Modifications

Aller à : navigation, rechercher

Drap

0 octet ajouté, 8 octobre 2011 à 02:02
/* Comparaison du drap d’Andreï Roublev avec Nazarin, de Luis Buñuel */
====Comparaison du drap d’Andreï Roublev avec Nazarin, de Luis Buñuel====
Tarkovski interprète le plan du drap tendu en forme de cloche comme une manière de fixer le temps. Dans son livre, il cite à ce propos un épisode du ''Nazarin'' de Luis Buñuel.<ref>Il s'agit du périple don quichotesque de l'abbé Nazarin : (…) "Voulant vivre selon le Christ, il parcourt le Mexique, suivi par une fille séduite et une prostituée, puis finit par être enchaîné avec des forçats." ('''Georges Sadoul''', ''Dictionnaire des films'', p. 285.) </ref> Il choisit cet exemple dans le cadre des (…) "conditions de construction plastique d'un film". Elles passent impérativement par l'authenticité des rapports aux faits de la vie. Il ajoute : (…) "la pureté du cinéma, sa force très particulière, ne tient pas en effet au potentiel symbolique de ces images, même le plus audacieux, mais à ce qu'il parvient plutôt à exprimer dans ses images tout ce qu'un fait peut avoir de concret et d'unique." <ref>'''Andreï Tarkovski''', ''Le Temps Scellé'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 67. </ref> En outre, cette réflexion traduit un constat permanent de la [[Thèse:Résumé#cinémancie|cinémancie]] : [[Thèse:Conclusion#Le primat de l'exceptionnalité et de l'unique|le primat de l'exceptionnalité, de l'unique]]. Chaque cas de figure [[Thèse:Résumé|cinémantique]] est individuel, particulier. En ce qui concerne le drap blanc du film de Buñuel, nous rappelons les explications d'Andreï Tarkovski : (…) "Dans un village rocailleux brûlé par le soleil et ravagé par la peste. (…) Qu'a fait le réalisateur pour créer cette sensation de détresse ? (…) Au milieu de la route déserte, un enfant s'avance avec un drap blanc. (…) La caméra descend lentement. Au dernier moment, avant le changement de plan, un tissu blanc vient couvrir tout le champ de la caméra. Qu'est venu faire là ce drap ? Un drap qui séchait ? A cet instant précis, nous avons perçu comme un fait médical, le "souffle de la peste". <ref>''Ibid'', p. 67. </ref> Le drap responsable de la chute de Boris n'[[Annonciateur(signe)#Annonciateur (signe)|annonce]] pas uniquement un fait médical, mais aussi "un fait [[Divination|divinatoire]]". <ref>Ce fait rappelle en narratologie, le concept de prolepse : du grec, ''prolêpsis'', notion antérieure, de ''prolambanein'', avancer, devancer. (…) "Selon les stoïciens, image acquise par l'expérience, qui permet de comprendre les expériences à venir." Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, p. 8503. </ref> En effet, n'est-il pas l'image projetée d'un futur proche? L'exploit de Boris de fondre une cloche gigantesque ? La forme des plis du drap ne représente-elle pas une figure de cloche ?
Deux éléments importants distinguent les deux films : la peste et le drap. Dans [[Andreï Roublev]] la peste est peut être représentée au plan 314 par le filet de sang ; puis elle est annoncée par Boris au plan suivant. Et par conséquent, il illustre un exemple de [[divination]] que nous avons rencontré avec la [[cape]].
<center>* </center>
 
====Des croyances ambivalentes====