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Stalker

3 693 octets ajoutés, 3 janvier 2016 à 15:02
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center><span id="ancre_sta100"> </span>
==Aspects extra-filmiques ; Que veut dire "Stalker" ?==
Dans le film ''Stalker'' , le Stalker est un personnage clé. Il est la clé de la Zone : (…) "Un no man's land gardé par des militaires et qui contient la "Chambre des Désirs", capables d'exaucer les vœux de ceux qui y parviennent. Mais l'accès en est interdit et seul quelques guides - "les stalkers"- en connaissent le chemin. Un écrivain et un physicien, <ref>"Le physicien" dans le film s'appelle "Le professeur", nous n'avons pas modifié le texte. </ref> demandent à un stalker de les y conduire." <ref>Plaquette présentation du film, ''Film de ma vie'', Editions FNAC, 1979. </ref> Ainsi, le terme Stalker soulève des ambiguïtés dues précisément à la triple alliance du terme : il est le titre du film, la fonction et le nom d'un personnage, enfin, il suggère une palette de terminologie anglo-saxonne : d'ordinaire, le mot Stalker est un nom anglais, masculin, qui désigne un "chasseur à l'approche." <ref>Toutes les traductions proviennent du dictionnaire bilingue Harrap's Shorter. </ref> Le mot "stalk" a trois sens différents. <ref>Deux substantifs (s.) et un verbe (v.) : a- "Stalk" : (s.) 1. Démarche fière. 2. Chasse à l'approche. b- "Stalk" : 1. (v. intransitive.) "To stalk", "marcher d'un pas majestueux, marcher à grand pas." 2. (v. transitif.) "Traquer (la bête) à l'approche. Chasser à l'approche", "Deer-stalking" : 1. Chasseur de cerf ; 2. Chapeau de chasse. "Stalking-horse" 1. Cheval d'abri ; 2. Prétexte, masque. c- Stalk : (s.) 1. Tige (de plante) ; queue (de fruit) trognon (de chou) ; 2. Pied (de verre à vin). </ref> Pourquoi Andreï Tarkovski a-t-il choisi ce nom pour son personnage ? En regardant l'évolution de la genèse du film nous allons voir que la décision de choisir un [[nom]] (ou un [[mot]]) est parfois un long travail. Il a fallu presque trois années pour privilégier le nom Stalker. Grâce à ce détail, un nom, nous assisterons à la genèse du film. De plus, les interminables attentes que Tarkovski a du subir entre chaque film ont contribué certainement à donner plus de poids au film en chantier. L'[[attente]] est par ailleurs, un puissant révélateur [[Thèse:Résumé|cinémantique]] : là où il y a attente, il y a des possibilités d'observations d'actes ou d'actions [[Thèse:Résumé|cinémantiques]]. Ainsi, le premier moment inscrit dans le ''Cahier Journal'' de Tarkovski, à propos du film Stalker, date de 1973. Il n'y a pas plus qu'une phrase.
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center><span id="ancre_sta101"> </span>
==Stalker dans le Cahier Journal de Tarkovski (1973 - 1979)==
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===1973===
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===1974===
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===1975===
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===1976===
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===1977===
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===1978===
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===1979===
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center><span id="ancre_sta200"> </span>
== Stalker, le film plan par plan ==
<span id="ancre_sta201"> </span>
===Le départ pour la « Zone » : Description, composition et situation (plans 2 – 42)===
</ref></blockquote></small>
<span id="ancre_sta201a"> </span>
====Enquête théophanique ou théophanie d’une enquête : ====
<span id="ancre_sta201a"> </span>
===== Le météorite (plan 2)=====
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<span id="ancre_sta201b"> </span>
===== Est-ce que le météorite est un « message du ciel » ?=====
<center>*</center>
<span id="ancre_sta201c"> </span>
===== Le passage du particulier au général =====
Le film ne se contente pas de re-présenter le drame de ces [[Trois (chez Tarkovski)|trois]] principaux protagonistes, mais encore, le drame de la destinée humaine : drame de l'excès (matérialisme du Professeur), drame du succès (mondanité de l'EcrivainÉcrivain), drame de la place du sacré (spiritualisme [[Hésitation|hésitant]] du Stalker), et en fin de compte, le drame d'être. Jean Mitry, en citant Gisèle Brelet, écrit: (…) "Le drame c'est essentiellement un devenir" <ref> '''Jean Mitry''', ''Esthétique et psychologie du cinéma,'' Éditions universitaires, 1963, tome 1, p. 307. La question est souvent analysée par J. Mitry. Voir tome 1 : (…) "La composition filmique suppose et implique nécessairement deux plans compositionnels : la composition dramatique (ou du "réel" représenté)… ; et la composition esthétique ou plastique… " pp. 171-172 ; "Dramatisation de la peinture", pp. 255-256 ; "Le temps dramatique", §. 43. Temps et espace en musique, pp. 307-311 ; 376. Tome 2 : Section VI, Temps et espace du drame : Chapitre 14, En quête d'une dramaturgie, pp. 281-368 ; Chapitre 15, Le fonds et la forme, §. 77. Dramaturgie d'un film, pp. 385-405. </ref>, "le drame sert de prétexte à l'évocation d'un climat" <ref>''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|Op. cit.]]'', tome 2, p. 303. </ref>, "les événements sont orientés (ou choisis) en vue d'une certaine "finalité". <ref> ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|Op. cit.]]'', tome 2, p. 308. </ref> Dans Stalker, le climat est double, d'une part le climat proprement filmique, d'autre part, le climat social. Ainsi, Tarkovski anticipe d'une dizaine d'années, la chute du communisme, la fin de la guerre froide et la menace nucléaire (hantise du réalisateur). Il pose la question cruciale suivante : Que se passera-t-il après ? Comment l'homme va-t-il réagir à ces profonds changements ? Qu'est-ce qui de l'homme ou de la société, change ? Une fois de plus, nous assistons d'une manière frappante, à une convergence du monde filmique dans le monde contemporain. D'ailleurs, comme l'écrit à juste titre R. Dadoun : (…) "Toute image, quelle qu'elle soit, est comme intrinsèquement, du seul fait d'être là, marquée voire saturée par le politique." <ref>''Cinéma, psychanalyse et politique,'' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', p. 14. </ref>
Regardons de près les images de ce film exceptionnel.
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center><span id="ancre_sta202"> </span>
==== Les pèlerins de la « Zone » (plans 2 – 42)====
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===== Le Professeur et le néon clignotant (plan 3)=====
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<span id="ancre_sta202b"> </span>
===== Le Stalker : Gîte du guide (plans 5 - 14)=====
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======Transposition de la Bible ?======
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center><span id="ancre_sta202d"> </span>
=====Le chapeau de l’Ecrivain sur le capot (plan 14)=====
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======Les indices du chapeau======
Le chapeau est un indice significatif (…) : "Le rôle du chapeau paraît correspondre à celui de la couronne, signe de pouvoir, de la souveraineté, et ce d'autant plus qu'il s'agissait autrefois d'un tricorne." <ref>'''Chevalier/Gherrbrant''', ''Dictionnaire des Symboles'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 207. </ref> Car, "la corne symbolise la puissance, et le chiffre trois est magique. En outre, le chapeau couvre une partie de la tête, siège du cerveau et de la pensée." <ref>'''Éloïse Mozzani''', ''Le livre des Superstitions'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 334. </ref> Ici, le chapeau représente "la vie mondaine" de l'Écrivain. Mais c'est une mondanité qui va disparaître, emportée par la dame mondaine : le chapeau posé sur le toit de sa voiture, c'est le départ de cette vie mondaine (en vitesse). Ainsi, le chapeau, représente l'Écrivain, il devient l'Écrivain, et en laissant partir "son" chapeau, il laisse partir une partie de lui-même. Progressivement, nous allons assister à l'émergence du "vrai" visage de l'Écrivain, qui est par ailleurs le personnage le plus prolixe parmi les trois protagonistes silencieux et laconiques du film. <ref>Comme le [[Manteau#Le hall d'hôtel Palma - Variations sur le thème de passage : Postures et costumes|manteau]] du Poète dans ''[[Nostalghia]]'', le chapeau de l'Ecrivain Écrivain est l'agent de liaison (indirecte) dans la dynamique (et thématique) de [[passage]]. </ref>
<center>*</center>
<span id="ancre_sta202d2"> </span>
======Trois protagonistes, trois couvre-chefs======
<center>*</center>
<span id="ancre_sta202d3"> </span>
======Le cas du Stalker======
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> 
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===== Première manifestation de l’eau =====
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[[Fichier: Trebuchement_Tarkovski_Stalker_1400p.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 11 : Plan 15.''' L’Ecrivain L’Écrivain glisse et tombe genou à terre : (râlant) "''C'est plein de flotte ici.''"|''Stalker'', '''Photogramme - 11 : Plan 15.'''L’Ecrivain L’Écrivain glisse et tombe genou à terre : (râlant) "''C'est plein de flotte ici.''" ]]
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> 
<span id="ancre_sta204"> </span>
===== La question des « noms » =====
'''<span id="ancre_16b">Plan</span> 16b''' : Au bout d'un moment, nous entendons un sifflet de train retentir. Le Stalker leur dit : « ''Vous entendez, c'est notre train.'' » Ils sortent du bar. Ils montent dans une jeep, et ici commence la seule course-poursuite de voiture qu'Andreï Tarkovski ait réalisée. (Plans 18 - 42 )
<center>* * *</center>
<center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center>
<span id="ancre_sta205"> </span>
===« L’Avant-Zone » : Disposition, citation et coloration (Plans 18 – 42 )===
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<span id="ancre_sta206"> </span>
==== La course-poursuite ====
<center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center>
 <centerspan id="ancre_sta207">* * *</centerspan>  
==== Les grilles et les barrières (plans 22 – 35) ====
'''<span id="ancre_26">Plan</span> 26''' : Le Professeur regarde à droite dans la direction du Stalker. L’Écrivain a la tête baissée sur ses mains, il lève la tête et commence à parler au Professeur : « ''Ce que je vous disais hier… c’était du bla-bla. Je me foutais de l’inspiration. D’ailleurs, comment savoir le nom… de ce que je veux ? Et comment savoir qu’en réalité, je ne veux pas ce que je veux ? Ou que je ne veux vraiment pas ce que je veux ? Ces choses sont insaisissables. Il suffit de les nommer et leur sens disparaît. (…) Mon « moi » voudrait que je devienne végétarien… et mon inconscient se languit d’un beau morceau de viande. Qu’est-ce que je veux vraiment ?'' » Ces propos anticipent les révélations (inspirées) de l’Écrivain au seuil de la « Chambre des Désirs », à la fin du film.
<span id="ancre_sta208"> </span>
Deux images pertinentes vont suivre :
- (Off) ''Jamais ! Ils en ont peur comme de la peste.'' <br/>
- ''Peur de qui ?'' » <br/>
Le Stalker ne répond pas. L’Ecrivain L’Écrivain baisse les yeux et s’assoupit.
Les plans 39 à 42 montrent des gros plans des têtes des trois protagonistes. Ils arrivent enfin dans la Zone. C’est la fin de la voie ferrée, nous assistons au début de la couleur.
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center><span id="ancre_sta209"> </span>
===« La Zone » : Solutions, inspirations et convictions (Plans 43 -131)===
<span id="ancre_sta210"> </span>
==== L’extérieur de la « Zone » ====
<span id="ancre_sta211"> </span>
===== Les poteaux de la « Zone » - 1 - =====
<center>*</center>
<span id="ancre_sta212"> </span>
=====La question de la dénomination - 2 - =====
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===== Le petit tour du Stalker =====
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<span id="ancre_sta214"> </span>
=====Les bandes de tissu lestées par des écrous=====
''' <span id="ancre_48">Plan</span> 48 : ''' '' 43' 02&quot;'' : Retour au Professeur qui parle à l’Écrivain : «'' Il ya y a une vingtaine d’années, une métorite serait tombée à cet endroit. Le village a été réduit en cendres. (…) '' (Le professeur cherche dans son sac les écrous afin de les lester aux bandelettes.) ''Puis, les gens se sont mis à disparaître… '' (…) ''Finalement on a conclu que ce météorite… n’en était pas tout à fait un… pour commencer… on a posé le fil de fer barbelé, pour préserver les curieux. ''»
Le Professeur commence à lester les bandelettes avec des écrous, qui ressemblent à des anneaux. Il attache consciencieusement le ruban de gaze à l'un des écrous. C'est grâce à ces écrous que le Stalker va guider les deux personnes dans la Zone. Il plie la bandelette en deux afin d'obtenir une boucle, qu'il introduit dans le trou de l'écrou. Il fait passer les bouts du tissu dans la boucle et tire en serrant. (Cf. '''Photogramme – 26.''') Il en fait trois de la sorte, comme les trois protagonistes. (Cf. '''Photogramme – 27.''')
<center>*</center>
<span id="ancre_sta215"> </span>
======L'ambivalence marquée de l’écrou======
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======Le n&#156;ud de la boucle======
Dans le système varié des nœuds, ce n&#156;ud s'appelle "l'empile à boucle". En effet, si la bandelette suggère les petits trajets effectués par les protagonistes, la boucle détermine le film en boucle, et les entrelacs enfin, proposent les ramifications de la Zone. Cette accumulation de symboles est au cœur même du "stalkrisme", si l'on ose dire, sa raison d'être. Ces bandelettes lestées sont les véritables clés de la Zone. Elles ouvrent des portes invisibles. C'est une problématique tarkovskienne. Dans "la maison de la fin du monde", du film ''[[Nostalghia]]'', Domenico traverse une [[Porte#La porte inutile de « La Maison de la fin du monde »|porte]] plantée au milieu d'une pièce, qui n'a aucune raison d'être. Ici, c'est grâce à ces bandelettes lestées que les deux visiteurs vont pouvoir progresser dans la Zone, à travers des passages invisibles. <span id="ancre_geste1"></span>(A partir du plan 52.) Le Stalker procède de la façon suivante : il lance l'écrou auquel est attachée la bandelette, qui atterrit à un endroit donné. L'écrou semble ainsi muni de petites "[[Aile|ailes]]" blanches. Le Professeur et l'Écrivain se dirigent vers le point de chute, <ref> '''Gerstenkorn et Strudel''' remarquent, à juste titre, que le point de chute de l'écrou (herbe, métal, sable, etc.) (…) "constituent un excellent indicateur matériel de la disposition spirituelle du personnage qui le lance." "La Quête et la Foi" ou "Le Dernier Souffle de l'Esprit." Cf. ''Andreï Tarkovski, Etudes Cinématographiques'', 1983, pp. 92 et 102.</ref> le Stalker les suit. Ils ramassent l'écrou et le Stalker recommence son geste.
<center>*</center>
 <span id="ancre_sta217"> </span>
======Les symbolismes du nœud ======
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<span id="ancre_sta218"> </span>
======Le rapport avec le livre des Strougatski======
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<span id="ancre_sta219"> </span>
======Les dangers dans le film======
Les "dangers" de la Zone sont exprimés par le Stalker lui-même, <ref>Cf. '''J. Mitry''', tome 2, ''Esthétique et Psychologie du cinéma'', 2 volumes, P.U.F. 1963 et 1965, aspects du dialogue, p. 99 ; structure du dialogue, p. 101. ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|Op. cit.]]''</ref> car il les connaît et il les a vus, Ainsi, au plan 65, il dit : "''La Zone est un système très compliqué. Il y a plein de pièges, qui sont tous mortels.(…) Des pièges disparaissent, d'autres les remplacent.''(…)" Ou alors, le danger est exprimé par la Zone elle-même. Comme au plan 61, quand l'Écrivain voulait "prendre le chemin le plus court", une "voix" l'arrête : "''Halte, ne bougez pas''." Avec ce parti pris, il nous semble qu'Andreï Tarkovski réalise une "'''inversion des cadres'''" de projection de la réalité, c'est-à-dire que ce que nous voyons constitue les cadres de la conscience des protagonistes, <ref>Cf. '''Gerstenkorn et Strudel''', (…) "le décor de la zone n'est rien d'autre, en définitive, que la projection extérieur de leur monde intérieur." "''La Quête et la Foi''" ou "''Le Dernier Souffle de l'Esprit.''" Cf. ''Andreï Tarkovski, Etudes Cinématographiques'', 1983, p. 91. </ref>comme le dit d'ailleurs le Stalker, au plan 65 : "''C'est ça la Zone. (…) à chaque instant, elle est telle que l'avons faite, (…) par notre propre état d'esprit. (…) Tout ce qui se passe ici dépend non de la Zone, mais de nous.''" Donc, en résumé, la Zone est compliquée, mortelle et capricieuse. Pour y progresser, il faut "stalker", marcher à pas de loup. La bandelette lestée constitue "l'appât" mécanique du complexe organique de la Zone.  <center>* * *</center>
<center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center>
<span id="ancre_sta220"> </span>
=====La bande son ou le son de la bande - 1 - =====
La bande-son du film est particulièrement importante. <ref>Cf. '''Gestenkorn et Strudel''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_3|op. cit.]]'', p. 97. '''J. Mitry''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|op. cit.]]'', tome 2, "La Parole et le son", pp. 87-176. </ref> Elle participe pleinement à l'émergence d'une partie poétique du film. Plus encore, elle ancre le film dans une dimension profonde. Elle est, si l'on ose dire, sa quatrième dimension. Andreï Tarkovski dit qu'en fin de compte seule la course-poursuite constitue le côté science-fiction de la nouvelle des Strougatski. <ref>Andreï Tarkovski, Dossier Positif-Rivage, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'' </ref> Or, nous nous permettons d'ajouter aussi la bande-son. En effet, nous avons parlé précédemment du développement considérable du rapport "[[#ancre_14|plan à plan]]". Mais le rapport "son à plan" participe aussi du même développement, peut-être plus encore, comme nous allons le voir plus loin.
<center>* * *</center>
<center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center>
<span id="ancre_sta221"> </span>
====== Des poteaux animés======
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> 
<span id="ancre_sta222"> </span>
==== Les déplacements dans la « Zone » ====
<span id="ancre_sta223"> </span>
=====Comment on se déplace dans la Zone ? =====
<center>* </center>
<span id="ancre_sta224"> </span>
=====Les premiers pas dans la Zone =====
<span id="ancre_sta225"> </span>
======Rappel des trébuchements dans le film - 1 - ======
<center>* </center>
<span id="ancre_sta226"> </span>
=====Les écarts de l’Écrivain dans la Zone =====
- L’Écrivain : '' Parfaitement. Quoi, encore ? '' <br/>
- Stalker : '' Rien, allez-y… Que Dieu vous protège… Écoutez si soudain vous remarquez quelque chose… ou si vous ressentez quelque chose d’insolite… revenez immédiatement, sinon… '' <br/>
- L’Écrivain : '' Ne me jettez jetez pas votre ferraille dans la nuque. '' »
'''<span id="ancre_60">Plans</span> 60 - 61''' : ''56' 23"'' : L’Écrivain se dirige très lentement, vers une grande batisse en pierre avec une grande entrée sans porte. A peine quelques pas, il s’arrête, il se passe la main sur la tête. Le vent se lève. Il commence à s’avancer timidement. Le vent s’amplifie, faisant ployer les herbes et les branches de l’arbre. L’Écrivain fait quelques pas. Un bruit de grincement se fait attendre, comme le grincement du poteau qui tombe. Et une voix caverneuse venant d’ailleurs se manifeste gravement : « ''Halte, ne bougez pas.'' » (Cf. '''Photogramme – 40.''') Suivie immédiatement d’un zoom arrière et d’un chœur de voix mêlées au bruit du vent. Le zoom découvre les parois sombres de la bâtisse, et en fin de plan, un objet flou, comme un voile transparent sombre, traverse l’écran de haut en bas. (Cf. '''Photogramme – 41.''')
Nous retrouvons la même situation dans [[Miroir (Le)|Le Miroir]], au [[Serviette#ancre_1|plan 23]], au réveil d'Aliocha, une [[serviette]] blanche mystérieuse, traverse le cadre de la [[porte]].
'''<span id="ancre_62">Plan</span> 62''' : ''57' 41"'' : Le Professeur et le Stalker observent l’Ecrivain l’Écrivain :
- Stalker :« '' Pourquoi vous… '' <br/>
- Le Professeur : ''Moi ? Je pensais que c’était vous… '' »
'''<span id="ancre_63">Plans</span> 63 - 65''' : L’Ecrivain L’Écrivain se retourne vers les deux autres, et puis revient vers eux. Il s’approche d’eux. Nous entendons le son de sa respiration, il a eu vraisemblablement peur : « ''Mais pourquoi m’avez-vous dit d’arrêter ? '' (Plan 65) <br/>
- Stalker : '' Je n’ai pas dit d’arrêter. '' <br/>
- L’Écrivain : '' Qui alors, vous ? '' (Le Professeur fait non de la tête.) '' Bon sang de bonsoir ! '' <br/>
<center>* </center>
<span id="ancre_sta227"> </span>
=====Les écarts du Professeur dans la Zone =====
- Le Professeur (se lève, remet son sac à dos) : ''C’est bon, jetez votre écrou. '' »
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center><span id="ancre_sta228"> </span>
==== Dans la bâtisse de la « Zone » ====
<center>* </center>
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<span id="ancre_sta229"> </span>
=====Le trébuchement du Professeur=====
Voilà que le Stalker devient [[Superstition|superstitieux]] (…) : "Le faux pas, qui contrarie l'ordre des choses, symbolise un obstacle tout en mettant dans une posture délicate, passe généralement pour un mauvais présage. L'origine de cette croyance remonterait à un temps où le manque de tenue, même involontaire, était très sévèrement jugée. (…) Trébucher en partant en voyage ou en débutant une entreprise devrait inciter à modifier ses projets." <ref>'''Éloïse Mozzani''', ''Le livre des Superstitions'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 1728. Par ailleurs, cf., '''J. Donner''', dans ''La Nuit des forains'' (1953) Frost (le clown) dans l'eau qui trébuche devant Alma et les officiers. Ces derniers ont défiés Alma de se baigner nue avec eux. ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_3|Op. cit.]]'', p. 49. </ref>
<span id="ancre_geste2"></span>Soulignons le fait qu'au [[#ancre_15|plan 15]], lorsque l'Écrivain accompagne le Stalker au bar, il monte les marches de l'escalier, glisse et tombe un genou à terre, il dit en râlant : "''C'est plein de flotte ici.''" A ce moment-là, le Stalker ne dit rien. Ce n'est que dans la Zone qu'il est attentif aux gestes de ces compagnons.
Le trébuchement du Professeur nous relie au sac. Car c'est le moment où il le perd, et en le perdant, il perd son vœu le plus cher : détruire "la chambre des désirs". Non seulement le Professeur va défaillir (en ne voulant plus s'engager dans la Zone), il va aussi disparaître. Mais pas pour longtemps, puisqu'il réapparaît au plan 74.
<center>* </center>
<span id="ancre_sta230"> </span>
=====Le Professeur perd son sac =====
<center>* </center>
<span id="ancre_sta231"> </span>
=====Le Professeur disparaît =====
<span id="ancre_69dp"> </span>
[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_69b_Ecrou puits.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 45 : Plan 69d.''' Le Stalker fait pendre un écrou au-dessus du puits. L’Ecrivain L’Écrivain apparaît derrière lui : « ''Rappelez-vous que Saint-Pierre faillit se noyer. ''» |''Stalker'', '''Photogramme - 45 : Plan 69d.''' Le Stalker fait pendre un écrou au-dessus du puits. L’Ecrivain L’Écrivain apparaît derrière lui : « ''Rappelez-vous que Saint-Pierre faillit se noyer. ''» ]]
<span id="ancre_72bp"> </span>
<center>* </center>
<span id="ancre_sta232"> </span>
=====Premier travelling d’objets sous l’eau =====
<center>* </center>
<span id="ancre_sta233"> </span>
=====Le Professeur apparaît =====
[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_78_Professeur position foetale.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - 49 : Plan 78.''' Le Professeur a les genoux recroquevillés, et la tête posée sur son sac.|''Stalker'', '''Photogramme - 49 : Plan 78.''' Le Professeur a les genoux recroquevillés, et la tête posée sur son sac.]]
'''<span id="ancre_74">Plan</span> 74''' : ''1h 10' 09"'' : On découvre le Professeur, assis sur un muret. L’Écrivain sort de l’ombre d’un passage : « '' Le voilà ! '' » (Cf. '''Photogramme – 48.''') Derrière l’Ecrivainl’Écrivain, apparaît le Stalker.
On s’aperçoit qu’ils sont de retour au même lieu où ils s’étaient arrêtés une première fois. ( [[#ancre_67|Plan 67]]) Le Professeur est en train de se restaurer.
- Le Professeur : ''Devancés moi ? Je suis revenu chercher mon sac à dos. '' »
Tout à coup, l’Ecrivain l’Écrivain lève la tête, il s’aperçoit qu’il y a un écrou suspendu : « Notre écrou, que fait-il ? <br/>
- Stalker : '' Seigneur, mais c’est un piège ! Porc-épic avait accroché spécialement l’écrou ici. Comment la Zone nous a-t-elle laissés passer ? Je ne ferai plus un pas tant que… ça alors ! Suffit ! Repos ! Tenez-vous loin de cet écrou, au cas où… J’ai bien cru que le professeur ne s’en sortirait pas. ''(Le Professeur commence à ranger ses affaires et à s’éloigner de l’écrou pendu au-dessus de lui.) ''Je ne sais jamais à l’avance quelles personnes je conduis… Tout se précise ici, quand il est trop tard.'' <br/>
- L’Écrivain : (off) ''Pour nous, l’essentiel, c’est que le sac du professeur, avec ses caleçons, soit resté intact. '' <br/>
<center>* </center>
<span id="ancre_sta234"> </span>
=====Apparition du chien noir =====
'''<span id="ancre_86">Plan</span> 86''' : ''1h 18' 46"'' : Le Professeur est allongé sur le côté. Ses yeux sont fermés.<br/>
- L’Écrivain : (off)« '' C’est là, notre aristocratie intellectuelle ? Vous ne savez pas raisonner de façon abstraite. '' <br/>
- Le Professeur : '' Auriez-vous l’intention de… m’apprendre quel est le sens de la vie. Et m’apprendre aussi à réfléchir ?'' <br/>
- L’Écrivain : (off)'' C’est inutile... Bien que Professeur, vous n’êtes pas un esprit éclairé. '' <br/>
<center>* </center>
<span id="ancre_sta235"> </span>
=====Second travelling d’objets sous l’eau =====
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<span id="ancre_sta236"> </span>
=====Le monologue du Stalker =====
Fondu au noir.
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> 
<span id="ancre_sta237"> </span>
=====Le « Tunnel-Hachoir » =====
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> 
<span id="ancre_sta238"> </span>
======Le tirage au sort - Ordalie======
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<span id="ancre_sta239"> </span>
======Le "présage-ordalie"======
Par ailleurs, cette ordalie est doublée d'un [[présage]], comme le "présage-ordalie" ou "présage-épreuve" conté par Apollonios de Rhodes dans les Argonautiques (III, 317sq.) (…) : "Les Argonautes arrivent devant les Symplégades, roches au choc meurtrier, écueil mobile qui barre l'entrée du Bosphore. (…) Sur les conseils du devin aveugle Phinée, ils lâchent une [[colombe]]. Si elle arrive à passer, ils passeront eux aussi. Cette épreuve provoquée, ce présage-ordalie est sans recours. (…) Le sort des hommes est inscrit dans celui de la colombe qui le préfigure et le détermine. En fait, le passage du navire va répéter exactement le vol de l'oiseau. Celui-ci arrive à franchir la passe mais les rochers se referment et pincent les plumes les plus longues de sa queue. De même façon, le navire qui s'est lancé entre les écueils quand ceux-ci se furent écartés de nouveau parvient à passer mais sa poupe fut endommagée comme l'avait été la queue de la colombe. Le vol de l'oiseau avait ainsi préfiguré et même déterminé le destin des hommes. Il y a là un lien de causalité primitive qui est obscurci chez les auteurs classiques et naturellement dans notre vision mais que l'étude comparative permet de discerner clairement. De la même façon, les oracles grecs déterminaient et créaient l'avenir annoncé par eux." <ref>'''Raymond Bloch''', ''La divination dans l'Antiquité'' , P.U.F. 1984, p. 14sq. </ref> Comme par ailleurs, l'écrit L. Lévy-Bruhl, l'analyse des faits recueillis chez les primitifs peut jeter une nouvelle lumière sur les présages dans les sociétés classiques et mieux les faire comprendre. <ref>'''L. Lévy-Bruhl''', ''La mentalité primitive'', Paris, 1922, p. 125. </ref> Le fait que l'allumette soit entière, préfigure "le succès" de l'écrivain. Lui aussi, sera entier. Enfin, <span id="ancre_geste3"></span>un geste significatif est encore à retenir. Au moment où l'Écrivain scrute attentivement le tunnel, il porte l'allumette à sa bouche, comme pour une paisible promenade. (Cf. '''[[#ancre_97bp|Photogramme – 58.]]''')
'''<span id="ancre_98">Plan</span> 98''' : ''1h 30' 48"'' : De dos, l’Ecrivain l’Écrivain avance dans le tunnel sombre. Bruit de sa respiration. A un moment, il est presque hors de vue.
- Stalker : (off) ''Plus vite, Professeur ! ''
Le Professeur entre de dos, en courant. Suivi du Stalker affolé. Le Professeur s’arrête, le Stalker se place derrière lui, s’accrochant à la veste du Professeur. L’Ecrivain L’Écrivain continue son avancée à pas de loups. Il n’est pas très rassuré. Le Stalker et le Professeur le poursuivent à leur tour, et s’arrêtent. Quelques pas plus loin, l’Ecrivain l’Écrivain heurte quelque chose et tombe. (Cf. '''Photogramme – 60.''')
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center><span id="ancre_sta240"> </span>
=====Le Bunker =====
<span id="ancre_116bp"></span>
[[Fichier:puitsp1.jpg|300px|thumb|right|alt=''Stalker'', '''Photogramme - 68 : Plan 116b.''' L’Ecrivain L’Écrivain laisse tomber une pierre dans un puits interminable. Notons dans l’image, la structure du puits qui rappelle la forme d’une [[couronne]].| ''Stalker'', '''Photogramme - 68 : Plan 116b.''' L’Ecrivain L’Écrivain laisse tomber une pierre dans un puits interminable. Notons dans l’image, la structure du puits qui rappelle la forme d’une [[couronne]]. ]]
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<span id="ancre_sta241"> </span>
======Symbolisme du corbeau ======
'''<span id="ancre_115">Plan</span> 115''' : ''1h 39' 53"'' : Le Professeur et le Stalker sont couchés derrière les monticules de sable. Le Professeur lève la tête : « '' Tout ça, c’est votre « tunnel ». Vous auriez dû passez en premier. Par peur, il s’est trompé de route. ''
'''<span id="ancre_116">Plan</span> 116''' : ''1h 40' 22"'' : L’EcrivainL’Écrivain, les mains dans les poches, est allongé sur le côté dans une mare d’eau. Derrière lui, une sorte de puits en fer. A droite, un halo de lumière intense. Il se redresse, il s’agenouille : l’eau dégouline e ses vêtements. Il se lève et va s’asseoir sur le rebord du puits. Puis, il s’avance, ramasse une pierre, revient vers le puits et la laisse tomber dedans. (Cf. '''Photogramme – 68.''') Long temps avant qu’on entende l’impact de la pierre.  <center>* * *</center>
<center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center>
<span id="ancre_sta242"> </span>
======Le son du puits ======
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<span id="ancre_sta243"> </span>
======Le puits : Recueil d’infiltration======
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<span id="ancre_sta244"> </span>
======L’Écrivain est-il un saint homme ?======
'''<span id="ancre_117">Plan</span> 117''' : ''1h 44' 45"'' : Le Stalker, du fond du bunker, interpelle l’Écrivain : «''Vous en avez de la chance ! mon Mon Dieu, à présent…Vous allez vivre cent ans ! ''<br/>
- L’Écrivain : ''Pourquoi pas éternellement ? Comme le juif errant ! '' »
'''<span id="ancre_119">Plan</span> 119''' : ''1h 48' 14"'' : Plan d’ensemble d’une grande pièce en béton, le sol est recouvert d’eau et d’objets en forme de ballon de verre. Du fond s’avance le chien noir qui traverse la pièce. (Cf. '''Photogramme – 69.''')
- L’Écrivain : (off)« ''… et moi, individu inférieur, j’étais bon pour le tunnel. Le « hachoir », quel mot ! ''(Le chien s’arrête.) ''De quel droit peux-tu choisir…entre la vie et le hachoir ? '' »
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<span id="ancre_sta245"> </span>
=====La petite pièce du Bunker=====
- Stalker : ''Les allumettes, c’est de la blague. Déjà sous l’écrou… la Zone vous ayant laissé passer, c’était à vous…'' (La sonnerie du téléphone retentit… Les trois hommes n’y prennent pas garde.) … ''de franchir le hachoir est nous derrière vous.'' <br/>
- L’Écrivain : '' Alors, ça ! '' <br/>
- Stalker : ''J’ai toujours peur de choisir. '' (La sonnerie continue de retentir.) ''C’est terrible de se tromper. ''(L’Ecrivain L’Écrivain se précipite machinalement sur le téléphone.) ''Mais il faut bien un premier.'' <br/>
- L’Écrivain : (le combiné à l’oreille) ''Non, ce n’est pas une clinique !'' (Il raccroche et il s’approche du Stalker '' « Un premier » ! voyez-vous ça ! '' <br/>
<span id="ancre_geste4"></span>Le Professeur esquisse le geste d’aller prendre le combiné.<br/>
- Stalker : ''Ne touchez pas ! ''»
<center>*</center>
<span id="ancre_sta246"> </span>
====== La couronne en fil de fer======
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center> 
<span id="ancre_sta247"> </span>
===== « La Chambre des Désirs »=====
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<span id="ancre_sta248"> </span>
======La bombe du Professeur======
- L’Écrivain : « ''Moi ? je ne veux pas. '' <br/>
- Stalker : (off) ''Je sais, ce n’est pas si facile. Ne craignez rien, ça passera. '' <br/>
- L’Écrivain : ''Cela m’étonnerait… que ça passe… '' (Il avance face caméra.) '' D’abord, en me souvenant de ma vie. Je ne deviendrais pas meilleur. Et puis, ne sens-tu pas à quel point… à tel point, c’est… bas ? '' (De dos, il s’avance vers les deux hommes en jetant la couronne d’épine. <span id="ancre_geste5"></span>Il ramasse un caillou au pied du Stalker, le jette dans un geste de désœuvrement. Derrière eux, le Professeur fouille dans son sac.) '' S’abaisser, pleurnicher, prier ? '' <br/>
- Stalker : ''Quel mal y a-t-il dans la prière ? Vous dites ça par orgueil. Calmez-vous, vous n’êtes pas encore prêt, ça arrive assez souvent. '' (Au Professeur) '' Voulez-vous passer le premier ? '' (Le Professeur s’avance vers eux.)<br/>
- Le Professeur : '' Moi ! '' (Il retourne vers son sac. Il en sort un objet cylindrique.)<br/>
<center>* </center>
<span id="ancre_sta249"> </span>
======L’Écrivain s'interpose entre les deux hommes======
Lent zoom arrière. Plan d’ensemble de la pièce. Le Stalker, d’un bond se jette sur le Professeur et tente de lui prendre la bombe des mains. <br/>
- Stalker : «'' Donnez-moi ça ! '' (L’Écrivain le repousse au fond de la pièce, dans l’eau.) <br/>
- Le Professeur (à l’Écrivain) : ''Enfin, vous êtes un homme civilisé ! '' (Cf. '''Photogramme – 75.''') (Le Stalker se relève, trempé, et se jette sur le Professeur. L’Écrivain le renvoie dans l’eau.)<br/>
- L’Écrivain : '' Espèce de sale larve hypocrite. '' (Le Stalker se relève difficilement essouflé.)<br/>
- Stalker : ''Pourquoi me traitez-vous ainsi ? C’est lui qui veut tout détruire. '' (Encore une tentative du Stalker pour s’emparer de la bombe, l’Ecrivain l’Écrivain le repousse.) '' C’est l’unique endroit ou l’on peut venir ? Lorsqu’il n’y a plus rien à espérer. Vous êtes bien venus, vous. Pourquoi détruisez-vous la foi ? '' (Il s’avance à nouveau pour prendre la bombe. L’Écrivain l’intercepte.) <br/>- L’Écrivain : ''Vas-tu taire ? Vas-tu te taire ! Je vois clair en toi. Tu t’en fous, des gens ! Tu gagnes du fric… sur notre angoisse. Et même sans fric, tu jouis ici, car tu y est es tout puissant, espèce de larve ! Tu décides de notre vie ou de notre mort. '' (Il se retourne vers le Professeur.) '' Dire que c’est lui qui choisit ! Voilà pourquoi les Satlkers n’entrent jamais dans la Chambre. C’est ici que vous savourez votre puissance… et votre autorité. Il ne reste plus de désirs.'' »<br/>  
'''<span id="ancre_128">Plan</span> 128''' : ''2h 06' 43"'' : Gros plan en plongée du Stalker. <br/>
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<span id="ancre_sta250"> </span>
======Le trébuchement de l’Écrivain======
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<span id="ancre_sta251"> </span>
======Rappel des trébuchements dans le film - 2 - ======
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====== « La Chambre observe »======
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<span id="ancre_sta253"> </span>
Ainsi, les trois hommes arrivent à leur destination, mais aucun des trois n'aura son vœu exaucé. Comme si le film voulait nous dire : peu importe la destination d'un trajet initiatique, seul compte l'accomplissement du trajet, la conviction de sa propre foi. Et inversement, l'homme ne peut accomplir la pleine réalisation de sa foi véritable, qu'au cours d'un "déplacement", d'une traversée. Ici la traversée est de deux ordres : elle est atemporelle et elle est dominée par une spatialité instable.
L'agneau et le poisson s'inscrivent dans des registres privilégiés, et le poisson conclut l'issue de la Zone. C'est le dernier plan concernant la Zone. (…) "La symbolique du poisson s'est étendue du christianisme. (…) Toutefois dans la plupart des cas, le symbolisme, tout en restant strictement christologique, reçoit un accent un peu différent : comme le poisson est aussi une nourriture et que le Christ ressuscité en a mangé (Luc 24, 42), il devient symbole du repos eucharistique. (…) Enfin, comme le poisson vit dans l'eau, on poursuivra parfois le symbolisme, en y voyant une allusion au baptême, le chrétien est comparable à un petit poisson, à l'image du Christ.<ref>'''Chevalier/Gherrbrant,''' ''Dictionnaire des Symboles'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 774. Cf. également Tertullien, Traité du Baptême. </ref>
<center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center>
<centerspan id="ancre_sta254">* * *</centerspan>  
===« L’après-Zone » (Plans 133 - 144)===
<span id="ancre_sta255"> </span>
==== Retour au Bar, au point de départ ====
'''<span id="ancre_133">Plan</span> 133''' : ''2h 17' 01"'' : Plan de demi-ensemble vu de l’intérieur du bar au travers de l’encadrement de la porte en verre. C’est un plan en barrage, comme au [[#ancre_120bp|plan 120b]]. La femme du Stalker est dehors avec sa petite fille. Elle l’aide à enlever ses béquilles et à s’asseoir sur un banc. <ref>Nous avons vu les béquilles au [[#ancre_5p|plan 5]], et nous avons entendu l’Écrivain en parler, au [[#ancre_85p|plan 85]].</ref> Au fond de l’image une brume épaisse enveloppe des bâtiments d’usine et des cheminées d’une centrale nucléaire. (Cf. '''Photogramme – 81.''') La femme s’avance, attache ses lacets, monte les quelques marches, et entre à l’intérieur, face à la caméra. <span id="ancre_geste6"></span>Elle se passe une main dans les cheveux. <ref>L’Écrivain effectuera ce geste deux fois : au [[#ancre_14|plans 14]] et [[#ancre_60|60]] </ref>
'''<span id="ancre_134">Plan</span> 134''' : ''2h 17' 47"'' : Les trois hommes sont accoudés à la table haute. Le Stalker donne à manger au chien noir de la Zone, qui se trouve dans l’un des encadrements de fenêtre. Le barman apparaît dans le fond, il regarde face caméra, en direction de la femme en hors champ. Il allume une cigarette. Le Professeur et l’Écrivain s’aperçoivent aussi de la présence de la femme. La femme avance vers les trois hommes.
- L’Écrivain : '' J’en ai cinq chez moi. '' »
'''<span id="ancre_138">Plan</span> 138''' : ''2h 19' 33"'' : Plan d’ensemble de l’intérieur du bar vers l’extérieur, comme au plan 133. La Femme avance de dos jusqu’à la porte, elle reboutonne son manteau. Le chien la rejoint. Elle se retourne vers l’Ecrivainl’Écrivain.<br/>
- La Femme : « '' Vous aimez les chiens alors ? '' <br/>
- L’Écrivain : (off) '' Comment ça ? '' <br/>
<center>* </center>
<span id="ancre_sta256"> </span>
==== Retour à l’appartement du Stalker ====
- Stalker : '' Et si toi aussi… tu échouais ? ''»
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center><span id="ancre_sta257"> </span>
===== La confession de la Femme du Stalker =====
<span id="ancre_sta258"> </span>
===== Les prodiges de Ouistiti =====
<center>* </center>
<span id="ancre_sta259"> </span>
======Ouverture et fermeture du film avec des plans de verres======
<center>* </center>
<span id="ancre_sta260"> </span>
======Propriétés des trois verres du plan 144======
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center>
    ''La suite est en préparation''       <centerspan id="ancre_sta261">* * *</centerspan>
==Conclusions==
<span id="ancre_sta262"> </span>
===Les faits et les caractères cinémantiques du film===
<center>*</center>
<span id="ancre_sta263"> </span>
===La forme cinémantique du film===
<center>*</center>
<span id="ancre_sta264"> </span>
===Le fond cinémantique du film===
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center>
<center>*</center>
<span id="ancre_sta265"> </span>
===Le départ pour la « Zone » : Description, composition et situation (Plans 3 – 42)===
<center>*</center>
<span id="ancre_sta266"> </span>
===« L’Avant-Zone » : Disposition, citation et coloration (Plans 43 – 50 )===
<center>*</center>
<span id="ancre_sta267"> </span>
===« La Zone » : Solutions, inspirations et convictions (Plans 51 -131)===
<center>*</center>
<span id="ancre_sta268"> </span>
===« L’Après-Zone » : Position, direction et orientation (Plans 131 -144)===
<center>*</center>
<span id="ancre_sta269"> </span>===Conclusion (provisoire) :===
*[[Stalker#Les faits et les caractères cinémantiques du film|Les faits et les caractères cinémantiques du film]]<br/>
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center>
<center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center>
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[[Thèse:Résumé|Résumé de la cinémancie]]
[[Thèse:Introduction|Introduction à la cinémancie]]
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