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Jeu

1 201 octets ajoutés, 19 juillet 2012 à 17:38
<span id="ancre_1"></span>[[Fichier: maitrep12.jpg|500px400px|thumb|right|alt=''[[Maître (Le)|Le Maître]] (Mistrz)'', '''[[Maître (Le)#Le Jeu du verre|plan 37.]]''' Dans une auberge, Alexandre faisait des paris avec le « jeu du verre ». Il s’agit de laisser tomber un [[verre]] d’une certaine hauteur, et Alexandre devait rattraper le verre avant qu’il touche le sol. Nous distinguons, assis, à gauche de l'image, le Musicien qui assiste pour la [[première]] fois à un numéro du Maître.|''[[Maître (Le)|Le Maître]] (Mistrz)'', '''[[Maître (Le)#Le Jeu du verre|plan 37.]]''' Dans une auberge, Alexandre faisait des paris avec le « jeu du verre ». Il s’agit de laisser tomber un [[verre]] d’une certaine hauteur, et Alexandre devait rattraper le verre avant qu’il touche le sol. Nous distinguons, assis, à gauche de l'image, le Musicien qui assiste pour la [[première]] fois à un numéro du Maître. [[Maître (Le)#L’agression d’Alexandre : la rencontre avec le Musicien|Lire la suite.]]]]
==Titres des films==
<tr>
<td><strong>Maître (Le)</strong><br/>
&#167;. Le jeu du verre<br/>'''[[Maître (Le)#ancre_12|&#934;&#969;. 12. '''Plan 37.''']]<br/>&#167;. '''[[Maître (Le)#ancre_38|&#934;&#969;. 38. '''Plan 117.''']]</td>
<td>(Voir détail : ''[[Maître (Le)#Maître (Le)|Mistrz]]'')</td>
<td><strong> Piotr Trzaskalski </strong></td>
<td><strong> Mathilde</strong> <br/>
L'expression "''arrête ce petit jeu !''"<br/>
&#167;. '''[[Mathilde#ancre_21a|'''Plan 441.''']]<br/>&#167;. '''[[Mathilde#ancre_39|&#934;&#969;. 39. '''Plan 923.''']]<br/>&#167;. '''[[Mathilde#ancre_50|&#934;&#969;. 50. '''Plan 1145.''']]</td>
<td>(Voir détail : ''[[Mathilde#Mathilde|Mathilde]]'')</td>
<td><strong>Mimica Nina</strong></td>
<td>106'</td>
</tr>
<tr>
<td>''' Pledge (The) '''<br/>
&#167;. Le "Jeu" du dessin de Ginny <br/>
'''[[Dessin#Pledge (The), de Sean Penn|&#934;&#969;. ]]'''</td>
<td>'' [[Pledge (The)]] ''</td>
<td>''' Penn Sean'''</td>
<td> Kromolowski Jerzy, Olson-Kromolowski Mary </td>
<td>''' 2001 '''</td>
<td> USA</td>
<td>124</td>
</tr>
 
</table>
'''<span id="ancre_107">Plan</span> 107''' : ''56' 17&quot;'' : Amorce de deux plans documentaires sur la 2ème Guerre Mondiale: Au bord d'un fleuve, un soldat complètement nu porte à son épaule gauche une énorme caisse de munitions. Peut-être la nudité de l'homme exprime son innocence, quand il était enfant, quand il n'avait rien à cacher ou tout simplement, l'innocence des soldats en général. A proximité du soldat il y a une espèce de radeau, sur lequel d'autres soldats ont de la peine à installer un canon. Mais le canon et quelques soldats tombent à l'eau. C'est un signe avant-coureur de tout le passage suivant : "La traversée du lac de Sivas." Dans l'épisode précédent, avant de passer les séries de documentaires, Andreï Tarkovski installe un à trois plans entre les plans du film. Dans cet épisode, il a placé des courtes séquences tournées. Grâce à cette technique de montage alterné, les plans du film qui suit deviennent à leur tour comme des inserts. Comme par exemple, le '''[[#ancre_9|plan 113]]''', un [[oiseau]] qui quitte un [[arbre]] et vient de se poser sur la tête de l'orphelin.
 
<span id="ancre_110p"></span>[[Fichier:bombep1.jpg|300px|thumb|right|alt=|'''Photogramme - Bombe''' : ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]]'', '''Plan doc. 110-6.'''. Les deux obus attachés à une corde, suspendus au cou d'un soldat russe : "Le Miroir de la mort".]]
 
Il y a donc comme un effet d'[[inversion]] "en miroir", les plans du film devenant en quelque sorte, les documentaires de la réalité de la guerre. Ainsi les documentaires deviennent le cœur du film, <ref>Ce qui correspond plus ou moins au souhait du réalisateur. </ref> très particulièrement "La traversée du lac de Sivas".<ref>Tarkovski écrit : (…) "Ce lac, cet énorme marécage, (…) situé entre la péninsule de Crimée et l'Ukraine, a été, pendant la grande offensive de 1943, le théâtre d'une héroïque et meurtrière traversée par l'Armée rouge, effectuée de plein jour, sous la mitraille des avions allemands." ''Le Temps Scellé'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', pp. 122-124. </ref> Cet épisode montre l'ampleur de la pensée poétique d'Andreï Tarkovski. <span id="ancre_espa"> </span>Comme dans les deux séries de documentaires de l'épisode de [[Homme (Figures de l’)#Déviations et conséquences|"La question espagnole"]], dans lesquels nous assistons d'une part à la douleur du peuple espagnol, suivie par le désir de "progrès scientifique des autorités soviétiques" (les plans de l'aérospatiale soviétique), l'ensemble est précédé par "le scandale" des réfugiés espagnols. Dans cet épisode, nous l'avons vu, il y a d'abord la précision d'un mot "tournez", suivie par la séquence de la fausse grenade. Si comme on l'a dit dans "La question espagnole", les soviétiques "jouaient au ballon", ici, ce sont les enfants qui "jouent à la guerre". Mais "La Traversée du lac de Sivas" nous montre cette fois-ci les soviétiques, plus exactement les soldats du régime soviétique, qui sont bel et bien dans la guerre. Deux détails vont retenir notre attention dans cette série : Des bouts de papiers surnagent à la surface d'une eau putride : la raison, la sagesse, les "mots" n'ont plus de poids dans cette guerre (Plan 110-5). Seuls comptent, les deux obus portés, attachés avec une corde au cou des soldats : comme une balance de la guerre, "une balance de la mort".(Cf. '''<span id="ancre_7">Photogramme</span> - Bombe.)
<span id="ancre_110p"></span>[[Fichier:bombep1.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Bombe''' : ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]]'', '''Plan doc. 110-6.'''. Les deux obus attachés à une corde, suspendus au cou d'un soldat russe : "Le Miroir de la mort".]]
La série de "La Traversée du lac de Sivas" s'achève sur un plan en insert de l'orphelin qui tombe sur la neige et se relève les larmes aux yeux. Aussitôt après, c'est une seconde série de documentaires qui défilent. Il s'agit en fait d'un résumé de la 2nd Guerre Mondiale. Nous citons les passages pertinents et en ordre : Des coups d'obus qui vont interrompre l'insert ; un char d'assaut dans un carrefour en pleine ville ; une rue animée et agitée, le peuple qui salue les vainqueurs ; des déflagrations d'obus la nuit ; un drapeau nazi déchiré ; Hitler abattu ; un feu d'artifice gigantesque ; un homme pleurant, près de lui des béquilles ; une explosion atomique ; un avion ; et ses pilotes ; un champignon atomique.
Nous constatons d'abord que la structure du montage du documentaire obéit à une règle diégétique de narration : chaque plan du documentaire annonce celui qui le suit. Ensuite, nous remarquons qu'ils sont inscrits dans la suite et le prolongement des plans de l'épisode du film. En effet, nous passons d'une grenade à blanc inoffensive, à des obus portés par des soldats, et au bout de la chaîne, à la bombe atomique. Soulignons aussi que le [[Passage]] de la grenade à la bombe atomique <ref>La bombe atomique qui est l'inquiétude permanente de Tarkovski, jusqu'au point de devenir un élément central de son dernier film ''Le Sacrifice.'' </ref> rappelle le Passage du [[verre]] de la lampe à pétrole au [[Feu#Le feu au fenil ou l’attente brûlante|fenil en feu]]. Ce n'est pas un hasard. Cette composition obéit à une structure qui passe du particulier au général, mais à des degrés extrêmes.
 
<span id="ancre_113p"></span>[[Fichier:oiseaup2.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme - Oiseau''' : ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]]'', '''Plan 113.'''. L'oiseau vient de se poser sur la tête de l'orphelin.|'''Photogramme - Oiseau''' : ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]]'', '''Plan 113.'''. L'oiseau vient de se poser sur la tête de l'orphelin.]]
'''<span id="ancre_113">Plan</span>Plan 113''' : ''1h 01' 18&quot;'' : Retour au camp de tir. L'adolescent est debout, il tient un cartable de la [[main]] gauche, se dirige vers un [[arbre]]. Il est debout en face de l'arbre. Un [[oiseau]] émerge du coin bas gauche de l'image et vient se poser sur sa tête. (Cf. '''<span id="ancre_9">Photogramme</span> – Oiseau.)
<span id="ancre_113p"></span>[[Fichier:oiseaup2.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Oiseau''' : ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]]'', '''Plan 113.'''. L'oiseau vient de se poser sur la tête de l'orphelin.]]
Ne peut-on pas voir une certaine analogie par la position de l'oiseau (sur le centre de la [[tête]]), et une similitude avec le crâne trépané de l'entraîneur ?
Une troisième série clôture l'épisode, c'est la série chinoise. Elle culmine avec l'aspect idolâtre de l'image de Mao Tsé Toung. (Cf. '''<span id="ancre_10">Photogramme</span> – Statues de Mao Tsé Toung)
<span id="ancre_114p"></span>[[Fichier:statuep1.jpg|200px300px|thumb|right|alt='''Photogramme - Statues de Mao Tsé Toung''' : ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]]'', '''Plan 114-4.'''. Des centaines de statues de Mao Tsé Toung.|'''Photogramme - Statues de Mao Tsé Toung''' : ''[[Miroir (Le)|Miroir (Le)]]'', '''Plan 114-4.'''. Des centaines de statues de Mao Tsé Toung.]]
Cette succession des plans de l'un au multiple, et la réflexion en miroir du portrait sous verre, nous montrent l'intégration et la condensation du multiple dans l'un, mais en même temps, elle nous indique aussi l'absurdité de cette croyance aveugle en une idole.