Au loin s'en vont les nuages
Sommaire
Aspects techniques du film
- Titre : Au loin s'en vont les nuages
- Titre original : Kauas pilvet karkaavat
- Réalisation : Kaurismäki Aki
- Année de réalisation : 1996
- Pays : Finlande
- 96 minutes, couleur
- Langue : Finnois
- Production : Kaurismäki Aki, Astala Erkki
- Scénario : Kaurismäki Aki
- Directeur Photographie : Salminen Timo
- Décors : Pätilä Markku, Salmi Jukka
- Costumes : Hilkamo Tuula
- Musique : Fisher Shelley
- Montage : Kaurismäki Aki
Principaux acteurs
- Outinen Kati : Ilona, maîtresse d'hôtel ;
- Väänänen Kari : Lauri, le mari d'Ilona, chauffeur ;
- Mäenpäa Outi : Laurin Sisko, soeur de Lauri ;
- Salo Elina : Madame Sjöholm, la patronne d'Ilona ;
- Kuosmanen Sakari : Melartin, portier du Dubrovnik, le restaurant de Sjöholm
- Peltola Markku : Lajunen, cuisinier du Dubrovnik, alcoolique ;
- Onnismaa Matti : Forsström, patron du snack sans-nom, joueur et malhonnête ;
- Fisher Shelley : le pianiste ;
- Väyrynen Kaarina : serveuse ;
- Liiti Tuire : serveuse
- Altin Mustafa : Amir ;
Introduction : un film sur l'anti-crise
Au loin s'en vont les nuages est le quinzième long métrage de Kaurismäki, qui maîtrise admirablement son art. Comme tout grand film, il mérite une étude plan par plan, car les enchaînements et les liaisons sont très subtils, malgré un sujet difficile : la crise économique et le chômage d'un couple de finlandais.
Les réponses au chômage que propose le réalisateur s'articule essentiellement, autour du mouvement et des déplacements, grâce auxquels il y aura la possibilité de faire des rencontres (heureuses). En même temps, il présente les ravages de l'alcool sur le cuisinier du Dubrovnik, qui sera « sauvé » par Ilona et Lauri.
Une forme d'humour traverse également le film qui soulage la lourdeur du sujet, comme par exemple, le licenciement de quatre conducteur par un tirage au sort aux cartes à jouer ; ou encore, Lauri qui a vendu sa Buick et qui perd l'argent de la vente au casino, nous le verrons le lendemain en train de faire des mots croisés.
Les photogrammes pertinents du film
0h 00’ 00’’ – Ouverture du film – Les sons d'une société
Photogramme 1. Premier plan du film. 00h 00' 31" : Gros plan de l'intérieur d'un piano à queue, plus précisément sur la table d'harmonie avec ses cordes et ses chevalets [1]. L'image n'est pas innocente, il nous semble qu'elle présente une métaphore idéale d'une société parfaite, chaque corde représentant un individu, et chaque chevalet représentant la tâche de l'individu. De plus, le film s'achève sur une chanson qui reprend le titre du film : Au loin s'en vont les nuages...
Photogramme 2. 00h 04' 19" : Le cuisinier du Dubrovnik est en plein crise éthylique, il boit avec avidité directement de la bouteille, une autre bouteille presque vide, est posée sur la table, à portée de sa main, un gros couteau est pointé vers nous. Au fond, deux serveuses regardent la scène avec une certaine crainte.
Ilona, la maîtresse d'hôtel et Melartin, le portier du Dubrovnik, sont prévenus de la crise de Lajunen. Ils se précipitent dans la cuisine pour éviter un drame.
Photogramme 3. 00h 04' 23" : Quand Lajunen s'aperçoit de la présence d'Ilona et de Melartin, il les menacent avec son couteau.
Sans hésitation, Melartin se dirige vers Lajunen, en hors champ, pour saisir l'arme, mais il revient vite, la main droite blessée. Alors Ilona se précipite sur Lajunen, en hors champ, nous entendons une gifle, et elle revient avec le couteau et les deux bouteilles d'alcool.
Photogramme 4. 00h 05' 26" : Dans une autre pièce du restaurant, Ilona soigne la blessure de Melartin. C'est la première blessure physique du film, elle sera suivie par des blessures d'ordre morale.
Ainsi l'harmonie du groupe commence à sonner faux. Si nous reprenons l'image du « piano », on peut dire qu'à présent, il commence par se désaccorder.
Notes et références
- ↑ Le chevalet est la pièce de bois située juste avant l'accroche des cordes, et sur laquelle les cordes font un S entre deux pointes. (Source : Wikipédia)
