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<span id="ancre_1"></span> | <span id="ancre_1"></span> | ||
<span id="ancre_116bp"></span> [[Fichier:puitsp1.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme - Puits 2''' : ''[[Stalker]]'', '''Plan 116b'''. L’Ecrivain laisse tomber une pierre dans un puits interminable. Notons dans l’image, la structure du puits qui rappelle la forme d’une [[couronne]].|'''Photogramme - Puits 2''' : ''[[Stalker]]'', '''Plan 116b'''. L’Ecrivain laisse tomber une pierre dans un puits interminable. Notons dans l’image, la structure du puits qui rappelle la forme d’une [[couronne]]. | |||
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<td><strong>Visiteur (Le) </strong></td> | <td><strong>Visiteur (Le) </strong></td> | ||
<td> | <td><em>Muukalainen</em></td> | ||
<td><strong>Valkeapää Jukka-Pekka</strong></td> | <td><strong>Valkeapää Jukka-Pekka</strong></td> | ||
<td>Forsström J.<br/> | <td>Forsström J.<br/> | ||
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==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films== | ==Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films== | ||
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====Le Puits : "l'œil de la Zone" ?==== | ====Le Puits : "l'œil de la Zone" ?==== | ||
''' <span id=" | ''' <span id="ancre_30">Plan</span> 67 : ''' ''1h 02' 30''" : Le Professeur et l'Écrivain se reposent. Le [[Stalker#Aspects extra-filmiques ; Que veut dire "Stalker" ?|Stalker]] dit : " ''Vous êtes fatigués ou quoi ?'' " Ils s'apprêtent à se lever, et à ce moment, nous entendons un fort bruit off d'une [[pierre]] jetée dans l'[[eau]]. Transition avec le : | ||
<span id="ancre_64p"></span> [[Fichier:puitsp2.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme - Puits 1''' : ''[[Stalker]]'', '''Plan 64'''. Après la chute d'une pierre dans un puits d'eau : l'eau à des reflets acier. L'image suggère-t-elle "l'œil de la Zone" ? |'''Photogramme - Puits 1''' : ''[[Stalker]]'', '''Plan 64'''. Après la chute d'une pierre dans un puits d'eau : l'eau à des reflets acier. L'image suggère-t-elle "l'œil de la Zone" ? ]] | |||
''' <span id="ancre_30">Plan</span> 68 : ''' ''1h 02' 55''" : Plan moyen en plongée à l'intérieur d'un puits. Reflux de l'eau après la [[Catalogie (de l'objet) |chute]] de la pierre. L'eau à des reflets acier, comme s'il s'agissait d'une eau lourde, métallisée. On dirait du mercure. (Cf. '''Photogramme - Puits 1.''') | |||
A ce moment, le Stalker récite en voix-off un poème. La poésie devient de la sorte un élément de la part [[Irrationnel|irrationnelle]] de la Zone. Le poème est composé de deux parties, la première est en noir et blanc, la seconde en couleur. La première partie concerne des appréciations sur les [[Passion|passions]] : (Voix-off du Stalker) "(…) ''L'essentiel est qu'ils (croient en eux-mêmes. Et deviennent fragiles comme des enfants. Car la faiblesse est grande tandis que la force est minime.''" <ref>Une partie de ce poème est cité dans le cahier journal d'[[Tarkovski Andreï|Andreï Tarkovski]], ''Cahier Journal 1970-1986'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'',p. 158 : 28 décembre 1977, c'est donc au cours de la réalisation du film :<br/> | A ce moment, le Stalker récite en voix-off un poème. La poésie devient de la sorte un élément de la part [[Irrationnel|irrationnelle]] de la Zone. Le poème est composé de deux parties, la première est en noir et blanc, la seconde en couleur. La première partie concerne des appréciations sur les [[Passion|passions]] : (Voix-off du Stalker) "(…) ''L'essentiel est qu'ils (croient en eux-mêmes. Et deviennent fragiles comme des enfants. Car la faiblesse est grande tandis que la force est minime.''" <ref>Une partie de ce poème est cité dans le cahier journal d'[[Tarkovski Andreï|Andreï Tarkovski]], ''Cahier Journal 1970-1986'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'',p. 158 : 28 décembre 1977, c'est donc au cours de la réalisation du film :<br/> | ||
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C'est pourquoi ce qui a durci ne vaincra pas." </ref> | C'est pourquoi ce qui a durci ne vaincra pas." </ref> | ||
''' <span id=" | ''' <span id="ancre_30">Plan</span> 69 : ''' ''1h 03' 43''" : C'est la partie en couleur du poème. Le Stalker est accroupi dans l'encadrement d'un [[passage]] étroit. Il descend prudemment face à nous. Le poème est un extrait d'une citation du Tao-Tö-King de Lao-Tseu. <ref>'''Lao-Tseu :''' (…) "Philosophe chinois, 604-520 Av. J.-C. contemporain et adversaire de Confucius. D'après la légende, sa mère le conçut d'un rayon d'étoile, le porta quatre-vingt et un ans dans son sein, et il vint au monde avec des cheveux et des sourcils blancs, d'où son nom de Lao tseu (vieillard-enfant.) (…) Vite dégoûté de la vie publique, il s'en fut chercher la paix dans un ermitage, sur une montagne… où il composa l'œuvre unique le "Tao-Tö-King". (…) Sa philosophie spiritualiste, presque monothéiste, tend à développer l'exaltation religieuse et le mépris des choses terrestres." (''Encyclopédie Larousse.'') Une hypothèse d'interprétation de la légende pourra être la suivante : la mère c'est la terre, le sein c'est la montagne, quatre-vingt et un est un nombre cubique : trois fois trois fois trois. " Le cube symbolise le monde matériel et l'ensemble des quatre éléments… Dans un sens mystique, le cube a été considéré comme le symbole de la sagesse de la vérité et de la perfection morale… Il est le modèle de la Jérusalem future, promise par l'Apocalypse… C'est aussi, à la Mecque, la Kaaba, saint des saints de l'Islam, dressée au centre de la grande Mosquée. C'est cet édifice, de forme cubique comme l'indique expressément son nom (Kaaba = Cube.) qui contient la célèbre "pierre noire" censée avoir été donné à Abraham par l'archange Gabriel." ('''Chevalier/Gherrbrant,''' ''Dictionnaire des Symboles'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_12|op. cit.]]'',p. 328.) </ref> | ||
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====Le son du puits==== | ====Le son du puits==== | ||
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La bande-son du film est particulièrement importante. <ref>Cf. '''Gestenkorn et Strudel,''' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 97 ; '''J. Mitry''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|op. cit.]]'', tome 2, "La Parole et le son", pp. 87-176. </ref> Elle participe pleinement à l'émergence d'une partie poétique du film. Plus encore, elle ancre le film dans une dimension profonde. Elle est, si l'on ose dire, sa quatrième dimension. [[Tarkovski Andreï|Andreï Tarkovski]] dit qu'en fin de compte seule la course-poursuite constitue le côté science-fiction de la nouvelle des Strougatski. <ref>'''Andreï Tarkovski''', ''Dossier Positif-Rivage,'' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'' </ref> | La bande-son du film est particulièrement importante. <ref>Cf. '''Gestenkorn et Strudel,''' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 97 ; '''J. Mitry''', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_4|op. cit.]]'', tome 2, "La Parole et le son", pp. 87-176. </ref> Elle participe pleinement à l'émergence d'une partie poétique du film. Plus encore, elle ancre le film dans une dimension profonde. Elle est, si l'on ose dire, sa quatrième dimension. [[Tarkovski Andreï|Andreï Tarkovski]] dit qu'en fin de compte seule la course-poursuite constitue le côté science-fiction de la nouvelle des Strougatski. <ref>'''Andreï Tarkovski''', ''Dossier Positif-Rivage,'' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'' </ref> | ||
Le plus bel exemple de l'invocation de cette "quatrième dimension" au sens figuré et au sens réel se trouve au plan 116b. La scène se passe devant le puits du Bunker à l'intérieur de la Zone. Il s'agit de l'Écrivain qui laisse tomber une grosse pierre dans le puits. (Cf. '''Photogramme – Puits 2.''') | Le plus bel exemple de l'invocation de cette "quatrième dimension" au sens figuré et au sens réel se trouve au plan 116b. La scène se passe devant le puits du Bunker à l'intérieur de la Zone. Il s'agit de l'Écrivain qui laisse tomber une grosse pierre dans le puits. (Cf. '''[[#ancre_1|Photogramme – Puits 2.]]''') | ||
En effet, ce n'est que longtemps après que nous entendons un premier impact de la pierre contre les parois du puits. L'Écrivain s'assied au bord du puits, et nous entendons un second bruit qui provient du puits. | En effet, ce n'est que longtemps après que nous entendons un premier impact de la pierre contre les parois du puits. L'Écrivain s'assied au bord du puits, et nous entendons un second bruit qui provient du puits. | ||
Andreï Tarkovski a un goût prononcé pour la profondeur de champ. Elle est souvent dédoublée par l'utilisation de panoramique ou par une vue en plongée, comme la scène avec le [[Ballon (aérospatiale)|ballon]] dans le prologue d'''[[Andreï Roublev]]''. Ici, nous avons la profondeur invisible du sol, c'est-à-dire la profondeur du puits, comme si la pierre "crevait", littéralement, "le plancher de l'image". D'autre part, la reconversion tarkovskienne s'enchaîne comme il se doit par la parole, autre élément de la bande-son. L'Écrivain assis au bord du puits, en attente, au bord du "gouffre de l'inspiration", commence un long monologue. <ref> "''Encore une expérience. Les expériences, les faits… Mais les faits n'existent pas, ici surtout. (…) Quel foutu écrivain suis-je, si je hais l'écriture ? Écrire, c'est un supplice, une humiliation, comme s'extirper des hémorroïdes. (…) Je pensais les changer, c'est moi qu'on a changé (…) Autrefois l'avenir était le prolongement du présent… A présent l'avenir se confond avec le présent. Sont-ils prêts à cela ? Ils ne veulent rien savoir, ils ne font que s'empiffrer !'' "</ref> C'est face à la caméra, face au monde, que l'Écrivain dévoile à haute voix ses pensées <ref> Qui sont peut-être les pensées même d' Andreï Tarkovski, ce qui explique le fait que l'Écrivain parle face au "monde". Souvent un auteur parle par l'intermédiaire de ses acteurs. Comme dans le prologue du ''[[Miroir (Le)|Miroir]]''. </ref> : il est venu dans la Zone, parce qu'il avait perdu l'inspiration, cela nous le savons dès les présentations, au bar, au plan 16. <ref>- L'Écrivain : (Au Professeur.) "''Quel besoin avez-vous de la Zone ?'' "<br/> | Andreï Tarkovski a un goût prononcé pour la profondeur de champ. Elle est souvent dédoublée par l'utilisation de panoramique ou par une vue en plongée, comme la scène avec le [[Ballon (aérospatiale)|ballon]] dans le prologue d'''[[Andreï Roublev]]''. Ici, nous avons la profondeur invisible du sol, c'est-à-dire la profondeur du puits, comme si la pierre "crevait", littéralement, "le plancher de l'image". D'autre part, la reconversion tarkovskienne s'enchaîne comme il se doit par la parole, autre élément de la bande-son. L'Écrivain assis au bord du puits, en attente, au bord du "gouffre de l'inspiration", commence un long monologue. <ref> "''Encore une expérience. Les expériences, les faits… Mais les faits n'existent pas, ici surtout. (…) Quel foutu écrivain suis-je, si je hais l'écriture ? Écrire, c'est un supplice, une humiliation, comme s'extirper des hémorroïdes. (…) Je pensais les changer, c'est moi qu'on a changé (…) Autrefois l'avenir était le prolongement du présent… A présent l'avenir se confond avec le présent. Sont-ils prêts à cela ? Ils ne veulent rien savoir, ils ne font que s'empiffrer !'' "</ref> C'est face à la caméra, face au monde, que l'Écrivain dévoile à haute voix ses pensées <ref> Qui sont peut-être les pensées même d' Andreï Tarkovski, ce qui explique le fait que l'Écrivain parle face au "monde". Souvent un auteur parle par l'intermédiaire de ses acteurs. Comme dans le prologue du ''[[Miroir (Le)|Miroir]]''. </ref> : il est venu dans la Zone, parce qu'il avait perdu l'inspiration, cela nous le savons dès les présentations, au bar, au plan 16. <ref>- L'Écrivain : (Au Professeur.) "''Quel besoin avez-vous de la Zone ?'' "<br/> | ||
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====Le puits : Recueil d'infiltration==== | ====Le puits : Recueil d'infiltration==== | ||
<span id="ancre_97p"></span> [[Fichier:pierrep1.jpg|300px|thumb|right|alt='''Photogramme - Pierre''' : ''[[Stalker]]'', '''Plan 97'''. A la demande de l'Écrivain le Stalker va jeter à l'intérieur du "tunnel-hachoir" une grosse pierre.|'''Photogramme - Pierre''' : ''[[Stalker]]'', '''Plan 97'''. A la demande de l'Écrivain le Stalker va jeter à l'intérieur du "tunnel-hachoir" une grosse pierre.]] | |||
Voilà donc "la vérité" de l'Écrivain ou sa contradiction, et par prolongement la vérité sur la création proprement dite. L'éternelle question : vivre pour créer ou créer pour vivre ? Devant le puits, l'Écrivain a compris que la création aussi a besoin de "hauts-fourneaux". Ici, le puits est renversé, il plonge indéfiniment dans une terre sans fin. En général, un puits sert à recueillir les eaux d'infiltration ou alors à l'exploitation d'un gisement. Pour l'Écrivain il s'agit des infiltrations de la "liqueur de l'inspiration" ou des gisements de l'inspiration. Par ailleurs, la présence de ce long "anneau noir" dans le bunker suggère une laisse gigantesque. L'Écrivain souhaiterait y être attaché, comme le Stalker, par le cou. D'ailleurs, au plan 116, l'Écrivain épuisé par le voyage va s'allonger près du puits, en position fœtale. Il surnage dans une eau entourant le puits. Le fond et la forme se rejoignent. De plus, il faut aussi situer le plan du puits qui succède en fait à la séquence du tunnel ([[Ordalie#ancre_96|plans 96]] à 110.) C'est un autre développement "plan à plan". C'est ici un développement purement plastique : le tunnel incurvé, horizontal et le puits droit, vertical. L'Écrivain jette une pierre dans le puits, et devant le tunnel, puisque le tirage au sort le désigne pour aller en premier dans le tunnel, qui est en fait le "hachoir". Il demande au Stalker de lui jeter une bandelette lestée, pour lui indiquer le chemin. Le Stalker n'en avait plus, il cherche autour de lui et trouve une grosse pierre qu'il jette rapidement en refermant violemment la porte. (Cf. '''Photogramme - Pierre.''') | Voilà donc "la vérité" de l'Écrivain ou sa contradiction, et par prolongement la vérité sur la création proprement dite. L'éternelle question : vivre pour créer ou créer pour vivre ? Devant le puits, l'Écrivain a compris que la création aussi a besoin de "hauts-fourneaux". Ici, le puits est renversé, il plonge indéfiniment dans une terre sans fin. En général, un puits sert à recueillir les eaux d'infiltration ou alors à l'exploitation d'un gisement. Pour l'Écrivain il s'agit des infiltrations de la "liqueur de l'inspiration" ou des gisements de l'inspiration. Par ailleurs, la présence de ce long "anneau noir" dans le bunker suggère une laisse gigantesque. L'Écrivain souhaiterait y être attaché, comme le Stalker, par le cou. D'ailleurs, au plan 116, l'Écrivain épuisé par le voyage va s'allonger près du puits, en position fœtale. Il surnage dans une eau entourant le puits. Le fond et la forme se rejoignent. De plus, il faut aussi situer le plan du puits qui succède en fait à la séquence du tunnel ([[Ordalie#ancre_96|plans 96]] à 110.) C'est un autre développement "plan à plan". C'est ici un développement purement plastique : le tunnel incurvé, horizontal et le puits droit, vertical. L'Écrivain jette une pierre dans le puits, et devant le tunnel, puisque le tirage au sort le désigne pour aller en premier dans le tunnel, qui est en fait le "hachoir". Il demande au Stalker de lui jeter une bandelette lestée, pour lui indiquer le chemin. Le Stalker n'en avait plus, il cherche autour de lui et trouve une grosse pierre qu'il jette rapidement en refermant violemment la porte. (Cf. '''Photogramme - Pierre.''') | ||
A travers ces plans, nous pouvons aussi déduire que l'Écrivain devient en quelque sorte un Stalker. En effet, dans le tunnel, c'est l'Écrivain qui va guider les autres, comme d'ailleurs il va les guider aussi dans le bunker. Il reste enfin, dans ce registre un fait qui a eu lieu au plan 69. En effet, le Stalker et l'Écrivain veulent traverser une corniche étroite surplombant un précipice. L'Écrivain décontracté dit au Stalker : "Rappelez-vous que Saint-Pierre faillit se noyer." <ref> "Seigneur, sauve-moi." alors qu'il commence à s'enfoncer dans les flots. (Mathieu XIV, 22-23.) Cf. '''Gerstenkorn et Strudel''', ''Etudes Cinématographiques,'' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_3|op. cit.]]'',p. 86.</ref> Le Stalker laisse tomber un écrou. Long temps de silence avant le son de chute dans l'eau (en voix-off), il dit à l'Écrivain : " Allez-y l'Écrivain." <ref>Cette citation peut être considérée à la lettre comme un clédon. Elle peut signifier "Allez-y, l'Écrivain, devenez Saint Pierre." C'est ce qui effectivement va se passer, il va devenir "un saint homme". En effet, après le tunnel-hachoir, il se métamorphose, et porte le substitut de la couronne d'épines, qui exprime finalement le portement de la souffrance du groupe. Enfin, devant la chambre des désirs, il n'exprimera pas le désir d'entrer, à une nuance près, que nous verrons à ce moment. </ref> Le temps de silence avant le son de la chute de l'écrou exprime la distance. L'écrou devient un agent qui mesure une distance importante et dangereuse (comme au plan 116). Dans les deux plans 69 et 116, les cadrages sont en plan rapproché sur les personnages. Dans les deux cas, on peut dire, "qu'on regarde avec nos oreilles". Ainsi la monumentalité est suggérée par le vide, par une audition du vide. Et, à ce moment-là le Professeur disparaît. <ref>Ainsi, nous pouvons considérer cet aspect (l'[[objet]] qui suggère la distance) comme un épiphénomène. Au [[Trébuchement#ancre_69|plan 69]], le Professeur disparaît. Mais est-ce qu'on peut dire de même pour le plan 116 ? Qu'une partie de l'Écrivain a disparu ? Une partie non sanctifiée ? </ref> Toutefois, nous devons remarquer pour conclure, que le son exprime en définitive, la "personnalité" des protagonistes : un bruit alternatif, court et sec ou long et aquatique (ambivalence du Stalker) ; un bruit en écho et sans fond (l'Écrivain) ; un bruit "mou" et imperceptible (allusion au sac du Professeur). Mais dans ces cas spécifiques, nous ne sommes plus dans un registre [[Thèse:Résumé|cinémantique]], mais plutôt dans un registre "phonomantique". | |||
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