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Rêve

19 589 octets ajoutés, 18 septembre 2011 à 12:44
<th>Durée</th>
</tr>
<tr>
<td> ''' [[#A Travers le Miroir, d'Ingmar Bergman|A travers le Miroir]] '''</td>
<td><em>Såsom i en spegel</em></td>
<td><strong>[[Bergman Ingmar]]</strong></td>
<td>Bergman Ingmar</td>
<td><strong>1961</strong></td>
<td>Suède</td>
<td>89</td>
</tr>
<tr>
<td> '''[[#Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|Andreï Roublev]]'''</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>Mullholland Drive</strong></td>
<td><em> Mullholland Drive </em></td>
<td><strong>Lynch David</strong></td>
</tr>
<tr>
<td>''' [[#Nostalghia , d’Andreï Tarkovski|Nostalghia]] '''</td>
<td>(Voir détail : ''[[Nostalghia |Nostalghia]]'')</td>
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td>
<tr>
<td> '''Source (La)''' <br/>
&#167;. La prémonition du rêve de Marëta. <br/>'''[[Présage#ancre_41|Plan 28.]]'''</td> <td>''[[Source (La)|Jungfrukällan]]'' (littéralement : La Source de la vierge) </td>
<td> [[Bergman Ingmar]] </td>
<td> Isaksson U.</td>
</tr>
<tr>
<td> '''[[#Stalker, d’Andreï Tarkovski|Stalker]]'''<br/>&#167</td>
<td>(Voir détail : ''[[Stalker|Stalker]]'')</td>
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td>
<ref> </ref>
===Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski===
 
====Le rêve de la tête dévissée====
===Le Miroir , d’Andreï Tarkovski===
<ref> </ref>===Nostalghia, d’Andreï Tarkovski===
''' <span id="ancre_30">Plan</span>
''' ''''&quot;<center>* </center>
<span id="ancre_1"></span> [[Fichier:p.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Génuflexion 1''' : ''Andreï Roublev'', '''Plan '''. ]]
====Rêves et Présages - "L'hôtel Palma", 2ème partie====
(Voir : [[Bougie]]) <center>* </center>  ====Le rêve de la Traductrice====  ''' <span id="ancre_1ancre_74f">Plan</span> 74f : ''' ''1h 07' 38&quot;'': La Traductrice est debout les mains vides. Elle est dans le coin où elle a jetée la brosse. Le monologue n'a pas cessé depuis le [[FichierCheveux#ancre_74ep|plan 74e]] :genuflexionp1"''La nuit même où je t'ai connu… J'ai rêvé d'un ver tout mou avec plein de pattes… Sur la tête… Il m'a piqué : il était venimeux… Je cognais la tête de tous côtés.jpgEt la sale bête est tombée devant l'[[armoire]]… J'essayais de l'écraser, mais en vain… Je tombais toujours à côté. Je n'arrivais pas à l'écrabouiller… Depuis cette nuit-là, je touche mes [[cheveux]]. Heureusement qu'il n'y a rien d'intime entre nous !''" Dans le rêve de la Traductrice, nous constatons des faits qui nous conduisent de nouveau au concept du "parallélisme analogique". En effet, le ver l'a piquée au niveau de la tête. D'autre part, ce symbole thériomorphique, <ref>Néologisme forgé par '''Gilbert Durand''', il désigne la morphologie monstrueuse, ici, c'est le ver mou avec plein de pattes, et venimeux. Cf. ''Les structures anthropologiques de l'imaginaire''. ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|200px|thumb|rightop. cit.]]'', pp. 71-96. </ref> exprime un conflit érotique : (…) "C'est ce qui apparaît avec une clarté particulière dans le motif de la "violence". (…) Ce thème présente d'innombrables variantes. L'arme du meurtre est une lance, une épée, un poignard, (…) et la violence consiste en une effraction, une poursuite, un vol ou bien quelqu'un est caché dans l'armoire ou sous le lit." Cependant, il semblerait que ce "conflit érotique" ait subi une altération spirituelle, car la Traductrice a été piquée au niveau de la tête, et donc de l'intellect et de la raison. Quand "la sale bête est tombée devant l'armoire", elle a essayé de l'écraser avec son pied, <ref>Cela nous le supposons, puisqu'elle ne dit pas comment elle s'est prise pour le faire. </ref> mais elle n'a pas réussi. Le [[passage]] de la tête aux [[Pied|pieds]] est significatif, puisqu'il suggère le passage d'une fonction supérieure à une fonction inférieure. Du reste, l'Photogramme - Génuflexion 1armoire <ref>Cf. ''' G. Bachelard''', ''La Poétique de l'Espace'', chapitre III, "Le Tiroir, les coffres et les armoires, ''[[Thèse: Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', pp.79-91, en particulier, pp. 82-84, l'auteur cite Milosz (''NostalghiaAmoureuse initiation'', p. 217) : (…) "L'armoire est toute pleine du tumulte muet des souvenirs." </ref> représente le répertoire complet des attributs féminins : robes, chemises, tailleurs, etc. Tout ce qui fait son charme, car comme elle dit : "''je m'y connais en charme.''" ''' <span id="ancre_75">Plan 6</span> 75 : '''''1h 08' 34&quot;'' : Le Poète tourne ses talons, jette un regard derrière lui. Il marmonne à la 3ème personne : "''Elle est folle''", et sort dans le couloir (plan 76). La Traductrice le suit. Elle s'approche de lui : "''Quoi encore ?''" Lui dit-il. Hargneuse, elle répond : "''Hypocrite.''" (76b) Elle tourne les talons et s'en va. Il la suit, et lui donne une tape forte au postérieur. Le Poète est de dos. Tout un coup, le sang coule du nez. Le Poète s'assied sur un [[banc]], sort son mouchoir pour s'essuyer (76c). Il s'incline vers le sol, essuie le sang qui est tombé sur les dalles du couloir (plan 77). Qu'est-ce à dire ? Comment interpréter cette hémorragie nasale ? Quelle est la place véritable de cette séquence ? Dans son rêve, un ver pique la Traductrice. Dans la réalité diégétique du sang <ref>Cf. '''R. Dadoun''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'',p. l'auteur cite Lorca : (…) "Le sang on ne peut pas le voir", pp. 114 ; 161-163. </ref> coule du nez du Poète ? Dans la suite du plan 77a. La Traductrice s'en va dans sa [[chambre]]. Une dame et son enfant résidants de l'hôtel s'approchent du Poète (77b). Il se lève et rentre dans sa chambre (77c). Le couloir est vide. Quelques secondes plus tard, La Traductrice revient avec les valises (77d). Cette fois-ci, elle a les cheveux enroulés sous un [[béret]]. C'est la marque d'un changement de son attitude. Une grande partie de son "charme" est voilé. Elle se dirige vers la chambre du Poète. Elle sort de son sac la lettre qu'il lui a donnée la veille, à propos du compositeur russe Sisnovski. Elle [[Hésitation|hésite]] à frapper. Elle tente de glisser la lettre dans la fente de la porte (77 e). Elle n'y parvient pas. Elle regarde la lettre. Elle se dirige à un endroit éclairé du couloir (77f), et lit la lettre.
<span id="ancre_1"></span> [[Fichier:eaup1.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Réalité''' : ''Le Miroir'', '''Plan 25'''. L'eau qui ruisselle le long des murs de l'appartement. ]]
<span id="ancre_107ap"></span>[[Fichier:eaup5.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Sac 6''' : ''Stalker'', '''Plan 107a'''. ]]
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====Le rêve de Sisnovski====
 
 
Voici en grande partie le contenu de la lettre, il est important : "''Cher Piotr Nicolaïvitch… Je suis en Italie depuis deux ans. (…) J'ai fait un rêve angoissant. Je devais représenter une œuvre au théâtre de Monsieur le Comte. Le 1er acte se déroulait dans un parc avec des statues. C'était des hommes nus obligés de rester immobiles. Moi aussi, j'étais une statue. Si l'on bougeait, on subissait des châtiments terribles. Car notre seigneur et maître nous observait personnellement. Je sentais le froid du socle en marbre. Les feuilles se posaient sur mon bras levé. J'étais immobile. Quand j'ai senti que j'allais bouger, je me suis réveillé. J'étais effrayé (…).''" La traductrice n'a pas terminé de lire la lettre. Paradoxe : le Poète entre à gauche du cadre en premier plan dans le couloir. La Traductrice ne s'apercevant de rien, continue de lire. Le Poète se dirige vers un fauteuil et s'allonge.
 
Il y aurait beaucoup à dire sur cette lettre, notamment en ce qui concerne l'aspect politique : "''Car notre seigneur et maître nous observait continuellement''", c'est une représentation de "l'œil", celle de "Big Brother" du roman d'Orwell. Mais ce qui peut paraître pertinent dans ce rêve, c'est qu'il suit à cinq minutes près "le rêve de la Traductrice", et que le rêve est lu par elle. Il y a ensuite une double opposition matérielle, d'une part, la mollesse organique de l'insecte, et la solidité minérale de la statue de marbre, d'autre part le mouvement de l'insecte et l'immobilité <ref>Comme dans Andreï Roublev "le rêve de la tête dévissée d'Andreï Roublev", dans lequel le peintre rêva qu'il était aussi une statue. </ref>. Enfin, il reste le fait d'avoir raconté son rêve au Poète dans sa chambre, et de lire le rêve de Sisnovski dans le couloir. En outre, soulignons que le poète avait la lettre dans sa poche, et elle a été remplacée par un autre "rêve", la [[bougie]] du "Fou". Mais ce n'est pas tout. Dès que la Traductrice termine la lecture du rêve, le Poète est allongé sur un canapé, il rêve :
 
 
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====Le rêve du Poète====
 
 
(Voir : [[Rideau]])
 
 
Dans [[Plume#« L'église inondée » - Pré-figuration et trans-figuration : Le poème, la plume et l'ange : figures ascensionnelles |l'épisode suivant]] nous allons rejoindre le Poète dans une église. Mais cette église est inondée. Est-ce un [[présage]] de sa future mission ? La piscine de [[Bougie#La bougie du Mystère de Sainte-Catherine|Sainte Catherine]]. C'est un épisode important, car nous allons assister à un second rêve du Poète, dans lequel il sera question de la [[plume]] blanche que nous avons vue au [[Plume#ancre_14p|plan 11]].
 
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====Le second rêve du Poète====
 
 
''' <span id="ancre_93">Plan</span> 93 :''' '' 1h 25' 45&quot;'' : (11ème flash-back en noir et blanc. 3ème série.) Dans une rue jonchée de feuille, le Poète endormi au milieu de la chaussée se redresse. Il se relève. Il marche droit vers nous. Il traverse un petit carrefour. Il continue de marcher droit devant lui. Il passe devant une [[armoire]] à miroir. (93b) Il continue à marcher, à peine quelques pas, il hésite, il s'arrête. (93c) Il retourne vers l'armoire : (en off) il parle avec la voix "du Fou" : "''Pourquoi penser à cela, j'ai trop de soucis… Mon Dieu, pourquoi ai-je fait ça… Ce sont mes enfants, ma famille, mon sang…(…)''" Il est devant l'armoire. Il ouvre la porte de l'armoire. En reflet dans le [[miroir]], nous distinguons "le Fou", sans son bonnet (comme lors de la libération par les gendarmes) (93d). Le poète ferme la porte brusquement (93 e). Sans transition. Nous passons à la seconde partie du rêve :
 
''' <span id="ancre_94">Plan</span> 94 :''' '' 1h 28' 34&quot;'' : Plan général et en plongée du Poète à l'intérieur d'une immense cathédrale en ruine, sans toit. Une cathédrale à ciel ouvert, comme l'est "l'esprit ouvert" du Poète. Il parcourt transversalement et de gauche à droite les trois nefs. <ref> La cathédrale en ruines c'est celle qui correspond au dernier plan du film. </ref> Nous entendons le chant d'un enfant. C'est le chant modifié lors de la procession de la Madone del Parto. Nous écoutons aussi deux voix-off :<br/>
_ Voix féminine : "''Seigneur ne vois-tu pas comme il implore ? Dis-lui quelque chose.''"<br/>
_ Voix masculine : "''S'il entendait ma voix que se passerait-t-il ?''"<br/>
_ Vois féminine : "''Fais-lui sentir ta présence.''"<br/>
_ Voix masculine : "''Je la fais sentir, c'est lui qui ne s'en aperçoit pas."''
 
Le Poète entend des chants d'oiseaux. Il regarde vers le ciel, et à travers le ciel :
 
''' <span id="ancre_30">Plan</span> 95 :''' '' 1h 30' 11&quot;'' : Retour dans l'église en ruines. La [[plume]] tombe en tournoyant, traverse une portion de toit ajouré, et finit par tomber dans une flaque d'[[eau]].
 
''' <span id="ancre_30">Plan</span> 96 :''' '' 1h 30' 28&quot;'' : Retour à la position du Poète, celle du [[Livre#ancre_92p|plan 92]]. Panoramique contraire gauche/ droite. Les flammes du petit [[feu]] embrasent à présent un coin du [[livre]] de poésies.
 
Nous sommes de nouveau en face d'une "combinaison parallèle" : l'histoire de "l'[[objet]] livre" touche à sa fin.
 
En résumé, cette "combinaison parallèle" est en fait une constante dans le cinéma d'Andreï Tarkovski. Les éléments proposent à présent la formule suivante : Enfant &rarr; [[Ange]] &rarr; [[Plume]] &rarr; Mère.
 
Enfin, le songe dans la crypte de l'église, à l'appui de certains indices révélés dans le film, peut être assimilé aussi à une "oniromancie" ([[divination]] par le songe). Il est d'abord établit, qu'avant une consultation oraculaire, le consultant devait effectuer une série de rites sacrificiels et purificateurs. <ref>[[Raymond Bloch]], ''La divination dans l'Antiquité'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'' </ref> Le Poète entre dans l'église avec ses [[Habit|habits]], il aura la tête aspergée d'[[eau]], comme un "baptême oraculaire". De plus, il buvait de la vodka, ce qui propose "une initiation dionysiaque". Il y a enfin l'étrange présence de la petite fille : hallucinations ou réalité ?
 
 
 
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====Liens Spécifiques du film====
 
Voir : [[Nostalghia]]
 
 
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===Stalker, d’Andreï Tarkovski===
 
 
====Le rêve du Stalker====
 
''' <span id="ancre_83">Plan</span> 83 :''' '' 1h 15' 55&quot;'' : Court plan en noir et blanc. Le Stalker est allongé sur le côté, il est entouré d'eau. Le [[chien]] noir [[Apparition|apparaît]] de nouveau au fond de l'image. Il s'approche du Stalker et docilement vient se coucher contre lui. Quelques plans plus loin, nous quittons les vicissitudes des deux hommes pour entrer dans le monde du rêve.
 
Mais une question se pose : Peut-on rêver dans la Zone ? Ou est-ce le rêve de la Zone ? Il est aussi probable que c'est le rêve du Stalker. Un rêve religieux. Plus précisément, un rêve sur l'Apocalypse. Là encore, nous pénétrons, cette fois-ci sans altérations, dans le [[Météorite#Enquête théophanique ou théophanie d'une enquête |monde biblique]]. D'abord, au moment où on découvre le Stalker dormant, la caméra avance pour encadrer le visage du Stalker, qui suggère une figure d'icône : les yeux fermés qui regardent à présent l'intérieur de son âme. Et à la suggestion de l'icône, succède en voix-off chuchotante un texte qui s'inspire de l'Apocalypse de Saint-Jean: "''Les étoiles du ciel tombaient comme un figuier secoué par un vent violent… dont les figues encore vertes, tombent à terre.''"
 
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====Liens spécifiques du film====
 
Voir : [[Stalker]]
 
 
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===Psychanalyse===
 
 
====Rêve et psychanalyse====
 
 
Nous avons abordé la figure du rêve par parties. Il faut dire que le cinéma de Tarkovski propose des aspects pertinents. Rappelons que dès son premier film ''L'enfance d'Ivan'', le début de film commence par un rêve, celui d'Ivan et le puits. Etant donné l'importance de la question, nous résumons brièvement quelques caractéristiques fondamentales. <ref>Cf. Internet : '''Christian Bouchet''', L''e rêve lucide, Description et analyse du phénomène à partir d'expériences de rêves lucides spontanées ou préparées. Essai d'interprétation : mise en évidence des implications théoriques des procédés et techniques mis en œuvre.'' Thèse de Doctorat d'Etat ès Lettres, sous la direction de Michel Hulin, Université de Paris IV - Sorbonne – 1994, texte introductif : (…) "Le rêve lucide est un rêve de sommeil au cours duquel le rêveur sait qu'il est en train de rêver. La conscience de son état y est souvent à ce point vive que les chercheurs l'expliquent par l'émergence de la conscience de veille dans le rêve." http://florence.ghibellini.free.fr/revelucidea/abstract.htm '''Donald J. De Gracia''', ''Les paradigmes de la conscience dans le sommeil,'' Center for Molecular Medicine and Genetics, Wayne State University, Detroit, MI, Traduction Florence Ghibellini. Introduction : (…) "Cet article se propose d'éclairer sous un jour nouveau les divers cadres disponibles pour comprendre la nature des expériences conscientes qui surviennent durant le sommeil." http://florence.ghibellini.free.fr/revelucidea/dondegf.html </ref>
 
Les spécialistes de la question sont divisés. Pour Freud, (…) " le rêve est l'expression, voire l'accomplissement d'un désir refoulé." Pour Jung, (…) "l'auto représentation, spontanée et symbolique, de la situation actuelle de l'inconscient". <ref>'''C.G. Jung''', ''L'homme à la découverte de son âme ; structure et fonctionnement de l'inconscient'', préface et traduction de R. Cahen-Salabelle, 2ème Edition revue et augmentée, Genève, 1946, p. 228. </ref> Pour J. Sutter, et c'est la moins interprétative des définitions, (…) "le rêve est un phénomène psychologique se produisant pendant le sommeil et constitué par une série d'images dont le déroulement figure un drame plus ou moins suivi." <ref>'''Antoine Porot''', ''Manuel alphabétique de psychiatrie'', Paris, 1952, p. 365. </ref> Adler, ira plus loin, (…) "chaque rêve tend à créer l'ambiance la plus favorable à un but lointain." Synthétisant la pensée de Jung, son disciple Roland Cahen écrit : (…) "Le rêve est l'expression de cette activité mentale qui vit en nous, qui pense, sent, éprouve, spécule, en marge de notre activité diurne, et à tous les niveaux, du plan biologique au plus spirituel de l'être sans que nous le sachions. (…) Le rêve exprime les aspirations profondes de l'individu et, partant, sera pour nous une source infiniment précieuse d'informations de tous ordres." <ref>Ouvrage collectif, Le rêve et les sociétés humaines, op. cit.,p. 104. </ref>
 
Le versant superstitieux n'en est pas moins profond que le versant psychologique. L'art de deviner par les songes ou "onéiromancie" (oniromancie) qui est antérieur à l'astrologie, est sans doute la plus ancienne méthode de divination utilisée par l'homme. Platon considérait les songes comme un moyen (…) "d'allier les cieux à la terre", Aristote y voyait les effets d'un ordre supérieur et divin." <ref>Andrée Ruffat, La Superstition à travers les âges, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 99. </ref> On appelait "Brizomancie" (…) "(du nom de Brizo, déesse du sommeil) l'art de deviner les choses futures ou cachées par les songes naturels." <ref>'''Colin de Plancy''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', article "Brizomancie". </ref> (…) "On dit que Calpurnie, femme de Jules César, rêva la veille de l'assassinat de ce dernier, qu'il avait été percé de coup de poignard dans le sénat." <ref>'''Éloïse Mozzani''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 1524. </ref> Comme dans le film de Joseph L. Mankiewicz, Jules César (1954). Pour les Bantou du Kasaï (Congo), (…) "certains rêves sont rapportés par les âmes qui se séparent du corps, pendant le sommeil, et vont bavarder avec les âmes des morts", comme ce fut le cas du [[#ancre_268|rêve d'Andreï Roublev avec Théophane mort]]. (…) "Les rêves ont un caractère prémonitoire concernant la personne ou bien ils peuvent constituer de véritables messages des morts aux vivants intéressant donc l'ensemble de la communauté." <ref>J.-A. Fourche-Tiarko et M. Morlighem, Les communications des Indigènes du Kasaï avec les âmes des morts, Institut royal colonial Belge, Bruxelles, 1939, p. 66. </ref>
 
 
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====Le Rêve Chez Carl Gustav Jung====
 
(Voir : [[Thèse:Introduction:La méthode de l'arbre cinémantique#Les associations : Le rêve|Les associations : Le rêve]])
 
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===Symbolisme===
 
 
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====Classification des rêves====
 
 
Les recherches analytiques, ethnologiques et parapsychologiques ont divisé les rêves nocturnes, pour les commodités de l'étude, en 6 catégories. Les voici très brièvement : (...) <br/>
1. Le rêve-prophétique ou didactique, avertissant plus ou moins déguisé sur un événement critique.<br/>
2. Le rêve-initiatique du chaman.<br/>
3. Le rêve-télépathique.<br/>
4. Le rêve-visionnaire.<br/>
5. Le rêve-[[pressentiment]].<br/>
6. Le rêve-mythologique. <ref>Cf. Le rêve et les sociétés humaines, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'' </ref>
 
 
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====Fonctions des rêves====
 
 
Nous constatons que chacune des six catégories, sans exception entre directement ou indirectement dans des catégories cinémantiques. Ce qui est remarquable, c'est que l'analyse des symboles oniriques repose sur un triple examen qui repose à son tour sur un lit cinémantique ; à savoir :
1. Celui du contenu du rêve (les images et leur dramaturgie.)
2. Celui de la structure du rêve (sous diverses images un ensemble formel de relations d'un certain type.)
3. Celui du sens du rêve (son orientation, sa finalité, son intention.). <ref>Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 812. </ref>
Tout rêve possède un sens ; ce sens peut-être recherché en arrière, dans la cause du rêve, c'est la méthode freudienne étiologique et rétrospective ; ou en avant, dans l'intention réalisatrice du rêve, c'est la méthode jungienne, téléologique ou prospective, qui s'impose naturellement dans la cinémancie. Toutefois Jung nous prévient : (...) "Les rêves sont souvent des anticipations, qui perdent tout leur sens à être examinés, d'un point de vue purement causal." <ref>C.G.Jung, L'homme à la découverte de son âme, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', p. 289. </ref> "Les rêves sont des indications sur les causes objectives de la vie psychique et sur les tendances objectives de celle-ci." <ref>C.G.Jung, L'âme et la vie, Paris, 1963, p. 81. </ref>
Cette finalité du rêve se distingue du rêve prémonitoire des Anciens : (…) "Elle n'annonce pas un événement à venir, elle révèle et libère une énergie qui tend à créer l'événement. C'est toute la différence entre le prophétique et le prévisionnel, entre le divinatoire et l'opérationnel. "Le rêve est une préparation à la vie" (Mœder). "L'avenir se conquiert par des rêves avant de se conquérir par des expériences (de Becker, à propos de G. Bachelard qui écrit : (…) "Le rêve est le prélude de la vie active." <ref>Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 814. </ref>
 
 
 
 
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