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Main

633 octets ajoutés, 26 mars 2012 à 23:20
<span id="ancre_1"></span>[[Fichier: mainp9.jpg|600px|thumb|center|Photogramme : "''Edward aux mains d'argent"''. ]]
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==Titres des films==
 
[[Dictionnaire:Mode d'emploi|Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations]]
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==Autres titres de films==
 
 
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<td><strong> [[#Luna (La), Luna de Bernardo Bertolucci|Luna (La)]]</strong></td>
<td><em>[[Luna (La)]]</em></td>
<td><strong>[[Bertolucci Bernardo]]</strong></td>
<td>106</td>
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<td> '''[[#Stalker, d’Andreï Tarkovski|Stalker]]'''</td>
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==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques du film.==
Après sa "[[Danse#A travers le Miroir, d'Ingmar Bergman|danse énigmatique]] " (dans la [[chambre]] de rencontre avec Dieu). Karen, entre dans la chambre de son père. Elle éteint la chandelle posée sur la [[table]] du bureau. Tout en restant du côté opposé des tiroirs et en regardant en direction de la porte, guettant l'[[arrivée]] de son père, sa main glisse vers les tiroirs, le troisième à partir du bas. (Cf. '''Photogramme Main 1'''.)
<span id="ancre_94p"></span>[[Fichier:mainp1.jpg|200px|thumb|right|Photogramme Main 1 : ''[[A Travers le Miroir]]'', '''plan 94'''. La « main-œil » de Karen qui ouvre le tiroir. ]]
Elle ouvre le tiroir, prend un cahier et le feuillette. Elle lit (c'est son père qui écrit) : "…''sa maladie est fatale avec des périodes sereines. Mais cette certitude m'est presque insupportable… Le besoin d'enregistrer sa désintégration progressive''…" Elle range le cahier.
Ici, la main accomplit une double fonction, celle de voir et de saisir. La main de Karen qui a "vu" le cahier, est un bel exemple de ce qu'on pourrait appeler, [[Cendre#Viridiana de Luis Buñuel|"la main-œil"]]. C'est un aspect pertinent qui mérite un développement conséquent, notamment au niveau des différents [[#Les gestes de la main|gestes]] des mains.
 
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====Liens spécifiques du film====
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===Un Condamné à mort s’est échappé, de Robert Bresson===
 
Première victoire de Fontaine dans son combat pour la liberté. Grâce à une épingle, il a réussi à enlever les menottes qui emprisonnaient ses mains. Fontaine montre ses mains libres, à ses nouveaux amis. Les mains ont réussi à passer par les barreaux de la fenêtre. (Cf. '''Photogramme Main 2.''')
Ainsi la main de Fontaine, comme "un aveugle aux doigts de lumière", ne guide pas uniquement la main de Jost vers le crayon. Elle va le diriger aussi, à travers l'obscurité de cet espace, vers la lumière de la liberté. C'est un autre exemple pertinent d'une "main-œil".
 
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====Liens spécifiques du film ====
*[[Porte#Un Condamné à mort s’est échappé, de Robert Bresson|Porte]]
*[[Sac#Un Condamné à mort s’est échappé, de Robert Bresson|Sac-mouchoir]]
 
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 ===Luna (La), Luna de Bernardo Bertolucci=== 
L'image du père de Joe mort au volant de sa voiture. (Cf. '''Photogramme Main 4'''.)
Remarquez les poings serrés de l'adolescent sur la vitre. Image prémonitoire. N’anticipe-t-elle pas, en quelque sorte, la toxicomanie du jeune adolescent ?
 
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====Liens spécifiques du film====
*[[Architecture - #La Luna de Bernardo Bertolucci|Architecture]]*[[Barrière - #La Luna de Bernardo Bertolucci|Barrière]]*[[Bouteille#La Luna de Bernardo Bertolucci|Bouteille et glace - ]]*[[Ceinture#La Luna de Bernardo Bertolucci|Ceinture bras]]*[[#La Luna de Bernardo Bertolucci|Mains]] 
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===Le Miroir, d’Andreï Tarkovski===
'''Voir''' : [[Danse#Danse et connotation politique|"La mainmise"]] du pouvoir politique et autoritaire. 
====La parole, la main et le nombre : agents cinémantiques====
 
'''<span id="ancre_3">Plan</span> 3''' : ''00' 00"'' : Ignat, un adolescent, silencieux, tient à la main gauche un [[livre]] fermé sur son doigt. Il met en marche l’interrupteur d’une télévision : télé, loin: vision au loin. C'est le premier [[miroir]], un "miroir" partiel du monde ou plus exactement, un miroir des ondes du monde, un miroir contemporain de la plate réalité. '''Le [[Son (bande-son)|son]] avant l'image.''' Nous "traversons le miroir" :
<span id="ancre_4a"></span>Voilà un prologue thérapeutique peu ordinaire. Dans son ''journal'' manuscrit, Tarkovski a collé les unes après les autres toutes les questions qui lui furent posées par écrit, lors d'une intervention à Kazan le 11 décembre 1979. Parmi plus de cinquante billets que le public a adressés à Tarkovski, nous lisons le billet d'un spectateur qui se demande par rapport au prologue avec le bègue : (…) "Signifie-t-il que l'on ne vous laissait pas parler, ou que, pour des raisons intérieures, vous ne pouviez pas parler ? (…) La scène … ou l'enfant (Ignat) lit la lettre de Pouchkine à Tchaadaïev, ne vient-elle pas en partie donner une explication à ceux à qui ne plaît pas votre attitude à l'égard de la Russie ?" Cette pertinente constatation est dans le droit fil des inquiétudes d'Ermarch. <ref>Filip Ermach : haut fonctionnaire, responsable du cinéma au département de la culture du Comité Central du P.C. Il deviendra en 1972, le Président du Goskino, et le restera jusqu'en 1986. </ref> Elle met l'accent sur l'audace de Tarkovski. Nous savons que le Goskino <ref>Goskino : Cinéma d’état. </ref> souhaitait qu'il (…) "crée quelque chose de nouveau, lié au progrès scientifique et technique." <ref>''Cahier Journal'' du 17 septembre 1972. ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|Op. cit.]]'' </ref> Tarkovski choisit de montrer un progrès médical, qui présente néanmoins une grande ambiguïté, car cette thérapie baigne pour une très grande part dans l'irrationnel, elle fait appel à la suggestion, à l'hypnose et à la parapsychologie, c'est-à-dire à des catégories irrationnelles qui, en fin de compte n'avaient pas de place prépondérante dans un système idéologique comme le socialisme matérialiste. Par ailleurs, Tarkovski connaissait une célèbre parapsychologue géorgienne de Moscou qui s'appelait Djouna, et qui soigna, entre autres, Brejnev. <ref>Elle sera mentionnée pour la première fois dans le ''Cahier Journal'' le 26 janvier 1980 : (…) "Ermarch l'interroge sur Djouna, pour que Mossine aille la voir."Andreï Tarkovski, Cahier Journal 1970-1986, op. cit., p. 226. Le 9 octobre 1981, il ira la voir, pour qu'elle s'occupe de son champ magnétique, car il semblerait qu'Andreï Tarkovski ait possédé des facultés semblables à celles de Djouna. Op. cit., pp. 276 ; 278 ; 283. </ref>
 
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====Le fond de la main====
La psychothérapeute ne devient-elle pas le réalisateur ? Elle est habillée de blanc, comme le fond blanc, devenu un blanc de lumière. Un réalisateur de cinéma n'est-il pas celui qui cherche "la lumière de l'obscurité" ? Quel est l'instrument de base de la mise en lumière ? De la mise en forme ? N'est-elle pas le [[doigt]] ? Et par prolongement, la main ? <span id="ancre_yeux"></span>"L'interrupteur" du doigt, ce sont les [[yeux]] : tout en posant son doigt devant Iouri, la psychothérapeute lui dit : "''Regarde-moi dans les yeux.''" Un zoom avant cadre en plan moyen Iouri, qui penche en arrière, comme en "vénération devant le prodige". Ensuite, au cours de cette extraordinaire thérapie, nous constaterons que la guérison du bégaiement, pouvoir parler, passe par les mains.
 
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=====L'éloge de la main=====
Ainsi le spectateur perspicace n'avait qu'en partie raison. Car, non seulement, on ne laissait pas Andreï Tarkovski parler, mais on ne le laissait pas non plus faire. Car à quoi ça sert de parler si on ne fait rien ? Il y a bien eu à l'origine le verbe, mais après le verbe, il y a eu le geste, "le verbe et le geste donnent l'action". L'éloge de la main de la part de Tarkovski est une contribution à la vénération de cet organe inestimable. <ref>Cf. '''G. Deleuze,''' la main chez Bresson, op. cit., p. 22. '''J. Donner''', (...) "Souvent dans les films de Bergman ; les mains ont une grande signification dramatique", ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|op. cit.]]'', p. 94. '''G. Bachelard''', ''La psychanalyse du feu'', "On a sans doute bien fort bien dit quand on a défini l'homme : une main et un [[langage]]. Mais les gestes "utiles" ne doivent pas cacher les gestes "agréables". Editions Gallimard, 1949, p. 61. Et, du même auteur, ''L'eau et les rêves'', "La main aussi a ses [[Rêve|rêves]], elle a ses hypothèses. Elle aide à connaître la matière dans son intimité." Librairie José Corti, 1942, p. 124. </ref> De plus, dans la [[Thèse:Résumé#cinémancie|cinémancie]], la main a une place de choix, c'est un grand facteur de [[Déterminisme|détermination]], car comme la bouche et les [[yeux]], "la main parle et voit". Elle dit même des choses que la bouche ne peut pas dire. Elle voit des choses que les yeux ne voient pas. (…) "Comme le regard, la main joue un rôle important dans la magie ; elle est d'ailleurs parfois comparée à l'œil, et a la même signification dans les rêves pour les psychanalystes. D'où le beau titre : "l'aveugle aux doigts de lumière." (…) C'est par l'extrémité des mains que s'exhale l'énergie ou fluide vital des magnétiseurs. L'imposition des mains signifie un transfert d'énergie ou de puissance. <ref> "Elle était également pratiquée par les rois de France et d'Angleterre. Ils guérissaient ainsi les écrouelles (Adénopathie cervicale tuberculeuse chronique.) </ref> (…) La main exprime des idées d'activité, en même temps que de puissance et de domination. (…) Il faut se souvenir aussi que le mot manifestation à la même racine que "main" est "manifesté" ce qui peut être tendu ou saisi par la main." <ref>Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', pp. 599-602. </ref>
 
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=====Les gestes de la main=====
[[Fichier:mainp6a.jpg|200px|thumb|right|Figure Main 6 : La Main qui serait une transposition plastique du nom d'Allah.]]
 
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=====La valeur du chiffre trois=====
Le bègue du film représente finalement "un miroir temporel" : un miroir qui nous renvoie la même image, l'écho de sa voix. '''Le bègue qui renvoie son propre [[Son (bande-son)|son]]'''. Et c'est ce qui fait justement problème. Il ne peut pas parler dans l'ordre naturel des [[Mot|mots]]. Il répète les mêmes mots dissociés. Pour cette raison, la main à elle seule, avec tous ses attributs en chaîne, <ref>De regard, de transfert d'énergie, de puissance, de domination, de manifestation d'emblème royal et même, en fin de compte, de loi. </ref> ne pourra pas mettre de "l'ordre" dans l'élocution du jeune homme. Pour cela, il faut le "dire", il fallait que la femme-médecin ordonne à son patient : "''Je vais dire "trois" et tes mains seront immobiles''" Voilà donc le mot magique : trois, c'est un nombre, mais qu’il faut encore dire dans l'ordre : "''Un, deux, trois, les mains ne bougent plus.''" Le chiffre trois est un chiffre emblématique chez Tarkovski. Nous l'avons déjà rencontré au niveau de la distribution des rôles principaux des protagonistes, une distribution en [[triangle]]. <ref> Comme par exemple dans ''[[Nostalghia]]'', ''[[Stalker]]'' ou ''[[Andreï Roublev]]''.</ref>
 
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====Liens spécifiques du film====
 
 
Voir : ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]]''
 
 
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===Stalker, d’Andreï Tarkovski===
 
Il s’agit des travellings sur des [[Objet|objets]] hétéroclites. Ainsi, le 4ème travelling en plongée présente : une seringue, une [[cuillère]], une boîte en fer blanc à l'intérieur duquel il y a une seringue, des pièces de monnaie, la couverture d'un livre représentant une icône, une mitraillette, une portion du sol en carrelage noir et blanc en losange, des bouts de fil barbelé, un ressort, des lambeaux de pages de livres, une sorte de vieille pipe, et enfin, flottant au-dessus de l'eau. La main du Stalker, en gros plan.
Le <span id="ancre_89"></span>plan 89 offre une vision "archéologique des objets", si nous osons dire, une espèce de vision archéologique des civilisations contemporaines. Nous constatons qu'il y a une direction de lecture.<ref> Comme le seront les plans de documentaires dans ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]''. </ref> Les objets défilent sous la caméra, pour aboutir enfin à la main inerte du Stalker. A quoi sert un objet, s'il n'y a pas une main pour le manipuler ? Mais quel objet choisir ? A ces questions, il faut saisir le sens qu'attribue Tarkovski à l'image cinématographique, qui est (…) "l'observation des faits dans le temps, agencés selon les formes de la vie même. Selon ses lois temporelles. Mais ces observations nécessitent une sélection. (…) L'image est cinématographique, si elle vit dans le temps et si le temps vit en elle, dès le premier plan tourné. Aucun objet, même "mort", aucune table, aucune chaise, aucun [[verre]], ne peut être filmé isolément dans un plan comme s'il se trouvait en dehors du temps."<ref> '''Andreï Tarkovski''', ''Le Temps Scellé'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 64.</ref> Ainsi, Tarkovski ne veut pas s'éloigner des faits concrets, dont la vie réelle offre le tableau. Comme le regard d'un enfant ! Il veut, en quelque sorte, échapper à l'analyse intellectuelle, pour s'adresser à l'instinct, au spontané, à l'immédiat. C'est un regard idéal qu'il vise, et qui est difficile d'accès.
 
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====Liens spécifiques du film====
 
Voir : ''[[Stalker]]''
 
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==Symbolisme==
 
(…) "Bien qu'il ne s'agisse pas d'un principe absolument constant, la droite correspond plutôt, en Chine à l'action, la gauche au "non-agir", à la sagesse (Tao Te King, 31.) Cette même polarité peut d'ailleurs être considérée comme la base des Mudrâ hindous et bouddhiques. Les Mudrâ sont les "symbolismes essentiels des gestes de la main." En voilà quelques exemples :
- Le varada-mudrâ, don : main baissée, tous doigts étendus, paume en avant.
- Le tarjanî-mudrâ, menace : poing fermé, l'index tendu pointant en l'air.<ref>'''Chevalier/Gherrbrant''', ''Dictionnaire des Symboles'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 599. </ref>
 
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==Superstition==
 
• La main hindoue, "avec les doigts tendus et séparés, qui dans le bouddhisme symbolise "l'absence de crainte", représente la bonté, l'équité, l'autorité ; elle protège la famille et, notamment en Italie, éloigne le mauvais œil."
• La main cornue (en position de cornes), index et auriculaires tendus, avec les autres doigts repliés, joue un grand rôle dans la sorcellerie : elle menace celui vers qui elle est dirigée mais elle peut aussi servir à conjurer la mauvais sort notamment si on la pointe vers le sol…"<ref>'''Éloïse Mozzani''', ''Le livre des Superstitions'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'', p. 1056. </ref>
 
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== Notes et références ==
<references />
 
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[[Thèse:Introduction|Introduction à la cinémancie]]
 
 
 
 
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