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Rêve

62 octets ajoutés, 25 janvier 2015 à 14:44
2. La tête dévissée ;<br/>
3. Le cri.<br/>
<span id="ancre_geste1"></span>Cela amène une autre question : y-a-t-il un fil de lecture linéaire dans un rêve ? Un ordre de lecture des faits et gestes ? Est-il imposé par l'inconscient ? Ou supposé par la conscience ? Ainsi, la question du rêve dans le cinéma est grande. <ref>''Belle du jour'', ''La voie lactée'' et ''Le charme discret de la bourgeoisie'' de Luis Buñuel sont des (...) "œuvres essentiellement oniriques." '''F. Cesarman''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_3|op. cit.]]'', p. 19l. </ref>
Cette inaccessibilité se double d'une "trans-formabilité", d'une [[inversion]] de la verticalité : "''Vers le puits du ciel.''" Autrement dit, si le temps disparaît, l'espace le suit dans son sillage. Nos repères, nos mesures, nos points cardinaux, nos altitudes, nos attitudes, ne sont que des commodités pour notre corps physique, notre corps dense. Au-delà du miroir, il n'y a plus de densité. Au :
''' <span id="ancre_170">Plan</span> 170 : ''' ''1h 31' 20&quot;'' : Le cinéaste nous replonge dans le passé. Peut-être le passé d'un rêve, un de plus, un [[présage]] de plus : Aliocha enfant entre, enfin, dans la [[maison]] ; il tient avec les deux [[Main|mains]], comme un calice, un vase de [[lait]] rempli jusqu'au bord. Est-ce le trop-plein de la maternité ? Quelques giclées de lait tombent au sol. "''Cicatrice sur cicatrice.''" Le lait tombe par les secousses involontaires dues aux mouvements de l'enfant, malgré sa démarche prudente. A propos de cette scène, il y aurait un fait remarquable qui se présente grâce à des circonstances particulières. En effet, dans le film, Aliocha, tout en tenant avec précaution le vase de lait, avance de plus en plus dans la maison. Des [[Rideau|rideaux]] transparents sont accrochés, soulevés par un vent léger : "les rideaux du temps." Or, dans le ''Cahier Journal'', une image photographique nous montre une possibilité de développement de cette scène : <span id="ancre_geste2"></span>l'image nous montre Aliocha tenant virtuellement un vase, c'est-à-dire que les mains font le geste de tenir un vase, mais elles sont vides. Il a à ses pieds le vase cassé et tout le lait répandu. Cela suppose une interprétation différente du film. Dans le 1er cas, l'enfant tient (à) sa mère. Dans le 2nd cas, la mère s'est brutalement séparée de son fils. Dans la logique du film, c'est le second cas qui est plus approprié au déroulement des séquences. Mais il y a un fait majeur, comme dans toutes les œuvres poétiques, une exception peut confirmer la règle. Car cette idée (celle du 1er cas) correspond d'une manière frappante à la suite poétique en voix-off, (c'est le moment où quelques gouttes de lait giclent sur le sol.) (Plan 171.) : "''Cours mon enfant, ne plains pas la malheureuse Eurydice" ; "Et pousse ton cerceau à travers ce monde complice''". Le surgissement et l'apparition du mythe d'Eurydice condensent à lui seul toute l'ampleur et la substance même du film. En effet, cette figure est importante, car elle se double d'une grande figure mythologique non moins importante, celle d'Orphée.