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[[Fichier: Verre_Lee Spike_Dotherightthing_vitrine brisee_800p.jpg| | [[Fichier: Verre_Lee Spike_Dotherightthing_vitrine brisee_800p.jpg|450px|thumb|right|alt=''Do The Right Thing''. Mookie (Spike Lee), après la mort de "Radio Raheem" (étranglé par un policier), prononce le mot "haine" et casse la vitrine de la Pizzeria de Sal avec une poubelle vidée de son contenu...|''Do The Right Thing''. Mookie (Spike Lee), après la mort de "Radio Raheem" (étranglé par un policier), prononce le mot "haine" et casse la vitrine de la Pizzeria de Sal avec une poubelle vidée de son contenu... ]] | ||
==Titres des films== | ==Titres des films== | ||
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<th>Scénario</th> | <th>Scénario</th> | ||
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<th>Durée (min.)</th> | <th>Durée (min.)</th> | ||
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<th>Titre</th> | <th>Titre</th> | ||
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<th>Réalisation</th> | <th>Réalisation</th> | ||
<th>Scénario</th> | <th>Scénario</th> | ||
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<td>'''Maître (Le) '''<br/> | <td>'''Maître (Le) '''<br/> | ||
'''§.''' Le "jeu du verre". <br/>'''[[Maître (Le)#ancre_12|Φω. 12. Plan 37.]]'''</td> | |||
<td> | <td>''[[Maître (Le)#Maître (Le)|Mistrz]]''</td> | ||
<td><strong> Piotr Trzaskalski </strong></td> | <td><strong> Piotr Trzaskalski </strong></td> | ||
<td> Lepianka W. <br /> | <td> Lepianka W. <br /> | ||
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<td>''' [[#Le Miroir, d’Andreï Tarkovski|Miroir (Le)]] ''' </td> | <td>''' [[#Le Miroir, d’Andreï Tarkovski|Miroir (Le)]] ''' </td> | ||
<td> | <td>''[[Miroir (Le) |Zerkalo]]''</td> | ||
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td> | <td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td> | ||
<td>Tarkovski A.<br /> | <td>Tarkovski A.<br /> | ||
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<td> '''[[#Stalker, d’Andreï Tarkovski|Stalker]]'''</td> | <td> '''[[#Stalker, d’Andreï Tarkovski|Stalker]]'''</td> | ||
<td> | <td>''[[Stalker|Stalker]]''</td> | ||
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td> | <td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td> | ||
<td>Tarkovski A.<br /> | <td>Tarkovski A.<br /> | ||
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==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films== | ==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films== | ||
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===Le Miroir, d’Andreï Tarkovski=== | ===Le Miroir, d’Andreï Tarkovski=== | ||
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====Chat noir et verre de lampe à pétrole==== | ====Chat noir et verre de lampe à pétrole==== | ||
''' <span id="ancre_17">Plan</span> | ''' <span id="ancre_17">Plan</span> 17 :''' '' 11' 43"'' : Plan rapproché sur un chat noir qui lape du [[lait]] renversé sur une [[table]] de cuisine. | ||
'''<span id="ancre_18">Plan</span> 18 :''' '' 13' 08"'' : Plan rapproché sur Maroussia qui pleure. Un homme crie à l'extérieur. Maroussia sort, les enfants restent à table. Elle revient, elle leur dit : "Le feu, mais ne hurlez pas." Les enfants se précipitent dehors. Mais la caméra ne suit pas les enfants. | '''<span id="ancre_18">Plan</span> 18 :''' '' 13' 08"'' : Plan rapproché sur Maroussia qui pleure. Un homme crie à l'extérieur. Maroussia sort, les enfants restent à table. Elle revient, elle leur dit : "Le feu, mais ne hurlez pas." Les enfants se précipitent dehors. Mais la caméra ne suit pas les enfants. | ||
<span id="ancre_19p"></span> [[Fichier:Verre_Tarkovski_lemiroir_plan19_1400p.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme - Verre de la lampe à pétrole''' : ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', '''Plan 19'''. Le verre de la lampe à pétrole qui roule au sol sans se casser. Nous distinguons aussi, confondu avec le fond, le chat noir.|'''Photogramme - Verre de la lampe à pétrole''' : ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', '''Plan 19'''. Le verre de la lampe à pétrole qui roule au sol sans se casser. Nous distinguons aussi, confondu avec le fond, le chat noir.]] | |||
'''<span id="ancre_19">Plan</span> 19 :''' '' 13' 53"'' : L'image est immobile. Plan rapproché sur la [[table]]. La caméra est fixe en plongée. Tout à coup, le verre d'une lampe à pétrole vacille, tombe par terre. Le verre sort un instant de l'image en roulant et se stabilise ensuite sans se casser. (Cf. '''Photogramme – Verre de la lampe à pétrole.''') | '''<span id="ancre_19">Plan</span> 19 :''' '' 13' 53"'' : L'image est immobile. Plan rapproché sur la [[table]]. La caméra est fixe en plongée. Tout à coup, le verre d'une lampe à pétrole vacille, tombe par terre. Le verre sort un instant de l'image en roulant et se stabilise ensuite sans se casser. (Cf. '''Photogramme – Verre de la lampe à pétrole.''') | ||
Au moment où tombe le verre de la lampe à pétrole, nous distinguons le chat noir, confondu avec l'obscurité, à peine perceptible, accroupi au coin du banc. | Au moment où tombe le verre de la lampe à pétrole, nous distinguons le chat noir, confondu avec l'obscurité, à peine perceptible, accroupi au coin du banc. | ||
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L'accumulation et la cristallisation dans un temps court, d'un certain nombre d'indices [[Irrationnel|irrationnels]], étranges et [[Insolite|insolites]] sont des données significatives pour la cinémancie. Ainsi, si nous reprenons dans l'ordre la suite des indices, nous avons :<br/> | L'accumulation et la cristallisation dans un temps court, d'un certain nombre d'indices [[Irrationnel|irrationnels]], étranges et [[Insolite|insolites]] sont des données significatives pour la cinémancie. Ainsi, si nous reprenons dans l'ordre la suite des indices, nous avons :<br/> | ||
* '''Plan 11''' : la [[clôture]] s'effondre (Cf. '''Photogramme''') ; | |||
* '''Plan 12''' : le [[buisson]] agité ;<br/> | |||
* '''Plan 15''' : le [[Livre#ancre_15p|livre]] qui tombe (Cf. '''Photogramme''') ; | |||
* '''Plan 17''' : le [[chat]] noir qui lape le lait renversé (Cf. '''Photogramme ''') ; | |||
* '''Plan 19a''' : le [[verre]] de la lampe à pétrole qui [[Catalogie (de l'objet)|tombe]] (Cf. '''Photogramme- Verre de la lampe à pétrole'''). | |||
<gallery caption="La suite des indices "> | |||
Fichier:Cloture_Tarkovski_lemiroir_plan11_1400p.jpg |''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', '''Plan 11'''. La chute des deux personnages. | |||
Fichier:livre_Tarkovski_lemiroir_plan15_1400p1.jpg | ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', '''Plan 15'''. A travers la fenêtre ouverte, un livre s'envole et tombe vers l'extérieur. | |||
Fichier:laitp9.jpg |''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', '''Plan 17. ''' Plan rapproché sur un [[chat]] noir qui lape du [[lait]] renversé sur une [[table]] de cuisine, en présence des deux petits enfants. Aliocha verse sur le chat noir une poudre blanche. | |||
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Le dernier indice est un signe complexe. Ne s'agit-il pas d'un signe sexuel ? Un signe hermaphrodite ? D'abord par sa forme : un long tube en verre renflé dans sa partie supérieure. C'est un signe "transparent". Ensuite, il installe une liaison directe avec [[Feu#Le feu au fenil ou l’attente brûlante|"Le fenil en feu."]] C'est d'abord, grâce au mouvement de la caméra au moment où le verre tombe. Nous avons, en effet, un mouvement continu qui s'amorce avec la lampe à pétrole éteinte, avec son verre détaché, et se termine avec le feu gigantesque du fenil. C'est ensuite, une seconde liaison avec le petit appareil de chauffage de l'épisode suivant [[Rêve#Le rêve d'Aliocha, Danse et cheveux : configuration cinémantique|"le Rêve d'Aliocha"]], dans lequel le feu, au départ une simple lueur, va jaillir en flamme, pour finalement s'éteindre. Soulignons qu'à ce moment-là, la mère est avec son mari. Et ici, la lampe éteinte qui finit avec le fenil en feu. N'est-on pas en présence d'une métaphore du cheminement du mariage ? Précisons encore que le premier appareil, le verre de la lampe à pétrole, sert à éclairer alors que le second (dans l'épisode suivant) sert à chauffer. | <span id="ancre_ind"></span> | ||
Le dernier indice (le verre de la lampe à pétrole) est un signe complexe. Ne s'agit-il pas d'un signe sexuel ? Un signe hermaphrodite ? D'abord par sa forme : un long tube en verre renflé dans sa partie supérieure. C'est un signe "transparent". Ensuite, il installe une liaison directe avec [[Feu#Le feu au fenil ou l’attente brûlante|"Le fenil en feu."]] C'est d'abord, grâce au mouvement de la caméra au moment où le verre tombe. Nous avons, en effet, un mouvement continu qui s'amorce avec la lampe à pétrole éteinte, avec son verre détaché, et se termine avec le feu gigantesque du fenil. C'est ensuite, une seconde liaison avec le petit appareil de chauffage de l'épisode suivant [[Rêve#Le rêve d'Aliocha, Danse et cheveux : configuration cinémantique|"le Rêve d'Aliocha"]], dans lequel le feu, au départ une simple lueur, va jaillir en flamme, pour finalement s'éteindre. Soulignons qu'à ce moment-là, la mère est avec son mari. Et ici, la lampe éteinte qui finit avec le fenil en feu. N'est-on pas en présence d'une métaphore du cheminement du mariage ? Précisons encore que le premier appareil, le verre de la lampe à pétrole, sert à éclairer alors que le second (dans l'épisode suivant) sert à chauffer. | |||
Ainsi, nous nous permettons d'affirmer que l'ensemble de cet épisode est "un montage en chaîne [[Thèse:Résumé|cinémantique]]". La plupart des objets en question sont des objets quotidiens, qui se trouvent dans n'importe quelle maison de campagne. Mais ici, il faut le dire, l'aspect remarquable du montage nous raconte en quelque sorte l'histoire des protagonistes au travers des objets qui les entourent. La structure et la forme de l'objet déterminent souvent le degré de la situation psychologique d'une personne. Nous l'avons vu avec la clôture qui s'effondre, avec le verre de la lampe à pétrole. | Ainsi, nous nous permettons d'affirmer que l'ensemble de cet épisode est "un montage en chaîne [[Thèse:Résumé|cinémantique]]". La plupart des objets en question sont des objets quotidiens, qui se trouvent dans n'importe quelle maison de campagne. Mais ici, il faut le dire, l'aspect remarquable du montage nous raconte en quelque sorte l'histoire des protagonistes au travers des objets qui les entourent. La structure et la forme de l'objet déterminent souvent le degré de la situation psychologique d'une personne. Nous l'avons vu avec la clôture qui s'effondre, avec le verre de la lampe à pétrole. | ||
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====Miroir brisé : séquence et conséquence==== | ====Miroir brisé : séquence et conséquence==== | ||
<span id="ancre_116p"></span>[[Fichier:Verres_Tarkovski_lemiroir_plan116_couteau_1400p2.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme - Verre 2''' : ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', '''Plan 116'''. Une image de désolation et d'angoisse, Maroussia, grâce à un couteau, essaye de gratter un morceau de verre.|'''Photogramme - Verre 2''' : ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', '''Plan 116'''. Une image de désolation et d'angoisse, Maroussia, grâce à un couteau, essaye de gratter un morceau de verre.]] | |||
Au '''<span id="ancre_116">Plan</span> 116''', Maroussia se trouve au milieu d'une pièce jonchée sur toute sa surface de débris de verre ou de miroirs brisés et de la neige. Elle saisit un morceau de verre et grâce à un couteau, elle essaye de gratter les bords, "de gratter les limites". ((Cf. '''Photogramme – Verre 2''') Un petit chat noir et blanc circule dans les débris. <ref> Comme le chat noir dans Andreï Roublev, qui traverse en oblique, l'église dévastée par les tatars, ([[Rêve#ancre_264p|plan 264]])</ref> | Au '''<span id="ancre_116">Plan</span> 116''', Maroussia se trouve au milieu d'une pièce jonchée sur toute sa surface de débris de verre ou de miroirs brisés et de la neige. Elle saisit un morceau de verre et grâce à un couteau, elle essaye de gratter les bords, "de gratter les limites". ((Cf. '''Photogramme – Verre 2''') Un petit chat noir et blanc circule dans les débris. <ref> Comme le chat noir dans Andreï Roublev, qui traverse en oblique, l'église dévastée par les tatars, ([[Rêve#ancre_264p|plan 264]])</ref> | ||
''' <span id="ancre_117">Plan</span> 117 :''' '' 1h 03' 35"'' : Nous entendons en voix-off le père qui dit : "''où sont les enfants ?''" <ref>C'est encore un [[clédon]], qui se traduit de la sorte : "''Où sont-ils nos enfants ?" "Que devient-ils ?''" </ref> Nous l'apercevons durant une courte seconde, il est habillé en soldat, il passe sa main sur ses cheveux. <ref>Comme l'Ecrivain dans [[Chapeau#ancre_3m2|Stalker]], c'est le geste d'une personne qui n'a "plus son [[chapeau]]", qui n'a plus sa tête. </ref> | |||
''' <span id="ancre_117">Plan</span> 117 :''' '' 1h 03' 35"'' : Nous entendons en voix-off le père qui dit : "''où sont les enfants ?''" <ref>C'est encore un [[clédon]], qui se traduit de la sorte : "''Où sont-ils nos enfants ?" "Que devient-ils ?''" </ref> Nous l'apercevons durant une courte seconde, il est habillé en soldat, il passe sa main sur ses cheveux. <ref>Comme l'Ecrivain dans [[Stalker]], c'est le geste d'une personne qui n'a "plus son [[chapeau]]", qui n'a plus sa tête. </ref> | |||
''' <span id="ancre_118">Plan</span> 118 :''' '' 1h 03' 38"'' : Les enfants sont à l'extérieur. Ici, s'intercalle la seconde référence à la Renaissance italienne. <ref>Il s'agit du "portrait de jeune femme au genièvre de Léonard de Vinci", '''Andreï Tarkovski''', ''Le Temps Scellé'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', pp. 102-103. </ref> | ''' <span id="ancre_118">Plan</span> 118 :''' '' 1h 03' 38"'' : Les enfants sont à l'extérieur. Ici, s'intercalle la seconde référence à la Renaissance italienne. <ref>Il s'agit du "portrait de jeune femme au genièvre de Léonard de Vinci", '''Andreï Tarkovski''', ''Le Temps Scellé'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', pp. 102-103. </ref> | ||
Cette contradiction (guerre et paix) nous la rencontrons avec la fin et le début de cet épisode court ; car, pour la première fois, nous avons la figure du miroir brisé, cassé, éparpillé. Et, comme nous venons de le dire : il y a une double guerre, l'une extérieure générale, une autre intérieure, particulière. L'une avec des bombes, l'autre avec une arme blanche, un couteau, comme instrument de séparation, instrument tranchant et coupant. Couteau que Maroussia tient dans sa main. (Cf. [[#ancre_116p|Photogramme – Verre 2]])La question de la ressemblance se poursuit, l'épisode suivant présente la doublure de Maroussia : Natalia. | Cette contradiction (guerre et paix) nous la rencontrons avec la fin et le début de cet épisode court ; car, pour la première fois, nous avons la figure du miroir brisé, cassé, éparpillé. Et, comme nous venons de le dire : il y a une double guerre, l'une extérieure générale, une autre intérieure, particulière. L'une avec des bombes, l'autre avec une arme blanche, un couteau, comme instrument de séparation, instrument tranchant et coupant. Couteau que Maroussia tient dans sa main. (Cf. [[#ancre_116p|Photogramme – Verre 2]]) La question de la ressemblance se poursuit, l'épisode suivant présente la doublure de Maroussia : Natalia. | ||
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====Le mythe du sphinx et l’énigme du coq==== | ====Le mythe du sphinx et l’énigme du coq==== | ||
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(Voir : [[Feu]]) | (Voir : [[Feu]]) | ||
'''<span id="ancre_127">Plan</span> 127 :''' '' 1h 12' 36"'' : Après la réplique de la mère, apparaît le plan en insert du buisson soufflé par le [[vent]]. (Plan 12, 3ème représentation de l'insert.) | |||
'''<span id="ancre_127">Plan</span> 127 :''' '' 1h 12' 36"'' : Après la | |||
'''<span id="ancre_128">Plan</span> 128 :''' '' 1h 12' 42"'' : Changement de cadre, retour à la maison de l'enfance, celle du premier épisode « Le fenil en feu ». C'est le jour. Klanka (une voisine) décroche du plafond une lampe à pétrole. C'est la même table des plans 16 et 17, avec la séquence de la chute du verre de la lampe à pétrole, dont on a vu à plusieurs reprises l'extrême importance. | '''<span id="ancre_128">Plan</span> 128 :''' '' 1h 12' 42"'' : Changement de cadre, retour à la maison de l'enfance, celle du premier épisode « Le fenil en feu ». C'est le jour. Klanka (une voisine) décroche du plafond une lampe à pétrole. C'est la même table des plans 16 et 17, avec la séquence de la chute du verre de la lampe à pétrole, dont on a vu à plusieurs reprises l'extrême importance. | ||
'''<span id="ancre_129">Plan</span> 129 :''' '' 1h 14' 22"'' : Passage en noir et blanc. Aliocha, enfant de 5 ans, marche autour de la maison. Il appelle « ''maman'' ». Tout à coup : | '''<span id="ancre_129">Plan</span> 129 :''' '' 1h 14' 22"'' : Passage en noir et blanc. Aliocha, enfant de 5 ans, marche autour de la maison. Il appelle « ''maman'' ». Tout à coup : | ||
<span id="ancre_131p"></span>[[Fichier:Coq_Verre_Tarkovski_lemiroir_plan130_1600p.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme Verre 3''' : ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', '''Plan 131'''. Le coq qui surgit de la fenêtre et casse la vitre en deux.|'''Photogramme Verre 3''' : ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', '''Plan 131'''. Le coq qui surgit de la fenêtre et casse la vitre en deux.]] | |||
'''<span id="ancre_130">Plan</span> 130 :''' '' 1h 15' 10"'' : La vitre d'une fenêtre se casse en deux. | '''<span id="ancre_130">Plan</span> 130 :''' '' 1h 15' 10"'' : La vitre d'une fenêtre se casse en deux. | ||
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'''<span id="ancre_131">Plan</span> 131 :''' '' 1h 15' 12"'': Un [[coq]] surgit à l'extérieur. (Cf. '''Photogramme – Verre 3.''') | '''<span id="ancre_131">Plan</span> 131 :''' '' 1h 15' 12"'': Un [[coq]] surgit à l'extérieur. (Cf. '''Photogramme – Verre 3.''') | ||
<span id=" | <span id="ancre_132p"></span>[[Fichier:Verre_lampeTarkovski_lemiroir_plan132_1600p.jpg|300px|thumb|right|alt=Photogramme Verre 4 : ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', '''Plan 132'''. La pierre et la lampe à pétrole sur la table, soulevées par la force du vent. (Le temps ?) |'''Photogramme Verre 4''' : ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'', '''Plan 132'''. La pierre et la lampe à pétrole sur la table, soulevées par la force du vent. (Le temps ?) ]] | ||
'''<span id="ancre_132">Plan</span> 132 :''' '' 1h 15' 20"'' : Retour sur le [[buisson]] soufflé par le vent (Plan 12, 4ème représentation.), mais contrairement aux plans précédents, il n'est plus en insert, il propose une suite : travelling gauche vers une table disposée au milieu d'un champ, sur laquelle sont disposées une pierre et une lampe à pétrole, qui sont soulevées par la force du vent. La lampe tombe au sol. (Cf. '''Photogramme – Verre 4.''' ) | '''<span id="ancre_132">Plan</span> 132 :''' '' 1h 15' 20"'' : Retour sur le [[buisson]] soufflé par le vent (Plan 12, 4ème représentation.), mais contrairement aux plans précédents, il n'est plus en insert, il propose une suite : travelling gauche vers une table disposée au milieu d'un champ, sur laquelle sont disposées une pierre et une lampe à pétrole, qui sont soulevées par la force du vent. La lampe tombe au sol. (Cf. '''Photogramme – Verre 4.''' ) | ||
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====Liens spécifiques du film==== | ====Liens spécifiques du film==== | ||
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===Stalker, d’Andreï Tarkovski=== | ===Stalker, d’Andreï Tarkovski=== | ||
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Andreï Tarkovski, pour introduire le deuxième protagoniste du film, le Stalker, choisit de nous le présenter directement dans son appartement. | Andreï Tarkovski, pour introduire le deuxième protagoniste du film, le Stalker, choisit de nous le présenter directement dans son appartement. | ||
''' <span id="ancre_5">Plan</span> | ''' <span id="ancre_5">Plan</span> 5 :''' ''03' 34"'' : Avec un travelling avant très lent, "la caméra passe entre deux portes-fenêtres et cadre en plan d'ensemble une chambre. Au centre est disposé un lit à baldaquin en fer forgé."<ref>'''Andreï Tarkovski''', ''Stalker, L'Avant-Scène Cinéma'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 14. </ref> | ||
<span id="ancre_6p"></span>[[Fichier:Plateau vibrant_Stalker_01_plan 6_1200p.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme - Verre 5''' : ''[[Stalker]]'', '''Plan 6'''. Le plateau en fer qui vibre, en faisant déplacer le verre.|'''Photogramme - Verre 5''' : ''[[Stalker]]'', '''Plan 6'''. Le plateau en fer qui vibre, en faisant déplacer le verre. ]] | |||
<span id=" | ''' <span id="ancre_6">Plan</span> 6 ''' : La caméra poursuit son travelling pour venir en plan rapproché et en légère plongée sur un plateau en fer vibrant sur une table. (Cf. '''Photogramme – Verre 5''') | ||
Nous entendons des sons de sifflets de train. Sur la table : (…) "Un verre d'eau, un bout de coton, deux comprimés, une sorte de petite boîte, un morceau de papier froissé." <ref> ''Ibid'', p. 14. </ref> Après la vibration de verre, grâce à un travelling lent à gauche, nous allons apercevoir dans l'ordre : la femme du Stalker, ensuite, une petite fille, Ouistiti, et enfin, un homme au crâne presque rasé, le Stalker. Un travelling repartira à droite, pour s'arrêter de nouveau sur le plateau qui continue de vibrer légèrement. <ref>'''G. Pangon''' : […] " Le signe de la Croix est donc là…", op. cit., p.106. </ref> | Nous entendons des sons de sifflets de train. Sur la table : (…) "Un verre d'eau, un bout de coton, deux comprimés, une sorte de petite boîte, un morceau de papier froissé." <ref> ''Ibid'', p. 14. </ref> Après la vibration de verre, grâce à un travelling lent à gauche, nous allons apercevoir dans l'ordre : la femme du Stalker, ensuite, une petite fille, Ouistiti, et enfin, un homme au crâne presque rasé, le Stalker. Un travelling repartira à droite, pour s'arrêter de nouveau sur le plateau qui continue de vibrer légèrement. <ref>'''G. Pangon''' : […] " Le signe de la Croix est donc là…", ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p.106. </ref> | ||
Donc, le verre vibrant ponctue et isole l'introduction du Stalker et de sa famille. Et à la fin du film, le prodige de Ouistiti, (plan 144, dernier plan du film) ponctue le début et la fin du film. Quel est alors, l'intérêt de ce plan ? Est-il plastique ? Est-il métaphysique ? Est-ce que le sifflement du train et la vibration du verre sont comme un signal de départ pour le Stalker ? Est-ce que cela veut dire qu'il habite près d'une gare ? S'agit-il d'un centre de départ et d'arrivée imminentes ? Est-ce l'indice sismographique de la météorite ? Cette ponctuation peut être aussi considérée comme une parenthèse. Pour reprendre un terme tarkovskien, elle devient comme une strate supplémentaire, mieux encore, comme une strate cinémantique. Car le plateau devient une représentation métaphorique de la Zone, où tout change à chaque instant, où tout bouge. <ref> Une allusion au tremblement de terre que nous avons évoqué précédemment ? </ref> E. Morin dirait une "représentation cosmomorphique". <ref>"Le cosmomorphisme, c'est-à-dire une tendance à charger l'homme de présence cosmique." ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|op. cit.]]'', p. 77. </ref> | Donc, le verre vibrant ponctue et isole l'introduction du Stalker et de sa famille. Et à la fin du film, le prodige de Ouistiti, (plan 144, dernier plan du film) ponctue le début et la fin du film. Quel est alors, l'intérêt de ce plan ? Est-il plastique ? Est-il métaphysique ? Est-ce que le sifflement du train et la vibration du verre sont comme un signal de départ pour le Stalker ? Est-ce que cela veut dire qu'il habite près d'une gare ? S'agit-il d'un centre de départ et d'arrivée imminentes ? Est-ce l'indice sismographique de la météorite ? Cette ponctuation peut être aussi considérée comme une parenthèse. Pour reprendre un terme tarkovskien, elle devient comme une strate supplémentaire, mieux encore, comme une strate cinémantique. Car le plateau devient une représentation métaphorique de la Zone, où tout change à chaque instant, où tout bouge. <ref> Une allusion au tremblement de terre que nous avons évoqué précédemment ? </ref> E. Morin dirait une "représentation cosmomorphique". <ref>"Le cosmomorphisme, c'est-à-dire une tendance à charger l'homme de présence cosmique." ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|op. cit.]]'', p. 77. </ref> | ||
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====Le verre en chute==== | ====Le verre en chute==== | ||
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[[Fichier: Stalker_Tarkovski_Plan_144f_Ouistiti_Verre_Chien.jpg|300px|thumb|right| alt=''Stalker'', '''Photogramme - Verre 6 : Plan 144f.''' : Ouistiti pose sa joue contre la table. Le verre tombe par terre. |''Stalker'', '''Photogramme - Verre 6 : Plan 144f.''' : Ouistiti pose sa joue contre la table. Le verre tombe par terre.]] | |||
Au '''<span id="ancre_144">plan</span> 144''', dernier plan du film, la petite fille tient un livre près de son visage. (…) "Des flocons de pollen flottent dans l'air. Ses yeux passent d'une ligne à l'autre à une vitesse vertigineuse. Lent zoom arrière. Sons de corne de brume. (…) En avant-plan, on distingue deux verres posés sur une table. Elle pose doucement son livre sur ses genoux. Le zoom arrière continue. Voix off petite fille : "Comment ne pas aimer tes yeux. Et leur reflet étincelant. Quand tu les lèves, malicieux. Et traces un cercle miroitant. Tel un éclair venu des cieux… (…) "Elle se tourne un court instant derrière elle, vers la fenêtre, puis, elle penche sa tête en direction du verre. Bientôt sous l'effet de son regard le verre se déplace. Elle le dirige peu à peu vers le bout de la table. On entend les couinements et la respiration du chien. Elle le regarde un instant. Puis se concentre de nouveau sur le verre qu'elle amène, par la force de regard, au bord de la table en avant-plan. Puis, elle se concentre sur un bocal. Elle le fait se déplacer jusqu'au milieu de la table. Ensuite elle passe à l'autre verre (le grand verre) qu'elle dirige aussi vers le bout de la table La petite fille pose sa joue contre la table. Le verre tombe par terre. (Cf. '''Photogramme – Verre 6.''') | |||
Bientôt une vibration se fait sentir sur la table. Le verre (avec le liquide rouge) tremble sur la table. Le bruit d'un train va en s'amplifiant. Puis, dans le vacarme du train, on entend l'hymne à la joie de la neuvième symphonie de Beethoven. (lent zoom avant) La petite fille est cadrée gros plan." <ref>'''Andreï Tarkovski''', ''Stalker, L'Avant-Scène Cinéma,'' op. cit., p. 68. </ref> | |||
Bientôt une vibration se fait sentir sur la table. Le verre (avec le liquide rouge) tremble sur la table. Le bruit d'un train va en s'amplifiant. Puis, dans le vacarme du train, on entend l'hymne à la joie de la neuvième symphonie de Beethoven. (lent zoom avant) La petite fille est cadrée gros plan." <ref>'''Andreï Tarkovski''', ''Stalker, L'Avant-Scène Cinéma,'' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 68. </ref> | |||
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====Ouverture et fermeture du film avec des plans de verres==== | ====Ouverture et fermeture du film avec des plans de verres==== | ||
C'est donc cela, la réponse d'Andreï Tarkovski : les vœux profonds des hommes se trouvent logés au fond du regard d'un enfant, comme un éternel hymne joyeux. Au fond du regard, c'est-à-dire au fond des yeux, au fond de deux orifices circulaires doués du miracle de la vue. Nous avons déjà vu une scène comparable à celle-ci, au plan 6 du film. (Cf. [[#ancre_6p|Photogramme – Verre 5.]]) Les deux plans du plateau de fer vibrant constituent des parenthèses étranges du personnage du Stalker. Et l'opposition de ces deux plans avec le plan 144, nous engage sur le véritable mystère du prodige de Ouistiti. Les protagonistes reviennent de la Zone, mais nous pensons, que les spectateurs, eux, y restent. En effet, nous déduisons de cette présentation en opposition de plan que l'étrangeté et l'insolite n'appartiennent pas exclusivement à la Zone ; car, ce qui est troublant, c'est que "le grand verre", <ref>Contrairement à la remarque de '''G. Pangon''', op. cit., p. 110. </ref> n'est pas "vide". Il nous semble, qu'il porte l'opacité grasse d'un verre de lait qu'on vient de boire. Or, nous venons de voir le chien noir lapant du lait. Ne peut-on pas voir dans ces images conclusives, une relation en boucle illustrant un élément maternel, le lait ? Ainsi, ces constatations nous font pencher sur les propriétés des verres. | C'est donc cela, la réponse d'Andreï Tarkovski : les vœux profonds des hommes se trouvent logés au fond du regard d'un enfant, comme un éternel hymne joyeux. Au fond du regard, c'est-à-dire au fond des yeux, au fond de deux orifices circulaires doués du miracle de la vue. Nous avons déjà vu une scène comparable à celle-ci, au plan 6 du film. (Cf. '''[[#ancre_6p|Photogramme – Verre 5.]]''') Les deux plans du plateau de fer vibrant constituent des parenthèses étranges du personnage du Stalker. Et l'opposition de ces deux plans avec le plan 144, nous engage sur le véritable mystère du prodige de Ouistiti. Les protagonistes reviennent de la Zone, mais nous pensons, que les spectateurs, eux, y restent. En effet, nous déduisons de cette présentation en opposition de plan que l'étrangeté et l'insolite n'appartiennent pas exclusivement à la Zone ; car, ce qui est troublant, c'est que "le grand verre", <ref>Contrairement à la remarque de '''G. Pangon''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 110. </ref> n'est pas "vide". Il nous semble, qu'il porte l'opacité grasse d'un verre de lait qu'on vient de boire. Or, nous venons de voir le chien noir lapant du lait. Ne peut-on pas voir dans ces images conclusives, une relation en boucle illustrant un élément maternel, le lait ? Ainsi, ces constatations nous font pencher sur les propriétés des verres. | ||
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====Propriétés des trois verres du plan 144==== | ====Propriétés des trois verres du plan 144==== | ||
Nous venons de voir le premier, le verre opaque. Le second est transparent et à moitié plein d'un liquide rouge (vin ou sang). <ref>'''G. Pangon''' parle du sang du Christ. Op. cit., p. 110. </ref> Le troisième verre (caché à l'image) contient une coquille d'œuf ouverte vide et une plume. A cela, nous devons être attentifs au plateau de la table sur laquelle sont posées les trois verres : De forme rectangulaire, lisse et inondée, en grande partie, de lumière blanchâtre, qui ressemble et se confond avec la blancheur du "grand verre". Le plateau rectangulaire de la table du plan 144 ne contraste-t-il pas avec le plateau rond en fer qui vibre du plan 6 ? Ne peut-on pas dire, en définitive, que ce qu'il faut retenir dans ce plan, n'est pas le pouvoir télékinésique de Ouistiti, mais bien, plus simplement, les verres et la table lisse sur laquelle Ouistiti va, enfin, poser sa lisse joue ? Nous sommes, de nouveau, dans un système d'entrelacs et de nœud symbolique complexe. Mais en même temps, avec la chute du "grand verre", tout le poids et la densité dramatique du film se libèrent, <ref>Exactement comme dans ''[[Nostalghia]]'', avec la "Libération de la Maison de la fin du monde". </ref> illustré phonétiquement par le passage du vacarme strident de train (comme au plan 6), suivi par l'hymne à la joie de Beethoven. Ainsi, in extremis, à travers le plateau vide de la table, ne peut-on pas voir une abstraction géométrique (presque malévitchienne) de la "météorite" ? (Parce que tout le plan (pour ne pas dire tout le film) baigne dans le surnaturel). Et à travers cette abstraction, ne peut-on pas dire que nous assistons à une représentation d'une apparition théophanique, qui manifeste une perspective d'une "tabula rasa" ? | Nous venons de voir le premier, le verre opaque. Le second est transparent et à moitié plein d'un liquide rouge (vin ou sang). <ref>'''G. Pangon''' parle du sang du Christ. ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|Op. cit.]]'', p. 110. </ref> Le troisième verre (caché à l'image) contient une coquille d'œuf ouverte vide et une plume. A cela, nous devons être attentifs au plateau de la table sur laquelle sont posées les trois verres : De forme rectangulaire, lisse et inondée, en grande partie, de lumière blanchâtre, qui ressemble et se confond avec la blancheur du "grand verre". Le plateau rectangulaire de la table du plan 144 ne contraste-t-il pas avec le plateau rond en fer qui vibre du plan 6 ? Ne peut-on pas dire, en définitive, que ce qu'il faut retenir dans ce plan, n'est pas le pouvoir télékinésique de Ouistiti, mais bien, plus simplement, les verres et la table lisse sur laquelle Ouistiti va, enfin, poser sa lisse joue ? Nous sommes, de nouveau, dans un système d'entrelacs et de nœud symbolique complexe. Mais en même temps, avec la chute du "grand verre", tout le poids et la densité dramatique du film se libèrent, <ref>Exactement comme dans ''[[Lait#ancre_3m5|Nostalghia]]'', avec la "Libération de la Maison de la fin du monde". </ref> illustré phonétiquement par le passage du vacarme strident de train (comme au plan 6), suivi par l'hymne à la joie de Beethoven. Ainsi, in extremis, à travers le plateau vide de la table, ne peut-on pas voir une abstraction géométrique (presque malévitchienne) de la "météorite" ? (Parce que tout le plan (pour ne pas dire tout le film) baigne dans le surnaturel). Et à travers cette abstraction, ne peut-on pas dire que nous assistons à une représentation d'une apparition théophanique, qui manifeste une perspective d'une "tabula rasa" ? | ||
Dans ces circonstances extrêmes, les trois verres ne suggèrent-ils pas le temps (ou plutôt, la progression du temps) ? Le passé présenté par la coquille éclose et la fraîcheur d'une plume ; le présent est le verre à demi-plein ; le futur, enfin, dévoile une maternité débordante et débordée. Pour clore, il faut considérer l'angle de chute du "grand verre". Il se dirige sur l'axe, droit vers le public (il aurait pu tomber à gauche ou à droite). Nous pensons ainsi, que le réalisateur cherche un débordement d'une contagion théophanique. G. Pangon, conclut son article sur la question de "la nécessité du renouveau intérieur" et "la foi en l'homme pour progresser vers l'absolu". Or, d'après le plan 144, l'absolu serait, selon une formule laconique : un moins et non pas un plus. | Dans ces circonstances extrêmes, les trois verres ne suggèrent-ils pas le temps (ou plutôt, la progression du temps) ? Le passé présenté par la coquille éclose et la fraîcheur d'une plume ; le présent est le verre à demi-plein ; le futur, enfin, dévoile une maternité débordante et débordée. Pour clore, il faut considérer l'angle de chute du "grand verre". Il se dirige sur l'axe, droit vers le public (il aurait pu tomber à gauche ou à droite). Nous pensons ainsi, que le réalisateur cherche un débordement d'une contagion théophanique. G. Pangon, conclut son article sur la question de "la nécessité du renouveau intérieur" et "la foi en l'homme pour progresser vers l'absolu". Or, d'après le plan 144, l'absolu serait, selon une formule laconique : un moins et non pas un plus. | ||
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====Liens Spécifiques du film==== | ====Liens Spécifiques du film==== | ||
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