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Miroir (Le)

956 octets ajoutés, 16 mars 2013 à 00:37
/* Le buisson ardent (plans 124 – 135) */
<span id="ancre_1"></span>[[Fichier:levitationp1a.jpg|center500px|Photogramme : "thumb|right|alt=''Miroir (Le)"'', La lévitation de Maroussia. '''[[Rêve#La lévitation de Maroussia|Plan 163.]]'''|''Miroir (Le)'', La lévitation de Maroussia. '''[[Rêve#La lévitation de Maroussia|Plan 163.]]''' ]]<br/>
==Aspects techniques du film==
T. Ogorodnokova (La Dame en noir.)<br/>
I. Smoktounovski (La voix d' Alexeï, le narrateur.)<br/>
 
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==Aspects extra-filmiques==
 
Le ''Cahier Journal'' et les réflexions du cinéaste vont nous servir, à préciser le choix du réalisateur dans la disposition et la situation des [[Objet|objets]] dans le film, qui ne sont pas simplement, comme nous l'avons déjà dit, des objets-accessoires décoratifs, mais bien plutôt des objets-symboles ou des objets-signes. Plus que tout autre film, Le Miroir est une parfaite élaboration du langage cinématographique, une haute technicité plastique. Longtemps le titre du film était : ''Une Journée Blanche''. Titre cité dès la première page du ''Cahier Journal'', et à la première journée d'ouverture du Cahier,<ref>'''Andreï Tarkovski''', ''Cahier Journal'' 1970-1986, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 15. </ref> en :
 
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===1970===
 
Le 15 Juin : (...) « Il veut le lire (le scénario) à Kolia Chichline. <ref>Ami d'enfance d'Andreï Tarkovski, qui travaillait à la section culturelle du Comité Centrale du Parti communiste. (C.C.P.C.) </ref> Il faut l'obliger (le P.C.) à agir par ''en haut''. Il n'y a pas d'autre moyen. »<ref> ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|Op. cit.]]'',p. 17. </ref> Un premier scénario est donc déjà écrit. Il sait qu'il aura des difficultés avec le C.C.P.C. <ref> Comité central du Parti Communiste. </ref> Il s'adresse à son ami.
De ces journées, on peut remarquer deux aspects particuliers. Il y a d'abord le fait que le réalisateur s'occupe de plusieurs scénarios à la fois, tout en gardant une option sur un film particulier, ici c'est ''Une journée blanche''. C'est comme s'il procédait par approximations pour aboutir à une réalisation qui englobe ces divers points de vues comme nous venons de le voir, par exemple, à propos des enfants, « comme un devoir. » Ensuite, il accorde un intérêt «aux hommes volants». [7<ref> Il y a toujours chez Tarkovski une prépondérance pour le thème de l'élévation et de l'accessibilité à des degrés supérieurs. Dans le scénario d'''Ariel'' par exemple, le point de vue géographique n'est pas innocent, il a choisi «le toit du monde». C'est une séquence absente du film. </ref> Enfin, nous distinguons l'inconditionnalité du Goskino : aucun film ne peut sortir sans son autorisation.
 
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===1971===
 
Le 20 août : (...) « Je suis en pourparlers avec Tchoukhraï pour ''Une journée blanche''. » (…) Pour réussir à faire un film en une seule partie (2700m), il faut que j'aie un scénario de 45-50 pages, puisqu'une page dactylographiée équivaut en moyenne à 60m. Or ''Une journée blanche'' a 72 pages, dont 18 d'interviews. <ref>«Interviews directes de (sa) mère». Andreï Tarkovski, ''Le Temps Scellé'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 121. </ref> " (''C.J.'' p. 52.)
Nous pouvons nous apercevoir, encore une fois, qu'Andreï Tarkovski accorde une grande importance aux titres et aux sous-titres qui semblent être de réels segments filmiques en gestation. Avec le titre ''Une journée blanche'', c'est l'ensemble global du film qui est projeté ; les sous-titres sont des fragments isolés, ils sont placés selon un schéma intérieur qui contribue à l'élévation de l'édifice filmique. Ainsi «La destruction de l'église» ne figurera pas dans ''Le Miroir'', "Le champ de Koulikovo" sera remplacé par une séquence documentaire sur la seconde guerre mondiale : «La traversée du lac de Sivas». Enfin, le poème «Enfant, je suis tombé malade», sera un fragment du film ''[[Nostalgia]]'' (1984). Il nous semble que ce mode de fonctionnement par une «opération mathématique de segmentation filmique» : addition, soustraction, division, intégration, etc. lui permettait d'avoir une vision totale du film.
 
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===1972===
 
Le 9 février : (...) « Apparemment je vais tourner ''Une journée blanche'' dans ma propre unité de production. On s'y mettra avec Ioussov <ref>Vadim Ioussov : chef-opérateur des quatre premiers films d'Andreï Tarkovski, il sera remplacé par Gueorgui Rerberg. </ref> en août-septembre. Ce sera un film difficile à faire (…) et Ioussov ne m'est pas tellement proche et il n'est pas très riche spirituellement. (…) Demander à Rerberg <ref> Rerberg : né en 1937, il travailla entre autres sur quelques films d'Andreï Mikhalkov-Konchalovski. Chez Andreï Tarkovski le cinéma est «affaire de gens proche» c'est presque une entreprise familiale. </ref> de travailler au film ? » (''C.J.'' p. 62.)
Ici commence l'hostilité d'Ermarch vis-à-vis de Tarkovski. Tout laisse à croire qu'Ermarch avait une idée derrière la tête : celle de lui faire réaliser des films patriotiques de propagande. S'apercevant que Tarkovski serait intransigeant, il fera en sorte de ralentir son activité créatrice.
 
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===1973===
 
Le 4 février : (...) « Le titre ''Une journée blanche'' ne me plaît pas. C'est mou. ''Martyrologe'' <ref> Ou ''Ménologue'' : liste calendaire des martyrs chrétiens. Plus généralement, liste des souffrances ou des victimes mortes pour une cause. </ref> serait un bon titre, mais personne ne connaît ce mot et quand ils sauront ce que ça veut dire, ils l'interdiront ! ''Rédemption'' est plat… ''Confession'' est prétentieux, ''Pourquoi te tiens-tu à l'écart ?'' est mieux, mais peu clair.» (''C.J.'' p. 76.)
Le 16 décembre : (...) « Les plafonds suintent dans les trois pièces… Le titre du film ! Je n'arrive pas à trouver quelque chose de très bien. D'exact.» (''C.J.'' p. 90.)
Trois ans vont passer et Andreï Tarkovski hésite énormément sur le titre. Cette hésitation est une marque de l'esprit perfectionniste du cinéaste, car, comme on l'a déjà dit, le titre est en quelque sorte «un éclaireur de sens», un interrupteur d'émotions, le robinet par lequel tout va s'écouler. Il nous semble que le titre Le Miroir a été choisi au cours du tournage, c'est donc à partir des éléments filmiques qui suggèrent un répertoire de «réflexions en miroir», que le titre lui a enfin plu.
 
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===1974===
 
Le 8 mars : (...) « Nous finissons bientôt le tournage. Ça à l'air de marcher. On va voir. Artemiev a refusé de composer la musique pour Le Miroir. (Première citation du film dans le Cahier Journal, sans aucun commentaire.) "Maurice Bessy <ref>Maurice Bessy : délégué du festival de Cannes. </ref> veut que je vienne au festival.» (''C.J.'' p. 100.)
Par ailleurs, pour Andreï Tarkovski, le temps est la colonne vertébrale de l'édifice filmique, à travers les deux composantes fondamentales du temps : celui consacré à la période de la réflexion filmique, et celui qui «coule» dans le film, nous obtenons des aspects significatifs qui sont dans le droit fil de la [[Thèse:Résumé#cinémancie|cinémancie]], puisque la cinémancie est aussi la survie de l'objet-chose dans le temps. Toutefois, nous ne prenons pas uniquement en considération l'objet matériel, mais aussi l'objet abstrait qui désigne son appellation dans le titre. <ref>C’est le cas, par exemple, du titre ''Ariel'' qui désignait «un homme volant», et qui devient, pour ainsi dire, un objet de réflexion non négligeable dans le potentiel d'une réalisation filmique. </ref> Ces faits expliquent en grande partie notre intérêt quant à la nature, à la fonction et aux paramètres généraux issus des objets. Ils installent et instaurent «la liaison et la logique poétique au cinéma», c'est ce qui intéresse Andreï Tarkovski. <ref>Cf. '''Andreï Tarkovski''', ''Le Temps Scellé,'' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 22. </ref> ''Le Miroir'' commence par un prologue très particulier, à travers lequel nous allons saisir quelques données [[Thèse:Résumé|cinémantique]] particulières.
 
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==Liens spécifiques du film==
 
''Le Miroir'' ([[#Aspects techniques du film|Fiche technique]] et [[#Aspects extra-filmiques|aspects extra-filmiques]]) :
 
 
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===Le Prologue (plans 3 -5) ===
 *« [[Main#La parole, la main et le nombre : agents cinémantiques|La parole, la main et le nombre]] » - [[Livre]] (plan 3)  <center>*</center> 
===« Le feu au fenil » ou l’Attente brûlante (plans 6 – 21)===
 *1. « [[Clôture#Clôture et rupture|Clôture et rupture]] » (plans 8 – 12) - [[Cigarette#La cigarette comme indice d’une passion amoureuse|Cigarette]] (plan 9), [[Homme (Figures de l’)#La métamorphose du « passant-médecin »|« Métamorphose et déviation des figures de l’homme »]] (Plans 9 et 11, 24, 38 et 41, 59-73)<br/>*2. [[Verre#Chat noir et verre de lampe à pétrole|« Chat noir et verre de lampe à pétrole »]](plans 17 – 19)  <center>*</center> 
===« Le rêve d’Aliocha » (plans 21 – 28)===
 *« [[Cheveux#Danse et cheveux : configuration cinémantique|Danse et cheveux]] » (plans 24 – 27) - « [[Eau#L’Eau en feu|L’Eau en feu]] » (plans 20 – 25)  <center>*</center> 
===« Le téléphone et le rideau sombre » (plan 29)===
 *[[Téléphone#Le téléphone et le rideau sombre|Le téléphone et le rideau sombre]] (plan 29)  <center>*</center> 
===« La coquille à l’imprimerie » (plan 30 – 55)===
 *[[Grillage#Le Miroir, d’Andreï Tarkovski |Grillage]] (plan 30)  <center>*</center> 
===La question espagnole et l’aérospatiale soviétique (plans 56 -77)===
 *[[Homme (Figures de l’)#Déviations et conséquences|"La question espagnole"]]  <center>*</center> 
===« Pages froissées, sac renversé et trace d’une tasse de thé » (plans 78 – 86)===
 *[[Miroir#Miroirs intérieurs ; intérieurs du Miroir|« Miroirs intérieurs – Intérieurs du miroir »]] (plans 24b et 61)  <center>*</center> 
===« Jeux et enjeux »(plans 87 – 115)===
 *« [[Jeu#De la grenade à blanc, à la bombe atomique|De la grenade à blanc à la bombe atomique]] »   <center>*</center> 
===Tour et retour du père (plans 116 – 123)===
« *[[Verre#Miroir brisé : séquence et conséquence|« Miroir brisé: séquence et conséquence »]] »   <center>*</center> 
===Le buisson ardent (plans 124 – 135)===
 *« [[Feu#Variation d’éclairage, le mythe du sphinx phénix et l'énigme du coq |Le mythe du sphinx phénix et l’énigme du coq]] »
===Blanc et blancs===
« <center>*</center> ===Blanc et blancs (plans 136 – 161) ===  *[[Bijou#Bijoux en chute, lait qui déborde|« Bijoux en chute»]] » ; « [[Coq]] #Coq au cou tranché et [[laitqui déborde|« Coq au cou tranché »]] débordé » (plans 136 – 161)  <center>*</center> 
===Conclusion : Un miroir de feu===
« *[[Oiseau]] #Oiseau en [[feu]] et en [[vent|« Oiseau en feu et en vent »]] ».  
<center>* * *</center>
<center>* * *</center>
 
 
 
 
[[#ancre_1|Haut de page]]
 
 
 
 
[[Thèse:Introduction|Introduction à la cinémancie]]
 
 
 
 
[[Dictionnaire:Liste des mots|Liste des mots]] - [[Dictionnaire:Liste des films|Liste des films]] - [[Dictionnaire:Liste des réalisateurs|Liste des réalisateurs]]