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Ligne

5 831 octets ajoutés, 29 janvier 2015 à 16:43
<span id="ancre_1b"> </span> [[Fichier: Landis John_Blues Brothers_005_0h_05_17_Ligne jaune_02.jpg|400px|thumb|right|alt='''Photogramme – Ligne 2''', ''The Blues Brothers, 0h 05' 17'', Jack Blues signera le registre de la prison, pour reprendre ses affaires personnelles, sans franchir la ligne.|'''Photogramme – Ligne 2''', ''The Blues Brothers, 0h 05' 17'', Jack Blues signera le registre de la prison, pour reprendre ses affaires personnelles, sans franchir la ligne. ]]
 
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==Titres des films==
<center>* * *</center>
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==Autres titres de films==
<td> USA</td>
<td> 127</td>
</tr>
<tr>
<td> <span id="ancre_joy"> </span>'''[[#Joyeux Noël de Christian Carion|Joyeux Noël]]''' </td>
<td>''Merry Christmas'' </td>
<td>'''Carion Christian'''</td>
<td> Carion Christian</td>
<td>'''2005'''</td>
<td> France</td>
<td> 116</td>
</tr>
<tr>
==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques du film== <span id="ancre_joy0"> </span>===Joyeux Noël de Christian Carion=== ====''Joyeux Noël'' ou le chant troublant d'une “ligne” de guerre ==== <span id="ancre_joy1"> </span> [[Fichier: Carion_Joyeux Noël_01_Affiche_plan général.jpg|300px|thumb|center |alt=''Joyeux Noël'' de Christian Carion. '''Photogramme – Ligne 4'''. '''Affiche du film.''' <br/>Les trois capitaines (de gauche à droite) des forces françaises, allemandes et écossaises qui décident de faire une trêve pendant le réveillon de Noël. Il est à noter qu'ils traversent un petit pont, reconnaissable aux deux petits murets, situés de part et d'autre de l'image. |''Joyeux Noël'' de Christian Carion. '''Photogramme – Ligne 4'''. '''Affiche du film.''' <br/>Pendant la première guerre mondiale, trois lieutenants décident de faire une trêve pendant le réveillon de Noël. ]] L'affiche du film illustre magnifiquement la substance même du film : la fraternisation sur la “ligne” noire d'un conflit mondial ; d'une ligne impossible, interdite, dangereuse et meurtrière. d'une ligne de front continue de 700 kilomètres, fortifiée.<ref>La ligne de front ne sera jamais rompue par aucune des armées en présence avant 1918. Le front est constitué de plusieurs lignes de défense creusées dans la terre, les tranchées, reliées entre elles par des boyaux d’accès. Les conditions de vie dans ces tranchées sont épouvantables, bien que les tranchées allemandes soient les mieux aménagées. (Source : Wikipédia.)</ref>  Nous distinguons de gauche à droite : le lieutenant français Audebert (Gauillaume Canet), l'allemand, Horstmayer (Daniel Brühl) et l'écossais, Gordon (Alex Ferns). Il est à noter qu'ils traversent un petit pont, reconnaissable aux deux petits murets, situés de part et d'autre de l'image.  ====Le chant comme déclencheur de la fraternisation====  Le soir de réveillon de Noël, le soldat allemand Nikolaus Sprink (Benno Fürmann), ténor à l'opéra de Berlin, tenait absolument à chanter pour ses camarades sur la ligne de front. Il sera accompagné par Anna Sörensen (Diane Kruger), une célèbre soprano danoise qui portait dans son cœur, une passion infini pour Nikolaus.  Au cours du chant, dans la tranchée allemande, Nikolaus transporté par « les ailes de l'amour » et d'une voix divine, inimaginable dans un lieu si meurtri, sort de la tranchée en portant, telle une torche, l'arbre de l'espoir. (Cf. ''' [[#ancre_joy2|Photogramme – Ligne 5.]]''') Il chante de plus bel, apaisant de sa voix les terres ensanglantées. Le miracle de Noël. La voix du ténor se transforme en muse et inspire les écossais à jouer à la cornemuse. Ils franchissent l'infranchissable en sortant de la tranchée et accompagne le chant de Nikolaus. (Cf. ''' [[#ancre_joy3|Photogramme – Ligne 6.]]''')  <span id="ancre_joy2"> </span> [[Fichier: Carion_Joyeux Noël_06_chant_arbre.jpg|400px|thumb|center|alt=''Joyeux Noël'' de Christian Carion. '''Photogramme – Ligne 5'''. <br/>Nikolaus sort de la tranchée en portant, telle une torche, l'arbre de l'espoir. La « ligne » chante.|''Joyeux Noël'' de Christian Carion. '''Photogramme – Ligne 5'''. <br/>Nikolaus sort de la tranchée en portant, telle une torche, l'arbre de l'espoir. La « ligne » chante.]] <span id="ancre_joy3"> </span> [[Fichier: Carion_Joyeux Noël_04_cornemuses_écosse.jpg|400px|thumb|center|alt=''Joyeux Noël'' de Christian Carion. '''Photogramme – Ligne 6'''. <br/>Inspirés par Nikolaus, les écossais jouent à la cornemuse. La musique de la « ligne ».|''Joyeux Noël'' de Christian Carion. '''Photogramme – Ligne 6'''. <br/>Inspirés par Nikolaus, les écossais jouent à la cornemuse. La musique de la « ligne ». ]] Les solats des trois pays commencent à sortir des tranchées et se rencontrent dans le ''no man's land''. La fraternisation est à son comble quand le prêtre écossais, le brancardier Palmer (Gary Lewis) décide de faire une messe commune en latin. (Cf. ''' [[#ancre_joy4|Photogramme – Ligne 7.]]''')  <span id="ancre_joy4"> </span> [[Fichier: Carion_Joyeux Noël_05_prière__ligne.jpg| 400px|thumb|center|alt=''Joyeux Noël'' de Christian Carion. '''Photogramme – Ligne 7'''. <br/>La « ligne » prie. |''Joyeux Noël'' de Christian Carion. '''Photogramme – Ligne 7'''. <br/>La « ligne » prie. ]] ====La vie sauve comme cadeau de Noël==== Le lendemain, le jour de Noël, le lieutenant allemand prend une décision courageuse et unique dans les annales des guerres : il invite les armées ennemis à venir se réfugier dans les tranchées allemandes avant l'imminence d'un bombardement ... allemand. (Cf. ''' [[#ancre_joy5|Photogramme – Ligne 8.]]''') Dix minutes plus tard, le lieutenant écossais invite à son tour les troupes allemandes de venir se réfugier dans les tranchées écossaises .  <span id="ancre_joy5"> </span> [[Fichier: Carion_Joyeux Noël_03_bombardement_ligne_.jpg| 400px|thumb|center|alt=''Joyeux Noël'' de Christian Carion. '''Photogramme – Ligne 8'''. <br/>Les trois lieutenants au cours des bombardements allemands visant les lignes françaises et écossaises.|''Joyeux Noël'' de Christian Carion. '''Photogramme – Ligne 8'''. <br/>Les trois lieutenants au cours des bombardements allemands visant les lignes françaises et écossaises. ]]  <center>[[#ancre_1a|▲ ▲ ▲]]</center><span id="ancre_3m2"> </span> 
===Pays de la Violence (Le), de John Frankenheimer===
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[[Fichier: Frankenheimer_I Walk the Line_00_01__1ere_Image_film.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme – Ligne 39''', '' I walk the line '' de Frankenheimer John. '''Premier plan du film. ''' Un large fleuve qui coupe en diagonale l’image. Au fond, un barrage hydroélectrique. | '''Photogramme – Ligne 39''', '' I walk the line '' de Frankenheimer John. '''Premier plan du film. ''' Un large fleuve qui coupe en diagonale l’image. Au fond, un barrage hydroélectrique.]]
Jamais titre de film n’a porté si mal son nom (il n’est pas le seul). Le titre original, en anglais est : '' I walk the line'', littéralement, « Je marche la ligne », qu’on peut traduire par « Je marche droit ». Or, un grand écart se creuse entre les deux titres qui présentent le film de deux manières différentes. Sans entrer dans les détails, le titre en français compromet le film et ira jusqu’à le corrompre en négligeant un élément central du « procès narratif » <ref> Pour reprendre le mot d’André Gardies, ''L’Espace au cinéma, [[Thèse:Bibliographie#ancre_8|op. cit.]]'', p. 90. </ref> : la ligne.
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[[Fichier: Frankenheimer_I Walk the Line_00_02_Digue.jpg|300px|thumb|right|alt= '''Photogramme – Ligne 410''', '' I walk the line '' de Frankenheimer John. La voiture du shérif qui roule sur le barrage monumental. | '''Photogramme – Ligne 410''', '' I walk the line '' de Frankenheimer John. La voiture du shérif qui roule sur le barrage monumental.]]
Mais le film ne baigne pas dans la violence, elle reste ponctuelle, de l’ordre de quelques secondes. Et justement ce qui est intéressant à observer c’est les moments qui précèdent cette explosion de violence, car les moments forts du film se déroulent physiquement, plastiquement, géographiquement et spatialement, sur une « ligne », comme par exemple, une route départemental (Alma qui autorise son jeune frère à conduire une voiture), un petit chemin de campagne (le premier baiser du couple Alma-shérif Henry), un pont suspendu et une échelle (la découverte de la distillerie), une petite rivière (le shérif qui se débarrasse du corps de Hunnicutt).
Dans un sens élémentaire et laconique, Euclide définissait une ligne comme étant : « une longueur sans largeur. » <ref> 300 av. J.-C., Éléments : Livre 1er - Définitions, Postulats, et Notions Communes, (Anglais : ''A line is breadthless length. '') - Grec ancien : Στοιχεια ; prononciation : ''Stoikheía'' ; traduction française : éléments. (Source : Wikipédia)</ref>
C’est un élément naturel ou artificiel qui a une forme continue longitudinal ou filiforme. Au cinéma et en particulier dans le film '' I walk on the line'', cette forme particulière va acquérir une dimension particulière, elle aura une part active et déterminante dans la composition des plans filmiques. Comment ? Par la simple action de diviser la surface du plan, la plupart du temps, la division est horizontale, mais aussi en diagonale, comme le premier plan du film (Cf. ''' [[#ancre_1p|Photogramme – Ligne 39.]]''' )
Ainsi, dans un sens élargit et métaphorique la ligne va nous conduire à la question de limite, de frontière, de séparation, à la confrontation de deux espaces, de deux mondes. Elle va rythmer les espaces, installer des confrontations, comme nous pouvons le voir au '''[[#ancre_2p|photogramme – Ligne 410.]]'''
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[[Fichier: Frankenheimer_I Walk the Line_00_03_Titre.jpg|300px|thumb|right|alt= '''Photogramme – Ligne 511''', '' I walk the line '' de Frankenheimer John. Apparaît en surimpression, le titre en français.| '''Photogramme – Ligne 511''', '' I walk the line '' de Frankenheimer John. Apparaît en surimpression, le titre en français.]]
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[[Fichier: Frankenheimer_I Walk the Line_00_04_Voitures cassées.jpg|300px|thumb|right|alt= '''Photogramme – Ligne 612''', '' I walk the line '' de Frankenheimer John. Le shérif traverse une casse d’épaves de voitures. | '''Photogramme – Ligne 612''', '' I walk the line '' de Frankenheimer John. Le shérif traverse une casse d’épaves de voitures.]]
<span id="ancre_1">'''[[#ancre_1p|Photogramme – Ligne 39.]] Premier plan du film.'''</span> ''00h 00' 06&quot;'' : L’ouverture du film est révélatrice, d’emblée elle présente un paysage fluvial transformé par un barrage hydroélectrique qui « bouche » le fond de l’image, qui barre le paysage d’un trait (une ligne) monumental en ciment. Face à cette contradiction, la nature s’exprime d’une manière différente : les arbres poussent dans l’eau, mais ils n’ont pas de feuilles, est-ce un paysage d’automne ? Les arbres vivent dans l’eau, mais ils ont l’air desséchés, comme l’est peut-être le shérif, en hors-champ, qui observe les alentours. Il est pensif, songeur. On l’appelle sur la ligne interne du véhicule de service. Il ne répond pas. Il entre dans le véhicule, il démarre et roule à vive allure.
<span id="ancre_2">''' [[#ancre_2p|Photogramme – Ligne 410.]] '''</span> ''01' 03&quot;'' : Aussitôt, nous nous retrouvons sur le gigantesque barrage du fond de l’image précédente. Une division en diagonale : à gauche l’eau, et à droite, les contreforts du barrage. L’image est impressionnante, elle semble suggérer, l’état provisoire des principaux protagonistes : est-ce que l’eau suggère la personnalité d’Alma qui va finir par déborder sur les contreforts, la force naturelle de Henry ?
<span id="ancre_3">'''[[#ancre_3p|Photogramme – Ligne 511.]]'''</span> ''01' 25&quot;'' : Plan général, de profil, du véhicule du shérif. Apparaît en surimpression, le titre en français : ''Le Pays de la Violence''.
Durant le parcours sinueux du shérif, nous allons découvrir des plans qui représentent un panorama de la population rurale de la ville, des portraits instantanés, principalement des personnes âgées assissent, qui prennent le frais, sous les toits des vérandas. Ce qui est frappant dans ces portraits, c’est un caractère dominant de stoïcisme, de résignation. En fait, les regards de ces personnes âgées est comparable à celui du shérif quand il était près de l’eau.
Cependant Frankenheimer ponctue sa présentation par des images d’enfants qui jouent, à « dépasser des limites », à fumer une vraie cigarette. Ainsi, le répertoire des représentations de la « ligne » s’épaissit et déborde dans d’autres cadres, nous venons de la sorte, de traverser des lignes biologiques, des lignes générationnelles, ou encore des lignes interdites (la cigarette).
<span id="ancre_4">'''[[#ancre_4p|Photogramme – Ligne 612.]]'''</span> ''02' 49&quot;'' : Pourtant le réalisateur semble insister sur le côté « abandonné », « obscur » de la société, le shérif traverse une casse d’épaves de voitures alignées et rouillées.