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Jeu

76 octets ajoutés, 25 mars 2012 à 18:03
/* De la grenade à blanc, à la bombe atomique */
'''<span id="ancre_107">Plan</span> 107''' : ''56' 17&quot;'' : Amorce de deux plans documentaires sur la 2ème Guerre Mondiale: Au bord d'un fleuve, un soldat complètement nu porte à son épaule gauche une énorme caisse de munitions. Peut-être la nudité de l'homme exprime son innocence, quand il était enfant, quand il n'avait rien à cacher ou tout simplement, l'innocence des soldats en général. A proximité du soldat il y a une espèce de radeau, sur lequel d'autres soldats ont de la peine à installer un canon. Mais le canon et quelques soldats tombent à l'eau. C'est un signe avant-coureur de tout le passage suivant : "La traversée du lac de Sivas." Dans l'épisode précédent, avant de passer les séries de documentaires, Andreï Tarkovski installe un à trois plans entre les plans du film. Dans cet épisode, il a placé des courtes séquences tournées. Grâce à cette technique de montage alterné, les plans du film qui suit deviennent à leur tour comme des inserts. Comme par exemple, le '''[[#ancre_9|plan 113]]''', un [[oiseau]] qui quitte un [[arbre]] et vient de se poser sur la tête de l'orphelin.
Il y a donc comme un effet d'[[inversion]] "en miroir", les plans du film devenant en quelque sorte, les documentaires de la réalité de la guerre. Ainsi les documentaires deviennent le cœur du film, <ref>Ce qui correspond plus ou moins au souhait du réalisateur. </ref> très particulièrement "La traversée du lac de Sivas".<ref>Tarkovski écrit : (…) "Ce lac, cet énorme marécage, (…) situé entre la péninsule de Crimée et l'Ukraine, a été, pendant la grande offensive de 1943, le théâtre d'une héroïque et meurtrière traversée par l'Armée rouge, effectuée de plein jour, sous la mitraille des avions allemands." ''Le Temps Scellé'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', pp. 122-124. </ref> Cet épisode montre l'ampleur de la pensée poétique d'Andreï Tarkovski. <span id="ancre_espa"> </span>Comme dans les deux séries de documentaires de l'épisode de la [[Homme (Figures de l’)#Déviations et conséquences|"La question espagnole"]], dans lesquels nous assistons d'une part à la douleur du peuple espagnol, suivie par le désir de "progrès scientifique des autorités soviétiques" (les plans de l'aérospatiale soviétique), l'ensemble est précédé par "le scandale" des réfugiés espagnols. Dans cet épisode, nous l'avons vu, il y a d'abord la précision d'un mot "tournez", suivie par la séquence de la fausse grenade. Si comme on l'a dit dans "La question espagnole", les soviétiques "jouaient au ballon", ici, ce sont les enfants qui "jouent à la guerre". Mais "La Traversée du lac de Sivas" nous montre cette fois-ci les soviétiques, plus exactement les soldats du régime soviétique, qui sont bel et bien dans la guerre. Deux détails vont retenir notre attention dans cette série : Des bouts de papiers surnagent à la surface d'une eau putride : la raison, la sagesse, les "mots" n'ont plus de poids dans cette guerre (Plan 110-5). Seuls comptent, les deux obus portés, attachés avec une corde au cou des soldats : comme une balance de la guerre, "une balance de la mort".(Cf. '''<span id="ancre_7">Photogramme</span> - Bombe.)
<span id="ancre_110p"></span>[[Fichier:bombep1.jpg|200px|thumb|right|'''Photogramme - Bombe''' : ''Miroir (Le)'', '''Plan doc. 110-6.'''. Les deux obus attachés à une corde, suspendus au cou d'un soldat russe : "Le Miroir de la mort".]]
Cette succession des plans de l'un au multiple, et la réflexion en miroir du portrait sous verre, nous montrent l'intégration et la condensation du multiple dans l'un, mais en même temps, elle nous indique aussi l'absurdité de cette croyance aveugle en une idole.
<span id="ancre_lia"></span>
En résumé, Il faut distinguer, d'une part, les [[Liaison(cinématographique)|liaisons]] qui s'installent dans les épisodes, d'autre part, les liaisons qui s'installent entre les épisodes. Une liaison est soit un aspect de concordance analogique dans la ressemblance ou la vraisemblance, soit alors au contraire un aspect antinomique, dans la contradiction ou l'opposition.
Enfin, quand l'adolescent dit : "''tournez-vous, ça veut dire 360°''," l'entraîneur dubitatif répond : "''quels degrés, tournez-vous''". Voilà encore un [[clédon]] supplémentaire : nous avons vu par exemple, presque tous les degrés du [[feu]] : d'une [[cigarette]] jusqu'à la bombe atomique ; en passant entre autres par une image non moins négligeable, celle du feu et de la rousse aux lèvres fendues, celle du feu et de la femme aux [[cheveux]] de feu… Il suffit de s'arrêter sur une image du film, pour dégager d'autres constatations, d'autres observations.