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Mot

10 668 octets ajoutés, 16 avril 2015 à 13:41
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[[Fichier:intothewildp74.jpg|400px|thumb|right|alt=''[[Into the Wild]]'', '''plan 1421'''. Au cours de la lecture, gros plan sur le mot gens (people), qui va se détacher de la page et qui va grossir. [[Into the Wild#ancre_74|Lire la suite.]]|''[[Into the Wild]]'', '''plan 1421'''. Au cours de la lecture, gros plan sur le mot gens (people), qui va se détacher de la page et qui va grossir. [[Into the Wild#ancre_74|Lire la suite.]]]]
 
<small><blockquote>{{citation| Les mots sont comme des nœuds
et le cosmos est tissé comme un vêtement.}}<br />&mdash;
Hermès Trismégiste. </blockquote></small>
 
<small><blockquote>{{citation| La découverte suprême du génie humain : l'art d'écrire, grâce
auquel la continuité de la pensée devient possible et la
 
==Titres des films==
 
 
[[Dictionnaire:Mode d'emploi|Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations]]
 
 
<table class="wikitable sortable">
<tr>
<th>Titre</th>
<th>Titre original</th>
<th>Réalisation</th>
<th>Scénario</th>
<th>Année</th>
<th>Pays</th>
<th>Durée (min.)</th>
</tr>
<tr>
<td><span id="ancre_secre"> </span> '''Secret Life of Words (The)''' <br/>
'''&#167;.''' Un lieu isolé au milieu de la mer. Une plateforme pétrolière où ne vivent que des hommes, ceux qui y travaillent, et où vient d'avoir lieu un accident.
Une femme mystérieuse et solitaire, essayant d'oublier son passé, débarque sur la plateforme pour soigner un homme qui a temporairement perdu la vue. (Lire la suite : <ref>Entre eux se crée une étrange intimité, un lien fait de secrets, tissé de vérités, de mensonges, d'humour et de souffrance, qui ne les laissera pas indemnes et changera leur vie. </ref>) (Pitch du film.) </td>
<td>'' Vida Secreta de las palabras (La) '' </td>
<td>'''Coixet Isabel '''</td>
<td>Coixet Isabel</td>
<td>'''2004'''</td>
<td> Angleterre, Espagne</td>
<td>112</td>
</tr>
<tr>
<td><span id="ancre_words"> </span> '''Words (The)''' <br/>
'''&#167;.''' Rory Jansen, jeune auteur new-yorkais, rejeté par les maisons d’édition, peine à lancer sa carrière. En voyage de noces à Paris, son épouse Dora lui offre un porte-documents chiné chez un brocanteur. Rory y découvre un manuscrit magistralement écrit. Il se l’approprie et réussit à le faire publier sous son nom. (Lire la suite : <ref>Contre toute attente, le roman remporte un immense succès et propulse le jeune écrivain au sommet. Mais sa nouvelle vie bascule lorsque son chemin croise celui du véritable auteur…</ref>) (Pitch du film.) </td>
<td>'' Words (The)'' </td>
<td>'''Klugman Brian, Sternthal Lee '''</td>
<td>Klugman Brian, Sternthal Lee</td>
<td>'''2012'''</td>
<td> USA</td>
<td>97</td>
</tr>
</table>
<center>* * *</center>
<span id="ancre_2m"></span>
==Autres titres de films==
<tr>
<th>Titre</th>
<th><em>Titre original</em></th>
<th>Réalisation</th>
<th>Scénario</th>
<td>89</td>
</tr>
<tr>
<td> '''[[#ancre_ame215|Âmes Grises (Les)]]'''</td>
<td>'' Âmes Grises (Les)''</td>
<td>'''Angelo Yves'''</td>
<td>Angelo Yves, d'après l’œuvre de Philippe Claudel</td>
<td>'''2005 '''</td>
<td> France</td>
<td> 106</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>Couleur du mensonge (La) </strong></td>
<td>128</td>
</tr>
<tr>
<td>''' Dernier Combat (Le)''' <br/>
''' Last Battle (The)''' <br/>
'''&#167;.''' Après avoir inhalé un gaz, un seul mot sera (difficilement) prononcé dans le film : ''Bonjour'' </td>
<td>'' Dernier Combat (Le) ''</td>
<td>''' Besson Luc''' (1er L.M.)</td>
<td> Besson Luc, Jolivet Pierre</td>
<td>'''1983'''</td>
<td> France</td>
<td> 92</td>
</tr>
<tr>
<td><strong> Enfant sauvage (L') </strong></td>
<td>83</td>
</tr>
<tr>
<td><span id="ancre_int"> </span>''' Into The Wild '''<br/>
'''&#167;. [[Into the Wild#ancre_74|&#934;&#969;. Plans : 1421]] - [[Into the Wild#ancre_99|1717]] - [[Into the Wild#ancre_100|1730]] '''</td>
<td> ''[[Into the Wild]]''</td>
<td>'''Penn Sean'''</td>
<td>Sean Penn, <br />roman de Jon Krakauer </td>
<td>'''2007'''</td>
<td>USA</td>
<td>147</td>
</tr>
<tr>
<td><strong> Kill Bill 1</strong></td>
<tr>
<td>'''Mathilde'''<br/>
'''&#167;. ''' La question du mot<br/>&#167;.''' [[Mathilde#ancre_8|&#934;&#969;. 8. Plan Plans : 81]] '''<br/>&#167;.''' - [[Mathilde#ancre_20|&#934;&#969;. 20. Plan 355]] '''<br/>&#167;.''' - [[Mathilde#ancre_27|&#934;&#969;. 27. Plan 615]] '''<br/>-&#167;.''' [[Mathilde#ancre_40|&#934;&#969;. 40. Plan 987]] '''<br/>-&#167;.''' [[Mathilde#ancre_55|Plan 1330]] '''
</td>
<td>(Voir détail : ''[[Mathilde]]'')</td>
<td><strong>Mimica Nina</strong></td>
<td>Mimica Nina</td>
</tr>
<tr>
<td>''' [[#Le Miroir, d'Andreï Tarkovskiancre_3m2|Miroir (Le)]] ''' </td> <td>(Voir détail : ''[[Miroir (Le) |Zerkalo]]'')</td>
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td>
<td>Tarkovski A.<br />
<td>106</td>
</tr>
<tr>
<td><span id="ancre_pay"> </span>''' Pays de la Violence (Le)'''<br/>
'''&#167;. [[Pays de la Violence (Le)#ancre_47p|&#934;&#969;. 1 ]] '''</td>
<td>'' [[Pays de la Violence (Le)|I walk the Line]] ''</td>
<td>''' Frankenheimer John'''</td>
<td>Sargent Alvin, d’après la nouvelle de Jones Madison</td>
<td>'''1970 '''</td>
<td> USA</td>
<td> 97</td>
</tr>
<tr>
<td><strong>Rideau Déchiré (Le)</strong></td>
<td><em>The shining </em></td>
<td><strong>Kubrick Stanley </strong></td>
<td>Johnson D., .<br /> King S., .<br /> Kubrick S. </td>
<td><strong>1980</strong></td>
<td>USA,<br />
</table>
<center>[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center>
<center>* * *</center> ==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films==
<span id="ancre_ame215"> </span>
===Âmes Grises (Les), d'Yves Angelo ===
====0h 27’ 26’’ – Le dîner - Destinat : «'' On peut faire mourir quelqu'un avec des mots très simples.'' »====
<span id="ancre_ame31"> </span> [[Fichier: Angelo_Ames_Grises_31_0h_27_26_dîner_institutrice_belle_0.jpg|300px|thumb|right|alt=Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films=='' Les Âmes Grises '' d'Yves Angelo. ''' Photogramme 1.''' Le dîner aux chandelles.| '' Les Âmes Grises'' d'Yves Angelo. ''' Photogramme 1.''' <br/>Le dîner aux chandelles.]]
* <span id="ancre_am31">'''[[#ancre_ame31|Photogramme 1.]] '''</span> ''00h 27' 26&quot;'' : Plan général de la salle à manger du château. L'institutrice et le procureur sont assis de part et d'autre de la grande table. ''Belle du jour'', de dos, avance doucement, car elle tient dans ses mains un plat (une soupière). En effet, le procureur a décidé de se faire servir par la jeune fille, à la place de sa servante, ''Barbe'', que nous venons de voir furieuse dans la cuisine.
Nous entendons crépiter dans la cheminée un feu ardent, est-ce une représentation de l'ardeur du procureur pour la jeunesse ?
L'institutrice brise un silence pesant : « ''Je n'ai guerre de conversation. ''<br/>
- ''Moi non plus, je ne sais pas quoi vous dire. '' (Temps de silence.) ''J'ai appris à me méfier des mots. Ils sont dangereux.'' (Cf. ''' [[#ancre_ame32|Photogramme 2.]]''' ''0h 27' 48&quot;'') <br/>
- ''Dangereux ! Mais, pourquoi ? Nous ne serons plus rien sans les mots, que nous restera-t-il d'autres ? En tout cas, je crois qu'il y a bien plus dangereux que les mots en ce moment. ''<br/>
- ''On peut faire mourir quelqu'un avec des mots très simples. ''(Cf. ''' [[#ancre_ame33|Photogramme 3.]]''' ''0h 28' 18&quot;'') ''Il n'y a pas que la balle et le couteau. Vous ne croyez pas ? '' (Le Procureur est donc conscient de ce qu'il vient de dire, les mots de la lettre de la mort du caporal vont pousser Lysia à commettre l'irréparable. (Cf. ''' [[Les Âmes Grises#ancre_ame26|Photogramme - La lettre.]]''')<br/>
- ''On m'a dit que vous aviez été mariez ? '' <br/>
- ''J'ai en effet, été marié il y a bien longtemps, mon épouse est morte, elle avait vingt trois ans, elle n'a pas connue la laideur. '' <br/>
- ''Pourquoi aurait-elle connue la laideur ? Il me semble que le monde peut être si beau parfois. '' »
<span id="ancre_ame32"> </span> [[Fichier: Angelo_Ames_Grises_32_0h_27_48_dîner_institutrice_belle_1.jpg|400px|thumb|centre|alt= '' Les Âmes Grises '' d'Yves Angelo. ''' Photogramme 2.''' Destinat avait expressément demandé à Bourrache de préparer le dîner et de le faire servir par ''Belle du Jour''. Il faut noter le ressemblance troublante entre Lysia et l'enfant, comme une mère et son enfant.| '' Les Âmes Grises'' d'Yves Angelo. ''' Photogramme 2.''' <br/>Destinat avait expressément demandé à Bourrache de préparer le dîner et de le faire servir par ''Belle du Jour''. Il faut noter le ressemblance troublante entre Lysia et l'enfant, comme une mère et son enfant.]] <span id="ancre_ame33"> </span> [[Fichier: Angelo_Ames_Grises_33_0h_28_18_dîner_institutrice_belle_2.jpg|400px|thumb|centre|alt= '' Les Âmes Grises '' d'Yves Angelo. ''' Photogramme 3.''' Destinat : «'' On peut faire mourir quelqu'un avec des mots très simples. Il n'y a pas que la balle et le couteau. Vous ne croyez pas ?'' »| '' Les Âmes Grises'' d'Yves Angelo. ''' Photogramme 3.''' <br/> Destinat : «'' On peut faire mourir quelqu'un avec des mots très simples. Il n'y a pas que la balle et le couteau. Vous ne croyez pas ?'' »]] ====Le drame des mots==== Il est important de rappeler que dans la séquence précédente, au moment ou le Procureur s'habillait pour recevoir Lysia au dîner. Il range la lettre de la mort du caporal (qui était sur la table de nuit) dans un tiroir, mais au dernier moment, il hésite un instant, et finit par sortir la lettre du tiroir pour la déposer dans la poche revolver de son veston. C'est un geste qui continue à noircir l'âme du Procureur, puisqu'il accueille Lysia en sachant que son amant est mort. Par conséquent, les paroles prononcées au cours du repas, comme nous allons le voir, sont à prendre en considération. (Cf. ''' [[#ancre_ame33|Photogramme 3.]]''' ''0h 28' 18&quot;'') D'autre part, on peut dire que le dîner se transforme comme étant le dernier repas d'un condamné a mort. Soulignons également que dans le roman de Philippe Claudel cette conversation n'existe pas. (Cf. Chapitre VIII, p. 75. <ref>"''Barbe me dit aussi qu'un soir, il y eut un grand repas. Destinat lui avait fait sortir toute l'argenterie, et repasser pendant des heures des serviettes de lin et des nappes brodées...''" Philippe Claudel, ''Les Âmes Grises'', p. 75.</ref> C'est donc un supplément pour le film, qui prend une tournure dramatique. Toutefois, Claudel aborde la question des "mots" à plusieurs reprises, en particulier, dans les pages 85 <ref>"''En même temps qu'elle mettait ces mots sur la page, ses lèvres en prononçaient d'autres?''" </ref>, 124 <ref>"''C'est difficile les mots. De mon vivant je ne parlais guère.''" (Le Narrateur) </ref>, 147 <ref>"''On tue beaucoup dans une journée, sans même s'en rendre compte vraiment, en pensée et en mots.''" (Le Narrateur) </ref> et 167 <ref>"''En définitive, Berthe n'a pas tort. Les mots font peur.''" (Le Narrateur) </ref>    *'''[[Les Âmes Grises#ancre_ame216|Lire la suite de la séquence.]]'''*'''[[Les Âmes Grises|Lire le début du film.]]'''   <span id="ancre_3m2"></span>  ===Miroir(Le), d'Andreï Tarkovski===
Voir :
<center>* </center>
<span id="ancre_3m2a"></span>
====La coquille dans l’imprimerie – Mot et maux ; page et grillage====
La première [[Liaison (cinématographique)|liaison]] qui s'installe d'emblée avec le [[Téléphone#Le téléphone et le rideau sombre|IVème épisode]], nous venons de "l'entendre", c'est d'abord, la mort de Liza. Ensuite, une autre liaison, très subtile commence de nouveau avec le prologue : la parole, ce qui indique le poids déterminant du début du film ([[Main#La parole, la main et le nombre : agents cinémantiques|plans 4 et 5]]). Ainsi, nous avons une constante qui se présente sous différentes variantes : c'est les mots. En effet, dans le prologue, ils sont prononcés et répétés ; au [[Homme (Figures de l’)#ancre_11|plan 11]], ils sont suggérés ; au [[Téléphone#Le téléphone et le rideau sombre|plan 29]], ils sont mous ; et à présent dans cet épisode , ils seront chuchotés, et plus précisément disséqués. Ici, "l'opération" est très délicate, car il s'agit de vie et de mort, puisque, encore une fois, c'est un fait historique et donc réel. Selon Achille Frezzato : (…) "Tout le personnel d'une imprimerie aurait été déporté pour avoir imprimé Sraline (merde) au lieu de Staline et avoir juxtaposé en tête de deux colonnes contiguës Staline et Svinia (porc blanc)." <ref>'''Achille Frezzato''', ''Andrej Tarkovskij, Il Castoro cinema'', n° 48, la Nuova Italia, Ed. Florence, décembre 1977. Cité dans : ''Andreï Tarkovski'', Dossier Positif-Rivage, op. cit., p. 23. Article de '''Barthélemy Amengual''', "Tarkovski le rebelle". </ref>
 
<span id="ancre_30p"></span>[[Fichier:grillagep5.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme Grillage 1. ''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 30.''' Un travelling latéral filme Maroussia qui court le long d'un grillage.|'''Photogramme Grillage 1. ''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 30.''' Un travelling latéral filme Maroussia qui court le long d'un grillage.]]
Avant d'en arriver à cet événement, nous devons voir l'évolution de la diégèse. Tout d'abord, par rapport à l'unique long plan 29 de l'épisode précédent. Cet épisode se distingue par la multiplication des plans, quelques 25plans. C'est Maroussia qui court sous la pluie. Dans sa course, il y a une prolifération de la figure de la clôture, au plan 30, avec un travelling à gauche qui suit la course de Maroussia, le long d'un grillage continu. (Cf. '''Photogramme – Grillage 1.''')
<span id="ancre_30p"></span>[[Fichier:grillagep5.jpg|300px|thumb|right|'''Photogramme Grillage 1. ''' ''Miroir (Le)''
'''Plan 30.'''
Un travelling latéral filme Maroussia qui court le long d'un grillage.]]
En ce qui nous concerne, le [[grillage]] est une figure pertinente dans le cinéma en général, et dans la [[Thèse:Résumé#cinémancie|cinémancie]] en particulier. En effet, cette figure obstacle détermine souvent un certain nombre d'indices, souvent stupéfiants. Comme par exemple, dans ''[[Raging Bull]]'' (1980), de Martin Scorsese. <ref>Au début du film, Jake est séduit par Vic. Il demande à son frère Joey de la rencontrer. La rencontre a lieu, devant un terrain de basket grillagé. A leur première rencontre, Jake et Vic sont de part et d'autre du grillage. Jake salue Vic en lui tenant le bout du [[doigt]]. Encore une fois, l'image présente en un éclair l'étendue de l'avenir qui attend Jake. En effet, comme dans l'image, il sera toujours séparé de Vic, et n'obtiendra d'elle que, le bout du doigt, c'est-à-dire, une petite partie de Vic, car elle ne lui était pas fidèle. Cf. [[Grillage]]. </ref>(Cf. [[Grillage#ancre_139p|Photogrammes - Grillage 5 et 6.]])
<span id="ancre_39p"></span>[[Fichier:affichestalinep1.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme Affiche de Staline''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 39.''' Nous distinguons à gauche derrière une machine à imprimer la grande affiche de Staline.|'''Photogramme Affiche de Staline''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 39.''' Nous distinguons à gauche derrière une machine à imprimer la grande affiche de Staline.]]
En ce qui nous concerne, le [[grillage]] est une figure pertinente dans le cinéma en général, et dans la [[Thèse:Résumé#cinémancie|cinémancie]] en particulier. En effet, cette figure obstacle détermine souvent un certain nombre d'indices, souvent stupéfiants. Comme par exemple, dans ''[[Raging Bull]]'' (1980), de Martin Scorsese. <ref>Au début du film, Jake est séduit par Vic. Il demande à son frère Joey de la rencontrer. La rencontre a lieu, devant un terrain de basket grillagé. A leur première rencontre, Jake et Vic sont de part et d'autre du grillage. Jake salue Vic en lui tenant le bout du [[doigt]]. Encore une fois, l'image présente en un éclair l'étendue de l'avenir qui attend Jake. En effet, comme dans l'image, il sera toujours séparé de Vic, et n'obtiendra d'elle que, le bout du doigt, c'est-à-dire, une petite partie de Vic, car elle ne lui était pas fidèle. Cf. [[Grillage]]. </ref>(Cf. [[Grillage#ancre_139p|Photogrammes - Grillage 5 et 6.]])
Par ailleurs, il y aura d'autres figures de barrage : les [[Porte|portes]] ouvertes et fermées, le contrôle à l'entrée. Maroussia a l'air affolé, elle est en fait poursuivie, par elle-même ou plutôt par une faute qui serait tragique. Le premier témoignage directe de la figure de Staline, se trouve au plan 37 : quand elle dit à son chef : "''Vous croyez que j'ai peur.''" Et on aperçoit subrepticement une affiche de Staline. Un second témoignage, se trouve au plan 39, quand elle s'installe au bord d'une fenêtre (comparaison avec la fin du plan 29) et relit avec attention son texte. Il y a alors un glissement de l'image du texte vers une grande affiche sur Staline ou "la terreur". (Cf. '''Photogramme – Affiche de Staline.''')
 <span id="ancre_39pancre_3m2b"></span>[[Fichier:affichestalinep1.jpg|300px|thumb|right|'''Photogramme Affiche de Staline''' ''Miroir (Le)'''''Plan 39.'''Nous distinguons à gauche derrière une machine à imprimer la grande affiche de Staline.]] 
Les indices [[Thèse:Résumé|cinémantiques]] sont relativement nombreux. Nous venons de voir le rideau sombre au milieu de la fenêtre qui indique un obstacle, mais un obstacle qu'on peut modifier, comme tirer un rideau. <ref>Il s’agit du long plan 29 qui commence par des rideaux clairs retenus par une cordelière, pour aboutir à deux fenêtres séparées par un trumeau. La fenêtre de gauche a deux rideaux sombres tirés, la fenêtre de droite un seul rideau, disposé au milieu de la fenêtre. </ref> Ensuite il y a eu toutes les chaînes d'indices à propos de la valeur d'un mot, enfin il y a un fait qui remonte au IIème épisode, au [[Vent#ancre_15|plan 15]] : la [[chute]] du [[livre]] de la fenêtre. C'est un fait instantané et révélateur. Chronologiquement les deux épisodes se suivent : tous les deux sont en couleurs. Nous ne reviendrons pas sur l'aspect d'un [[objet]] en chute. <ref>Cf. [[Thèse:Introduction:Approches de la cinémancie#Les origines de la recherche|Introduction générale.]] </ref> Au plan 15, l'aspect paradoxalement léger du livre soufflé par le [[vent]], et emporté à l'extérieur, correspond à l'aspect presque insignifiant d'une faute de frappe : Staline en sraline. Toutefois, au bout de la faute, il y aurait eu des conséquences dramatiques pour le personnel et pour leurs familles, ce qui peut aussi expliquer la présence du passant, (une erreur en passant !) qui représente en quelque sorte "les autres". Ceci démontre la grande valeur accordée à la structure formelle et fondamentale des éléments présentés précédemment. L'implication est importante : cinémantiquement parlant, nous ne cessons pas de le répéter : il ne suffit pas de distinguer les plans cinémantiques purs ([[objet]] en [[chute]], moment [[insolite]], [[clédon]], etc. ) mais, il faut aussi distinguer les plans qui précédent ou qui devancent les plans cinémantiques purs.
Enfin, pour finir le registre du mot, Freud <ref>'''Sigmund Freud''', ''Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient'', traduit de l'allemand par Denis Messier, Éditions Gallimard, (1940) 1988. </ref> avait un faible pour les histoires de "marieurs". C'est que le "witz" - le mot ou le trait d'esprit - met en rapport des choses et des pensées hétérogènes : il les condense, il les combine. Aux yeux de Freud, le witz est une formation de l'inconscient plus qu'une production volontaire. Or après que Maroussia a fait son travail de vérification et est retournée à son bureau, un poème en voix-off surgit : " ''Et nul mot ne la fait taire, nul mouchoir ne l'essuie…''" Elle est en larmes, et elle dit à Liza : " ''Il n'y avait rien.''" Elle chuchote à son oreille de quoi il s'agit. Ainsi Maroussia transforme inconsciemment un nom propre en un nom commun, qui indique par-là l'opinion qu'elle porte au tyran, et, par la même occasion, l'opinion du réalisateur. D'ailleurs, l'épisode se poursuit sur la ressemblance de Maroussia avec Maria Timafievna la boiteuse, sœur du capitaine Lebiadkine, personnage autoritaire du roman de Dostoïevski, Les Possédés. Mais au plan 42, c'est Liza qui avait l'air particulièrement sévère, despotique, pour ne pas dire tyrannique. Un clair-obscur contribue à exprimer la dureté de son visage.
<span id="ancre_45p"></span>[[Fichier:Lisa_Tarkovski_lemiroir_plan000_lisa_severe_1400p1.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme Visage de lisa. ''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 45.''' L'attitude despotique de Lisa.|'''Photogramme Visage de lisa. ''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 45.''' L'attitude despotique de Lisa.]]
<span id="ancre_45p"></span>[[Fichier:Lisa_Tarkovski_lemiroir_plan000_lisa_severe_1400p1.jpg|300px|thumb|right|'''Photogramme Visage de lisa. ''' ''Miroir (Le)'' '''Plan 45.''' L'attitude despotique de Lisa.]]
D'ailleurs, l'épisode se poursuit sur la ressemblance de Maroussia avec Maria Timafievna la boiteuse, sœur du capitaine Lebiadkine, personnage autoritaire du roman de Dostoïevski, Les Possédés. Mais au plan 42, c'est Liza qui avait l'air particulièrement sévère, despotique, pour ne pas dire tyrannique. Un clair-obscur contribue à exprimer la dureté de son visage.
 C'est peut-être le subterfuge qu'Andreï Tarkovski choisit pour suggérer de nouveau, par déviation, des éléments de réponse à la vive inquiétude de Maroussia, soulignée dans la séquence avec la vive altercation entre les deux femmes. Signalons au passage la présence silencieuse du chef durant l'altercation des deux femmes : finalement, ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'' est un film sur les femmes. Peu après, au plan 50, Maroussia décide de se doucher, mais à un moment, l'[[eau]] se tarit. Trois épisodes avec Maroussia, trois épisodes avec de l'eau. Et le [[feu]] n'est pas loin non plus.
<center>* </center>
<span id="ancre_3m2c"></span>
====Le mot à la lettre====
Il s'agit de la séquence ou l'orphelin n'exécute pas l'ordre de son chef de "[[tourner]]". L'orphelin répond : "''tournez-vous, ça veut dire 360°''" ([[Jeu#Jeux et enjeux|plan 93]]). L'entraîneur agacé lui dit : "''quels degrés, tournez-vous.''" La réponse du jeune est en fait une mise au point. En effet, ce passage rejoint et alimente de nouveau, selon une nouvelle configuration, les constatations sur la valeur des mots. L'adolescent prend les mots aux pieds de la lettre. Il exécute exactement la signification réelle du mot, et pas, ce qu'il sous-entend. <ref>Comme dans ''Napoléon'' de Sacha Guitry, Joséphine devant la porte de Napoléon fâché. Elle lui dit : "''Ouvrez-moi !''" Elle devait dire : "''Ouvrez-moi la porte !''" </ref> Un mot n'est pas une seule chose, et une chose n'est pas un seul mot, il existe entre eux un champ de relation et de signification. Pour être juste, l'expression de l'entraîneur aurait dû être : "tournez-vous face aux cibles."
 <center>* * *[[#ancre_1|▲ ▲ ▲]]</center>   [[Accueil|Accueil - Dictionnaire de la Cinémancie]]   [[Thèse:Résumé|Résumé de la cinémancie]] [[Thèse:Introduction|Introduction à la cinémancie]]  *[[Dictionnaire:Liste des mots|Liste des mots]]*[[Dictionnaire:Liste des films|Liste des films]]*[[Dictionnaire:Liste des réalisateurs|Liste des réalisateurs]]*[[Dictionnaire:Liste des photogrammes|Liste des photogrammes]]*[[Dictionnaire:Liste géo-chronologique|Liste géo-chronologique]]