''' [[Dessin#ancre_17p|Lire la suite.]] ''' | ||
Fichier: The_Pledge_Sean_Penn_02_d_cigarette_18_48.jpg| '' The Pledge '' de Sean Penn. ''' Photogramme - 8.''' ''0h 18’ 48’’''. Le père Larsen à un policier de passage : « ''Ne fumez pas dans la | Fichier: The_Pledge_Sean_Penn_02_d_cigarette_18_48.jpg| '' The Pledge '' de Sean Penn. ''' Photogramme - 8.''' ''0h 18’ 48’’''. Le père Larsen à un policier de passage : « ''Ne fumez pas dans la '''[[maison]]'''…'' » | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
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« - ''Je peux vous aider ?''<br/> | « - ''Je peux vous aider ?''<br/> | ||
- ''Eh bien, en fait, je cherche quelqu’un qui habite le coin : Anne-Lise ou Anna-Lisa Hansen.'' (Cf. ''' Photogramme – 12.''' )<br/> | - ''Eh bien, en fait, je cherche quelqu’un qui habite le coin : Anne-Lise ou Anna-Lisa Hansen.'' (Cf. ''' Photogramme – 12.''' )<br/> | ||
- ''Oui. Elle habite à côté. Au-dessus de… chez l’électricien. C’est une petite maison. 2 portes plus loin sur la gauche, vous voyez ? A votre place, je passerais par-derrière en prenant l’escalier. Vous aurez pas de mal à la trouver. Revenez si vous trouvez pas.''<br/> | - ''Oui. Elle habite à côté. Au-dessus de… chez l’électricien. C’est une petite '''[[maison]]'''. 2 portes plus loin sur la gauche, vous voyez ? A votre place, je passerais par-derrière en prenant l’escalier. Vous aurez pas de mal à la trouver. Revenez si vous trouvez pas.''<br/> | ||
- ''Merci de votre aide, madame.'' » | - ''Merci de votre aide, madame.'' » | ||
En partant de la boutique, Jerry est surpris par le carillon de la porte d’entrée, sous la forme de petites clochettes qui vont tinter. Jerry n’accorde aucune importance à ce détail. (Cf. ''' Photogramme – 13.''' ) | En partant de la boutique, Jerry est surpris par le carillon de la porte d’entrée, sous la forme de petites clochettes qui vont tinter. Jerry n’accorde aucune importance à ce détail. (Cf. ''' Photogramme – 13.''' ) | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_310"> </span> | <span id="ancre_310"> </span> | ||
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« - ''Qu’est-ce que vous voulez savoir, exactement ?'' <br/> | « - ''Qu’est-ce que vous voulez savoir, exactement ?'' <br/> | ||
- ''Eh bien, j’essaie de… D’y voir clair… D’assembler toutes les pièces, Mme Hansen. Si vous vous étiez rappelée un détail entre-temps… Depuis qu’on vous a interrogée. Quelque chose en particulier qui pourrait…''<br/> | - ''Eh bien, j’essaie de… D’y voir clair… D’assembler toutes les pièces, Mme Hansen. Si vous vous étiez rappelée un détail entre-temps… Depuis qu’on vous a interrogée. Quelque chose en particulier qui pourrait…''<br/> | ||
- ''Ce mercredi-là, Ginny n’est pas venue et j’ai su ensuite qu’elle n’avait pas pris le car et n’était pas allée à l’école. Alors j’ai pensé qu’elle était rentrée à la maison.'' <br/> | - ''Ce mercredi-là, Ginny n’est pas venue et j’ai su ensuite qu’elle n’avait pas pris le car et n’était pas allée à l’école. Alors j’ai pensé qu’elle était rentrée à la [[maison]].'' <br/> | ||
- ''Mmm… Et… Comment était-elle ? Comment se… passaient les mercredis ? Comment c’était ?'' <br/> | - ''Mmm… Et… Comment était-elle ? Comment se… passaient les mercredis ? Comment c’était ?'' <br/> | ||
- ''Oh, elle entrait avec son petit sac à dos. Elle le jetait par terre et après elle m’embrassait sur la joue. Elle m’embrassait toujours sur la joue gauche. Et puis on se mettait au travail. A partir du moment où elle était au piano, on ne se laissait plus distraire. Je lui donnais sa leçon, exactement comme je le faisais pour les autres enfants. (…) Comment Dieu peut-il être aussi avide ? ''<br/> | - ''Oh, elle entrait avec son petit sac à dos. Elle le jetait par terre et après elle m’embrassait sur la joue. Elle m’embrassait toujours sur la joue gauche. Et puis on se mettait au travail. A partir du moment où elle était au piano, on ne se laissait plus distraire. Je lui donnais sa leçon, exactement comme je le faisais pour les autres enfants. (…) Comment Dieu peut-il être aussi avide ? ''<br/> | ||
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Ligne 677 : | Ligne 677 : | ||
** Jerry se rend chez la mère du pasteur (Cf. ''' Photogramme - 34.''' )– Il pose des questions – Il semble que ses doutes se confirment : le Magicien pourrait être le pasteur Gary : Un géant, qui roule dans une grande voiture noire et qui appâtent les filles avec des hérissons – Il achète une brosse à chaussure – En partant, il rencontre le pasteur dans une break noire | ** Jerry se rend chez la mère du pasteur (Cf. ''' Photogramme - 34.''' )– Il pose des questions – Il semble que ses doutes se confirment : le Magicien pourrait être le pasteur Gary : Un géant, qui roule dans une grande voiture noire et qui appâtent les filles avec des hérissons – Il achète une brosse à chaussure – En partant, il rencontre le pasteur dans une break noire | ||
<center>[[#ancre_1|▲]]</center> | |||
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<span id="ancre_333"> </span> | <span id="ancre_333"> </span> | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_334"> </span> | <span id="ancre_334"> </span> | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_335"> </span> | <span id="ancre_335"> </span> | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_336"> </span> | <span id="ancre_336"> </span> | ||
Ligne 730 : | Ligne 729 : | ||
** Ambiance chaleureuse de Noël – Jerry raconte des contes à Chrissy - | ** Ambiance chaleureuse de Noël – Jerry raconte des contes à Chrissy - | ||
<center>[[#ancre_1|▲]]</center> | |||
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<span id="ancre_337"> </span> | <span id="ancre_337"> </span> | ||
Ligne 745 : | Ligne 743 : | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_338"> </span> | <span id="ancre_338"> </span> | ||
Ligne 752 : | Ligne 750 : | ||
* '''50.''' | * '''50.''' | ||
** Des oiseaux – Des fleurs – C’est le printemps – Jerry commence à mettre son terrible plan en exécution, première étape, l’installation d’une balançoire à pieds – Lori est étonné que la balançoire soit près de la route, Jerry lui dit qu’ils auront ainsi un œil sur Chrissy (Cf. ''' Photogramme - 39.''' ) - Mais, hélas, dans l’esprit de Jerry, la [[balançoire]] constitue l’hameçon avec lequel il va attraper le Magicien, elle lui indique qu’il y a un enfant dans la maison | ** Des oiseaux – Des fleurs – C’est le printemps – Jerry commence à mettre son terrible plan en exécution, première étape, l’installation d’une balançoire à pieds – Lori est étonné que la balançoire soit près de la route, Jerry lui dit qu’ils auront ainsi un œil sur Chrissy (Cf. ''' Photogramme - 39.''' ) - Mais, hélas, dans l’esprit de Jerry, la [[balançoire]] constitue l’hameçon avec lequel il va attraper le Magicien, elle lui indique qu’il y a un enfant dans la '''[[maison]]''' | ||
* '''51.''' | * '''51.''' | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_339"> </span> | <span id="ancre_339"> </span> | ||
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<span id="ancre_340"> </span> | <span id="ancre_340"> </span> | ||
Ligne 804 : | Ligne 802 : | ||
** Jerry raconte, encore une fois, un conte à Chrissy, mais ce conte concerne un géant, c'est une transition avec la séquence précédente : « ''Boum, bam, boum ! Ils entendirent les pas du géant. Rapide comme l’éclair, le garçon bondit dans le four pour se cacher. Le géant entra pour la seconde fois et s’écria : Fri ! Fra ! Fro ! JE SENS LA BONNE CHAIR FRAICHE D’UN PETIT GALOPIN. MORT OU VIVANT, JE LE VEUX SUR MON PAIN. JE VAIS L’ECRASER DE MES PROPRES MAINS…'' » Lori est dans le lit, dans la chambre à côté, elle soupire. | ** Jerry raconte, encore une fois, un conte à Chrissy, mais ce conte concerne un géant, c'est une transition avec la séquence précédente : « ''Boum, bam, boum ! Ils entendirent les pas du géant. Rapide comme l’éclair, le garçon bondit dans le four pour se cacher. Le géant entra pour la seconde fois et s’écria : Fri ! Fra ! Fro ! JE SENS LA BONNE CHAIR FRAICHE D’UN PETIT GALOPIN. MORT OU VIVANT, JE LE VEUX SUR MON PAIN. JE VAIS L’ECRASER DE MES PROPRES MAINS…'' » Lori est dans le lit, dans la chambre à côté, elle soupire. | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_341"> </span> | <span id="ancre_341"> </span> | ||
Ligne 814 : | Ligne 812 : | ||
** Jerry sert un client à une pompe - Chrissy se balance innocemment sur la balançoire – La longue attente continue. | ** Jerry sert un client à une pompe - Chrissy se balance innocemment sur la balançoire – La longue attente continue. | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_342"> </span> | <span id="ancre_342"> </span> | ||
Ligne 832 : | Ligne 830 : | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_343"> </span> | <span id="ancre_343"> </span> | ||
Ligne 845 : | Ligne 843 : | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_344"> </span> | <span id="ancre_344"> </span> | ||
Ligne 858 : | Ligne 856 : | ||
** Jerry n’hésite pas une seconde – Il fonce dans les prairies, et il défonce successivement trois clôtures (Cf. ''' Photogramme - 46.''' ) ([[Clôture#The Pledge de Sean Penn|Lire la suite]]) | ** Jerry n’hésite pas une seconde – Il fonce dans les prairies, et il défonce successivement trois clôtures (Cf. ''' Photogramme - 46.''' ) ([[Clôture#The Pledge de Sean Penn|Lire la suite]]) | ||
* '''60.''' | * <span id="ancre_tau"> </span> '''60.''' | ||
** Il arrive à l’église, il imagine le pire, il a des hallucinations : le pasteur tenant une faucheuse (Cf. ''' Photogramme - 47.''' ), le corps de Chrissy ensanglanté sur l’autel de l’église – Il sort son pistolet qu’il cache derrière le dos – Il ouvre la [[porte]] de l’église – Mais, surprise, rien de telle, c’est bel et bien, une gentille petite fête – Le pasteur se précipite pour l’accueillir, Jerry est crédule, il a compris son erreur, il n’a pas dit un seul mot. | ** Il arrive à l’église, il imagine le pire, il a des hallucinations : le pasteur tenant une faucheuse (Cf. ''' Photogramme - 47.''' ), le corps de Chrissy ensanglanté sur l’autel de l’église – Il sort son pistolet qu’il cache derrière le dos – Il ouvre la [[porte]] de l’église – Mais, surprise, rien de telle, c’est bel et bien, une gentille petite fête – Le pasteur se précipite pour l’accueillir, Jerry est crédule, il a compris son erreur, il n’a pas dit un seul mot. | ||
Ligne 869 : | Ligne 867 : | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_345"> </span> | <span id="ancre_345"> </span> | ||
Ligne 879 : | Ligne 877 : | ||
** Jerry est à la pêche dans sa petite barque – Il enlève sa montre, il l’a range dans une pochette de son gilet de pêche. | ** Jerry est à la pêche dans sa petite barque – Il enlève sa montre, il l’a range dans une pochette de son gilet de pêche. | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_346"> </span> | <span id="ancre_346"> </span> | ||
Ligne 904 : | Ligne 902 : | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_347"> </span> | <span id="ancre_347"> </span> | ||
Ligne 941 : | Ligne 939 : | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_348"> </span> | <span id="ancre_348"> </span> | ||
Ligne 955 : | Ligne 953 : | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_349"> </span> | <span id="ancre_349"> </span> | ||
Ligne 978 : | Ligne 976 : | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_350"> </span> | <span id="ancre_350"> </span> | ||
Ligne 994 : | Ligne 992 : | ||
- ''En tout cas, sache qu’il faut que je prévienne sa mère.'' (Jerry ne dit rien.) | - ''En tout cas, sache qu’il faut que je prévienne sa mère.'' (Jerry ne dit rien.) | ||
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<span id="ancre_351"> </span> | <span id="ancre_351"> </span> | ||
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** Au même moment, Jerry, la bouche entrouverte, le regard hagard, attend toujours la venue du Magicien, il chuchote : « ''Il arrive, je le sais.'' » - Gros plan du [[vélo]] de Chrissy qui rouille par endroit, signe qu’un certain temps est passé, le vélo est abandonné au pied de bûches de chauffage | ** Au même moment, Jerry, la bouche entrouverte, le regard hagard, attend toujours la venue du Magicien, il chuchote : « ''Il arrive, je le sais.'' » - Gros plan du [[vélo]] de Chrissy qui rouille par endroit, signe qu’un certain temps est passé, le vélo est abandonné au pied de bûches de chauffage | ||
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<gallery caption=" « Le Magicien en feu » "> | <gallery caption=" « Le Magicien en feu » "> | ||
Fichier: The_Pledge_Sean_Penn_12g_3_accident_tueur_1h_51_02.jpg|'' The Pledge '' de Sean Penn. ''' Photogramme - 56.''' ''1h 51’ 09’’''. L’accident du Magicien. | Fichier: The_Pledge_Sean_Penn_12g_3_accident_tueur_1h_51_02.jpg|'' The Pledge '' de Sean Penn. ''' Photogramme - 56.''' ''1h 51’ 09’’''. L’accident du Magicien. | ||
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* Colonne 3 : Nouveautés dans le film. | * Colonne 3 : Nouveautés dans le film. | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> | ||
<span id="ancre_126"> </span> | <span id="ancre_126"> </span> | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> | ||
<span id="ancre_126"> </span> | <span id="ancre_126"> </span> | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> | ||
== Conclusion == | == Conclusion == | ||
Il nous semble que Sean Penn ne cherche pas le « sens » d’un film (du point de vue de l’histoire) ; mais bien plutôt « l’émotion » d’un film. Une émotion pure qui jaillit exclusivement du rythme et du montage des images. <ref> Montage des images par Jay Cassidy qui a travaillé sur ''Crossing Guard'', ''The Pledge'' et ''[[Into the Wild]]''. </ref> Nous pouvons constater, qu’au fur et à mesure, les liaisons et les objets qui s’enchaînent dans ''The Pledge'' sont remarquables, avec des associations de valeur et de fonctions qui se croisent d’une manière fine, subtile et nouvelle, surtout dans un sujet délicat et difficile : l’homicide sur mineure. | Il nous semble que Sean Penn ne cherche pas le « sens » d’un film (du point de vue de l’histoire) ; mais bien plutôt « l’émotion » d’un film. Une émotion pure qui jaillit exclusivement du rythme et du montage des images. <ref> Montage des images par Jay Cassidy qui a travaillé sur ''Crossing Guard'', ''The Pledge'' et ''[[Into the Wild]]''. </ref> Nous pouvons constater, qu’au fur et à mesure, les liaisons et les objets qui s’enchaînent dans ''The Pledge'' sont remarquables, avec des associations de valeur et de fonctions qui se croisent d’une manière fine, subtile et nouvelle, surtout dans un sujet délicat et difficile : l’homicide sur mineure. | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> | ||
<span id="ancre_502"> </span> | <span id="ancre_502"> </span> | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_502a"> </span> | <span id="ancre_502a"> </span> | ||
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Voilà qui risque de soulever des objections. Tout d’abord, cette idée peut être une allusion au film de Martin Brest, ''Rencontre avec Joe Black'' (''Meet Joe Black'', 1998), dans lequel Joe Black (Brad Pitt) est un personnage qui représente la mort « corporisé », si l’on ose dire. Ensuite, et c’est justement là, un des points forts du film (un de plus). Les noms (et les objets) ont un développement important : il n’y a pas que le nom et le prénom de Jerry Black qui porte un « nom-valise ». Mais d'abord, c’est quoi un « nom-valise » ? | Voilà qui risque de soulever des objections. Tout d’abord, cette idée peut être une allusion au film de Martin Brest, ''Rencontre avec Joe Black'' (''Meet Joe Black'', 1998), dans lequel Joe Black (Brad Pitt) est un personnage qui représente la mort « corporisé », si l’on ose dire. Ensuite, et c’est justement là, un des points forts du film (un de plus). Les noms (et les objets) ont un développement important : il n’y a pas que le nom et le prénom de Jerry Black qui porte un « nom-valise ». Mais d'abord, c’est quoi un « nom-valise » ? | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
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Il est à noter enfin, que cette considération des noms et prénoms est absente dans le roman. (Voir la [[#ancre_300|Correspondances des noms entre le film et le roman]].) | Il est à noter enfin, que cette considération des noms et prénoms est absente dans le roman. (Voir la [[#ancre_300|Correspondances des noms entre le film et le roman]].) | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> | ||
<span id="ancre_503"> </span> | <span id="ancre_503"> </span> | ||
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Cependant, au moment où Jerry devait prendre l’avion. Il décide d’associer ses deux passions et d’aller pêcher dans la comté de Monash, le territoire géographique dans lequel sévit un assassin d’enfant. (Cf. ''' [[#ancre_26|Photogramme - 26.]]''' ) Il réunit de la sorte, sa passion pour la pêche des poissons dans l’eau, et à la pêche d’assassin de fillette sur terre qui va devenir un terrain glissant. | Cependant, au moment où Jerry devait prendre l’avion. Il décide d’associer ses deux passions et d’aller pêcher dans la comté de Monash, le territoire géographique dans lequel sévit un assassin d’enfant. (Cf. ''' [[#ancre_26|Photogramme - 26.]]''' ) Il réunit de la sorte, sa passion pour la pêche des poissons dans l’eau, et à la pêche d’assassin de fillette sur terre qui va devenir un terrain glissant. | ||
<center>[[#ancre_1|▲]]</center> | |||
<span id="ancre_503a"> </span> | <span id="ancre_503a"> </span> | ||
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Quand il pêche le poisson, Jerry applique une sorte de rituel : il est habillé du gilet de pêcheur avec des nombreuses poches.<ref> En principe, le gilet est affublé de nombreux petits outils ou accessoires. Il permet de stocker les différentes boîtes à mouches, les bobines de fils, les lunettes polarisantes trouveront également leurs places, elles permettront de pouvoir observer le poisson en cas de clarté de l'eau et d'ensoleillement suffisant. On pourra trouver dans le gilet une pince pour écraser un ardillon ou ôter un hameçon maladroitement planté dans un vêtement (ou dans la main), une pince coupe-fil, une aiguille pour déboucher un œillet, un produit hydrophobe pour permettre aux mouches sèches de flotter. (Source : Wikipédia)</ref> Il porte une casquette et des lunettes sombres et larges (polarisantes ?). (Cf. ''' Photogramme - 24. (bis)''' ) Il commence par enlever sa montre (représentée deux fois), c’est un signe qu’il suspend le temps, comme s’il est en dehors du temps, seule compte, la vibration soudaine au bout de sa main de la canne, annonçant la capture imminente d’une proie. C’est un acte ancestrale et primitif. L’instinct en éveil et le savoir en action : sur la barque, au milieu du lac, Jerry choisit l’endroit qui convient au mieux, il ancre la barque ; ensuite, il choisit scrupuleusement l’appât. (Cf. ''' Photogramme - 25. (bis)''' ) Enfin, il faut savoir attendre. | Quand il pêche le poisson, Jerry applique une sorte de rituel : il est habillé du gilet de pêcheur avec des nombreuses poches.<ref> En principe, le gilet est affublé de nombreux petits outils ou accessoires. Il permet de stocker les différentes boîtes à mouches, les bobines de fils, les lunettes polarisantes trouveront également leurs places, elles permettront de pouvoir observer le poisson en cas de clarté de l'eau et d'ensoleillement suffisant. On pourra trouver dans le gilet une pince pour écraser un ardillon ou ôter un hameçon maladroitement planté dans un vêtement (ou dans la main), une pince coupe-fil, une aiguille pour déboucher un œillet, un produit hydrophobe pour permettre aux mouches sèches de flotter. (Source : Wikipédia)</ref> Il porte une casquette et des lunettes sombres et larges (polarisantes ?). (Cf. ''' Photogramme - 24. (bis)''' ) Il commence par enlever sa montre (représentée deux fois), c’est un signe qu’il suspend le temps, comme s’il est en dehors du temps, seule compte, la vibration soudaine au bout de sa main de la canne, annonçant la capture imminente d’une proie. C’est un acte ancestrale et primitif. L’instinct en éveil et le savoir en action : sur la barque, au milieu du lac, Jerry choisit l’endroit qui convient au mieux, il ancre la barque ; ensuite, il choisit scrupuleusement l’appât. (Cf. ''' Photogramme - 25. (bis)''' ) Enfin, il faut savoir attendre. | ||
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<span id="ancre_503b"> </span> | <span id="ancre_503b"> </span> | ||
===== La pêche du « Magicien » ===== | ===== La pêche du « Magicien » ===== | ||
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Et, au cours d’un documentaire à la télévision, sur la pêche, il comprend que pour pêcher le Magicien, l’appât devrait être un appât vivant. Dans le roman, c’est un enfant qui lui souffle l’art de pêcher. (Cf. '''[[#ancre_122|Ch. 22.]])''' Par un concours de circonstances invraisemblable, Lori, la grande « chaperon rouge », s’engouffre dans la « gueule du loup ». | Et, au cours d’un documentaire à la télévision, sur la pêche, il comprend que pour pêcher le Magicien, l’appât devrait être un appât vivant. Dans le roman, c’est un enfant qui lui souffle l’art de pêcher. (Cf. '''[[#ancre_122|Ch. 22.]])''' Par un concours de circonstances invraisemblable, Lori, la grande « chaperon rouge », s’engouffre dans la « gueule du loup ». | ||
<center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> | |||
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* 5. La balançoire (l'hameçon). | * 5. La balançoire (l'hameçon). | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_504a"> </span> | <span id="ancre_504a"> </span> | ||
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De plus, la croix de ''The Pledge'', n’est pas une croix quelconque. C’est une croix fabriquée par la victime elle-même : des allumettes rassemblées et collées par l’enfant, une à une. Le meurtre de la petite fille implique, qu’une à une, l’esprit juvénile, la foi naissante, la joie frétillante d’une enfant vont disparaître, pour devenir un socle rigide et figé, sur lequel Jerry va sceller l’effigie regrettable d’un « Ange déchu ». | De plus, la croix de ''The Pledge'', n’est pas une croix quelconque. C’est une croix fabriquée par la victime elle-même : des allumettes rassemblées et collées par l’enfant, une à une. Le meurtre de la petite fille implique, qu’une à une, l’esprit juvénile, la foi naissante, la joie frétillante d’une enfant vont disparaître, pour devenir un socle rigide et figé, sur lequel Jerry va sceller l’effigie regrettable d’un « Ange déchu ». | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
<span id="ancre_504b"> </span> | <span id="ancre_504b"> </span> | ||
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La croix déclenche la promesse. Le dessin déclenche l’enquête. <ref> Il en est de même dans le roman.</ref> Nous avons formulé ailleurs, l’hypothèse que Ginny a projeté l’image d’une enfant qui n’est pas au centre de la famille. Puisque nous avons vu au '''[[#ancre_7|Photogramme - 7.]]''' que le centre de la famille, c’est les dindes. Tandis que le centre géométrique du ''' [[#ancre_16|dessin de Ginny]] ''' exprime une main tendue (Cf. ''' Photogramme – 16b. ''' ). Cette main accepte, vraisemblablement, d’une autre main étrangère, des petits présents sous la forme d’étoiles noires, un rond et des traits tout autour. En réalité, d’après l’enquête, les « étoiles » sont des petits hérissons en chocolat que l’étranger (qui se donne comme surnom : le Magicien), offre aux petites filles pour les appâter. | La croix déclenche la promesse. Le dessin déclenche l’enquête. <ref> Il en est de même dans le roman.</ref> Nous avons formulé ailleurs, l’hypothèse que Ginny a projeté l’image d’une enfant qui n’est pas au centre de la famille. Puisque nous avons vu au '''[[#ancre_7|Photogramme - 7.]]''' que le centre de la famille, c’est les dindes. Tandis que le centre géométrique du ''' [[#ancre_16|dessin de Ginny]] ''' exprime une main tendue (Cf. ''' Photogramme – 16b. ''' ). Cette main accepte, vraisemblablement, d’une autre main étrangère, des petits présents sous la forme d’étoiles noires, un rond et des traits tout autour. En réalité, d’après l’enquête, les « étoiles » sont des petits hérissons en chocolat que l’étranger (qui se donne comme surnom : le Magicien), offre aux petites filles pour les appâter. | ||
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Mais, nous commençons d’abord par souligner l’ensemble des plans de la robe rouge selon l’ordre chronologique d’apparition, ensuite, nous allons suivre l’évolution des principaux plans de la couleur rouge dans le film. | Mais, nous commençons d’abord par souligner l’ensemble des plans de la robe rouge selon l’ordre chronologique d’apparition, ensuite, nous allons suivre l’évolution des principaux plans de la couleur rouge dans le film. | ||
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[[Fichier: The_Pledge_Sean_Penn_03_b_Luane rotz_0h_43_20.jpg|300px|thumb|right|alt='' The Pledge '' de Sean Penn. ''' Photogramme – 61.''' ''0h 43’ 20’’''. La photo de Luane Rotz que Jerry va dérober.| '' The Pledge '' de Sean Penn. ''' Photogramme – 61.''' ''0h | [[Fichier: The_Pledge_Sean_Penn_03_b_Luane rotz_0h_43_20.jpg|300px|thumb|right|alt='' The Pledge '' de Sean Penn. ''' Photogramme – 61.''' ''0h 43’ 20’’''. La photo de Luane Rotz que Jerry va dérober.| '' The Pledge '' de Sean Penn. ''' Photogramme – 61.''' ''0h 43’ 20’’''. La photo de Luane Rotz que Jerry va dérober.]] | ||
* 1. '''[[#ancre_4|Photogramme 4]]''', ''0h 14’ 13’’'', le lieu du crime : le corps de Ginny dans la forêt (plan rapproché, avec barrage); | * 1. '''[[#ancre_4|Photogramme 4]]''', ''0h 14’ 13’’'', le lieu du crime : le corps de Ginny dans la forêt (plan rapproché, avec barrage); | ||
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* 11. Chrissy près de la clairière. ''1h 41’ 10’’''. | * 11. Chrissy près de la clairière. ''1h 41’ 10’’''. | ||
<center> | <center>[[#ancre_1|▲]]</center> | ||
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* 8. '''[[#ancre_12|Photogramme 12]]''', ''0h 33’ 50’’'', le bonnet rouge de la gérante du « Land of Christmas » (plan poitrine) ; | * 8. '''[[#ancre_12|Photogramme 12]]''', ''0h 33’ 50’’'', le bonnet rouge de la gérante du « Land of Christmas » (plan poitrine) ; | ||
* 9. '''[[#ancre_12|Photogramme 13]]''', ''0h 34’ 19’’'', la porte rouge au carillon de l’entrée de la boutique (1ère fois) (plan moyen en plongée) ; | * 9. '''[[#ancre_12|Photogramme 13]]''', ''0h 34’ 19’’'', la porte rouge au carillon de l’entrée de la boutique (1ère fois) (plan moyen en plongée) ; | ||
* 10. '''Photogramme - 64.''', ''0h 34’ 30’’'', la porte rouge de la maison de la grande-mère de Ginny (plan ensemble) ; | * 10. '''Photogramme - 64.''', ''0h 34’ 30’’'', la porte rouge de la [[maison]] de la grande-mère de Ginny (plan ensemble) ; | ||
* 11. ''0h 38’ 35’’'', les ballons rouges des enfants qui jouent dans la cour, lors de la rencontre avec Becky Fiske (plan ensemble) ; | * 11. ''0h 38’ 35’’'', les ballons rouges des enfants qui jouent dans la cour, lors de la rencontre avec Becky Fiske (plan ensemble) ; | ||
* 12. '''[[#ancre_17|Photogramme 17]]''', ''0h 42’ 05’’'', Jerry écrase sa cigarette dans l’épluchure d’une orange (plan poitrine) ; | * 12. '''[[#ancre_17|Photogramme 17]]''', ''0h 42’ 05’’'', Jerry écrase sa cigarette dans l’épluchure d’une orange (plan poitrine) ; | ||
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<center> | <center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> | ||
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* 1. ''' Photogramme - 66.''', ''04’ 25’’'', c’est la première apparition de la cigarette dans le film, mais dans l’ordre chronologique, c’est la dernière apparition. C’est en fait, un flashforward, Jerry est de retour de sa petite cabane, il traverse en voiture le tunnel sombre, c’est la dernière image du film. | * 1. ''' Photogramme - 66.''', ''04’ 25’’'', c’est la première apparition de la cigarette dans le film, mais dans l’ordre chronologique, c’est la dernière apparition. C’est en fait, un flashforward, Jerry est de retour de sa petite cabane, il traverse en voiture le tunnel sombre, c’est la dernière image du film. | ||
* 2. '''[[#ancre_7|Photogramme 8]]''', ''18’ 48’’'', le père Larsen demande à un policier de passage : « Ne fumez pas dans la | * 2. '''[[#ancre_7|Photogramme 8]]''', ''18’ 48’’'', le père Larsen demande à un policier de passage : « Ne fumez pas dans la [[maison]]… » ; | ||
* 3. '''[[#ancre_17|Photogramme 17]]''', ''42’ 05’’'', Jerry fume une cigarette et l’écrase dans l’épluchure d’une orange ; | * 3. '''[[#ancre_17|Photogramme 17]]''', ''42’ 05’’'', Jerry fume une cigarette et l’écrase dans l’épluchure d’une orange ; | ||
* 4. '''[[#ancre_17|Photogramme 18]]''', ''42’ 22’’'', Stan qui prend la cigarette écrasée dans l’épluchure pour les jeter dans la poubelle ; | * 4. '''[[#ancre_17|Photogramme 18]]''', ''42’ 22’’'', Stan qui prend la cigarette écrasée dans l’épluchure pour les jeter dans la poubelle ; | ||
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Le roman accorde une valeur de consolation à la cigarette : doit-on y voir la même valeur dans le film ? Les images concordent à souligner cette valeur. Toutefois, il est à noter, quand Jerry était « en famille » avec Lori et Chrissy, il fumait rarement. | Le roman accorde une valeur de consolation à la cigarette : doit-on y voir la même valeur dans le film ? Les images concordent à souligner cette valeur. Toutefois, il est à noter, quand Jerry était « en famille » avec Lori et Chrissy, il fumait rarement. | ||
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« Au Moyen Âge le hérisson apparaît dans de nombreux Bestiaires. » <ref> Source : Wikipédia. </ref> D’autre part, l’iconographie médiévale a fait du hérisson un « symbolisme de l’avarice et de la gourmandise. <ref> En raison de l’habitude qu’on lui prête de se rouler sur les figues, les raisons et les pommes et, tout couvert de ces fruits au bout de ses piquants, d’aller se cacher au creux des arbres, pour entasser ses richesse et en nourrir ses petits. '''Chevalier/Gherrbrant,''' ''Dictionnaire des Symboles'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 499. </ref> | « Au Moyen Âge le hérisson apparaît dans de nombreux Bestiaires. » <ref> Source : Wikipédia. </ref> D’autre part, l’iconographie médiévale a fait du hérisson un « symbolisme de l’avarice et de la gourmandise. <ref> En raison de l’habitude qu’on lui prête de se rouler sur les figues, les raisons et les pommes et, tout couvert de ces fruits au bout de ses piquants, d’aller se cacher au creux des arbres, pour entasser ses richesse et en nourrir ses petits. '''Chevalier/Gherrbrant,''' ''Dictionnaire des Symboles'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 499. </ref> | ||
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Le hérisson connaît une herbe « maîtresse du fer » qui a la propriété d’ouvrir serrures, cadenas ou fermetures métalliques. <ref> Pour se la procurer, il faut enfermer dans une cage un bébé hérisson : la mère viendra le délivrer à l’aide de la plante magique. Il suffit de s’ouvrir l’index de la main gauche et d’enfermer l’herbe dans sa chair pour être capable d’« ouvrir toutes les fermetures en fer ». Pedrazzani Jean-Michel, ''Le Mystérieux sixième sens des animaux'', Paris, Belfond, 1984, p. 94.</ref> | Le hérisson connaît une herbe « maîtresse du fer » qui a la propriété d’ouvrir serrures, cadenas ou fermetures métalliques. <ref> Pour se la procurer, il faut enfermer dans une cage un bébé hérisson : la mère viendra le délivrer à l’aide de la plante magique. Il suffit de s’ouvrir l’index de la main gauche et d’enfermer l’herbe dans sa chair pour être capable d’« ouvrir toutes les fermetures en fer ». Pedrazzani Jean-Michel, ''Le Mystérieux sixième sens des animaux'', Paris, Belfond, 1984, p. 94.</ref> | ||
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La personnalité de Shinji offre des similitudes avec le Magicien sauf que ce dernier quand il réussit à établir un contact avec des petites filles habillées en rouge et en les appâtant avec des hérissons en chocolat inoffensifs, il se transforme en un tueur sanguinaire et barbare. | La personnalité de Shinji offre des similitudes avec le Magicien sauf que ce dernier quand il réussit à établir un contact avec des petites filles habillées en rouge et en les appâtant avec des hérissons en chocolat inoffensifs, il se transforme en un tueur sanguinaire et barbare. | ||
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=====La station d’essence===== | =====La station d’essence===== | ||
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Les images de la station abandonnée à l’ouverture et la fermeture du film (Cf. ''' Photogramme – 67. ''' ), contrastent fortement avec la station animée dans l’ensemble de la seconde partie du film. | Les images de la station abandonnée à l’ouverture et la fermeture du film (Cf. ''' Photogramme – 67. ''' ), contrastent fortement avec la station animée dans l’ensemble de la seconde partie du film. | ||
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=====Le tracé graphique des mentions écrites===== | =====Le tracé graphique des mentions écrites===== | ||
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Le tableau général subit un changement, la 6ème idée englobe les cinq autres. | Le tableau général subit un changement, la 6ème idée englobe les cinq autres. | ||
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Dernière version du 1 février 2015 à 18:39
Aspects techniques du film
- Titre : The Pledge
- Réalisation : Sean Penn
- Année de réalisation : 2001
- Titre original : The Pledge
- Autre titre : La Promesse (Canada)
- Pays : USA
- 124 minutes, couleur
- Langue : Anglais
- Production : Andrew Stevens
- Scénario : Jerzy Kromolowski, Mary Olson-Kromolowski, adapté du roman La Promesse (Das Versprechen) de Friedrich Dürrenmatt
- Directeur Photographie : Chris Menges
- Décors : Bill Groom
- Costumes : Jill M. Ohanneson
- Son : Mark Levinson
- Musique : Klaus Badelt, Hans Zimmer
- Montage : Jay Cassidy
Résumé du film
Jerry Black (Jack Nicholson) est un inspecteur de police, il vit sa dernière journée de travail, il est à six heures de sa retraite. Il est triste et nostalgique, comme s’il regrette déjà de partir. Jerry est passionné par son travail. Ses amis lui ont préparé une grande surprise dans un restaurant, avec un beau cadeau : un billet d’avion pour pêcher à Baja au Mexique, car Jerry est aussi passionné de pêche. Au cours de la fête, ses supérieurs sont avertis qu’il y a eu un homicide sur une fillette. Jerry va les convaincre de les rejoindre sur le lieu du crime. Il est bouleversé par le corps chétif, ensanglanté et violé de la fillette. Aucun policier présent n’avait le courage d’annoncer la mauvaise nouvelle aux parents, Jerry accepte de le faire. La mère de la victime effondrée par la terrible nouvelle, fait promettre à Jerry par « le salut de son âme » (« by his soul's salvation ») et sur une croix en allumettes que sa fille a fabriquée, de retrouver le meurtrier. Jerry accepte…
Rapidement la police arrête un suspect. C’est un indien mentalement handicapé, il avoue le meurtre (qu’il n’a pas commis) mais se suicide après sa déclaration. Jerry est persuadé qu’il n’est pas le coupable présumé, il commence alors son enquête, qu’il va le diriger d’une part, dans une zone géographique dans laquelle il y a eu deux cas de viol sur fillette, et d’autre part, vers un dessin que la dernière victime aurait dessiné peu de temps avant de mourir. Ce dessin va devenir l’élément central de son enquête, il décide de chercher (pêcher) un homme qui est grand, un géant, que les fillettes appelaient le « Magicien ».
Correspondances des noms entre le film et le roman
Principaux acteurs | Nom dans le film | Rôle | Nom dans le roman |
---|---|---|---|
Jack Nicholson | Jerry Black | Inspecteur de police | Matthieu (M.) |
Sam Shepard | Eric Pollack | Commissaire de police | Docteur H. (H.) |
Aaron Eckhart | Stan Krolack | Inspecteur de police | Henzi |
Dale Dickey | Storm | Inspectrice de police | Riesen (R.) |
Benicio del Toro | Toby Jay Wadenah | L’Indien, premier suspect | Von Gunten (Colporteur) (G.) |
Patricia Clarkson | Margaret Larsen | Mère de Ginny | Mme Moser |
Michael O’Keefe | Duane Larsen | Père de Ginny | Mr. Moser |
Taryn Knowles | Ginny Larsen | Une victime | Gritli Moser |
Vanessa Redgrave | Annalise Hansen | Grande-mère de Ginny | Grande-mère |
Mickey Rourke | Jim Olstad | Père de Cathy Olstad, autre victime | |
Brittany Tiplady | Becky Fiske | Amie de Ginny Larsen | Ursula Fehlmann |
Helen Mirren | Doctoresse | Professeur Locher | |
Robin Wright Penn | Lori | Amie de Jerry, mère de Chrissy | Dame Heller |
Pauline Roberts | Chrissy | « L’appât » | Anne-Marie Heller |
Lois Smith | Helen Jackson | Mère de Gary | |
Tom Noonan | Gary Jackson | Pasteur |
Découpage du film en séquences simplifiées
0h 00’ 00’’ - Prologue : Le grand trouble de Jerry Black
- 1.
- Flashforward. Une station d’essence à l’abandon
- Jerry murmure les mêmes petites phrases : … … « Elle l’a dit… » …« Je sais. Je sais. Je sais… » … (Cf. Photogramme - 1. )
- 0h 02’ 33’’ : Hiver - Jerry boit du whisky, dans un cabanon de pêche sur un lac gelé
- 2. 0h 04’ 15’’
- Flashback. Pont 1 : Jerry en voiture qui se dirige vers le commissariat de police
0h 04’ 53’’ - Jerry prend sa retraite
- 3.
- Dernière journée dans la police
- Les objets personnelles – Boîtes en carton – Photographies
- Impressions nostalgiques
- 4. 0h 06’ 56’’
- Double montage alternée (M.A.1 & 2)
- M.A.1 : Gamin sur une moto-neige – La panne – L’Indien – Le camion marron (09’ 50’’)
- M.A.2 : L’entrée du restaurant – Les miroirs (Cf. Photogrammes – 2 et 3. ) - La surprise – La fête – Le cadeau de retraite : Billet d’avion – Pêche à Baja au Mexique
- M.A.1 : Le gamin trouve le corps d’une fille ensanglantée – Il rencontre l’Indien Toby qui vraisemblablement trouve le corps au même moment
- M.A.2 : La fête (suite)
0h 12’ 48’’ - Homicide sur mineure
- 5.
- La police est avertie de l’homicide
- Affaire suivie par le chef de Jerry : Stan Krolack
- L’inspecteur Eric Pollack accepte que Jerry l’accompagne dans l’enquête
- 6. 0h 13’ 36’’
- Sur le lieu du crime – La neige – La fillette à la robe rouge : Ginny Larsen
- Nous ouvrons une parenthèse pour signaler la grande pudeur et la délicatesse du réalisateur, qui montre les scènes atroces du crime dans des prises de vues de très courtes durée, de l’ordre de quelque secondes, comme des inserts, avec des barrages (une grande partie de l’image occultée) afin de ne pas heurter la sensibilité des spectateurs. (Cf. Photogrammes – 4 – 6. ) De notre côté, nous avons hésité de montrer ces images, mais il faut ajouter que ces images sont la source du film, ce qui va motiver Jerry d’entreprendre son enquête, c’est l’aspect abominable du crime, suivie par une arrestation arbitraire. De plus, dans ces images il y a un indice très intéressant. Il s’agit de la lampe aveuglante dirigée vers les spectateurs qui témoigne d’une signification pertinente : elle représente en quelque sorte Jerry qui compte mettre toute la « lumière » sur cette pénible affaire. (Cf. Photogramme - 5. )
- Rapport du médecin légiste : «Contusions et lacérations visibles à l’intérieur des deux cuisses. Contusions et probablement fracture du poignet due à des entraves. La gorge a été tranchée. Lacérations sur le visage. En plus des signes de lividité, tout indique que le corps n’a pas été déplacé.»
- Jerry est étonné de trouver un stylo : « A qui est ce putain de stylo ? » Un policier s’excuse en lui disant que c’était le sien (premier témoignage de l’incompétence de la police locale dans cette affaire). Jerry demande la vérification d’empreinte des boutons de la robe.
- 7. 0h 15’ 35’’
- La question des parents : comment annoncer la nouvelle ?
The Pledge de Sean Penn. Photogramme - 4. 0h 14’ 13.’’ Premier plan, avec barrage, qui montre une partie du corps inerte de Ginny.
0h 16’ 50’’ - Jerry chez les Larsen
- 8. Intérieure d’une grande ferme de dindes
- 9. 0h 17’ 44’’
- Jerry parle aux larsen – La mère s’énerve, elle s’effondre (Cf. Photogramme - 7. )
- 10. 0h 18’ 06’’
- Dans la maison des Larsen
- La réaction du père de Ginny est très étrange, il n’est pas particulièrement abattu par la tragique nouvelle, puisque son souci est l’atmosphère de la maison, il demande à un jeune policier (qui est vraisemblablement beaucoup plus stressé que lui) de ne pas fumer dans la maison. (Cf. Photogramme - 8. )
The Pledge de Sean Penn. Photogramme - 7. 0h 17’ 44’’. Le centre des parents, n’était pas, hélas, Ginny, mais, comme l’indique l’image, des centaines de dindes. Lire la suite.
The Pledge de Sean Penn. Photogramme - 8. 0h 18’ 48’’. Le père Larsen à un policier de passage : « Ne fumez pas dans la maison… »
0h 20’ 20’’ - La promesse (The Pledge)
- 11.
- La mère de Ginny fait promettre à Jerry sur une croix en allumettes que sa fille avait fabriquée, de retrouver le meurtrier. Jerry est indécis, il hésite (il est à quelques heures de la retraite). Il n’ose pas regarder la croix. Mais d’un autre côté, il ne pouvait pas contrarier la douleur de la mère, il va finir par accepter, et de faire, devant la croix, la promesse (the pledge) de retrouver l’assassin.(Cf. Photogramme - 9. )
- 12. 0h 21’ 46’’
- Aussitôt dit, aussitôt fait : Jerry est de retour sur la scène du crime
0h 22’ 00’’ - Arrêt d’un suspect
- 13.
- Le dessin fantaisiste d’un policier qui dessinait Toby en indien, premier dessin dans le film. Le suspect est un indien mentalement handicapé, Toby Wadenah, chasseur de castors (Cf. Photogrammes – 10 et 11. )
- Stan Krolack le fait avouer sans grande difficulté
- La fillette a mangé du chocolat (première allusion aux hérissons, sous la forme de petit gâteau de chocolat). C’est un indice furtif très important, cité verbalement, mais qui a été hélas, négligé par les enquêteurs, Jerry inclut. Cet indice est un bel exemple d’une caractéristique du film que le réalisateur utilisera à plusieurs reprises et qui rend le film particulièrement captivant. Il s’agit de montrer ou de citer une chose déterminante subrepticement, de l’ordre d’une seconde, et qui a cependant une place prépondérante dans la suite du film, comme s’il voulait attirer notre attention, sur le fait que la vérité est « caché » ou plutôt « recouverte » dans des détails minuscules et qui sont devant nous à portée de bras.
The Pledge de Sean Penn. Photogramme - 10. 0h 18’ 06’’. Le dessin fantaisiste d’un policier qui dessinait Toby en indien (principal suspect), avec un bandeau et une plume autour de la tête.
The Pledge de Sean Penn. Photogramme - 11. Toby qui avait les cheveux longs, et n’avait ni bandeau ni plume autour de la tête. Lire la suite.
0h 29’ 00’’ - Fin de l’interrogatoire
- 14.
- Suicide de Toby
0h 30’ 50’’ - L’aéroport
- 15.
- Jerry change d’avis, il abandonne l’idée d’aller pêcher au Mexique, il reprend l’enquête
0h 32’ 50’’ - Retour dans le paysage du crime
- 16.
- Dans une boutique, Jerry cherche l’adresse d’Annalise Hansen, grande-mère de Ginny – Rencontre avec la gérante habillée avec le bonnet rouge du père Noël :
- Dans une boutique, Jerry cherche l’adresse d’Annalise Hansen, grande-mère de Ginny – Rencontre avec la gérante habillée avec le bonnet rouge du père Noël :
« - Je peux vous aider ?
- Eh bien, en fait, je cherche quelqu’un qui habite le coin : Anne-Lise ou Anna-Lisa Hansen. (Cf. Photogramme – 12. )
- Oui. Elle habite à côté. Au-dessus de… chez l’électricien. C’est une petite maison. 2 portes plus loin sur la gauche, vous voyez ? A votre place, je passerais par-derrière en prenant l’escalier. Vous aurez pas de mal à la trouver. Revenez si vous trouvez pas.
- Merci de votre aide, madame. »
En partant de la boutique, Jerry est surpris par le carillon de la porte d’entrée, sous la forme de petites clochettes qui vont tinter. Jerry n’accorde aucune importance à ce détail. (Cf. Photogramme – 13. )
0h 34’ 25’’ - Chez Annalise Hansen
- 17.
- Jerry explique qu’il cherche à « combler les vides »
« - Qu’est-ce que vous voulez savoir, exactement ?
- Eh bien, j’essaie de… D’y voir clair… D’assembler toutes les pièces, Mme Hansen. Si vous vous étiez rappelée un détail entre-temps… Depuis qu’on vous a interrogée. Quelque chose en particulier qui pourrait…
- Ce mercredi-là, Ginny n’est pas venue et j’ai su ensuite qu’elle n’avait pas pris le car et n’était pas allée à l’école. Alors j’ai pensé qu’elle était rentrée à la maison.
- Mmm… Et… Comment était-elle ? Comment se… passaient les mercredis ? Comment c’était ?
- Oh, elle entrait avec son petit sac à dos. Elle le jetait par terre et après elle m’embrassait sur la joue. Elle m’embrassait toujours sur la joue gauche. Et puis on se mettait au travail. A partir du moment où elle était au piano, on ne se laissait plus distraire. Je lui donnais sa leçon, exactement comme je le faisais pour les autres enfants. (…) Comment Dieu peut-il être aussi avide ?
- Madame, je… (il soupire) Et après la leçon ?
- Petits gâteaux. On mangeait des petits gâteaux. Quand j’en faisais. Ou il m’arrivait de l’envoyer au « Land of Christmas », la boutique qui est en dessous, pour s’acheter ce qu’elle aimait. Ensuite elle mangeait ses friandises et je lui faisais la lecture.
(Cf. Photogramme - 14. ) - Seconde allusion aux gâteaux.
0h 38’ 05’’ - L’école de Ginny
- 18.
- Rencontre Becky Fiske, la meilleure amie de Ginny (Cf. Photogramme - 15. )
- Becky raconte que Ginny aimait les histoires, elle connaissait un géant
- Le « Magicien » - Le dessin de Ginny (première allusion)
0h 39’ 40’’ - Le dessin de Ginny
- 19.
- Le dessin de Ginny Larsen, représente une forêt constituait de huit arbres, qui bouche presque complètement le fond de l’espace, tout en bas, court une route blanche avec trois bandes de signalisation jaunes, ainsi qu’à droite, une grande voiture noire. Au milieu du dessin, se dresse, un grand monsieur habillé en noir, un « géant ». L’homme à des cheveux noirs court, il offre à une petite jeune fille blonde, avec des cheveux longs, habillée d’une robe rouge, des petits cadeaux, dessinés sous la forme de petites étoiles noires, et qui semblent être des hérissons. (Cf. Photogramme - 16. ) Lire la suite
- De nuit, Jerry s’empare du dessin de Ginny
0h 40’ 35’’ - Jerry chez Stan Prolack (Inspecteur de police)
- 20.
- Stan mange une orange – Jerry fume une cigarette, c’est la première fois que nous voyons Jerry fumer une cigarette – L’épluchure de l’orange en guise de cendrier (Cf. Photogramme - 17. )
- Jerry veut reprendre l’affaire, il demande à Stan de « faire de recherches pour lui » : « Les trucs habituels – Types de crimes – Profil – Sur les 10 ou 12 dernières années » – « Tu veux bien, Stan », « S’il te plaît »
- Stan prend l’épluchure et la cigarette écrasée pour les mettre dans une poubelle – Il nous semble que ce petit détail est lourd de sens, il résume en quelque sorte la situation de l’enquête. (Cf. Photogramme - 18. ) Lire la suite.
The Pledge de Sean Penn. Photogramme - 18. 0h 42’ 22’’. Stan qui prend la cigarette écrasée dans l’épluchure pour les jeter dans la poubelle. Lire la suite.
0h 42’ 30’’ - La recherche des informations
- 21.
- Victime 1 : Disparue. Présumée morte – Date : 10/12/97 – Nom : Olstad, Catherine Ann – Age : 9 ans. Taille : 1m 24 (4’ 1’’) – Cheveux : blonds
- Victime 2 : Site : Monash County – Victime d’homicide – Date : 7/16/92 – Nom : Rotze, Luanne Fay - Age : 10 ans – Taille : 1m 32 (4’ 44’’) – Cheveux : blonds
- 22. 0h 42’ 48’’
- Jerry en voiture dans le Nevada
- Passe le pont de Monash County (le lieu ne semble pas existait dans la réalité) (Cf. Photogramme - 19. )
- 23. 0h 43’ 20’’
- Jerry rend visite à l’officier qui était chargé de l’affaire – Le cas de Luane Rotze
- Il obtient une copie du rapport
- 24. 0h 45’ 32’’
- Il rend visite au père de Cathy Olstad, ce dernier, trois ans après, et toujours très affecté par la mort de sa fille (interprété remarquablement par Mickey Rourke) ; contrairement au père de Ginny Larson, dès l'annonce de la tragique nouvelle, il était préoccupé par l'odeur d'une cigarette.
- Les trois oiseaux libres. L'image est remarquable : afin de signifier l’enfermement psychologique du père de Cathy Olstad, violemment assassinée. Il représente trois oiseaux qui vole librement dans le solarium, ainsi, c’est l’espace entier qui devient une cage. (Cf. Photogramme - 20. )
- 25. 0h 46’ 21’’
- Le père de Cathy fumait une cigarette dans le solarium
0h 48’ 24’’ - Jerry chez Eric Pollack (Commissaire de police)
- 26.
- Jerry veut convaincre Eric d’ouvrir l’affaire
- Il expose ses arguments : L’homicide du comté de Monash[1] , 8 ans avant (l’affaire qui n’est pas encore classée) – Même mode opératoire – Même profil de la victime – La robe rouge – A l’époque Toby l’Indien était dans un pénitencier, il ne pouvait donc pas commettre le crime.
- 0h 49’ 20’’ Il sort une carte géographique et montre les lieux du crime des trois victimes (Cathy, Luane et Ginny) qui sont commis dans une zone réduite (Cf. Photogramme - 21. )
- 27. 0h 50’ 11’’
- Il sort enfin le dessin de Ginny (Cf. Photogramme - 22. ) – Après l’avoir écouté, Eric lui répond brutalement : « Tu me parles de petits hérissons, de géants… Redescends sur terre. L’affaire est classée »… Jerry répond naïvement : « J’ai fait une promesse » - Le regard significatif de Jerry, les yeux convulsés vers le haut [2] (Cf. Photogramme - 23. )
- Le dessin de Ginny a la forme d’un « présage » dessiné, d’un point de vue anthropologique, c’est une protase. (Lire la suite.)
0h 52’ 50’’ - Changement de tactique
- 28.
- Jerry s’installe dans le comté – Chez « Sugar Bush Resort », des chalets aux bord d’un lac luxuriant
0h 54’ 30’’ - À la pêche - 1 -
- 29.
- Jerry pêche sur une barque au milieu du lac - Il est habillé d’une casquette et des lunettes de soleil, il range sa montre dans une poche de son veston, c’est désormais sa double tenue, ou sa double casquette, puisqu’il a l’intention, comme nous allons le voir, de pêcher à la fois, du poisson et le « Magicien », l’assassin des jeunes filles. (Cf. Photogramme - 24. )
- Dans le même mouvement, le réalisateur montre subrepticement (c’est la marque de fabrique du film) Jerry qui prépare un hameçon, il avait à choisir entre deux hameçons, l’une verte et l’autre orange, il choisira la dernière, c’est un indice significatif, il rappelle, par allusion, la robe rouge que Chrissy, la fille de Lori, portera. (Cf. Photogramme - 25. )
0h 55’ 21’’ - Plan géographique 2
- 30.
- L’obstination de Jerry est sans limites, il parcourt la comté et analyse le plan qui concerne la série d’homicides. (Cf. Photogramme - 26. ) C’est la seconde fois que le réalisateur montre en gros plan, l’image d’un plan géographique de la comté, (la première fois devant le commissaire Eric Pollack), l’image semble confirmer le « plan » de Jerry pour « pêcher » le Magicien. Il est à noter que la tenue de Jerry c’est celle qu’il porte quand il est à la pêche. (Cf. Photogramme - 24. )
0h 56’ 00’’ - Visite d’une station d’essence
- 31.
- Jerry fait une proposition au propriétaire de la station pour l’acheter
0h 58’ 10’’ - À la pêche - 2 -
- 32.
- La gérante du chalet appelle Jerry pour lui annoncer que Floyd Cage, le propriétaire de la Station, accepte de vendre
0h 58’ 50’’ - L’affaire est conclut
- 33.
- Jerry est le nouveau propriétaire de la station
0h 59’ 40’’ - Premier dollar gagné
- 34.
- Jerry encadre le billet vert dans un cadre – Tonnerre
1h 00’ 20’’ - Snack-bar - 1 -
- 35.
- Le soir - Jerry veut dîner – Première rencontre avec Lori, elle lui dit : « J’arrive tout de suite », pour le servir, mais on peut interpréter cette phrase à un autre degré, qui se transforme en un « clédon » (une phrase prophétique) : « J’arrive tout de suite chez vous », ce qui sera le cas, un peu plus tard.
1h 02’ 00’’ - Station d’essence - 2 -
- 36.
- Jerry sert un client – 1h 03’ 10’’ Une break noire (comme la voiture du dessin) s’arrête – Jerry est méfiant, il pose des questions – Le conducteur lui répond qu’il a toujours acheté des breaks noires car on voit moins la poussière
1h 03’ 50’’ - Une forêt d’émotions
- 37.
- Jerry se promène dans la forêt – Il est dubitatif – Il « entend » la voix de Annalise (Grande-mère de Ginny) qui raconte le poème de l’Ange
1h 04’ 30’’ - Chez la doctoresse
- 38.
- Jerry cherche une explication au dessin de Ginny – La doctoresse est sceptique : « (le dessin) est le fruit de l’imagination d’une petite fille de 7 ans. Exact ? … Les géants sont imaginaires. Oui ? » Elle conclut que ce dessin ne nous apprendra rien - Jerry n’est pas satisfait : « Faites moi plaisir, considérez cela comme une hypothèse. Essayez de vous baser là-dessus et d’imaginer que nous avons ici le portrait du meurtrier ». – « Votre géant semble être grand, massif, si ce dessin représente la relation entre le géant et l’enfant, ces « hérissons » pourraient être des cadeaux acceptés en toute confiance… » (Cf. Photogramme - 27. ) - Elle pose des questions sur les autres victimes – Elle constate que Jerry fume beaucoup trop de cigarette (Cf. Photogramme - 28. )
1h 08’ 25’’ - Les voix
- 39.
- Au milieu de la consultation, Jerry commence à entendre des « voix » Elle demande à Jerry, s’il a une vie sexuelle active – Jerry commence à entendre des brides de voix : « Ça n’existe pas…Si, ça existe… Vous me le jurez ? Des géants ? Redescends sur terre. » - La doctoresse commence à se rendre compte que Jerry à une attitude étrange : « Avez-vous des accès de fièvre, des sueurs ? Entendez-vous des voix ? »
1h 09’ 05’’ - Au milieu du lac
- 40.
- Une nuit transfigurée – Dans une barque (Cf. Photogramme - 29. ) – Jerry continue à écouter des voix, celle de Toby : « Je l’ai tué », suivit aussitôt par une détonation - L'image est révélatrice, une barque isolée au milieu d'une nuit étrange, elle semble suggérer l'état d'esprit de Jerry qui commence à s'assombrir
1h 09’ 13’’ - Station d’essence - 3 - Le clédon de la télévision
- 41.
- Soir – Jerry cuisine – Il est attiré par un documentaire de pêche à la télévision : « Chaque pêcheur a ses méthodes que ce soit la façon de lancer l’hameçon ou de choisir l’appât… Pour tous les pêcheurs, le poisson vivant est le meilleur appât… » - C'est encore un clédon terrifiant, puisqu'il propose d'offrir un "appât" vivant au Magicien (Cf. Photogramme - 30. ) - Il faut noter le ciré rouge du pêcheur qui suggère "la robe rouge" des fillettes.
1h 10’ 03’’ - Snack-bar - 2 – Chrissy : « l’appât »
- 42.
- Jerry rencontre Chrissy, la petite fille de Lori, elle dessinait – Jerry lui dit : « Oh, ça c’est un beau dessin »… - Au même moment et à travers la vitre, Jerry regarde les Larsen (parents de Ginny) qui chargeaient des gros sacs dans une camionnette – Jerry demande à Lori une adresse pour acheter des meubles – Lori lui suggère une adresse
1h 12’ 45’’ – Dans une brocante
- 43.
- Jerry offre un ballon rose à Chrissy (Cf. Photogramme - 31. ) - 1h 13’ 46’’ Le ballon rose de Chrissy s’envole (Cf. Photogramme - 32. ) – Chrissy disparaît provisoirement – Lori et Jerry s’affolent – Ils la trouvent sur une balançoire
- Jerry apprend que la mère du pasteur Gary fabrique des objets esthétiques ayant la forme d’hérissons (Cf. Photogramme - 33. )
1h 14’ 45’’ – Les hérissons
- 44.
- Jerry se rend chez la mère du pasteur (Cf. Photogramme - 34. )– Il pose des questions – Il semble que ses doutes se confirment : le Magicien pourrait être le pasteur Gary : Un géant, qui roule dans une grande voiture noire et qui appâtent les filles avec des hérissons – Il achète une brosse à chaussure – En partant, il rencontre le pasteur dans une break noire
1h 16’ 30’’ - Station d’essence - 4 - « L’appât dans le panier »
- 45.
- Jerry prépare son dîner – Lori frappe rudement et à plusieurs reprises à sa porte. Elle est dans un état pitoyable, le visage blessé, elle a été battu par son ex-mari – Jerry invite Lori et Chrissy de rester chez lui, sans aucune condition – Jerry soigne Les blessures de Lori
1h 20’ 20’’ - La grande patience de Jerry
- 46.
- Jerry est aux bons soins de ses hôtes - Ils font du camping avec un feu de bois au bord du lac, l’ambiance est chaleureuse, familiale
- 1h 21’ 07’’ Hiver – Au bord de la station d’essence, Chrissy fait un bonhomme de neige – Le pasteur Gary s’arrête (Cf. Photogramme - 35. ) – Il offre son bonnet pour couvrir le bonhomme de neige (Cf. Photogramme - 36. ) – Chrissy accepte – Jerry observe attentivement la scène – Le pasteur offre à Chrissy une petite figurine religieuse, qui s’illumine dans le noir –
The Pledge de Sean Penn. Photogramme - 36. 1h 21’ 13’’. Le pasteur offre son bonnet pour couvrir la tête du bonhomme de neige.
1h 23’ 16’’ - Le trouble des images
- 47.
- Défilement d’une série d’images sous la forme d’un enchaînement d’inserts (concernant le dessin de Ginny, le portrait de Ginny, des plaques d’imatriculation) – Chrissy descend du bus de l’école, et dans le sens opposé, passe subrepticement un camion porteur de troncs d’arbres, qu'on appelle les eighteen wheels (dix-huit roues). C’est le premier passage du camion, il y en aura d’autres - (Cf. Photogramme - 37. )
1h 24’ 10’’ - Noël en famille
- 48.
- Ambiance chaleureuse de Noël – Jerry raconte des contes à Chrissy -
1h 25’ 26’’ - Les larmes de Lori
- 49.
- Jerry et sur le palier, il veut aller se coucher dans sa chambre – Il entend Lori sangloter - Il entre dans sa chambre – Les miroirs (Cf. Photogramme - 38. ) (Lire la suite) – le baiser
1h 27’ 38’’ - La balançoire - « le hameçon »
- 50.
- Des oiseaux – Des fleurs – C’est le printemps – Jerry commence à mettre son terrible plan en exécution, première étape, l’installation d’une balançoire à pieds – Lori est étonné que la balançoire soit près de la route, Jerry lui dit qu’ils auront ainsi un œil sur Chrissy (Cf. Photogramme - 39. ) - Mais, hélas, dans l’esprit de Jerry, la balançoire constitue l’hameçon avec lequel il va attraper le Magicien, elle lui indique qu’il y a un enfant dans la maison
- 51.
- Dans la suite de la séquence précédente, Lori se dirige vers les pompes à essence pour remplir les réservoirs d’un camion « eighteen wheels », l’image est en surimpression, elle constitue une transition avec la séquence suivante qui forme la seconde partie du « terrible plan » de Jerry : habiller l’appât. (Cf. Photogramme - 40. )
1h 28’ 28’’ - « L’habit de l’appât »
- 52.
- La fête nationale – Dans une boutique, Lori veut offrir une robe à Chrissy, elle hésite. Elle tient une robe rouge devant sa fille, et elle demande à Jerry son avis : (Cf. Photogramme - 41. )
- La fête nationale – Dans une boutique, Lori veut offrir une robe à Chrissy, elle hésite. Elle tient une robe rouge devant sa fille, et elle demande à Jerry son avis : (Cf. Photogramme - 41. )
« Comment tu la trouves ?
- Eh bien, très jolie.
- C’est pas son style pourtant.
- En tout cas, c’est sa couleur.»
A présent que nous connaissons la valeur d’une robe rouge aux yeux de l’assassin, la réponse de Jerry est sans détour, il encourage Lori à faire porter à Chrissy, « l’habit de l’appât », afin d’encourager le Magicien à se manifester.
- 53.
- Jerry veut offrir un chapeau blanc (un Stetson) à Lori, elle trouve l’idée amusante, mais elle décline l’offre. (Cf. Photogramme - 42. ) Il est à noter, encore une fois, que cette image n’est pas innocente, Jerry cherche, indirectement, de « faire porter le chapeau » à Lori, comme si il lui demandait de devenir son complice pour tenir sa promesse. « L’expression est connue depuis 1669 sous la forme « mettre un chapeau sur la tête de quelqu’un » (en anglais : « make carry the hat »), dans le sens de « nuire à sa réputation ». L’expression actuelle est connue depuis 1928. Elle vient du fait qu’autrefois, seuls les hommes portaient un chapeau. L’homme étant considéré comme le responsable de sa famille, l’association s’est faite entre les deux images, et « porter le chapeau » est devenu synonyme de « être responsable ». On retrouve la même association avec l’expression « porter la culotte ». [3]
- 54.
- Au cours du défilé du 4 juillet, nous rencontrons, entre autres, le gamin qui a trouvé le corps de Ginny, un géant sur des échasses, etc.
1h 31’ 30’’ - Le conte de la nuit
- 54.
- Jerry raconte, encore une fois, un conte à Chrissy, mais ce conte concerne un géant, c'est une transition avec la séquence précédente : « Boum, bam, boum ! Ils entendirent les pas du géant. Rapide comme l’éclair, le garçon bondit dans le four pour se cacher. Le géant entra pour la seconde fois et s’écria : Fri ! Fra ! Fro ! JE SENS LA BONNE CHAIR FRAICHE D’UN PETIT GALOPIN. MORT OU VIVANT, JE LE VEUX SUR MON PAIN. JE VAIS L’ECRASER DE MES PROPRES MAINS… » Lori est dans le lit, dans la chambre à côté, elle soupire.
1h 31’ 50’’ - Station d’essence - 5 - « La patience du pêcheur »
- 55.
- Jerry sert un client à une pompe - Chrissy se balance innocemment sur la balançoire – La longue attente continue.
1h 32’ 30’’ - Le cadeau du pasteur Garry à Chrissy
- 56.
- En se lavant les mains, Jerry entend le grondement du moteur d’un camion à l’arrêt, et une portière qui claque, il se précipité à une fenêtre et remarque que c’est le pasteur Garry. (Cf. Photogramme - 43. ) Cette image semble confirmer les doutes de Jerry – Il descend rapidement l’escalier, il est à l’extérieur, mais le camion de Garry n’y est plus – Chrissy tient dans ses mains un objet – Elle court vers Jerry pour lui montrer son cadeau : C’est une croix blanche, « Ca brille dans le noir. Comme çà, Jésus est toujours avec moi. » Jerry est perplexe : « Qu’est-ce qu’il te voulait, M. Jackson, Chrissy ?
- En se lavant les mains, Jerry entend le grondement du moteur d’un camion à l’arrêt, et une portière qui claque, il se précipité à une fenêtre et remarque que c’est le pasteur Garry. (Cf. Photogramme - 43. ) Cette image semble confirmer les doutes de Jerry – Il descend rapidement l’escalier, il est à l’extérieur, mais le camion de Garry n’y est plus – Chrissy tient dans ses mains un objet – Elle court vers Jerry pour lui montrer son cadeau : C’est une croix blanche, « Ca brille dans le noir. Comme çà, Jésus est toujours avec moi. » Jerry est perplexe : « Qu’est-ce qu’il te voulait, M. Jackson, Chrissy ?
- Il m’a invitée dans son église. Tu crois que maman me laisserait y aller ?
- Tu sais ma chérie, les gens croient plein de choses différentes. Certains croient aux histoires de la Bible, d’autres pensent que ce sont des histoires comme dans les contes où les géants n’existent pas. Chrissy, je voudrais que tu me fasses une promesse. Si jamais un monsieur cherche à discuter avec toi, que ce soit M. Jackson ou un autre, surtout si ce monsieur est particulièrement grand, parle-m’en, d’accord ? Tu me le promets ?
- Je te le promets. Tu peux me balancer, maintenant ?
1h 34’ 04’’ - Chrissy chez le pasteur
- 57.
- Jerry est à la pêche – Il retourne à la maison avec deux poissons - Il est heureux de montrer sa prise à Chrissy, mais il apprend de le pasteur Jackson l’a invitée à une fête de l’église – Jerry s’anime brusquement d’une rage folle, il dépose les poissons qu’il vient de pêcher, il monte les escaliers deux par deux, il entre dans sa chambre, il ouvre l’armoire, il allume une petite ampoule, il se dirige vers une étagère, il soulève une petite serviette, à l’intérieure de laquelle était enveloppé un pistolet, il saisit l’arme, (Cf. Photogramme - 44. ) descend les escaliers et prend sa voiture. (Lire la suite.)
1h 35’ 13’’ - Jerry fonce chez le pasteur – Les hallucinations
- 58.
- Les certitudes de Jerry semblent se confirmer, il est persuadé que l’assassin (le Magicien – the Wizard) est le pasteur Gary Jackson (sa mère vend des babioles en forme d’hérisson, qui plaisent tant aux enfants, de plus, il a une grande voiture noire) - Jerry roule en voiture à une vive allure, il s’engage sur le chemin qui mène à la paroisse – Brusquement, un troupeau de vaches traverse la route, elles freinent son élan. L’image est subtilement significative, il faudrait la considérer au premier degré : les vaches (les policiers qui n’ont pas crus à son hypothèse) lui barre le chemin – Jerry est impatient, il klaxonne, les vaches sont impassibles (Cf. Photogramme - 45. )
- 59.
- Jerry n’hésite pas une seconde – Il fonce dans les prairies, et il défonce successivement trois clôtures (Cf. Photogramme - 46. ) (Lire la suite)
- 60.
- Il arrive à l’église, il imagine le pire, il a des hallucinations : le pasteur tenant une faucheuse (Cf. Photogramme - 47. ), le corps de Chrissy ensanglanté sur l’autel de l’église – Il sort son pistolet qu’il cache derrière le dos – Il ouvre la porte de l’église – Mais, surprise, rien de telle, c’est bel et bien, une gentille petite fête – Le pasteur se précipite pour l’accueillir, Jerry est crédule, il a compris son erreur, il n’a pas dit un seul mot.
The Pledge de Sean Penn. Photogramme - 46. 1h 35’ 32’’. Jerry qui défonce successivement trois clôtures (Lire la suite).
1h 36’ 39’’ - À la pêche - 3 -
- 61.
- Jerry est à la pêche dans sa petite barque – Il enlève sa montre, il l’a range dans une pochette de son gilet de pêche.
1h 37’ 03’’ - « Le Magicien à la pêche »
- 62.
- Au même moment, dans une ruelle de la ville, une break noire roule doucement – Le Magicien est aussi « à la pêche », il cherche une nouvelle proie (Cf. Photogramme - 48. ) – En surimpression, deux images se confondent : la break noire et Chrissy sur la balançoire (Cf. Photogramme - 49. ) – L’image de la break noire se dissipe pour laisser la place à Chrissy sur la balançoire, mais à l’image des mouvements oscillatoire de la balançoire, s’ajoute des surimpressions de la même image.
- 63.
- Dans la suite de la séquence précédente, défile une image en gros plan de la station d’essence, pour aboutir à un rétroviseur sur lequel est suspendu une petite figurine d’un hérisson. C’est le symbole du tueur, sa signature : un animal qui pique (Cf. Photogramme - 50. ) – La voiture continue sa progression, au fond, Chrissy en robe rouge, est sur la balançoire – La voiture s’approche de Chrissy, mais, d’une façon incompréhensible, Chrissy s’arrête de se balancer pour se diriger vers la voiture et la voir passer (Cf. Photogramme - 51. ).
- 64.
- Nous entendons une portière s’ouvrir… Le Magicien rencontre Chrissy.
1h 38’ 36’’ – Chrissy dévoile son secret à Jerry
- 65.
- Dans la nuit, Chrissy appelle Jerry :
- Dans la nuit, Chrissy appelle Jerry :
« Jerry !
- Oui, chérie, Qu’y a-t-il ?
- J’arrive pas à dormir. Lis-moi une histoire.
- Encore une histoire ?
- S’il te plaît.
- Bon, d’accord. (…) Voyons ce que nous avons là. Nous avons là, Les Lutins Cordonniers, nous avons… (Tout à coup, Chrissy partage son secret)
- J’ai vu le Magicien aujourd’hui.
- Quoi ? (L’expression du visage de Jerry change)
- Je lui ai promis de ne rien dire à mes parents. (Jerry fixe du regard Chrissy.) Ne le dis pas à maman ou le Magicien sera en colère et ne reviendra pas.
- Non, Chrissy. Je n’en crois pas un mot. Les magiciens, ça n’existe pas.
- Si, ça existe. Je vais te le prouver.
- Hein ? Tu vas me le prouver ? (Chrissy se lève de son lit, et cherche à l’intérieure d’une petite boîte sous le lit, un mouchoir qui enveloppe deux petits hérissons en chocolat.) (Cf. Photogramme - 52. )
- Regarde ce qu’il m’a donné. C’est drôlement bon.
- Mmm. (il tend les doigts vers les hérissons)
- Non, t’as pas le droit d’en prendre. (Jerry sourit)
- Demain, il m’en donnera d’autres.
- Ah, demain ? Euh, où ça ?
- (Chuchotant) Là où on pique-nique dans la clairière. Ils sont mignons mes bébés hérissons ? Le Magicien a dit qu’ils venaient d’un pays très loin d’ici. Jerry, est-ce que je pourrais aller voir le Magicien demain ?
- Eh bien, il n’y a pas de raison. Ca a l’air d’être un gentil Magicien. Euh. Mais ce sera notre secret rien qu’à nous.
- Merci, Jerry. »
- 66.
- Jerry se rend à la chambre de Lori, il ouvre la porte puis la referme.
1h 40’ 54’’ – Chrissy à la clairière – Jerry et une brigade en embuscade
- 67.
- Le lendemain, Chrissy se rend à la clairière sur son vélo – Jerry est ses anciens collègues de la police sont cachés en position d’observation – Chrissy s’installe sur la table de pique-nique – Jerry est anxieux : « Vous n’êtes pas au bon endroit. » Stan lui répond sèchement « Jerry, la brigade est venue au grand complet pour te faire plaisir, alors reste où tu es. » - Chrissy chante des chanson sur Jésus – Stan constate que l’attitude de Jerry est curieuse :
« Jerry !
- (En parlant avec une petite voix) Il arrive.
- Je peux savoir ce que tu as ?
- Ca va, j’ai rien. »
1h 43’ 20’’ – Le Magicien est en route
- 68.
- Le carillon d’une porte tinte (Cf. Photogramme - 53. ) – C’est la porte de la boutique de « Land of Christmas », que nous avons rencontré au début du film. – Nous entendons la voix d’une femme qui crie : « Oliver ! Oliver ! Oliver ! Où as-tu caché ces chocolats, Oliver ? » La femme cherche dans des placards, ensuite, elle se dirige dans une pièce au fond de la boutique, elle se hisse sur un fauteuil, et soudain : « Ah, voilà des hérissons. » (Cf. Photogramme - 54. )
- 69.
- Montage alterné : 1. Chrissy près de la clairière ; 2. Le Magicien en route - Chrissy continue à jouer avec sa poupée – Elle va à la rivière chercher de l’eau – Stan avec des jumelles regarde attentivement la scène, il interpelle Jerry : « Jerry, il va vraiment venir, ton bonhomme » - Le Magicien de dos, conduisant son véhicule – Retour sur Chrissy – Le Magicien traverse le pont (Cf. Photogramme - 55. )
1h 45’ 10’’ – La brigade en embuscade s’impatiente
- 70.
- Stan commence à s’ennuyer, l’attente est trop longue – Il remarque que Jerry a changé de position, il prévient Strom – Stan se précipte chez Jerry : « Qu’y a-t-il ? (…)
- Stan commence à s’ennuyer, l’attente est trop longue – Il remarque que Jerry a changé de position, il prévient Strom – Stan se précipte chez Jerry : « Qu’y a-t-il ? (…)
- (Jerry est littéralement transformé, on dirait une autre personne.) Stan. On n’attend pas au bon endroit.
- Jerry, j’ai 8 gars en face, à bout de nerfs. Tout ça pour te satisfaire.
- Tu ne sais pas à qui tu as affaire ! Ce type existe ! Tu entends ce que je te dis ? Il est bien réel et je le sais !
- Il n’y a pas de Magicien. On a eu le coupable il y a 18 mois. Toby Wadenah. Tu rends ma situation difficile. (Jerry est absent)
- T’as dit quoi ? J’ai dit : « on arrête. » On rentre. C’est fini. C’est comme ça.
- D’accord Stan. Toi tu fais ce que tu as à faire, moi je fais ce que j’ai à faire. Seulement si tu t’en vas, ne fais pas rater cette opération. (…)
- En tout cas, sache qu’il faut que je prévienne sa mère. (Jerry ne dit rien.)
1h 47’ 37’’ – Le Magicien arrive
- 71.
- Le Magicien continue à rouler, mais à un moment, à un virage, peut-être perdu dans ses pensées, il ne voit pas arriver à sa gauche un camion eighteen wheels, qui se manifeste pourtant avec grand bruit, nous entendons un klaxon et des crissements de pneus – Jerry en embuscade – Stan sort de la station d’essence, après avoir tout raconté à Lori. Il ferme la porte de la boutique, en ayant le soin mettre la pancarte sur « fermé », et en entrant dans la voiture, il dit à un de ses collègues de la brigade : « Ah, si t’avais connu Jerry… » Storm (une inspectrice de police) lui répond : « C’était un bon flic. » Stan renchérit : « C’était un super flic. » Mais, il ajoute : « Je trouve que… Je trouve ça triste. C’est devenu un alcoolique et un guignol… Un putain de guignol… » Il porte ses lunettes de soleil et s’installe confortablement dans le véhicule.
- 72.
- Au même moment, Lori fonce avec sa voiture à la clairière – Elle court vers Chrissy pour l’emmener, Chrissy résiste, elle appelle Jerry – Lori aperçoit Jerry : « Tu es vraiment un salaud. Est-ce que tu réalises ce que tu as fait à Chrissy ? Pourquoi tu as voulu lui faire ça ? Elle a 8 ans, Jerry ! » (…) (Jerry regarde d’un air absent, comme si cela ne le concernait pas, les yeux hagards.) Lori commence à frapper Jerry : « Pourquoi tu m’as fait croire… que tu l’aimais et que tu voulais qu’on commence une nouvelle vie tous les deux ? Sale enfoiré. Tu es vraiment cinglé. »
1h 51’ 02’’ – L’accident mortel du Magicien
- 73.
- L’équipe de Stan quitte la comté, et un peu plus loin sur la route, ils sont surpris par une grande agitation de pompiers et un gigantesque accident, celle de la voiture du Magicien avec le camion eighteen wheels (Cf. Photogramme - 56. ) – Stan enlève ses lunettes et dit : « Pauvre mec ! » Il est à noter que cette remarque suit de peu celle qui l'a fait sur Jerry. Nous constatons qu'en somme, il se trompe lourdement sur les deux personnes, ce qui par ailleurs, confirme notre hypothèse sur l'image des vaches qui barrent le chemin de Jerry - Ils passent à côté de la voiture en feu, (Cf. Photogramme - 57. ) cependant la caméra fait un zoom sur le grand feu, en cadrant, le rétroviseur avec l’hérisson suspendu. (Cf. Photogramme - 58. )
- Au même moment, Jerry, la bouche entrouverte, le regard hagard, attend toujours la venue du Magicien, il chuchote : « Il arrive, je le sais. » - Gros plan du vélo de Chrissy qui rouille par endroit, signe qu’un certain temps est passé, le vélo est abandonné au pied de bûches de chauffage
1h 51’ 42’’ – Le vélo abandonné au pied des bûches
- 74.
- Gros plan du vélo de Chrissy qui rouille par endroit, signe qu’un certain temps est passé, il faut noter que le vélo est abandonné au pied de bûches de chauffage (Cf. Photogramme - 59. ) C’est une image fugace (presque un insert), mais elle est lourde de sens, elle résume la situation de Jerry et de Chrissy, elle les (re-)présentent, elle les (dé-)voilent. Du point de vue anthropologique, c’est encore une fois, une apodose, un présage. Nous l’avons rencontré une première fois, avec le dessin de Ginny. Et, encore une fois, les qualités formelles et fondamentales s’imposent, avec une simplicité et une légèreté surprenantes. Tout abord, une diagonale traverse l’image, du coin gauche en haut jusqu’au coin droit en bas. Elle contribue d’une part, à produire deux espaces distincts, sous la forme de deux triangles rectangles, presque parfaits. Les bûches (de Jerry) dans le triangle de haut, et le vélo (de Chrissy) dans le triangle en bas. D’autre part, la diagonale et la roue du vélo engendrent un mouvement virtuel, le vélo qui semble « rouler », mais il roule dans les traverses invisibles de l’absence de Chrissy. Les frous-frous [4]que la gamine a garnie les poignées du vélo ont des petits soubresauts nostalgiques, ils ne voltigent plus au grès du vent. A présent, ils semblent former un seul corps inerte. Le corps dissolvant d’une « fée bleue de ciel » (pour rester dans le registre du conte qui relie Jerry à Chrissy) suspendu et attaché, livré à l’humeur changeant du temps. En face ou à côté, les bûches, c’est-à-dire, un feu supposé, est également dans un état qui suggère la stagnation : des plantes sauvages commencent à pousser par endroits. Maintenant qu’on connaît la valeur d’éléments qui ont un rapport avec le feu, en remontant, à l’origine, à la promesse : la croix de Ginny fabriquée avec des allumettes, ensuite successivement, l’excès des cigarettes de Jerry, la station d’essence (une usine à feu), les trois passages des camions eighteen wheels chargés de troncs d’arbres, l’accident, et enfin les bûches.[5] Pour finir avec la séquence suivante :
- 75.
- Jerry le regard toujours hagard attend devant la station d’essence en buvant de l’alcool, il a plusieurs blessures sur le visage, le front, la base du nez. Il n’a pas bonne mine – Nous retrouvons alors une image que le réalisateur va reprendre (et développer) dans Into the Wild, c’est le moment ou Jerry se gratte le pied droit, et nous constatons qu’il ne porte pas de chaussettes (Cf. Photogramme - 60. ) – La fin du film va rejoindre le début du film, avec Jerry qui parle à mi-voix : « Je le sais. Je le sais. Elle a dit qu’il y retournerait. (…) Les petits hérissons. Je sais... Je sais… Elle l’a dit. Je sais. Je sais (…) (Il serre son poing gauche en le levant, et le secoue fermement.) – Plan d’ensemble de la station abandonnée –
- Générique de fin du film.
(12 septembre 2012)
Les rapports du roman de Dürrenmatt et le film de Penn
Nous avons voulu savoir un peu plus sur les choix du réalisateur au niveau du scénario et le découpage des chapitres du roman : quelles sont les parties qu’il a décidé de garder ou d’écarter ? Quels sont les objets qu’il a voulu amplifier ou diminuer, ou encore éliminer ? Quels sont les changements au niveau des protagonistes ? Au niveau de la trame narrative ?
Il est à noter que le roman est constitué de 251 pages et il est divisé en 29 chapitres, sans aucune légende, ni chiffre, ni titre. Pour un confort de lecture, nous avons donné un numéro d’ordre et un titre à chaque chapitre afin de faciliter la correspondance avec le film. Il est également important de savoir que le titre complet du roman est La Promesse, Requiem pour le Roman Policier[6] et qu'il commence par un narrateur qui raconte le cas difficile de Matthieu (Jerry Black dans le film). Ainsi, d’emblée Sean Penn supprime cet aspect fondamental, pour conserver essentiellement « le cas de Matthieu ». Ainsi, la fin du roman n’a aucun rapport avec la fin du film, dans cette condition, nous ne dévoilerons pas la fin du roman, afin de garder la surprise complète aux éventuelles lecteurs.
Chaque chapitre est constitué d’un tableau de 3 colonnes qui sont les suivantes :
- Colonne 1 : Résumé du livre ;
- Colonne 2 : Correspondance avec le film ;
- Colonne 3 : Nouveautés dans le film.
Chapitre 1 : La conférence (pp. 9 – 18.)
Résumé du livre | Correspondance du film | Nouveautés |
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La station d’essence est le premier décor du film, a une grande nuance près, elle est désertique et délabrée sans visiteurs | L’image de la station abandonnée semble représenter l’état critique de Jerry |
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Ch. 1. Jerry Black : « Elle l’a dit ! Elle l’a dit ! » |
Chapitre 2 : L’histoire de Matthieu (pp. 19 – 27.)
Résumé du livre | Correspondance du film | Nouveautés |
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Rôle déterminant du hasard. | |
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Ch. 3. | |
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Ch. 2. Jerry devait partir pour pêcher au Mexique. | La passion de Jerry pour la pêche est mise en avant, dès le début du film ; rien de tel dans le livre a une petite nuance qu’on verra plus loin. |
Chapitre 3 : L’enquête (pp. 28 – 34.)
Résumé du livre | Correspondance du film | Nouveautés |
---|---|---|
|
Contrairement au film, c’est von Gunten qui va prévenir la police de l’homicide | |
|
La comté de Monash est réputé pour ses plans de pêche. | |
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Chapitre 4 : La scène du crime (pp. 35 – 39.)
Résumé du livre | Correspondance du film | Nouveautés |
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Premier témoignage de l’incompétence de la police locale dans cette affaire. |
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Chapitre 5 : Chez les Moser – La promesse (pp. 40 – 45.)
Résumé du livre | Correspondance du film | Nouveautés |
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Le parti pris de Sean Penn est radical. Le centre des parents, n’était pas, hélas, Ginny (la victime), mais, comme l’indique l’image, des centaines de dindes. Lire la suite. |
- Il est arrivé quelque chose à Gritli ? |
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La scène est exclusivement visuelle |
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Inversion des rôles, de la sorte il va donner du poids au père de Cathy Olstad. Ch. 14. | |
- Qui est l’assassin ? |
Introduction du serment sur la croix en allumettes que sa fille avait fabriquée. Ch. 5. - Inclusion du sacré, relativement absent dans le roman. | |
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Attribution d’un rôle très retenu des parents. |
Chapitre 6 : La tentative de lynchage (pp. 46 – 60.)
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Le film acquiert une qualité plus intimiste, comme dans un huis-clos. |
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Chapitre 7 : Von Gunten conduit au poste (pp. 61 – 62.)
Résumé du livre | Correspondance du film |
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Chapitre 8 : Premier interrogatoire de von Gunten (pp. 63 – 70.)
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L’interrogatoire et le suicide de Toby se suivent, afin de se consacrer à la « pêche du Magicien ». |
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Le film insiste sur le travail bâclé de la police. |
Chapitre 9 : L’enquête de Matthieu (pp. 71 – 77.)
Résumé du livre | Correspondance du film |
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- Cette Gritli, quel genre de fillette était-ce ?
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- Qui était la meilleure amie de Gritli ? |
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Chapitre 10 : Etat de l’enquête (pp. 78 – 79.)
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Chapitre 11 : Le contre-interrogatoire (pp. 80 – 81.)
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Chapitre 12 : La suite du contre-interrogatoire (pp. 82 – 92.)
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1. Le sang de la victime était sur la blouse du suspect, identifié grâce au test de la benzidine. Von Gunten prétend qu’il a trébuché sur le cadavre. |
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Chapitre 13 : Les aveux et le suicide de von Gunten (pp. 93 - 96.)
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Chapitre 14 : L’enterrement de Gritli (pp. 97 - 98.)
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Chapitre 15 : À l’aéroport (pp. 99 - 100.)
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Chapitre 16 : Les explications de Matthieu (pp. 101 - 108.)
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- Je vous demande de partir pour la Jordanie dans le plus bref délai. |
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C’est un point récurrent que nous allons rencontrer à plusieurs reprises. La primauté de l’image au détriment du texte. |
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Chapitre 17 : Le dessin de Gritli (pp. 109 - 113.)
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- Ursula, pour cette histoire de géant, je ne te crois pas ! |
Chapitre 18 : Les nouvelles inquiétantes de Matthieu (pp. 114 - 115.)
Résumé du livre | Correspondance du film |
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1. Il reçoit un coup de téléphone du maire de Maegendorf qui protestait à la suite de l’intrusion de M. dans les locaux de l’école, où il s’était approprié un dessin de Gritli ; |
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Chapitre 19 : À la maison de santé (pp. 116 - 120.)
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Chapitre 20 : La rencontre avec le psychiatre (pp. 121 - 145.)
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- Non. |
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- C’est pour me poser cette question que vous êtes venu me voir ? |
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- Ceci ! » |
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Après un moment d’hésitation et quelques questions sur le colporteur, le professeur commente le dessin : « Sur son extérieur, le géant-hérisson du dessin pourrait fort bien nous faire un meurtrier par obsession sexuelle. Une sorte de colosse plutôt massif. Bon. La plupart de ceux qui s’en prennent de la sorte à des enfants sont des êtres de constitution primitive, et toujours plus ou moins des faibles d’esprit. Le type de l’imbécile et du débile mentale, pour employer notre vocabulaire médical : un gaillard robuste et nettement porté à la violence, qui souffre d’un complexe d’infériorité ou même d’impuissance devant la femme. » (…) |
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Chapitre 21 : Matthieu gérant d’un poste à essence (pp. 146 - 154.)
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Chapitre 22 : Le commissaire chez Matthieu – La pêche (pp. 155 - 171.)
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- Mais c’est que, pour dire vrai, j’aurais bien aimé m’entretenir un peu avec vous. Enfin, Matthieu, qu’est-ce que cela veut dire, tout cela ? |
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Jerry est passionné par la pêche, mais c'est une émission qui va le mettre sur la voie qu'on connait. C'est un clédon. | |
- Je n’en vois pas d’autre moyen : il n’y en a pas ! Je ne sais rien de l’assassin. Il m’est impossible de prétendre le rechercher. Ce que je peux chercher, par contre, c’est sa prochaine victime. |
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L'aspect satanique est un phantasme de Jerry, il a imaginé que le pasteur Jackson tuait les enfants dans le cadre d'un rite satanique. Cf. Photogramme 47. |
Chapitre 23 : « Les hérissons » (pp. 172 - 187.)
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Le poème l’Ange d’Andersen et sa relation avec Jerry. |
- Votre séjour ici, est-ce que cela a quelque chose à voir avec Anne-Marie ? |
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- Anne-Marie ! |
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- Qui est-ce qui t’a donné du chocolat ? |
C'est Chrissy qui dévoile son secret à Jerry. |
Chapitre 24 : L’embuscade (pp. 188 - 204.)
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- Que voulez-vous que je fasse de ce chocolat ? |
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L’attente va durer seulement, une après-midi. | |
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- Il n’y avait pas moyen de faire autrement, Mme Heller. |
Chapitre 25 : L’entêtement de Matthieu (pp. 205 - 210.)
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Chapitre 26 : Conclusion provisoire (pp. 211 - 222.)
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Chapitres 27 - 28 : Fin (pp. 223 - 252.)
Résumé du livre |
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Conclusion
Il nous semble que Sean Penn ne cherche pas le « sens » d’un film (du point de vue de l’histoire) ; mais bien plutôt « l’émotion » d’un film. Une émotion pure qui jaillit exclusivement du rythme et du montage des images. [11] Nous pouvons constater, qu’au fur et à mesure, les liaisons et les objets qui s’enchaînent dans The Pledge sont remarquables, avec des associations de valeur et de fonctions qui se croisent d’une manière fine, subtile et nouvelle, surtout dans un sujet délicat et difficile : l’homicide sur mineure.
Les grandes qualités du film sont les suivantes : 1. Le choix d’un sujet inédit et actuel ; 2. L’économie des moyens ; 3. Les liaisons fascinantes des objets ; 4. La « spiritualité » du propos ; 5. Le rôle critique d’un artiste.
Faire un film
Faire un film, c’est faire des choix. Mais, le choix du sujet est certainement le plus important. C’est la base indispensable. Il est à la fois la source et la destination. Le film devient la trajectoire vers la source. C’est aussi, à partir du sujet que les choix des idées vont se décliner et s’intégrer dans le flux filmique.
Stanley Kubrick disait que pour faire un film, il faut sept idées, il suffit alors de les mettre en chaîne. En ce qui concerne The Pledge, et en guise de notre conclusion, nous prenons le risque de proposer les idées suivantes :
- I. Un Thème : Homicide sur mineure ;
- II. Un Homme : Jerry Black ;
- III. Une Passion : La Pêche ;
- IV. Un Objet : L’appât ;
- V. Un Animal : Un Hérisson ;
- VI. Un cadre : La comté de Monash [12] ;
- VII. Une Contradiction : La promesse.
Un Thème : Homicide sur mineure
À partir de La Promesse, l’œuvre de Dürrenmatt, nous obtenons en fait, une double thématique : La promesse et l’homicide. Mais l’ordre premier c’est l’homicide. Il y a eu une promesse, parce qu’il y a eu un homicide. À son tour, l’homicide déclenche deux axes : 1. La disparition tragique et brutale d’un enfant ; 2. La douleur continue des parents.
La promesse sur une croix en allumettes n’existe pas dans le roman, c’est donc une innovation du réalisateur et des scénaristes qui projette le film, dès le début (dès la vingtième minute), dans des nouvelles directions. La croix accordera une solennité sacrée à la promesse. [13] La croix en allumettes fabriquée par l’enfant assassinée, introduit d’une part, le sacré et la foi ; et, d’autre part, l’allumette va, au fur et à mesure s’étoffer. En passant par la cigarette, et les camions eighteen wheels transportant des troncs d’arbre, elle va prendre de l’ampleur et aboutir par syllogisme [14], à une explosion finale. Comme si Jerry va, une à une, vider (utiliser, fumer) les allumettes de croix jusqu’à l’issue finale. Ainsi le choix original d’une croix en allumettes n’est pas banal. Nous obtenons la suite (l’équation) suivante :
- Homicide ↔ Disparition ↔ Tragédie ↔ Enfant ↔ Douleur ↔ Parents
- Promesse ↔ Croix en allumettes ↔ Sacré → Cigarette
Nous disposons les suites dans un tableau, qu’on va développer au fur et à mesure. Le principe restera le même :
- Les colonnes représentent les sept principales idées, elles sont doublées afin d’ajouter des idées secondaires ;
- Les lignes représentent l’évolution ou l’association ou la relation d’un élément pertinent du film ;
- Les principaux protagonistes (P.P.) ou objet fort (O.F.) sont soulignés par une couleur particulière (Cf. Tableau : Légendes des couleurs.)
Un Être : Un Homme : Jerry Black
Le choix de Sean Penn porte souvent sur le cas d’homme qui ont osé franchir l’impossible, qui dépassent très largement les limites du raisonnable et du compréhensible, des pionniers contemporains, comme par exemple, Christophe MacCandless, dans Into the Wild .
Jerry Black était un policier « ordinaire », il allait prendre sa retraite. Voilà que tout d’un coup, il est face à un dilemme, à un choix contradictoire : tenir une promesse devant une mère (Margaret Larsen) qui a perdu son enfant (Ginny). Rien ne l’oblige à le faire, d’autant plus, que la police a trouvé un suspect, et que ce dernier a avoué le crime. Mais Jerry a fait une promesse pour trouver l’assassin, or il a des doutes sur la culpabilité du suspect que la police vient d’arrêter : Toby l’indien. L’interrogatoire sera expéditif, dans le roman, il s’éternise sur plusieurs chapitres. (Cf. Ch. 8 - 13.)
Jerry entreprend une enquête qui va le conduire à la folie, cela nous le saurons, dés le début du film, à la première minute, celle de l’homme hagard, une bouteille à la main, qui répète le poing fermé, les mêmes phrases. La séquence du début va conclure le film. De la sorte, si nous comparons la forme du film à la forme d’une phrase en littérature, les deux séquences (celles du début du film et de la fin) deviennent des parenthèses entre un nom et un prénom : (Black Jerry) = The Pledge.
Le Nom : Black Jerry
Dans The Pledge, les noms et prénoms des protagonistes sont à prendre en considération : trop de prénoms s’accordent sur leur terminaisons. Pourquoi ? D’abord, le « Nom-couleur » de Black Jerry[15] résume et illustre ses profondes intentions (peut-être inconscientes), comme ayant une « âme noire », sombre, car il ose s’approprier et « exploiter » deux êtres humains comme s’ils étaient des « mouches » (d’appât). C’est une manifestation démoniaque, ou comme l’a dit le commandant dans le roman : « C’est satanique. » [16]
Voilà qui risque de soulever des objections. Tout d’abord, cette idée peut être une allusion au film de Martin Brest, Rencontre avec Joe Black (Meet Joe Black, 1998), dans lequel Joe Black (Brad Pitt) est un personnage qui représente la mort « corporisé », si l’on ose dire. Ensuite, et c’est justement là, un des points forts du film (un de plus). Les noms (et les objets) ont un développement important : il n’y a pas que le nom et le prénom de Jerry Black qui porte un « nom-valise ». Mais d'abord, c’est quoi un « nom-valise » ?
Un « Nom-Valise »
Un « nom-valise » est un nom qui porte à la fois au moins deux, ou plusieurs significations. Il crée des liens et des liaisons avec d’autres personnes. L’intérêt du nom de Jerry Black est amplifié parce que d’autres protagonistes ont également des qualités de « nom-valise ».
On commence par les prénoms des victimes des enfants : Ginny Larsen, Cathy Olstad, Chrissy (l’appât, la prochaine victime), Becky Fisck (victime potentiel). La terminaison des prénoms en « ny », « thy », « ssy », « cky », et identique à celle de Jerry. Serait-il devenu une victime ? Cette résonance sensible s’invite chez le suspect-victime, Toby Jay Wadenah et le pasteur Gary Jackson, mais aussi, chez la mère-victime, Lori, qui s’aligne sur un même niveau : les deux dernières personnes sont des victimes de l’incompétence policière.
La terminaison des noms des principaux policiers est en « ack », elle se retrouve chez Eric Prolack, Stan Pollack et Jerry Black.
Ainsi, nous constatons que le nom prénom de Jerry Black se retrouve à la fois chez les victimes et les policiers. C’est une manière très subtile, et de fait, poétique, pour souligner l’ambiguïté du personnage. C’est aussi une innovation que nous n’avons jamais rencontré.
Il est à noter enfin, que cette considération des noms et prénoms est absente dans le roman. (Voir la Correspondances des noms entre le film et le roman.)
L’enquête de Jerry Black
Jerry Black se lance dans une enquête personnelle et privée, sans tenir compte des terribles conséquences.
Pour résumer, l’enquête policière que nous allons approfondir au fur et à mesure, s’engage dans la suite suivante :
Enquête ↔ Corps ↔ Arme ↔ Meurtre ↔ Victime ↔ Indice ↔ Suspect ↔ Assassin
(Cf. Tableau : Faire un film : 2nde idée principale.)
Le dernier élément étant la grande inconnue : Qui est l’assassin ? Comment-est-il ? Qui est-il ?
Pour l’instant, regardons qui est Jerry Black.
Une Passion : La pêche
Nous découvrons que Jerry Black est un solitaire, il ne semble pas être marié, toutefois nous apprenons au cours de la conversation avec Mme Jackson (la mère du pasteur Gary), qu’il était marié deux fois et qu’il a divorcé deux fois, il n’a pas d’enfant : les photographies de son bureau montrent des images de camaraderie militaire. C’est un ancien militaire, il était peut-être au Vietnam. Il est sobre et calme, lors de la fête, il ne buvait pas. À peine on lui parle d’un homicide qui est survenu, qu’il est déjà en première ligne, la même nuit, il est le seul à affronter la douleur insupportable des parents de la victime. Sa passion professionnelle le conduit dans les fonds de la monstruosité.
D’autre part, nous comprenons que Jerry a une passion pour la pêche : le cadeau de retraite aller dans ce sens (un voyage au Mexique). (Cf. Ch.2.)
Cependant, au moment où Jerry devait prendre l’avion. Il décide d’associer ses deux passions et d’aller pêcher dans la comté de Monash, le territoire géographique dans lequel sévit un assassin d’enfant. (Cf. Photogramme - 26. ) Il réunit de la sorte, sa passion pour la pêche des poissons dans l’eau, et à la pêche d’assassin de fillette sur terre qui va devenir un terrain glissant.
La pêche des poissons
Quand il pêche le poisson, Jerry applique une sorte de rituel : il est habillé du gilet de pêcheur avec des nombreuses poches.[17] Il porte une casquette et des lunettes sombres et larges (polarisantes ?). (Cf. Photogramme - 24. (bis) ) Il commence par enlever sa montre (représentée deux fois), c’est un signe qu’il suspend le temps, comme s’il est en dehors du temps, seule compte, la vibration soudaine au bout de sa main de la canne, annonçant la capture imminente d’une proie. C’est un acte ancestrale et primitif. L’instinct en éveil et le savoir en action : sur la barque, au milieu du lac, Jerry choisit l’endroit qui convient au mieux, il ancre la barque ; ensuite, il choisit scrupuleusement l’appât. (Cf. Photogramme - 25. (bis) ) Enfin, il faut savoir attendre.
La pêche du « Magicien »
Pour pêcher un assassin, Jerry s’installe dans la comté, (« le bon endroit »). Il s’« ancre », en achetant une station d’essence, lieu de passage, parfois obligé, et centre d’observation idéale.
Et, au cours d’un documentaire à la télévision, sur la pêche, il comprend que pour pêcher le Magicien, l’appât devrait être un appât vivant. Dans le roman, c’est un enfant qui lui souffle l’art de pêcher. (Cf. Ch. 22.) Par un concours de circonstances invraisemblable, Lori, la grande « chaperon rouge », s’engouffre dans la « gueule du loup ».
Les Objets :
Les objets significatifs qui déclenchent des « résonances » multiples sont nombreux. Ils sont pris en considération d’une part, en fonction d’une très forte présence (la croix, le dessin) ; et d’autre part, en fonction de la répétition d’un plan qui cadre un objet spécifique (la cigarette, le camion eighteen wheels).
Les objets sont les suivants :
- 1. La croix en allumettes ;
- 2. Le dessin de Ginny ;
- 3. La robe rouge (l'appât);
- 4. La cigarette ;
- 5. La balançoire (l'hameçon).
La croix en allumettes : La promesse
Nous avons parlé plus haut de la croix. Cet objet sera remarquable par son absence, puisque l’image apparaît à l’écran, en tout et pour tout, une seule fois. (Cf. Photogramme - 9 (bis). )
Le poids de la charge symbolique de la croix et de sa relation avec les questions de la foi, de la prière et de la mort, [18] vont contribuer à lui réserver une place prépondérante dans le film. La croix devient la signature de la promesse. [19] De la sorte, chaque fois qu’il y a une allusion à la promesse, il faut sous-entendre la croix.
De plus, la croix de The Pledge, n’est pas une croix quelconque. C’est une croix fabriquée par la victime elle-même : des allumettes rassemblées et collées par l’enfant, une à une. Le meurtre de la petite fille implique, qu’une à une, l’esprit juvénile, la foi naissante, la joie frétillante d’une enfant vont disparaître, pour devenir un socle rigide et figé, sur lequel Jerry va sceller l’effigie regrettable d’un « Ange déchu ».
Le dessin de Ginny
La croix déclenche la promesse. Le dessin déclenche l’enquête. [20] Nous avons formulé ailleurs, l’hypothèse que Ginny a projeté l’image d’une enfant qui n’est pas au centre de la famille. Puisque nous avons vu au Photogramme - 7. que le centre de la famille, c’est les dindes. Tandis que le centre géométrique du dessin de Ginny exprime une main tendue (Cf. Photogramme – 16b. ). Cette main accepte, vraisemblablement, d’une autre main étrangère, des petits présents sous la forme d’étoiles noires, un rond et des traits tout autour. En réalité, d’après l’enquête, les « étoiles » sont des petits hérissons en chocolat que l’étranger (qui se donne comme surnom : le Magicien), offre aux petites filles pour les appâter.
La robe « rouge »
La robe rouge est le dernier habit vêtue par la petite fille. Les représentations directes dans le film sont nombreuses, et pourtant cette enveloppe fragile, avec une couleur ayant une présence réputée forte et voyante, passe presque inaperçue, d’une manière à peine voilée et presque toujours de très courte durée.
A cela, il faut ajouter le cadrage de l’objet, qui est cadré en gros plan une seule fois (sur plus d’une dizaine de plans) : la scène de l’achat d’une robe rouge à Chrissy. Les autres cadrages sont soit en plan d’ensemble, soit en plan général. Et, c’est justement là encore, une innovation de plus. Certes la robe en tant qu’objet est importante, mais c’est la couleur qui compte davantage. C’est cette couleur qui attire l’assassin. Si Chrissy était habillée avec une robe verte elle serait vivante. Il faut donc suivre l’évolution de la couleur rouge dans le film.
Mais, nous commençons d’abord par souligner l’ensemble des plans de la robe rouge selon l’ordre chronologique d’apparition, ensuite, nous allons suivre l’évolution des principaux plans de la couleur rouge dans le film.
Les représentations de la robe rouge
- 1. Photogramme 4, 0h 14’ 13’’, le lieu du crime : le corps de Ginny dans la forêt (plan rapproché, avec barrage);
- 2. Photogramme 6, 0h 14’ 21’’, le corps de Ginny (plan d’ensemble) ;
- 3. Photogramme 15, 0h 39’ 40’’, le portrait de Ginny (plan d’ensemble : P.E.) ;
- 4. Photogramme 16, 0h 39’ 40’’, le dessin de Ginny (P.E.) ;
- 5. Photogramme 61, 0h 43’ 20’’, la photo (dérobée par Jerry) de la seconde victime, Luanne Fay Rotze en robe rouge (deux apparitions) (P.E.) ;
- 6. Photogramme 22, 0h 50’ 11’’, Jerry montre le dessin au commissaire (P.E.) ;
- 7. Photogramme 27, 1h 05’ 53’’, Jerry montre le dessin à la doctoresse (P.E.) ;
- 8. Photogramme 41, 1h 28’ 56’’, Lori offre une robe rouge à Chrissy (gros plan) ;
- 9. Photogramme 43, 1h 32’ 50’’, par la fenêtre, Jerry observe le pasteur qui offre un cadeau à Chrissy (P.E.) ;
- 10. Photogramme 49 - 51, 1h 37’ 05’’, Chrissy sur la balançoire, au passage du Magicien (plan rapproché) ;
- 11. Chrissy près de la clairière. 1h 41’ 10’’.
Les représentations de la couleur rouge et de ses dérivées
- 1. 0h 04’ 36’’, les phares rouges de la voiture de Jerry traversant le tunnel (plan ensemble) ;
- 2. Photogramme - 62. 0h 08’ 44’’, la banderole blanche écrite en lettre rouge capitales : « GONE FISCHING JERRY » (Tu vas pêcher Jerry) (plan ensemble) ;
- 3. Photogramme - 63. 0h 09’ 19’’, 1ère apparition de Toby, il porte une chemise à carreaux rouge (plan de demi- ensemble) ;
- 4. 0h 13’ 45’’, les balises rouges clignotantes sur la scène du crime (plan ensemble) ;
- 5. 0h 14’ 30’’, les gyrophares rouges des voitures de police (plusieurs plans ensemble) ;
- 6. 0h 30’ 00’’, le sang qui éclabousse les murs du commissariat après le suicide de Toby (plan rapproché) ;
- 7. 0h 30’ 50’’, le fond orange du moniteur de l’agence de voyage (gros plan) ;
- 8. Photogramme 12, 0h 33’ 50’’, le bonnet rouge de la gérante du « Land of Christmas » (plan poitrine) ;
- 9. Photogramme 13, 0h 34’ 19’’, la porte rouge au carillon de l’entrée de la boutique (1ère fois) (plan moyen en plongée) ;
- 10. Photogramme - 64., 0h 34’ 30’’, la porte rouge de la maison de la grande-mère de Ginny (plan ensemble) ;
- 11. 0h 38’ 35’’, les ballons rouges des enfants qui jouent dans la cour, lors de la rencontre avec Becky Fiske (plan ensemble) ;
- 12. Photogramme 17, 0h 42’ 05’’, Jerry écrase sa cigarette dans l’épluchure d’une orange (plan poitrine) ;
- 13. Photogramme 18, 0h 42’ 22’’, Stan prend la cigarette écrasée dans l’épluchure pour les jeter dans la poubelle (plan poitrine) ;
- 14. Photogramme 19, 0h 43’ 17’’, les deux phares arrières rouges de la voiture de Jerry (plan moyen) ;
- 15. Photogramme 21, 0h 48’ 38’’, le triangle rouge tracé par Jerry sur le plan de la comté (1ère fois) (gros plan en insert) ;
- 16. Photogramme 25, 0h 53’ 43’’, la pince et la « mouche » orange de pêche (gros plan) ;
- 17. Photogramme 26, 0h 55’ 35’’, 15 bis. (plan rapproché en plongée) ;
- 18. 0h 59’ 38’’, l’enseigne lumineuse du snack bar, l’endroit où travaille Lori (plan ensemble) ;
- 19. 1h 03’ 45’’, l’intérieur du cabinet de la doctoresse au fond rouge, plusieurs objets rouges, notamment le cendrier (plusieurs plans) ;
- 20. 1h 05’ 52’’, le support rose du dessin de Ginny (plan poitrine) ;
- 21. Photogramme 28, 1h 06’ 42’’, la braise des cigarettes allumées bout à bout (plan poitrine) ;
- 22. Photogramme 30, 1h 09’ 13’’, le ciré rouge du matelot lors du documentaire télévisé (plan moyen, Jerry en ombre chinoise) ;
- 23. 1h 09’ 51’’, la première rencontre avec Chrissy : « Tu ne finis pas ton jus d’orange ? » (plan poitrine) ;
- 24. 1h 10’ 38’’, le sac bi-couleur de Chrissy : bleu et rouge (plan général) ;
- 25. . Photogramme - 65. 1h 11’ 57’’, les ballons (3 couleurs : bleu, rose, orange) (gros plan) ;
- 26. Photogramme 31, 1h 12’ 54’’, Jerry offre un ballon rose à Chrissy (plan ensemble) ;
- 27. Photogramme 32, 1h 13’ 46’’, le ballon rose de Chrissy s’envole dans le ciel (plan général) ;
- 28. Photogramme 34, 1h 14’ 13’’, le reflet d’une enseigne lumineuse en néon orange sur le présentoir de la mère du pasteur (plan rapproché) ;
- 29. 1h 16’ 35’’, l’enseigne lumineuse de la station d’essence (plan ensemble) ;
- 30. Photogramme 37, 1h 22’ 52’’, le bus scolaire orange, dans le sens opposé, passage (1er) d’un camion eightenn wheels (plan d’ensemble) ;
- 31. Photogramme 38, 1h 24’ 16’’, les carreaux rouges en motif de la chemise de Lori (plan poitrine) ;
- 32. Photogramme 40,1h 28’ 11’’, un bout de tissu rouge suspendu à l’arrière d’un camion eighteen wheel (plan général) ;
- 33. Photogramme 40, 1h 28’ 14’’, les bandes rouges du drapeau américain (Stars and Stripes (littéralement « étoiles et bandes ») (plan en surimpression) ;
- 34. 1h 29’ 12’’, plusieurs voitures de pompiers (plusieurs plans) ;
- 35. 1h 32’ 50’’, la combinaison orange de Gary (plan général en plongée) ;
- 36. 1h 36’ 11’’, le corps ensanglanté de Chrissy, lors de l’hallucination de Jerry (plan ensemble) ;
- 37. Photogramme 47, 1h 36’ 13’’, le sang rouge sur le pasteur Gary lors de l’hallucination de Jerry (plan poitrine) ;
- 38. Photogramme 53, 1h 43’ 21’’, 9. bis (la porte au carillon, seconde fois) (plan moyen en plongée) ;
- 39 - 40. Photogrammes 56 - 58, 1h 51’ 09’’ - 1h 51’ 37’’, le grand feu de l’accident du Magicien.
D’autre part, les petites zones de présence, parfois minuscule de la couleur rouge sont contrastées par la couleur dominante du film, de couleur bleu presque foncée, une lumière bleu des pays nordiques, sauf pour les séquences du début et de la fin, nous passons à une couleur jaune sable, qui confère à l’ambiance psychologique, comme il se doit, une atmosphère désertique. C’est en fait, deux « parenthèses » de couleur jaune sable.
Par ailleurs, la couleur rouge annonce une transition significative avec l’objet suivant : la cigarette.
La cigarette
Nous l’avons signalé à plusieurs reprises, Sean Penn privilégie à un haut niveau, pour ne pas dire exclusivement, le « langage des images » au détriment du « langage verbale »,[21] c’est une constante dans le film : très peu de démonstration verbale, l’expression, l’émotion et l’interprétation passe par le canal des images. C’est une marque d’ouverture des champs significatifs.
Commençons d’abord par souligner les plans de cigarette selon l’ordre chronologique d’apparition :
- 1. Photogramme - 66., 04’ 25’’, c’est la première apparition de la cigarette dans le film, mais dans l’ordre chronologique, c’est la dernière apparition. C’est en fait, un flashforward, Jerry est de retour de sa petite cabane, il traverse en voiture le tunnel sombre, c’est la dernière image du film.
- 2. Photogramme 8, 18’ 48’’, le père Larsen demande à un policier de passage : « Ne fumez pas dans la maison… » ;
- 3. Photogramme 17, 42’ 05’’, Jerry fume une cigarette et l’écrase dans l’épluchure d’une orange ;
- 4. Photogramme 18, 42’ 22’’, Stan qui prend la cigarette écrasée dans l’épluchure pour les jeter dans la poubelle ;
- 5. 45’ 32’’, le père de Cathy Olstad, très affecté par la mort de sa fille, fumait une cigarette, dans le solarium : « Smoking Lounge » ;
- 6. 53’ 13’’, durant la visite de l’appartement sur le lac, la gérante des lieux explique à Jerry : « Voici la véranda, vous pouvez fumer ici. » ;
- 7. 53’ 59’’, Jerry fume sur la barque en pêchant ;
- 8. 55’ 01’’, Jerry achète un paquet de cigarette « light » ;
- 9. 58’ 52’’, le gérant de la station d’essence fume une cigarette avant de quitter la comté ;
- 10. 59’ 01’’, Jerry fume au 1er dollar gagné dans la station d’essence ;
- 11. Photogramme 28, 1h 06’ 42’’, chez la doctoresse, Jerry fume beaucoup trop de cigarette. Pourquoi ?
- 12. 1h 16’ 35’’, Jerry fume en préparant son dîner, avant la visite de Lori et de Chrissy ;
- 13. 1h 20’ 53’’, Jerry fume en regardant à la télévision un match de hockey ;
- 14. 1h 27’ 43’’, Lori fume une cigarette au moment ou Jerry effectue le montage de la balançoire (l’hameçon) au bord de la route.
Nous constatons que le plan le plus révélateur est le photogramme 28 : Jerry qui allume une cigarette avec une autre cigarette qu’il vient de fumer. La doctoresse pose la question, mais Jerry reste évasif.
Le roman de Dürrenmatt fournit une explication directe, elle est livrée par le gamin rouquin, qui explique à Matthieu l’art de pêcher, d’ailleurs c’est grâce à la cigarette qu'ils vont discuter ensemble : « Le rouquin remonte du bord de l’eau vers Matthieu et lui dit : «
- Dites, m’sieu, vous n’auriez pas une cigarette ?
- A ton âge ? Tu vas bien, mon gaillard !
- J’aurais juré que vous m’en donneriez une !
- Alors, je dois y passer. (Il lui tend son paquet. Le gamin en prend une. « Merci. »)
- Ouf ! Cela fait du bien pour se consoler d’être bredouille… »[22]
Le roman accorde une valeur de consolation à la cigarette : doit-on y voir la même valeur dans le film ? Les images concordent à souligner cette valeur. Toutefois, il est à noter, quand Jerry était « en famille » avec Lori et Chrissy, il fumait rarement.
La valeur des combinaisons de la cigarette
D’abord, nous mentionnons la première suite (équation) concernant la promesse :
En résumant, la cigarette va prendre place dans une autre « équation » qui va combiner plusieurs éléments significatifs du film, à savoir :
- Allumettes (de la croix - la promesse) → Cigarettes → Troncs d’arbre (les camions eighteen wheels) → le Magicien dans le feu (la promesse accomplie)
The Pledge de Sean Penn. Photogramme – 9 (bis.) 0h 18’ 06’’. En retrouvant ses esprits, la mère de la victime présente devant Jerry, une croix en allumettes que sa fille avait fabriquée, et elle lui fait promettre, sur la croix, de retrouver l’assassin cruel de sa petite fille. Lire la suite.
The Pledge de Sean Penn. Photogramme – 28 (bis.) 1h 06’ 42’’. Jerry fume beaucoup trop de cigarette. Pourquoi ? Lire la suite.
Cette « combinaison » va contribuer à accroître les possibilités significatives du film. Nous l’avons rencontré, dans le film d’Andreï Tarkovski, Nostalghia, il s’agit d’un aspect particulier sur l’importance des objets dans un film : l’aspect de miniaturisation/monumentalisation qui consiste à faire passer un objet d’un état minuscule (l’allumette et la cigarette) à un état monumental (un tronc d’arbre).
Dans The Pledge, cet aspect est situé de part et d’autre du film, les allumettes, au Photogramme - 9. 0h 18’ 06’’ ; et le final, l’accident, Photogramme - 56. 1h 51’ 09’’. Entre ses deux moments forts, la cigarette sera un agent de liaison, à la fois, au niveau de sa morphologie et de ses marques d’évidence directes (il faut une allumette pour allumer une cigarette). Enfin, les trois objets ont comme dénominateur commun le feu, qui sera la dernière enveloppe du Magicien dans ses métamorphoses.
La balançoire
Nous arrivons enfin à la balançoire ou devons-nous dire « l’hameçon-balançoire », objet décisif et polyvalent : il devient « objet de bonheur » pour Chrissy et Lori, mais « objet-piège » pour Jerry. C’est un jouet pour Chrissy, un « outil de travail » pour Jerry.
Il est aussi un objet oscillant, il indique par ses mouvements la présence d’enfant. Il devient ainsi une indication, une certitude. Sa présence est aussi forte qu’un panneau de signalisation. Jerry est persuadé qu’au bout de la balançoire, il va rencontrer le Magicien. (Cf. Photogramme – 49 (bis). )
Il est à noter que l’emplacement de l’objet a également son importance, comme le précise l’enfant rouquin dans le roman de Dürrenmatt : « Vous croyez peut-être qu’on jette son aiche n’importe où comme cela, dans le courant ? (…) L’emplacement et l’amorce, voilà les deux choses à connaître avant tout quand on veut pêcher. » De la sorte la route devant la station d’essence devient un fleuve.
Tableau récapitulatif des objets :
Un animal : Le hérisson
Le hérisson est un animal avec des poils durs qui peuvent piquer quand il se sent menacer. Mais, en général, « l’animal est peu farouche, il n’hésite pas à s’introduire dans les jardins, jusque dans les villes. Attendrissant quand il est apprivoisé mais redoutable quand il hérisse ses piquants et se met en boule. »[23]
Symbolisme de le hérisson
Cet animal occupe une place éminente dans de nombreux mythes d’Asie centrale, il est considéré comme l’inventeur du feu. « L’explication provient du fait que « la brûlure » provoquée par ses piquants est sans doute à l’origine de ce symbolisme igné, solaire, et donc civilisateur. [24]
« Dans l'Égypte antique, on croyait que le hérisson protégeait les morts. De nombreuses représentations de cet animal ont été trouvées dans plusieurs tombes. »
« Pour les Romains de l'Antiquité, le hérisson était un animal d’une grande importance lors d’une coutume qui est encore familière aujourd’hui. »
« Au Moyen Âge le hérisson apparaît dans de nombreux Bestiaires. » [25] D’autre part, l’iconographie médiévale a fait du hérisson un « symbolisme de l’avarice et de la gourmandise. [26]
Superstition de le hérisson
S’il est, chez les tziganes, « l’animal porte-bonheur par excellence » [27] le hérisson, considéré ailleurs comme un carnassier dangereux, est accusé de mille maux : il dévore les bébés dans leur berceau (Marne), les canards (Bretagne), les poules (Vivarais), saccage les arbres fruitiers et les vignes, et se roule dans les figues et les raisins qu’il emporte accrochés sur des épines (Provence). [28]
Le hérisson connaît une herbe « maîtresse du fer » qui a la propriété d’ouvrir serrures, cadenas ou fermetures métalliques. [29]
Le complexe du hérisson
Le complexe du hérisson est particulièrement utile à notre propos, il est susceptible d'apporter des indices pertinents sur la personnalité du Magicien. Pour cela, nous allons nous appuyer sur un personnage d’un manga japonais : Shinji Ikari.[30]
« Shinji Ikari est un personnage de l'anime [31] Neon Genesis Evangelion (litt. l'évangile du nouveau siècle). Shinji est abandonné par son père alors qu'il n'avait que quatre ans, après la mort de sa mère. C'est pourquoi Shinji est un personnage toujours renfermé sur lui-même qui fuit toujours les situations difficiles. »
« Shinji ne croit plus en l'amour, ni aux sentiments et à l'affection depuis le rejet de son père. Il va alors plonger pendant toute son enfance dans la tristesse, les larmes et le désespoir... On comprend que la personne qui comptait le plus l'aura "tué" de l'intérieur... Il va fuir le monde qui l'entoure. La fuite et le silence seront ce que le définira par peur d'être blessé encore. »
« Shinji souffre du complexe du hérisson. Il a préféré garder une certaine distance avec ses proches par peur de trop souffrir de ces relations. »
La personnalité de Shinji offre des similitudes avec le Magicien sauf que ce dernier quand il réussit à établir un contact avec des petites filles habillées en rouge et en les appâtant avec des hérissons en chocolat inoffensifs, il se transforme en un tueur sanguinaire et barbare.
Le dilemme du hérisson
Ou parfois le dilemme de porc-épic, est une analogie sur les défis de l'intimité humaine . « Elle décrit une situation dans laquelle un groupe de hérissons cherchent tous à se rapprocher les uns aux autres afin de partager la chaleur par temps froid. Ils doivent rester cependant à l'écart, car ils ne peuvent éviter de se blesser l'un l'autre avec leurs fortes épines. Bien qu'ils partagent tous l'intention d'une relation étroite réciproque, cela peut ne pas se produire pour des raisons qu'ils ne peuvent pas éviter. » [32]
Le dilemme du hérisson est utilisé pour justifier ou expliquer l'introversion et l'isolationnisme. [33] Il correspond à la personnalité du Magicien, sauf que chez lui, les épines se transforment en des couteaux meurtriers.
Sean Penn nous donne l’occasion de rencontrer le Magicien, subrepticement, pendant quelques secondes. Cette technique de mise en scène subtile et rare dans le cinéma est à souligner. En effet, le Magicien était là, devant Jerry (et nous spectateurs), à la première seconde de son retour dans le paysage du crime, dans la boutique de « Land of Christmas », mais il n’a pas fait et ne fera jamais attention de cette éventualité (comme nous d’ailleurs, au début). (Cf. Photogramme – 12 (bis). )
Et pourtant, dès le début de l’enquête, les gâteaux étaient le seul indice en possession de la police. À sa sortie de la boutique, Jerry saura par l’intermédiaire d’Annalise Hansen, qu’après les leçons de piano : « (On) mangeait des petits gâteaux. Quand j’en faisais. Ou il m’arrivait de l’envoyer au « Land of Christmas », la boutique qui est en dessous, pour s’acheter ce qu’elle aimait. » Il est curieux que Jerry n’avait pas fait le rapprochement. Nous constatons que le Magicien au fond de l’image, dans le bureau de la boutique, est comme un animal, derrière une cage en verre. Nous aurons l’occasion de revoir le bureau, au photogramme 54.
Enfin, cette technique de mise en scène : montrer furtivement la personne (ou l’objet) recherchée, sera utilisée par le réalisateur dans Into the Wild[34]. Il nous semble que cette technique orchestre et organise l’ensemble du film, elle agence son rythme, sa « respiration », son montage, elle confère au film des qualités supérieures.
Un cadre : La comté de Monash
«Tout lieu, (…), est porteur de valeurs, qu’elles soient sociales ou individuelles, d’ordre public ou privé, acceptées ou refusées.
»
— André Gardies. [35]
Le terme cadre ne doit pas être considérer dans son sens restreint et technique, comme étant la « limite de l’image » [36], mais dans un sens élargit, comme étant les « limites du film », les espaces du film. [37] Au cours de notre étude, nous avons souvent souligné les différentes valeurs des cadres dans les photogrammes proposés. Nous n’allons pas revenir dessus.
Par ailleurs, dès le début, le film est ancré dans le cadre grandiose de la comté de Monash. En somme, nous quitterons rarement la comté. En termes de pourcentage, cela représente plus de 85% du film, et qui implique 46 séquences sur 53, seulement 7 séquences concernent l’extérieur de la comté, principalement des plans du commissariat. Ces séquences sont les suivantes :
- 2 0h 04’ 53’’ - Jerry prend sa retraite
- 3 0h 12’ 48’’ - Homicide sur mineure
- 6 0h 22’ 00’’ - Arrêt d’un suspect
- 7 0h 29’ 00’’ - Fin de l’interrogatoire
- 8 0h 30’ 50’’ - L’aéroport
- 13 0h 40’ 35’’ - Jerry chez Stan Prolack (I. de police)
- 15 0h 48’ 24’’ - Jerry chez Eric Pollack (C. de police)
Le schéma suivant donne une idée des cadres du film :
La station d’essence
Le film commence et termine avec la station d’essence. Nous partons d’une station abandonnée, pour repartir avec Jerry dans le cœur de l’enquête (Jerry dans le tunnel). L’œuvre est cyclique, elle tourne en rond, comme elle le fait dans l’esprit répétitif et tourmenté de Jerry.
Les images de la station abandonnée à l’ouverture et la fermeture du film (Cf. Photogramme – 67. ), contrastent fortement avec la station animée dans l’ensemble de la seconde partie du film.
Le tracé graphique des mentions écrites
L’image de la banderole qui traîne au sol est révélatrice. (Cf. Photogramme – 68. ) Dans une perspective sémiologique, Christian Metz suivant les analyses de Louis Hjelmslev [38] a proposé une répartition en distinguant : « l’image, le son musical, le son phonétique des « paroles », le bruit et le tracé graphique des mentions écrites. » [39]
Ce dernier point est une belle illustration sur l’évolution de la personnalité de Jerry. Durant le fête de départ, la banderole était en plein lumière, entourée de monde, visiblement heureux, (Cf. Photogramme – 62 (bis). ) et à la fin du film, la même banderole traîne dans la poussière. Jerry trouve un moment de lucidité pour la ramasser et la cacher.
Il reste le dessin de Ginny et les plans topographiques des lieux, ils confirment à Jerry son idée sur le Magicien, et vont le pousser à s’établir dans la comté.
Le tableau général subit un changement, la 6ème idée englobe les cinq autres.
La suite est en préparation
Notes et références
- ↑ Bien que le film se déroule à Reno, dans le Nevada, aucun des autres noms de lieux dans le film (comme Becker et les comtés de Monash) existent dans le Nevada. (Source : IMDB)
- ↑ Cette image particulière, nous l’a rencontrons par exemple, dans le cinéma de Stanley Kubrick dans Orange Mécanique (dès le premier plan du film, les yeux inquiétants d'Alex), Shining (Jack Torrance (interprété par Jack Nicholson) qui sombre dans la folie), et Full Metal Jacket (c’est le moment fatidique ou Léonard Lawrence, dit « Gomer Pyle » (« Grosse Baleine », interprété par Vincent D’Onofrio), bascule dans la folie en tirant avec son fusil sur le sergent Hartman et de commettre l’instant d’après, l’irréparable, se suicider. Dans la seconde partie du film, il est de nouveau question des « yeux convulsés en haut » qui deviennent synonymes des yeux qui ont côtoyés la mort.)
- ↑ Source : Wikitionary
- ↑ Ornements féminins et affriolants de tissu légers. (Source : Sensagent.)
- ↑ Nous rencontrons ce type de combinaison, entre autres, dans Le Miroir d’Andreï Tarkovski : De la grenade à blanc, à la bombe atomique.
- ↑ Édition Albin Michel, 1960, traduit de l'allemand par Armel Guerne. Première publication en 1958.
- ↑ En allemand Chur. La distance Zurich - Coire est de 118 km.
- ↑ M. hésitais : "s’il s’était agi de n’importe quel autre meurtre, j’aurais été immédiatement d’accord. On n’a qu’à fouiller du côté des mobiles, cupidité, jalousie, etc. Mais pas avec un crime sexuel. C’est beaucoup plus difficile et nos méthodes habituelles ne servent plus de rien. Le type peut très bien s’être trouvé en voyage d’affaires ; il repère sa victime ; il descend de voiture. Pas de témoin ; pas de surprise. Et le soir il est tranquillement chez lui. (…) tandis que nous n’avons rien, pas l’ombre d’un indice comme point de départ. " (p. 68.)
- ↑ « Cet homme que nous cherchons, c’est un malade. (…) leur maladie, c’est qu’ils essayent d’entraîner en cachette des enfants comme vous, de les emmener dans des coins retirés comme dans un bois, pour leur faire du mal. (…) Cela arrive très souvent. Deux cents fois en une seule année, rien que dans notre canton. »
- ↑ Aiche : Petit ver qui sert d'amorce aux pêcheurs.
- ↑ Montage des images par Jay Cassidy qui a travaillé sur Crossing Guard, The Pledge et Into the Wild.
- ↑ Bien que le film se déroule à Reno, dans le Nevada, aucun des autres noms de lieux dans le film (comme Becker et les comtés de Monash) existent dans le Nevada. (Source : IMDB)
- ↑ Dans Andreï Roublev quand le frère du Grand Prince embrasse la croix, dans une église, devant le corps du clergé, le frère ne tiendra pas ces engagements politiques et il va finir par trahir le Grand Prince en s’alliant avec les tatars.
- ↑ Syllogisme est emprunté au grec συλλογισμός, composé de σύν (syn, « avec ») et λόγος (logos, « parole », « discours », « fable », « bruit », « lettres »). Syllogisme signifie donc littéralement « parole (qui va) avec (une autre) ». Définition du syllogisme par Aristote : « Le syllogisme est un raisonnement où, certaines choses étant prouvées, une chose autre que celles qui ont été accordées se déduit nécessairement des choses qui ont été accordées. » (Source : Wikipédia)
- ↑ Black en anglais signifie noir.
- ↑ Dürrenmatt. Op. cit. p. 168.
- ↑ En principe, le gilet est affublé de nombreux petits outils ou accessoires. Il permet de stocker les différentes boîtes à mouches, les bobines de fils, les lunettes polarisantes trouveront également leurs places, elles permettront de pouvoir observer le poisson en cas de clarté de l'eau et d'ensoleillement suffisant. On pourra trouver dans le gilet une pince pour écraser un ardillon ou ôter un hameçon maladroitement planté dans un vêtement (ou dans la main), une pince coupe-fil, une aiguille pour déboucher un œillet, un produit hydrophobe pour permettre aux mouches sèches de flotter. (Source : Wikipédia)
- ↑ Une locution verbale dit mettre une croix sur une personne pour désigner sa disparition.
- ↑ A une époque, les illettrés signés avec une croix, un X.
- ↑ Il en est de même dans le roman.
- ↑ C’est le contraire par exemple, chez Quentin Tarentino.
- ↑ Dürenmatt, op. cit. pp. 163-164.
- ↑ Source : Wikipédia.
- ↑ Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, op. cit., p. 498.
- ↑ Source : Wikipédia.
- ↑ En raison de l’habitude qu’on lui prête de se rouler sur les figues, les raisons et les pommes et, tout couvert de ces fruits au bout de ses piquants, d’aller se cacher au creux des arbres, pour entasser ses richesse et en nourrir ses petits. Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, op. cit., p. 499.
- ↑ Bing Maxim, Démonologie médicale des Tziganes de Transylvanie, Revue Ciba, Bâle, déc. 1939, p. 168.
- ↑ Éloïse Mozzani, Le Livre des Superstitions. Mythes, Croyances, Légendes, op. cit., p. 257 sq.
- ↑ Pour se la procurer, il faut enfermer dans une cage un bébé hérisson : la mère viendra le délivrer à l’aide de la plante magique. Il suffit de s’ouvrir l’index de la main gauche et d’enfermer l’herbe dans sa chair pour être capable d’« ouvrir toutes les fermetures en fer ». Pedrazzani Jean-Michel, Le Mystérieux sixième sens des animaux, Paris, Belfond, 1984, p. 94.
- ↑ Source : Wikipédia.
- ↑ Anime, parfois japanime (mot-valise composé de Japon et animation), est un terme du genre masculin communément défini pour désigner un film d'animation en provenance du Japon. Anime est le diminutif du mot animēshon, lui-même transcription de l'anglais Animation. (Source : Wikipédia.)
- ↑ Source : Wikipédia.
- ↑ Ibid.
- ↑ Avec le livre bâton
- ↑ L’Espace au cinéma, op. cit. p. 141.
- ↑ Esthétique du film, op. cit. p. 11.
- ↑ Cf. André Gardies, Ibid, chapitre II, « Matière plurielle », op. cit.
- ↑ Prolégomènes à une théorie de langage, Paris, Éd. de minuit, 1968.
- ↑ Langage et cinéma, Paris, Larousse, 1971 (Ch. X en particulier).
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