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Mot

863 octets ajoutés, 23 juillet 2012 à 01:05
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[[Fichier:intothewildp74.jpg|300px|thumb|right|alt=''[[Into the Wild]]'', '''plan 1421'''. Au cours de la lecture, gros plan sur le mot gens (people), qui va se détacher de la page et qui va grossir. [[Into the Wild#ancre_74|Lire la suite.]]|''[[Into the Wild]]'', '''plan 1421'''. Au cours de la lecture, gros plan sur le mot gens (people), qui va se détacher de la page et qui va grossir. [[Into the Wild#ancre_74|Lire la suite.]]]]
<small><blockquote>{{citation| La découverte suprême du génie humain : l'art d'écrire, grâce
A. Guillaume. ''Prophétie et divination, [[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 22. </blockquote></small>
 
 
<center>* * *</center>
==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films==
 
La première [[Liaison (cinématographique)|liaison]] qui s'installe d'emblée avec le [[Téléphone#Le téléphone et le rideau sombre|IVème épisode]], nous venons de "l'entendre", c'est d'abord, la mort de Liza. Ensuite, une autre liaison, très subtile commence de nouveau avec le prologue : la parole, ce qui indique le poids déterminant du début du film ([[Main#La parole, la main et le nombre : agents cinémantiques|plans 4 et 5]]). Ainsi, nous avons une constante qui se présente sous différentes variantes : c'est les mots. En effet, dans le prologue, ils sont prononcés et répétés ; au [[Homme (Figures de l’)#ancre_11|plan 11]], ils sont suggérés ; au [[Téléphone#Le téléphone et le rideau sombre|plan 29]], ils sont mous ; et à présent dans cet épisode , ils seront chuchotés, et plus précisément disséqués. Ici, "l'opération" est très délicate, car il s'agit de vie et de mort, puisque, encore une fois, c'est un fait historique et donc réel. Selon Achille Frezzato : (…) "Tout le personnel d'une imprimerie aurait été déporté pour avoir imprimé Sraline (merde) au lieu de Staline et avoir juxtaposé en tête de deux colonnes contiguës Staline et Svinia (porc blanc)." <ref>'''Achille Frezzato''', ''Andrej Tarkovskij, Il Castoro cinema'', n° 48, la Nuova Italia, Ed. Florence, décembre 1977. Cité dans : ''Andreï Tarkovski'', Dossier Positif-Rivage, op. cit., p. 23. Article de '''Barthélemy Amengual''', "Tarkovski le rebelle". </ref>
 
<span id="ancre_30p"></span>[[Fichier:grillagep5.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme Grillage 1. ''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 30.''' Un travelling latéral filme Maroussia qui court le long d'un grillage.|'''Photogramme Grillage 1. ''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 30.''' Un travelling latéral filme Maroussia qui court le long d'un grillage.]]
Avant d'en arriver à cet événement, nous devons voir l'évolution de la diégèse. Tout d'abord, par rapport à l'unique long plan 29 de l'épisode précédent. Cet épisode se distingue par la multiplication des plans, quelques 25plans. C'est Maroussia qui court sous la pluie. Dans sa course, il y a une prolifération de la figure de la clôture, au plan 30, avec un travelling à gauche qui suit la course de Maroussia, le long d'un grillage continu. (Cf. '''Photogramme – Grillage 1.''')
<span id="ancre_30p"></span>[[Fichier:grillagep5.jpg|300px|thumb|right|'''Photogramme Grillage 1. ''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 30.''' Un travelling latéral filme Maroussia qui court le long d'un grillage.]]
En ce qui nous concerne, le [[grillage]] est une figure pertinente dans le cinéma en général, et dans la [[Thèse:Résumé#cinémancie|cinémancie]] en particulier. En effet, cette figure obstacle détermine souvent un certain nombre d'indices, souvent stupéfiants. Comme par exemple, dans ''[[Raging Bull]]'' (1980), de Martin Scorsese. <ref>Au début du film, Jake est séduit par Vic. Il demande à son frère Joey de la rencontrer. La rencontre a lieu, devant un terrain de basket grillagé. A leur première rencontre, Jake et Vic sont de part et d'autre du grillage. Jake salue Vic en lui tenant le bout du [[doigt]]. Encore une fois, l'image présente en un éclair l'étendue de l'avenir qui attend Jake. En effet, comme dans l'image, il sera toujours séparé de Vic, et n'obtiendra d'elle que, le bout du doigt, c'est-à-dire, une petite partie de Vic, car elle ne lui était pas fidèle. Cf. [[Grillage]]. </ref>(Cf. [[Grillage#ancre_139p|Photogrammes - Grillage 5 et 6.]])
<span id="ancre_39p"></span>[[Fichier:affichestalinep1.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme Affiche de Staline''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 39.''' Nous distinguons à gauche derrière une machine à imprimer la grande affiche de Staline.|'''Photogramme Affiche de Staline''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 39.''' Nous distinguons à gauche derrière une machine à imprimer la grande affiche de Staline.]]
En ce qui nous concerne, le [[grillage]] est une figure pertinente dans le cinéma en général, et dans la [[Thèse:Résumé#cinémancie|cinémancie]] en particulier. En effet, cette figure obstacle détermine souvent un certain nombre d'indices, souvent stupéfiants. Comme par exemple, dans ''[[Raging Bull]]'' (1980), de Martin Scorsese. <ref>Au début du film, Jake est séduit par Vic. Il demande à son frère Joey de la rencontrer. La rencontre a lieu, devant un terrain de basket grillagé. A leur première rencontre, Jake et Vic sont de part et d'autre du grillage. Jake salue Vic en lui tenant le bout du [[doigt]]. Encore une fois, l'image présente en un éclair l'étendue de l'avenir qui attend Jake. En effet, comme dans l'image, il sera toujours séparé de Vic, et n'obtiendra d'elle que, le bout du doigt, c'est-à-dire, une petite partie de Vic, car elle ne lui était pas fidèle. Cf. [[Grillage]]. </ref>(Cf. [[Grillage#ancre_139p|Photogrammes - Grillage 5 et 6.]])
Par ailleurs, il y aura d'autres figures de barrage : les [[Porte|portes]] ouvertes et fermées, le contrôle à l'entrée. Maroussia a l'air affolé, elle est en fait poursuivie, par elle-même ou plutôt par une faute qui serait tragique. Le premier témoignage directe de la figure de Staline, se trouve au plan 37 : quand elle dit à son chef : "''Vous croyez que j'ai peur.''" Et on aperçoit subrepticement une affiche de Staline. Un second témoignage, se trouve au plan 39, quand elle s'installe au bord d'une fenêtre (comparaison avec la fin du plan 29) et relit avec attention son texte. Il y a alors un glissement de l'image du texte vers une grande affiche sur Staline ou "la terreur". (Cf. '''Photogramme – Affiche de Staline.''')
 
<span id="ancre_39p"></span>[[Fichier:affichestalinep1.jpg|300px|thumb|right|'''Photogramme Affiche de Staline''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 39.''' Nous distinguons à gauche derrière une machine à imprimer la grande affiche de Staline.
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Les indices [[Thèse:Résumé|cinémantiques]] sont relativement nombreux. Nous venons de voir le rideau sombre au milieu de la fenêtre qui indique un obstacle, mais un obstacle qu'on peut modifier, comme tirer un rideau. <ref>Il s’agit du long plan 29 qui commence par des rideaux clairs retenus par une cordelière, pour aboutir à deux fenêtres séparées par un trumeau. La fenêtre de gauche a deux rideaux sombres tirés, la fenêtre de droite un seul rideau, disposé au milieu de la fenêtre. </ref> Ensuite il y a eu toutes les chaînes d'indices à propos de la valeur d'un mot, enfin il y a un fait qui remonte au IIème épisode, au [[Vent#ancre_15|plan 15]] : la [[chute]] du [[livre]] de la fenêtre. C'est un fait instantané et révélateur. Chronologiquement les deux épisodes se suivent : tous les deux sont en couleurs. Nous ne reviendrons pas sur l'aspect d'un [[objet]] en chute. <ref>Cf. [[Thèse:Introduction:Approches de la cinémancie#Les origines de la recherche|Introduction générale.]] </ref> Au plan 15, l'aspect paradoxalement léger du livre soufflé par le [[vent]], et emporté à l'extérieur, correspond à l'aspect presque insignifiant d'une faute de frappe : Staline en sraline. Toutefois, au bout de la faute, il y aurait eu des conséquences dramatiques pour le personnel et pour leurs familles, ce qui peut aussi expliquer la présence du passant, (une erreur en passant !) qui représente en quelque sorte "les autres". Ceci démontre la grande valeur accordée à la structure formelle et fondamentale des éléments présentés précédemment. L'implication est importante : cinémantiquement parlant, nous ne cessons pas de le répéter : il ne suffit pas de distinguer les plans cinémantiques purs ([[objet]] en [[chute]], moment [[insolite]], [[clédon]], etc. ) mais, il faut aussi distinguer les plans qui précédent ou qui devancent les plans cinémantiques purs.
Enfin, pour finir le registre du mot, Freud <ref>'''Sigmund Freud''', ''Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient'', traduit de l'allemand par Denis Messier, Éditions Gallimard, (1940) 1988. </ref> avait un faible pour les histoires de "marieurs". C'est que le "witz" - le mot ou le trait d'esprit - met en rapport des choses et des pensées hétérogènes : il les condense, il les combine. Aux yeux de Freud, le witz est une formation de l'inconscient plus qu'une production volontaire. Or après que Maroussia a fait son travail de vérification et est retournée à son bureau, un poème en voix-off surgit : " ''Et nul mot ne la fait taire, nul mouchoir ne l'essuie…''" Elle est en larmes, et elle dit à Liza : " ''Il n'y avait rien.''" Elle chuchote à son oreille de quoi il s'agit. Ainsi Maroussia transforme inconsciemment un nom propre en un nom commun, qui indique par-là l'opinion qu'elle porte au tyran, et, par la même occasion, l'opinion du réalisateur. D'ailleurs, l'épisode se poursuit sur la ressemblance de Maroussia avec Maria Timafievna la boiteuse, sœur du capitaine Lebiadkine, personnage autoritaire du roman de Dostoïevski, Les Possédés. Mais au plan 42, c'est Liza qui avait l'air particulièrement sévère, despotique, pour ne pas dire tyrannique. Un clair-obscur contribue à exprimer la dureté de son visage. 
<span id="ancre_45p"></span>[[Fichier:Lisa_Tarkovski_lemiroir_plan000_lisa_severe_1400p1.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme Visage de lisa. ''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 45.''' L'attitude despotique de Lisa.|'''Photogramme Visage de lisa. ''' ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]].'' '''Plan 45.''' L'attitude despotique de Lisa.]]
D'ailleurs, l'épisode se poursuit sur la ressemblance de Maroussia avec Maria Timafievna la boiteuse, sœur du capitaine Lebiadkine, personnage autoritaire du roman de Dostoïevski, Les Possédés. Mais au plan 42, c'est Liza qui avait l'air particulièrement sévère, despotique, pour ne pas dire tyrannique. Un clair-obscur contribue à exprimer la dureté de son visage.