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Cloche

31 octets ajoutés, 26 janvier 2015 à 14:09
/* Des aspects techniques élémentaires de la fonte d'une cloche */
Il semble précisément que les aspects techniques que nous venons de citer, et que nous allons voir en détail, lancent des ponts qui vont relier des îlots sémantiques entre eux. Ils ont comme but, de saisir, en quelque sorte, le thème de la création de l'intérieur, une espèce "d'embryologie de la création" ou sa "morphogenèse alchimique". Une fois encore, les figures et les [[Objet|objets]] du réalisateur ont une attirance mystique vers le bas, vers la terre. Ils sont comme absorbés, aspirés. Tout commence par l'acte fécondant de Boris qui enfonce un piquet au milieu du talus ([[#ancre_322|plan 322]]). Ce piquet devient l'axe du monde, et tout va se dérouler autour de cet axe, pour aboutir, à la fin du film, à un poteau autour duquel va s'accomplir le miracle : Roublev parlera de nouveau. <span id="ancre_geste1"></span>Autour de ce piquet, Boris va tracer un cercle, image de la perfection : c'est le geste mythique de la première habitation de l'homme, car l'habitation primitive était ronde. <ref>(…) "Parce que l'homme trace plus facilement un contour circulaire qu'un contour rectiligne." '''Leroux''', ''Les origines de l'édifice hypostyle'', Edition Altmann. </ref>
Le [[Cercle (''Stalker'')|cercle]] évoque aussi la figure du cycle accompli. (…) "Le cercle est le deuxième symbole fondamental avec le centre, la croix et le carré. Le cercle est d'abord un point étendu ; il participe de sa perfection. (…) Le mouvement circulaire est parfait, immuable, sans commencement ni fin, ni variations ; ce qui l'habilite à symboliser le temps. Le temps se définit comme une succession continue et invariable d'instants tous identiques les uns aux autres. (…) Le cercle symbolisera aussi "le ciel", au mouvement circulaire et inaltérable." <ref>'''G. de Champeaux et S. dom Sterckx''', ''Introduction au monde des symboles'', Paris, 1966, p. 24. </ref> Le cercle est une figure universelle, que l'on retrouve de la Grèce antique au bouddhisme zen, chez les Babyloniens, chez les Indiens d'Amérique, etc. Et, entre autres, dans le monde celtique, (…) "le cercle avait une fonction magique, en tant que forme enveloppante, tel un circuit fermé, le cercle est protecteur. (Fonction que l'on retrouve dans l'[[anneau]], le bracelet, le collier, la [[ceinture]] ou la [[couronne]].)" <ref>'''Chevalier/Gherrbrant,''' ''Dictionnaire des Symboles'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'',p. 191.</ref> Ainsi, le symbolisme du cercle est double, à la fois magique et céleste. A partir du tracé du cercle, nous n'allons plus nous en détacher. Trois représentations vont l'illustrer successivement : d'abord, le [[#ancre_323|plan 323]], avec le tracé au sol, ensuite au [[#ancre_324|plan 324]] avec le mouvement circulaire de la caméra avec la vue de l'arbre majestueux comme tangente au cercle, et à la fin du mouvement, une vue de l’arbre en contre plongée qui annonce le plan 325, qui est à la fois un plan de transition et une ellipse.