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Thèse:Introduction:La méthode de l'arbre cinémantique

162 octets ajoutés, 3 avril 2013 à 11:18
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<blockquote>{{citation|Le "n'importe quoi" devient alors le comble sophistiqué de la valeur.}}<br />&mdash; '''Roland Barthes'''<ref>''La chambre claire'', Editions de l'Etoile, Gallimard, Le Seuil, Paris, 1980, p. 60.</ref></blockquote>
Novecento est un "film fleuve". Les films fleuve sont toujours cinémantiques, par le fait qu'ils s'installent sur un temps long. Dans Novecento le temps s'étale sur cinquante années ou presque de 1900 à 1945. Dans le deuxième acte du film, nous assistons au mariage d'Alfredo Berlingieri avec Ada. Toute la famille est réunie, il ne manque que l'oncle préféré d'Alfredo et l'ami d'Ada, l'oncle Otavio. Il vient avec du retard. Il entre dans le grand salon avec un beau [[cheval]] blanc. (Cf. '''Photogramme 1'''.)
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[[Fichier:chevalp2.jpg|200px|thumb|left|'''Photogramme 1'''. [[1900|Novecento]], [[Bertolucci Bernardo|B. Bertolucci]] :Le cheval blanc dans le salon des Berlingieri.]]
Ada, heureuse de ce présent, monte en amazone sur le cheval dans le salon. Soulignons la place incongrue qu'il occupe… dans un salon. L'[[animal]] est considéré par les riches propriétaires comme un [[objet]] d'admiration, comme une statue. Alfredo ouvre les deux battants des [[Porte|portes]] qui donnent sur le parc, il dispose au tour des épaules d'Ada la [[cape]] noire de l'oncle Otavio. A partir de ce moment, un destin tragique et sanglant va s'abattre sur presque toute la communauté du domaine Berlingieri. Tout d'abord, avant sa chevauchée dans les bois, Ada ne propose pas à son mari de venir avec elle. Elle se promène toute seule, en laissant son mari à la maison ; sur son chemin elle tombe dans le grand filet d'Olmo (Cf. '''Photogramme – 2'''.), ami d'enfance d'Alfredo. Ada et Olmo vont entrer tous les deux réunis sur le cheval, ce qui annonce le début d'une idylle.
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[[Fichier:chevalp3.jpg|200px|thumb|left|'''Photogramme 2'''. [[1900|Novecento]], [[Bertolucci Bernardo|B. Bertolucci]] : Ada et la cape noire prise dans le grand filet d'Olmo.]]
Nous revenons à la séquence du cheval blanc, de Novecento. Ce qui est troublant dans cette séquence, c'est le nom du cheval blanc, "cocaïne", en mémoire d'une journée où le jeune couple s'est réuni avant le mariage avec l'oncle Otavio et où ils ont sniffé de la cocaïne. Or, deux faits significatifs s'installent comme signe avant-coureur, et annoncent clairement la suite des événements: en effet, la joyeuse bande est dans la chambre de l'hôtel. L'oncle Otavio sort le sachet de cocaïne de sa poche, il dispose la poudre blanche sur la surface lisse d'une commode disposée près d'un lit. Otavio et Ada sont à côté du lit, Alfredo est à l'horizontale sur le lit. Alfredo sniffe en premier, en néophyte il souffle sur la poudre et l'éparpille au sol (Cf. '''Photogramme – 3'''.)
<span id="ancre_3"></span>[[Fichier:poudrep1.jpg|200px|thumb|left|'''Photogramme 3'''. [[1900|Novecento]], [[Bertolucci Bernardo|B. Bertolucci]] : Alfredo , au lieu d'insuffler la poudre blanche, souffle dessus, en l'éparpillant (en direction des flèches).]]
Pour ne pas perdre un grain de la précieuse poudre, Ada et Otavio se mettent à genoux et sniffent directement au sol la poudre éparpillée par Alfredo. (Cf. '''Photogramme – 4'''. )
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[[Fichier:poudrep2.jpg|200px|thumb|left|'''Photogramme 4'''. [[1900|Novecento]], [[Bertolucci Bernardo|B. Bertolucci]] : Ada et Otavio sniffent à genoux la cocaïne qui est tombée au sol. ]]
Cette méthode nous permet d'installer non pas un seul plan d'analyse, mais trois niveaux distincts, différenciés. Mieux encore, ces trois plans sont dédoublés. En effet, schématiquement parlant, nous devons tout d'abord distinguer et considérer sous un "titre filmographique", (Cf. '''Figure 1.''' ) l'ensemble d'un film comme étant "le tronc d'un arbre". Le tronc nous offre à son niveau supérieur des "branches" qui projettent vers le ciel "les fruits" de la substance de l'arbre. Et à son niveau inférieur, le tronc plonge dans la terre, avec des "racines" profondes, pour d'une part, puiser dans le sol sa "nourriture" ; et d'autre part, pour servir de "base et d'appui" invisible à l'arbre. Sous un "titre cinématographique", (Cf. '''Figure 2.''' ) le tronc de l'arbre, c'est "le présent", c'est "l'univers du réalisateur" ; "le passé", "l'univers filmique" ; le futur, "l'univers du spectateur". Ainsi, une grande part de la complexité de la question cinémantique provient entre autre, comme nous le verrons, du facteur de l'idiosyncrasie, du tempé-rament propre de chaque individu. Et enfin sous un "titre temporel", (Cf. '''Figure 3.''' ) qui résume la grande problématique de la cinémancie. En effet, le tronc de l'arbre évolue "en futur", les branches et les racines représentent simultanément et paradoxalement, "le passé et le présent".
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[[Fichier:intro2parbres.png|400px|thumb|center|Les trois niveaux de l'arbre cinémantique]]
===Synthèse générale de la méthode de l'arbre cinémantique===
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[[Fichier:intro2psynthese.png|400px|thumb|center|Synthèse générale de la Méthode de l'Arbre Cinémantique.]]
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