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Livre

10 677 octets ajoutés, 10 septembre 2011 à 01:40
<span id="ancre_1"> </span>
[[Fichier: pLivre_Polanski_9e_Porte_17__1_34_17_800p2.jpg|600px|thumb|center| ''La Neuvième Porte'', '''plan 11999, Roman Polanski. ''']]
<br/>
</tr>
<tr>
<td> '''[[#Les Livres dans Andreï Roublev, d’Andreï Tarkovski|Andreï Roublev]]'''</td>
<td>(Voir détail : ''[[Andreï Roublev|Andre&iuml; Rublyov]]'')</td>
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td>
<tr>
<td>'''Into the Wild'''<br/>
&#167;. [[Into the Wild#ancre_30ancre_livre|'''Plan 526'''Le Livre Bâton]] </td>
<td> (Voir détail : ''[[Into the Wild]]'')</td>
<td><strong>Penn Sean</strong></td>
<tr>
<td>'''Maître (Le) '''<br/>
&#167;. "Le Maître" flotte dans les airs. '''[[Maître (Le)#ancre_41ancre_24|&#934;&#969;. 4124. Plan 12865.]]'''</td>
<td>(Voir détail : ''[[Maître (Le)#Maître (Le)|Mistrz]]'')</td>
<td><strong> Piotr Trzaskalski </strong></td>
</tr>
<tr>
<td>''' [[#Les Livres dans Le Miroir, d’Andreï Tarkovski|Miroir (Le)]] ''' </td>
<td>(Voir détail : ''[[Miroir (Le) |Zerkalo]]'')</td>
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td>
<tr>
<td> '''Stalker'''<br/>
&#167;. '''[[Verre#ancre_144|Plan 144.]]'''</td>
<td>(Voir détail : ''[[Stalker|Stalker]]'')</td>
<td> '''[[Tarkovski Andreï]]'''</td>
<td>161</td>
</tr>
<tr>
<td>'''Visiteur (Le) '''<br/>
&#167;. &#934;&#969; 1. Plan 1.<br/>
&#167;. &#934;&#969; 15. Plan 28.</td>
<td>Muukalainen</td>
<td><strong>Valkeapää Jukka-Pekka</strong></td>
<td>Forsström J.<br/>
Valkeapää J.-P.</td>
<td><strong>2008</strong></td>
<td>Finlande<br/>
Angleterre<br/>
Allemagne<br/></td>
<td>139</td>
</tr>
</table>
Le 6 avril 1973, Andreï Tarkovski note dans son cahier journal (p. 84) : (…) "Je me suis souvenu de la façon dont j'avais égaré le manuscrit du scénario de [[Andreï Roublev|Roublev]], alors que je n'avais aucun double. Je l'avais laissé dans un taxi, à l'angle de la rue Gorki. (…) Et le taxi était parti !… De désespoir j'étais allé me saouler. Au bout d'une heure je suis sorti… Deux heures après, alors que je redescendais la rue, exactement au même endroit, là où j'étais descendu de la voiture, un taxi a ralenti (en pleine infraction de code de la route) et le chauffeur m'a rendu mon manuscrit par la fenêtre… C'était un miracle." (''C.J.'' p.84.)
Nous sommes ici en présence d'un haut fait extra-filmique. Deux éléments sont à souligner. D'abord, Tarkovski a "retrouvé" son manuscrit "exactement au même endroit", comme si le temps avait été effacé. Ensuite, la voiture qui est en pleine infraction au code de la route, n'est-elle pas une anticipation manifeste de l'exil forcé de Tarkovski ? Cet épisode dont on ignore la date exacte, vraisemblablement entre 1963 et 1965, à tout de même, marqué Andreï Tarkovski d'une empreinte profonde, parce qu'il l'a en quelque sorte, transposé à l'écran, notamment dans Stalker, avec la disparition/apparition du professeur dans la zone <ref>Cf. ''[[Stalker]]'', à propos du [[sac]] du Professeur. </ref> ou dans ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'' <ref>Egalement dans ''[[Miroir (Le)|Le Miroir]]'' : L'[[apparition]] [[disparition]] de Maroussia, de la dame en noir, etc. </ref> ou encore dans [[Andreï Roublev]]. Plus tard, il fera au moins deux allusions à cet épisode prodigieux. Une première fois, quatre ans plus tard, d'une façon objective, scientifique, presque détachée…  [[Andreï Roublev#1976|Lire la suite.]] 
Voir : [[Bibliomancie#Les présages de la Bible|Les Présages de la bible]]
 
<center>* </center>
 
===Les Livres dans Le Miroir, d’Andreï Tarkovski===
====Les livres au début du film====
Au ''' <span id===Les Livres dans Le Miroir"ancre_3">Plan</span> 3''' : ''00' 00&quot;'' : (Ouverture ou [[premier]] plan du film.) Ignat, d’Andreï Tarkovski===un adolescent, silencieux, tient à la [[main]] gauche un livre fermé sur son [[doigt]]. Il met en marche l’interrupteur d’une télévision: télé, ''loin'' : vision au loin. (Cf. '''Photogramme - Livre 1.''') C’est la séquence de la psychothérapeute qui soigne un adolescent.
([[Main#ancre_4|Lire la suite.]])
====Les livres au début du film====
Au ''' <span id="ancre_3ancre_3p">Plan</span> 3[[Fichier:Livre_Tarkovski_lemiroir_plan3_1400p.jpg|300px|thumb|right|''' : ''00Photogramme - Livre 1.' 00&quot;'' : (Ouverture ou [[premier]] plan du film.) Ignat, un adolescent, silencieux, tient à la [[main]] gauche un livre fermé sur son [[doigt]]. Il met en marche l’interrupteur d’une télévision: télé, ''loinLe Miroir'' : vision au loin. (Cf. , '''Photogramme - Livre 1.Plan 3''') C’est . Premier plan du film : Ignat met en marche la séquence de la psychothérapeute qui soigne un adolescenttélévision. ]]
([[Main#ancre_4|Lire la suite.]])
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Andreï Tarkovski, Le Miroir. Photogramme Livre 1 : plan 3.
Photogramme Livre 1 :
Le Miroir,
Plan 3.
Premier plan du film : Ignat met en marche la télévision.
Au ''' <span id="ancre_15">Plan</span> 15 :''' '' 11' 00&quot;'' : Plan général de la datcha avec la fenêtre ouverte par laquelle un livre s'envole et tombe vers l'extérieur. (Cf. '''Photogramme - Livre 2.''') C'est comme un second rappel du coup de vent qui a soufflé. C'est aussi un fait qui aura une [[résonance]] sur l'épisode de l'imprimerie. (Voir aussi : [[Mot#La coquille dans l’imprimerie – Mot et maux ; page et grillage|Mot]])
 <span id="ancre_1ancre_15p"></span> [[Fichier:eaup1livre_Tarkovski_lemiroir_plan15_1400p1.jpg|200px300px|thumb|right|'''Photogramme - RéalitéLivre 2.''' : ''Le Miroir'', '''Plan 2515'''. LA travers la fenêtre ouverte, un livre s'eau qui ruisselle le long des murs de envole et tombe vers l'appartementextérieur. ]]
====Pages froissées, marques physiques====
Au ''' <span id="ancre_15">Plan</span> 15 :''' '' 11' 00&quot;'' : Plan général de la datcha avec la fenêtre ouverte par laquelle un livre s'envole et tombe vers l'extérieur. C'est comme un second rappel du coup de vent qui a soufflé. C'est aussi un fait qui aura une [[résonance]] sur l'épisode de l'imprimerie. (Voir aussi : [[Mot#La coquille dans l’imprimerie – Mot et maux ; page et grillage|Mot]])
Au ''' <span id="ancre_78">Plan</span> 78 : ''' ''40' 44&quot;'' : Ignat adolescent feuillette un grand livre d'art sur la Renaissance italienne. Chaque image du livre est séparée par un feuillet transparent de protection. L'adolescent par deux fois ne déplie pas convenablement les feuilles qui se froissent sur la partie supérieure : il ne s'intéresse qu'aux images. (Cf. '''Photogramme – Livre 3.''')
<span id====Pages froissées"ancre_78p"></span> [[Fichier:livre_pli_Tarkovski_lemiroir_plan78_1400p1.jpg|300px|thumb|right|'''Photogramme - Livre 3.''' : ''Le Miroir'', sac renversé et trace d'''Plan 78'''. L'une tasse des deux feuilles de thé====protection qu'Ignat adolescent froisse sans faire attention.]]
Au plan 78 : 40' 44" : Ignat adolescent feuillette un grand livre d'art sur la Renaissance italienne. Chaque image du livre est séparée par un feuillet transparent de protection. L'adolescent par deux fois ne déplie pas convenablement les feuilles qui se froissent sur la partie supérieure : il ne s'intéresse qu'aux images. (Cf. Photogramme – Livre 2.)
Andreï Tarkovski, Le Miroir. Photogramme Livre 2 : plan 78. Photogramme Livre 2 :
Le Miroir,
Plan 78.
L'une des deux feuilles de protection qu'Ignat adolescent froisse sans faire attention.
Mais ces faits anodins, comme les [[Rideau#Le téléphone et le rideau sombre|rideaux des fenêtres]], ont pour la [[Thèse:Résumé#cinémancie |cinémancie]] une certaine importance. C'est là, une des principales valeurs d'un témoignage filmique. En effet, il y a plusieurs façons d'ouvrir et de lire un livre. Cela dépend de plusieurs paramètres, comme le type et le genre du livre, son âge, son appartenance, s'il a appartenu à une personne vénérée de la famille, si au contraire c'est un livre à grand tirage, etc. Ensuite, il y a le caractère et le degré d'érudition de la personne qui consulte le livre. Or ici, le livre visiblement est vieux, il semble avoir appartenu à un membre de la famille. Dans le cours de la diégèse, Ignat vivait séparé de ses parents, et il assistait à leurs querelles d'adultes. L'adolescent est déchiré entre son père et sa mère. <ref>Comme le fut Andreï Tarkovski déchiré entre son "pays", et sa terre. Traduction "le pays", c'est le père, la patrie et"la mère", c'est la terre russe, la nation russe. [1[Miroir (Le)|Le Miroir] ] est un film qui développe cet argument. </ref> Il devient une "image" à l'instar du livre, devant lequel se trouvent des "petits rideaux" de protection. L'adolescent est froissé, il froisse inconsciemment les feuillets, peut-être en signe de protestation. Mais il est sûr que les vicissitudes malheureuses auxquelles assiste régulièrement l'adolescent,[2] <ref>Comme les vicissitudes qu'Andreï Tarkovski traversait pour édifier ses films. </ref> l'ont certainement marquées intérieurement. Elles se traduisent extérieurement par le froissement inconscient des feuillets de protection, qui vont elles aussi porter une marque physique transparente. Le livre et l'adolescent deviennent synonymes : des marques prisonnières dans le livre, comme la feuille d'arbre qu'il trouve à l'intérieur du livre.
Dans le prolongement de la séquence, au nous trouvons le :
====Sac renversé et trace d'une tasse de thé====
Plan 80 : 43====Sac renversé et la trace d' 12" : Le sac une tasse de Natalia tombe involontairement par terre. Elle s'assied au sol et elle verse tout le contenu de son sac. Ignat l'a rejointe et s'assied aussi par terre.thé====
Quand la mère sort, nous assistons à la présence insolite d'une dame distinguée, installée dans un profond fauteuil, buvant du thé dans une tasse en porcelaine. Elle donne l'impression qu'elle est chez elle. Elle dit à Ignat, guère étonné de sa présence de prendre le cahier dans la bibliothèque, "celui situé au 3ème rayon." Ignat prend "le livre" et commence à lire, un texte de Rousseau, sur "l'influence de la science sur l'art". Elle coupe sa lecture, et elle le rectifie, en lui disant de lire ce qui est souligné: [3] "Une lettre de Pouchkine à Tchadaïev, sur le schisme qui a séparé la Russie du reste de l'Europe." Ainsi, nous constatons que les propos d'Ignat: "On dirait que ça s'est passé." S'appliquent aussi à la Dame en noir : elle connaît avec précision la position du cahier et le passage souligné. Remarquons de plus, que c'est un cahier et non un livre. La disposition du cahier qui semble présenter dans la même page, un texte de Rousseau, suivi d'un texte de Pouchkine, indique que ces passages ont été sans doute copiés. Ils ont été peut-être copiés et soulignés par ses soins. Nous assistons là, à un double "paradoxe chronotopique", si nous osons dire. Entre temps, on sonne à la porte. Elle ordonne à Ignat d'aller ouvrir. (Cf. Photogramme – Insolite 1.)
Andreï Tarkovski, Le Miroir. Photogramme insolite 1 : plan 83. Photogramme Insolite 1 :
Le Miroir,
Plan 83.
L'étrange Dame en noir, boit tranquillement une tasse de thé dans l'appartement. Ce plan présente une variation d'éclairage, non moins étrange, sur la Dame en noir.
C'est une fausse visite, d'une dame qui s'est trompée d<span id="ancre_80">Plan</span> 80 :'adresse. '' '' 43' 12&quot;'' : Le [[4sac]] De retour, Ignat constate avec étonnement et surprise, mêlée d'inquiétude, la disparition de la dame en noir, Natalia tombe involontairement par terre. Elle s'assied au sol et de elle verse tout le service à thécontenu de son sac. Ignat l'a rejointe et s'assied aussi par terre.
Par ailleurs, nous avons souligné dans "Le rêve d'Aliocha" l'ambivalence du "père du héros" et du "père de [[Sac#ancre_80a|Lire la patrie" ; dans "le songe d'Ignat", à supposer que c'est un songe, la Dame en noir devient "la mère de la patrie", ce qui explique l'intense éclairage, presque surnaturel autour de la pièce, ainsi que l'éclairage de face sur le visage d'Ignat, au moment où il lit la lettre de Pouchkine : une lumière intérieure qui s'achemine vers l'extérieur. De plus, il y a de nouveau "un fait formel" révélateur, au moment de la lecture d'Ignat. La prise de vue et la disposition de l'image proposent "une lecture littérale" : Le visage de la dame en noir est situé dans le prolongement de l'ouverture en V du livre. (Cf. Photogramme – Livre 3.)Andreï Tarkovski, Le Miroir. Photogramme Livre 3 : plan 86.Photogramme Livre 3 :Le Miroir,Plan 86."Résonance", grâce à un prolongement d'une ligne de forcesuite.]]
Nous avons fait allusion Quand la mère sort, nous assistons à ce genre de plan la présence [[insolite]] d'une dame distinguée, installée dans Nostalghiaun profond fauteuil, buvant du thé dans une tasse en porcelaine. Il sElle donne l'agit du transfert psychologique du Fou vers impression qu'elle est chez elle. Elle dit à Ignat, guère étonné de sa présence de prendre le Poète : La cahier dans la bibliothèque, "résonancecelui situé au 3ème rayon.", grâce Ignat prend "le livre" et commence à lire, un prolongement texte de Rousseau, sur "ligne l'influence de forcela science sur l'art" entre les deux hommes. IciElle coupe sa lecture, et elle le rectifie, en lui disant de lire ce qui est souligné: <ref> Le répertoire typologique des [[Mot|mots]] s'agrandit, voilà à présent des mots soulignés. </ref> "Une lettre de Pouchkine à Tchadaïev, sur le schisme qui a séparé la Russie du reste de l'Europe."résonanceAinsi, nous constatons que les propos d'Ignat: " On dirait que ça s'établit entre est passé." S'appliquent aussi à la dame Dame en noir : elle connaît avec précision la position du cahier et Ignat, en passant par le passage souligné. Remarquons de plus, que c'est un cahier et non un livre. (Cf. Photogramme 102.) Il nous La disposition du cahier qui semble que présenter dans la question du "transfert"mérite même page, un approfondissementtexte de Rousseau, nous avons des bonnes raisons suivi d'un texte de croire Pouchkine, indique que cet aspect cache des éléments pertinentsces passages ont été sans doute copiés.Ils ont été peut-être copiés et soulignés par ses soins. Nous assistons là, à un double "paradoxe chronotopique", si nous osons dire. Entre temps, on sonne à la porte. Elle ordonne à Ignat d'aller ouvrir. (Cf. '''[[Insolite#ancre_86p|Photogramme – Insolite 1.]]''')
_______________
C'est une [[1Faute|fausse] Comme le fut Andreï Tarkovski déchiré entre son "pays"] visite, et sa terre. Traduction "le pays", cd'une dame qui s'est le pèretrompée d'adresse. <ref>Est-ce Maroussia vieille ? (Remarque de Daniel Weyl.) </ref> De retour, la patrie Ignat constate avec étonnement et"la mère"surprise, cmêlée d'est inquiétude, la terre russe, disparition de la nation russe. Le Miroir est un film qui développe cet argument.[2] Comme les vicissitudes qu'Andreï Tarkovski traversait pour édifier ses films.[3] Le répertoire typologique des mots s'agranditdame en noir, voilà et de tout le service à présent des mots soulignésthé.
*
IV – 2. 3. Liens Spécifiques du film
Voir Par ailleurs, nous avons souligné dans "Le rêve d'Aliocha" l'ambivalence du "père du héros" et du "père de la patrie" ; dans "le songe d'Ignat", à supposer que c'est un songe, la Dame en noir devient "la mère de la patrie", ce qui explique l'intense éclairage, presque surnaturel autour de la pièce, ainsi que l'éclairage de face sur le visage d'Ignat, au moment où il lit la lettre de Pouchkine : une lumière intérieure qui s'achemine vers l'extérieur. De plus, il y a de nouveau "un fait formel" révélateur, au moment de la lecture d'Ignat. La prise de vue et la disposition de l'image proposent "une lecture littérale" : Miroir (Levisage de la dame en noir est situé dans le prolongement de l'ouverture en V du livre. (Cf. '''[[Insolite#ancre_86p|Photogramme – Livre 4.]]''')
* * *
Nous avons fait allusion à ce genre de plan dans ''[[Nostalghia]]''. Il s'agit du transfert psychologique du Fou vers le Poète : La "[[résonance]]", grâce à un prolongement de "ligne de force" entre les deux hommes. Ici, la "résonance" s'établit entre la dame en noir et Ignat, en passant par le livre. (Cf. [[Manteau#ancre_37p|Plan 37.]]) Il nous semble que la question du "transfert"mérite un approfondissement, nous avons des bonnes raisons de croire que cet aspect cache des éléments pertinents.
<center>* </center>
====Liens Spécifiques du film====
Voir : [[Miroir (Le)]]
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<span id="ancre_1"></span> [[Fichier:genuflexionp1.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Génuflexion 1''' : ''Nostalghia'', '''Plan 6'''. ]]
<span id="ancre_1"></span> [[Fichier:eaup1.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Réalité''' : ''Le Miroir'', '''Plan 25'''. L'eau qui ruisselle le long des murs de l'appartement. ]]
<span id="ancre_107ap"></span>[[Fichier:eaup5.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Sac 6''' : ''Stalker'', '''Plan 107a'''. ]]==Nostalghia d’Andreï Tarkovski===
<center>* </center>
====Liens spécifiques du film"Le hall d'hôtel Palma" : Variations sur le thème de passage====
Voir : ''[[Andreï Roublev]]''Dés le début du film, le Poète et la Traductrice font des allusions à des livres, plus précisément un livre de poésie.
Au ''' <span id="ancre_19">Plan</span>19 : ''' ''13' 19&quot;'' : Ils sont dans le hall sombre d'un hôtel :
_ Le Poète : (Déviant la conversation.) " ''Que lis-tu ?''"<centerbr/>_ La Traductrice : "''Arséni Tarkovski, des poésies.''"<br/>_ Le Poète : "''Jette ça.''"<br/>* _ La Traductrice : "''Le Traducteur est un grand poète.''"<br/center>_ Le Poète : "''La poésie est impossible à traduire, comme l'art.''"
C'est la seule réflexion du Poète sur la poésie. Cela mérite qu'on s'y attarde. En effet, il y a un jeu de mot ambigu sur le sens du mot "traduire", qui n'a pas le sens ordinaire, à savoir "faire passer d'une langue dans une autre en visant à l'équivalence entre l'énoncé original et l'énoncé obtenu." <ref> ''Dictionnaire Hachette''</ref> Ce qui semble signifier, que seul un poète peut traduire un poète. Tel fut le cas de Charles Baudelaire qui a traduit Edgar Allan Poe ou de Marcel Proust qui a traduit John Ruskin. La Traductrice vise l'énoncé professionnel de la traduction. Tandis que le Poète ne vise pas la traduction littérale, le [[mot]] à mot, il vise l'au-delà des mots. La Traductrice est en aval, le Poète est en amont. Voilà le grand écart ou la grande séparation qu'il y a entre eux. <ref>Séparation aussi avec le public, si l'on ose dire, car il semble que c'est bien cela le message d'Andreï Tarkovski. </ref> Le Poète et la Traductrice sont éloignés l'un de l'autre. C'est pour cette raison qu'ils ne s'entendent pas. Le Poète s'élève, devient aussi léger qu'une plume. La Traductrice reste sur place, on ne peut même pas lui demander "le minimum" : s'agenouiller. (Voir : [[Génuflexion]]) Le Poète n'avait pas besoin de voir la Madone del Prato, car il est déjà "gardé" par l'art. La Traductrice voulait seulement "re-garder". Il ne suffit pas de voir une œuvre d'art pour s'élever, il faut encore agir. D'où la réponse fracassante du Poète : "''Jette ça.''" C'est une affirmation d'un fait actif (celui de jeter) qui s'oppose à un fait passif (lire). <ref>Nous verrons plus bas un développement de cette figure, qui passera du passif à l'actif, du dire au faire. Car dire de jeter une chose, n'est pas la jeter, et encore, il y a différentes façons de jeter. </ref>
====Liens spécifiques du film====
<center>*</center>
Voir ====Constats sur la différence d’un geste : poser et jetter====  ''' <span id="ancre_27">Plan</span> 27 :''' '' 19' 45&quot;'' : Long plan circulaire à 360°. Le Poète ouvre les volets, il les ferme aussitôt. (27a) Il allume un [[Miroir néon]] qui a une couleur bleutée. Il clignote, il témoigne de son "[[hésitation]] intérieure". Le Poète l'éteint. (27b) Il se dirige vers la salle de bains. Il avance vers une armoire. Il prend, chemin faisant, des pilules. Il ouvre une [[armoire]] vide, il la referme (27 e). Il se dirige vers un meuble avec un miroir, il prend un livre (27f). Il regarde la caméra (le hors-champ) trois fois (27g). Lelivre toujours à la main, il l'ouvre. Un [[objet]] tombe, sans que nous sachions ce que c'est. D'après le [[son]] de la chute, c'est plutôt un bouton (d'un [[manteau]])qu'une pièce de monnaie. Le livre, c'est une [[Bible]]. Il remarque, à la première page de la bible, une mèche de [[cheveux]] enroulée autour d'un peigne. (Cf. '''Photogramme – Livre 5.''')  <span id="ancre_27hp"></span> [[Fichier:livrep4.jpg|Miroir 200px|thumb|right|'''Photogramme - Livre 5''' : ''Nostalghia'', '''Plan 27h'''. Gros plan de la bible ouverte et d'une mèche de cheveux enroulée autour d'un peigne.]]  ''' <span id="ancre_28">Plan</span> 28 : ''' ''22' 28&quot;'' : Réponse oraculaire de la bible, le Poète ouvre la porte de la chambre. La Traductrice est en face de lui, dans l'ombre : (Cf. '''Photogramme – Livre 6.''')  <span id="ancre_28p"></span> [[Fichier:livrep5.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Livre 6''' : ''Nostalghia'', '''Plan 28'''. LePoète ouvre la porte, sans que la Traductrice ait à frapper. Notez le fait que sa tête est dans l'ombre, comme si elle est absente.]]  _ Le Poète : "''Tu as frappé ?'' "<br/>_ La Traductrice : "''Pas encore… Je demande Moscou.''"<br/>_ Le Poète : "''Pas encore.''"  ''' <span id="ancre_30">Plan</span> 30 : ''' ''22' 50&quot;'' : Il sort dans le couloir sombre de l'hôtel. A ce moment, le Poète est dans l'ombre. C'est un être sans ombre, comme s'il n'était pas avec la Traductrice. Quant à elle, nous distinguons nettement son ombre sur le sol du couloir. Une lueur minuscule <ref>Comme le sera la lueur de la [[bougie]], lors de la traversée de la piscine de sainte Catherine. </ref> indique l'interrupteur de la lampe du couloir. Le Poète prend un livre (de poésie)des mains de la Traductrice et entre dans sa chambre, laissant la Traductrice dans le couloir, sans lui dire un mot. <ref>A ce moment-là, la Traductrice va effectuer une étrange génuflexion, qui correspond au départ des athlètes dans une épreuve sportive. Contrairement au plan 6, elle ne posera pas son [[sac]] par terre, mais elle le dispose soigneusement derrière son dos. Comme si "les choses étaient derrière elle". Elle compte jusqu'à trois, et au moment du départ, elle [[Trébuchement|trébuche]] et tombe, à l'[[Instant (précis)|instant]] même où la lumière du couloir s'éteint. Elle rit. Cf. également, [[François Ramasse]], ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|op. cit.]]'', p. 124. </ref> ''' <span id="ancre_31">Plan</span> 31 : ''' ''24' 23&quot;'' : (Long plan) On est à l'intérieur de "la chambre sans fenêtres". Le Poète jette le livre qu'il a pris des mains de la Traductrice dans le coin droit de la chambre, dans un coin sombre, <ref>'''G. Bachelard''', ''La poétique de l'espace'', chapitre VI, Les coins, ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_14|op. cit.]]'', pp. 130-139, l'auteur écrit : (...) "…le coin est un refuge qui nous assure une première valeur de l'être : l'immobilité. Il est le sûr local, le proche local de mon immobilité. Le coin est une sorte de demi-boîte, moitié murs, moitié porte. Il sera une illustration pour la dialectique du dedans et du dehors…", p. 131. </ref> en direction de la salle de bains. (Cf. '''Photogramme – Livre 7.''')  <span id="ancre_31ap"></span> [[Fichier:livrep6.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Livre 7''' : ''Nostalghia'', '''Plan 31a'''. Le Poète jette le livre dans le coin droit de la chambre, devant la salle de bain.]] Cette dernière n'a pas jeté le livre, lui s'en charge. Un peu plus tard, la Traductrice jettera sa brosse à cheveux dans ce même coin. (Cf. '''[[#ancre_74ep|Photogramme – Livre 8.]]''') Le Poète pose sa petite valise à l'endroit où il a jeté le livre. Constatons que le livre est "jeté", mais la valise est "posée". Nous voyons la place que tient la valise : elle constitue "une partie de sa [[maison]]"(31b).  <center>*</center>  ====« L’hôtel Palma », 2ème partie, - Rêves et présages====  Après la visite du Poète de la [[Maison#"La maison de la fin du monde" – Anatomie d’une inconscience déterminée|« Maison de la fin du monde »]], et de son « initiation » par le « Fou » au Mystère de Sainte-Catherine. Au : ''' <span id="ancre_71">Plan</span> 71 :''' '' 1h 02' 42&quot;'' : Le Poète entre dans le couloir de l'hôtel en ouvrant les [[Porte|portes]] d'un [[geste]] déterminé. Il n'est presque plus le même. Il est devenu vif, enthousiaste, content de sa "nouvelle mission" (Accomplir le « Mystère de Sainte-Catherine »). Il rentre dans sa [[chambre]]. ''' <span id="ancre_72">Plan</span> 72 : ''' ''1h 03' 20&quot;'' : Il est étonné de trouver sur son lit la Traductrice en train de se sécher les [[cheveux]]. La Traductrice, prise dans une spirale délirante continue : "''Tu es une espèce de saint… Tu t'intéresses aux Madones.'' (...) Elle entre dans la salle de bains. Elle sort de la salle de bains, fait quelques pas, se retourne et jette sa brosse à cheveux, qui était restée dans sa main. La brosse est jetée dans le coin même où le Poète a jeté le livre. (Plan 31a) (Cf. '''Photogramme – Livre 8.''')   <span id="ancre_74ep"></span> [[Fichier:cheveuxp1a.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Livre 8''' : ''Nostalghia'', '''Plan 74e'''. La Traductrice jette sa brosse dans le coin où le Poète a jeté le livre de poésie.]]  En somme, nous apercevons que le cinéma d'Andreï Tarkovski est un cinéma de [[Combinaison|combinaisons sémantiques]], parallèles. C'est-à-dire que des séquences disparates détachées de leurs contextes diégétiques sont à tout moment susceptibles d'intervenir dans un sens déterminé. Et, quand la traductrice au paroxysme de son délire, jette, fâchée, sa brosse à cheveux dans le coin même où le Poète auparavant a jeté le livre (qu'il a d'ailleurs pris de la Traductrice). Les objets en question sont les marques de leurs attributs respectifs, qui sont violemment rejetés dans un coin, comme si le poète et la Traductrice voulaient punir leur emblème, la brosse pour la femme, emblème de beauté, le livre de poésies pour le Poète, emblème complexe de création.  <center>*</center>  ====L'église inondée - Pré-figuration et trans-figuration : Le poème, la plume et l'ange : figures ascensionnelles====  ''' <span id="ancre_83">Plan</span> 83 :''' '' 1h 17' 40&quot;'' : C'est un plan rapproché d'une fontaine d'où jaillit une eau abondante (83a). Le Poète, visiblement saoul, marche en titubant dans une église en ruine, inondée. Il est mouillé jusqu'au genou. Un livre à la main, il récite un poème, d'un ton grave, et d'une façon discontinue : (83b)  [[Ange#L'église inondée - Pré-figuration et trans-figuration : Le poème, la plume et l'ange : figures ascensionnelles|Lire la suite.]]  ''' <span id="ancre_92">Plan</span> 92 :''' '' 1h 25' 10&quot;'' : Second panoramique droite/gauche et gros plan de la tête du Poète allongé, près du [[feu]]. La caméra dépasse la tête du Poète et cadre le livre qui commence à brûler. (Cf. '''Photogramme – Livre 9.''') Transition avec "le rêve du Poète".  <span id="ancre_92p"></span> [[Fichier:livrep7.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Livre 9''' : ''Nostalghia'', '''Plan 92'''. Le panoramique droite/ gauche qui dépasse la tête du Poète, et fixe le feu.Soulignons le passage"tête &rarr; feu" .]] Nous sommes de nouveau en face d'une "[[Combinaison|combinaison parallèle]]" : l'histoire de "l'objet livre" touche à sa fin. En effet, au plan 20, (Ch.III) la traductrice lit le livre ; au [[#ancre_28p|plan 28]], (Ch.IV) le Poète prend le livre des mains de la Traductrice ; au [[#ancre_31ap|plan 31a]], il le jette dans un coin. Et à présent, (Ch. IX) un coin du livre brûle. Qu'est-ce à dire ? Est-ce que cette image inaugure la nouvelle mission du Poète ? "Assez de discours, passons à l'action ?" <ref>Qui est aussi annoncé par le 1er plan du rêve : la rue jonchée de feuille. </ref> Est-ce une image [[oraculaire]], qui annonce la fin proche du "Fou" par le feu ? Dans ce cas, qui est le Poète ? Qui est "le Fou" ?   <center>*</center>  ====Liens Spécifiques du film====  Voir : ''[[Nostalghia]]''
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== Voir aussi ==
  *[[OiseauMot]]