Miroir (Le) : Différence entre versions

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De ces journées, on peut remarquer deux aspects particuliers. Il y a d'abord le fait que le réalisateur s'occupe de plusieurs scénarios à la fois, tout en gardant une option sur un film particulier, ici c'est ''Une journée blanche''. C'est comme s'il procédait par approximations pour aboutir à une réalisation qui englobe ces divers points de vues comme nous venons de le voir, par exemple, à propos des enfants, « comme un devoir. » Ensuite, il accorde un intérêt « aux hommes volants ». [7<ref> Il y a toujours chez Tarkovski une prépondérance pour le thème de l'élévation et de l'accessibilité à des degrés supérieurs. Dans le scénario d'''Ariel'' par exemple, le point de vue géographique n'est pas innocent, il a choisi "le toit du monde". C'est une séquence absente du film. </ref> Enfin, nous distinguons l'inconditionnalité du Goskino : aucun film ne peut sortir sans son autorisation.
 
De ces journées, on peut remarquer deux aspects particuliers. Il y a d'abord le fait que le réalisateur s'occupe de plusieurs scénarios à la fois, tout en gardant une option sur un film particulier, ici c'est ''Une journée blanche''. C'est comme s'il procédait par approximations pour aboutir à une réalisation qui englobe ces divers points de vues comme nous venons de le voir, par exemple, à propos des enfants, « comme un devoir. » Ensuite, il accorde un intérêt « aux hommes volants ». [7<ref> Il y a toujours chez Tarkovski une prépondérance pour le thème de l'élévation et de l'accessibilité à des degrés supérieurs. Dans le scénario d'''Ariel'' par exemple, le point de vue géographique n'est pas innocent, il a choisi "le toit du monde". C'est une séquence absente du film. </ref> Enfin, nous distinguons l'inconditionnalité du Goskino : aucun film ne peut sortir sans son autorisation.
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Version du 30 juillet 2011 à 00:44

Photogramme : "Miroir (Le)", La lévitation de Maroussia.


Aspects techniques du film

Le Miroir :
1974.
Titre original : Zerkalo
Titre du scénario : Une journée blanche.
Titres pressentis : Le Torrent Fou, Martyologue, Rédemption, Confession, Pourquoi te tiens-tu à l'écart ?
Réalisation : Andreï Tarkovski.
URSS. 106 minutes.
Couleurs et noir et blanc.
Production : Mosfilm, unité de production 4.
Scénario : Andreï Tarkovski et Alexandre Micharine.
Images : Gueorgui Rerberg.
Assistants de réalisation : Larissa Tarkovskaïa, Valérie Khartchenko, Maria Tchougounova.
Direction artistique : Nikolaï Dvigoubski.
Décors : A. Merkoulov.
Son : Semion Litvinov.
Costumes : Nelly Fomina.
Maquillage : Vera Roudina.
Musique : Edouard Artemiev, avec des extraits de Bach, Pergolèse, Purcell.
Poèmes d'Arseni Tarkovski lus par le poète.
Montage : L. Feganova.
Directeur de production : E. Weisberg.

Acteurs :

M. Terekhova (La mère d'Alexeï et Natalia.)
P. Iankovski (Alexeï à 5 ans. Aliocha.)
I. Danitslev (Ignat et Alexeï à 12 ans.)
O. Iankovski (Le père.)
N. Grinko (L'homme à l'imprimerie.)
A. Demidova (Lisa.)
A. Solonitsyne (Le passant.)
I. Nazarov (L'instructeur militaire.)
L. Tarkovskaïa (La mère d'Alexeï âgée.)
T. Ogorodnokova (La Dame en noir.)
I. Smoktounovski (La voix d' Alexeï, le narrateur.)

Aspects extra filmiques

Le Cahier Journal et les réflexions du cinéaste vont nous servir, à préciser le choix du réalisateur dans la disposition et la situation des objets dans le film, qui ne sont pas simplement, comme nous l'avons déjà dit, des objets-accessoires décoratifs, mais bien plutôt des objets-symboles ou des objets-signes. Plus que tout autre film, Le Miroir est une parfaite élaboration du langage cinématographique, une haute technicité plastique. Longtemps le titre du film était : Une Journée Blanche. Titre cité dès la première page du Cahier Journal, et à la première journée d'ouverture du Cahier,[1] en :

1970

Le 15 Juin : (...) « Il veut le lire (le scénario) à Kolia Chichline. [2] Il faut l'obliger (le P.C.) à agir par en haut. Il n'y a pas d'autre moyen. »[3] Un premier scénario est donc déjà écrit. Il sait qu'il aura des difficultés avec le C.C.P.C. [4] Il s'adresse à son ami.

Le 15 août : On lui propose de faire un film pour l'étranger : (…) « On verra. Peut-être sur Dostoïevski. Mais ce sera après Une journée blanche ». (C.J. p.18.)

Le 7 septembre : (...) «  Il faut absolument faire Une journée blanche. C'est aussi une partie de ce travail (le travail de former chez les enfants le sens de la dignité et de l'honneur, un devoir) (…) On peut en faire un film splendide. Ce sera justement un exemple où tout sera construit sur l'expérience personnelle. Et je suis convaincu que, grâce à ça, le film parlera beaucoup au spectateur. » (C.J. p. 25.) Le « film doit parler », comme dans le prologue du film où la femme-médecin dit à son patient : « Toute ta vie, tu parleras haut et net ». Nous comprenons ainsi pourquoi les autorités soviétiques se méfiaient d'Andreï Tarkovski. Cette question a certainement contribué à une détermination de la part du cinéaste. Après des nombreuses péripéties, il déclare le 10 juillet 1984 à Milan de ne plus revenir en Union Soviétique.

Le 18 septembre : (...) « Tchoukhraï [5] m'a demandé de lui apporter le scénario d"Une journée blanche". Il veut que je le réalise chez eux. (…) Ariel[6[6] aussi, il veut l'acheter, paraît-il. On verra. Je ne crois pas en Tchoukhraï, il a souvent trompé les gens. » (C.J. p. 31.)

De ces journées, on peut remarquer deux aspects particuliers. Il y a d'abord le fait que le réalisateur s'occupe de plusieurs scénarios à la fois, tout en gardant une option sur un film particulier, ici c'est Une journée blanche. C'est comme s'il procédait par approximations pour aboutir à une réalisation qui englobe ces divers points de vues comme nous venons de le voir, par exemple, à propos des enfants, « comme un devoir. » Ensuite, il accorde un intérêt « aux hommes volants ». [7[7] Enfin, nous distinguons l'inconditionnalité du Goskino : aucun film ne peut sortir sans son autorisation.


Notes et références

  1. Andreï Tarkovski, Cahier Journal 1970-1986, op. cit., p. 15.
  2. Ami d'enfance d'Andreï Tarkovski, qui travaillait à la section culturelle du Comité Centrale du Parti communiste. (C.C.P.C.)
  3. Op. cit.,p. 17.
  4. Comité central du Parti Communiste.
  5. Tchoukhraï : Réalisateur russe, né en 1921, directeur d'une unité de production expérimentale relativement indépendante de Mosfilm.
  6. "Ariel" : Titre d'un scénario jamais réalisé. L'action se déroule dans un monastère des montagnes du Pamir au cours de la première guerre mondiale. Partant d'un roman d'Ariel "Sur un homme volant" d'A. Belaiev. Il ne reçut jamais du Goskino (Cf. supra.) l'autorisation du tournage. Les montagnes du Pamir sont un pays montagneux très élevé de l'Asie centrale. Il appartient presque en entier à la Russie, pour le reste à l'Afghanistan. Le Tagharma culmine à 7899m. C'est le "Toit du monde" des géographes. (Dictionnaire Larousse.)
  7. Il y a toujours chez Tarkovski une prépondérance pour le thème de l'élévation et de l'accessibilité à des degrés supérieurs. Dans le scénario d'Ariel par exemple, le point de vue géographique n'est pas innocent, il a choisi "le toit du monde". C'est une séquence absente du film.
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