« Coffre » : différence entre les versions

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14 197 octets ajoutés ,  1 juin 2015
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       <td> 97</td>
       <td> 97</td>
</tr>
</tr>
<tr>
      <td><span id="ancre_scoop"> </span> '''Scoop''' <br/>
'''&#167;.'''  L'enquête du célèbre journaliste d'investigation Joe Strombel, consacrée au "Tueur au Tarot" de Londres, tourne court quand il meurt de façon aussi soudaine qu'inexplicable. Mais rien, pas même la mort, ne peut arrêter Joe. (Lire la suite : <ref>
A peine arrivé au purgatoire, il décide de transmettre ses toutes dernières informations à la plus charmante des étudiantes en journalisme : Sondra Pransky.
De passage à Londres, Sondra entend le fantôme de Joe s'adresser à elle durant un numéro de magie de l'Américain Splendini, alias Sid Waterman. Bouleversée et folle de joie à l'idée d'avoir déniché le scoop du siècle, l'effervescente créature se lance avec Sid dans une enquête échevelée, qui les mène droit au fringant aristocrate et politicien Peter Lyman. Une idylle se noue en dépit de troublants indices semblant désigner le beau Peter comme le "Tueur au Tarot".
Le scoop de Sondra lui sera-t-il fatal ? (Source : AlloCiné.)</ref>)  (Pitch du film.) </td>
      <td>''Scoop''</td>
      <td>'''Allen Woody'''</td>
      <td>Allen Woody</td>
      <td>''' 2006'''</td>
      <td>USA</td>
      <td>96</td>
</tr>
<tr>
      <td>'''  Source (La) ''' </td>
      <td>''Jungfrukällan'' (littéralement : La Source de la vierge) </td>
      <td>'''  Bergman Ingmar ''' </td>
      <td> Isaksson U.</td>
      <td>''' 1960''' </td>
      <td>Suède</td>
      <td>89</td>
    </tr>
<tr>
      <td><span id="ancre_theor"> </span> '''Théorème ''' <br/>
'''&#167;.'''  Un jeune homme d'une étrange beauté s'introduit dans une famille bourgeoise. Le père, la mère, le fils et la fille succombent à son charme. Son départ impromptu ébranle tous les membres de la famille...  (Pitch du film.)<br/>
'''&#167;.''' Vers la 53ème minute.</td>
      <td>''Teorema''</td>
      <td>'''Pasolini Pier Paolo'''</td>
      <td>Pasolini Pier Paolo</td>
      <td>''' 1968'''</td>
      <td>Italie</td>
      <td>98</td>
</tr>
<tr>
      <td>''' Vie est belle (La)'''<br/>
'''&#167;.'''  Giosué dans le coffre métallique</td>
      <td>''  Vita é bella (La)''</td>
      <td>''' Benigni Roberto'''</td>
      <td>Benigni Roberto et Cerami Vincenzo</td>
      <td>'''1997 '''</td>
      <td> Italie</td>
      <td> 117</td>
</tr>
<tr>
      <td>'''[[#ancre_3m3|Viridiana]]'''</td>
      <td>''Virdiana''</td>
      <td>'''Buñuel Luis'''</td>
      <td>Buñuel Luis<br />
          Alejandro J.</td>
      <td>'''1961'''</td>
      <td>Mexique<br />
          Espagne</td>
      <td>90</td>
    </tr>
</table>
</table>


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<center>[[#ancre_1a|▲ ▲ ▲]]</center>
<center>[[#ancre_1a|▲ ▲ ▲]]</center>


<span id="ancre_3m3"></span>
===Viridiana de Luis Buñuel===
====0h 10’ 27’’ –  Plans 17 – 22.  Don Jaime nostalgique – Le coffre de feue Dona Elvira====
<span id="ancre_vir23"> </span>
[[Fichier: Viridiana22_Bunuel_10_53_pied_chaussure_1.jpg|300px|thumb|right|alt= ''Viridiana'' de Luis Buñuel.    ''' Photogramme - Plan 18.''' Don Jaime tente de passer à son pied une des chaussures de son épouse. | ''Viridiana'' de Luis Buñuel.    ''' Photogramme - Plan 18.''' <br/>Don Jaime tente de passer à son pied une des chaussures de son épouse. ]]
<span id="ancre_17">'''Plan 17. '''</span> ''00h 10' 27&quot;'' :  Plan rapproché sur un feu de bois qui brûle dans une cheminée du salon. Panoramique à droite, sur la pendule qui marque deux heures du matin. La mélodie du carillon domine la musique du phonographe qui joue le quatrième mouvement de la Neuvième symphonie de Beethoven. Au fond, la chambre de Don Jaime éclairée par une lampe à pétrole. 
* <span id="ancre_18">'''[[#ancre_vir23|Photogramme – Plan 18.]] '''</span> ''00h 10' 48&quot;'' :  Don Jaime est assis devant un grand coffre de bois sculpté qu'il vient d'ouvrir. Il regarde un vêtement de mariée qui est sans doute celui que portait feue Dona Elvira le jour de ses noces. Nous distinguons posé sur le couvercle du coffre, entres autres, le voile de la mariée. Don Jaime se déchausse et tente de passer à son pied nu une des chaussures de son épouse.
* <span id="ancre_19a">'''[[#ancre_vir24|Photogramme – Plan 19a.]] '''</span> ''00h 10' 51&quot;'' :  Gros plan sur le pied droit de Don Jaime chaussé par la chaussure à talon de feue Dona Elvira. Il enlève la chaussure et la jette dans le coffre, pour saisir un bouquet de fleurs artificielles (Cf. ''' [[#ancre_vir25|Photogramme  - Plan 19b.]]'''''00h 10' 58&quot;''), il contemple le bouquet quelques secondes (Cf. ''' [[#ancre_vir26|Photogramme - Plan 19c.]]'''''00h 11' 03&quot;''), et le jette sur le lit.
<span id="ancre_vir24"> </span>
[[Fichier: Pied_Viridiana_Bunuel_10_51_chaussure_1500p.jpg|400px|thumb|center|alt= ''Viridiana'' de Luis Buñuel.    ''' Photogramme - Plan 19a.''' Gros plan du pied féminin de Don Jaime. | ''Viridiana'' de Luis Buñuel.    ''' Photogramme - Plan 19a.''' <br/>Gros plan du pied féminin de Don Jaime. ]]
<span id="ancre_vir25"> </span>
[[Fichier: Viridiana24_Bunuel_10_58_coffre_habits_mariee.jpg|400px|thumb|center|alt= ''Viridiana'' de Luis Buñuel.    ''' Photogramme - Plan 19b.''' Plan rapproché de l'intérieur du coffre.| ''Viridiana'' de Luis Buñuel.    ''' Photogramme - Plan 19b.''' <br/>Plan rapproché de l'intérieur du coffre.]]
<span id="ancre_vir26"> </span>
[[Fichier: Viridiana25_Bunuel_11_03_coffre_bouquet_voile.jpg|400px|thumb|center|alt= ''Viridiana'' de Luis Buñuel.    ''' Photogramme - Plan 19c.''' Don Jaime contemplant le vieux bouquet de fleurs artificielles.  | ''Viridiana'' de Luis Buñuel.    ''' Photogramme - Plan 19c.''' <br/>Don Jaime contemplant le vieux bouquet de fleurs artificielles. ]]
<span id="ancre_20">'''Plan 20. '''</span> ''00h 11' 06&quot;'' :  Gros plan sur le phonographe. Pourquoi y-a-t-il ce plan de transition avec le plan 19c, le moment où Don Jaime jette le bouquet de fleurs sur le lit ?
<span id="ancre_21">''' Plan 21 '''</span> ''00h 11' 14&quot;'' : Retour sur Don Jaime devant le coffre. Il sort du coffre une gaine de satin à rubans qu'il tient en mains, il se lève et se dirige vers un miroir. Il se ceinture de la gaine et contemple son visage.
<center>[[#ancre_1|▲]]</center>
<span id="ancre_vir204a"> </span>
====Le parallélisme d'objet chez Buñuel====
Nous appelons un parallélisme d'objet ou d'élément, la présence de deux choses différentes qui ont souvent une même morphologie. En langage savant, nous dirons une tautologie, qui veut dire en grec : « la même chose » <ref>Du grec ταὐτολογία, composé de ταὐτό, « la même chose », et λέγω, « dire » : le fait de redire la même chose. Source : wikipédia.</ref> Cet aspect prend chez Buñuel une valeur significative qui doit nous interpeller. Le parallélisme d'objet glisse dans le corps du film d'une façon discrète mais il devient le “ciment” qui relie des blocs d'images avec des concepts différents, comme par exemple la ''' [[Viridiana#ancre_vir04|poignée de la corde à sauter]]'''  et la ''' [[Viridiana#ancre_vir18|pis de la vache]]''' , mais encore dans la même période du film, le ''' [[Viridiana#ancre_vir05|clou]]'''  sur lequel Don Jaime accroche la corde et les ''' [[Viridiana#ancre_vir16|monumentales clous]]'''  des instruments de la crucifixion. De la sorte, cet aspect devient un déclencheur poétique qui anime et stimule l'imagination.
Il est à noter que les deux couples cités sont représentés durant les dix premières minutes du film, ils sont donc inclut dans un temps relativement court, en simplifiant nous obtenons les parallélismes temporelles suivants :<br/>
<br/>
'''[Parallélisme 1]''' : Poignée de Corde (''00h 02' 48&quot;'') / Pis de vache (''00h 07' 52&quot;'')<br/>
<span id="ancre_vir203d"> </span>
'''[Parallélisme 2]''' : Clou de Corde (''00h 03' 22&quot;'') / Clous de la crucifixion (''00h 07' 23&quot;'')<br/>
====Le parallélisme entre la valise de Viridiana et le coffre de Don Jaime====
Il s'agit, sous la forme d'un tableau du : <br/>
'''[Parallélisme 3]''' : Valise de Viridiana (''00h 07' 23&quot;'') / Coffre de Don Jaime (''00h 10' 48&quot;'')
<span id="ancre_vir206b"> </span>
<table class="wikitable sortable">
<tr>
      <th> </th>
      <th> Valise de Viridiana</th>
      <th> Coffre de Don Jaime</th>
    </tr>
<tr>
      <td><span id="ancre_vir206b1"> </span>''' Taille '''</td>
      <td>Petit</td>
      <td>Grand</td>
</tr>
<tr>
    <td><span id="ancre_vir206b2"> </span>''' Espace '''</td>
      <td>Mobile</td>
      <td>Immobile</td>
</tr>
<tr>
      <td><span id="ancre_vir206b3"> </span>''' Temps '''</td>
      <td>'''[[Viridiana#ancre_vir06| Photogramme 6 – Plan 3c.]] ''' ''00h 03' 32&quot;'' : La voiture à cheval s'arrête devant le perron de la maison.  Viridiana descends, c'est le cocher qui sort la petite valise banale de Viridiana.</td>
      <td>C'est un coffre de bois sculpté, il fait partie des meubles. Il est posé dans la chambre depuis le décès de Dona Elvira, depuis plus de vingt ans.  '''[[#ancre_vir23|Photogramme 23 – Plan 18.]] ''' ''00h 10' 48&quot;'' :  Don Jaime est assis devant le coffre qu'il vient d'ouvrir. </td>
</tr>
<tr>
      <td><span id="ancre_vir206b4"> </span>''' Contenant '''</td>
      <td>Instruments de crucifixion : objets de souffrance et de douleur.</td>
      <td>Habits de mariage : Enveloppe de bonheur, le scellement dans la joie, d'une union.</td>
</tr>
<tr>
      <td><span id="ancre_vir206b5"> </span>''' Objets'''</td>
      <td>Un crucifix en bois, une '''[[couronne#ancre_3m4|couronne]]''' d'épines, un marteau, des clous,  une éponge. </td>
      <td>Nous distinguons un vêtement de mariée, un voile, un bouquet de fleurs artificielles, une chaussure à talon.</td>
</tr>
<tr>
      <td><span id="ancre_vir206b6"> </span>''' Position des objets '''</td>
      <td>L'ensemble est posé sur un coussin à même le sol. </td>
      <td>Les accessoires cités sont jetés avec une certaine négligence. </td>
</tr>
<tr>
      <td><span id="ancre_vir206b7"> </span>''' Situation des personnages '''</td>
      <td>Viridiana est à genoux, en signe de vénération et de soumission.</td>
      <td>Don Jaime, au contraire, cherche plutôt à s'amuser avec les contenants du coffre, comme s'ils étaient des jouets sexuels. Est-ce un travestisme inconscient, inavoué ?</td>
</tr>
</table>
A travers la comparaison et la description du tableau nous obtenons un calque psychologique relativement précis des deux personnages. En effet, Gaston Bachelard, dans un chapitre consacré à la question du coffre, considère, avec raison, que nous pénétrons dans les “images du secret”. <ref>Cf. '''G. Bachelard,''' ''La Poétique de l'Espace'', chapitre III, "Le Tiroir, les coffres et les armoires, P. U. F. Paris, (1957) 1998, p. 82.  </ref> Un peu plus loin, il précise : “Le coffre est un objet qui s'ouvre. Quand il se ferme, il est rendu à la communauté des objets ; il prend sa place dans l'espace extérieur. Mais il s'ouvre !  Alors, cet objet qui s'ouvre est, dirait un philosophe mathématicien, la première différentielle de la découverte. (…) Le dehors est rayé d'un trait, tout est à la nouveauté, à la surprise, à l'inconnu. Le dehors ne signifie plus rien. Et même, suprême paradoxe, les dimensions du volume n'ont plus de sens parce qu'une dimension vient de s'ouvrir : la dimension d'intimité.” <ref>''Ibid'', p. 88.  </ref> Mais chez Buñuel la représentation des images d'intimité se complique un peu, puisqu'il associe deux contenants différents ayant des contenus également différents. Ainsi, nous ne pouvons pas dire dans la comparaison, qu'avec les contenants ouverts, “le dehors ne signifie rien”. Nous avons vu la [[#ancre_vir206b6|place des contenants]] quand les objets sont dehors, et la différence de comportement entre [[#ancre_vir206b7|Viridiana et Don Jaime]] devant les objets. N'y-a-t-il pas ici une dialectique influente et communicative entre le dedans et le dehors ? Nous ne pouvons pas non plus dire, dans notre cas, que “les volumes n'ont plus de sens”. Il nous semble, qu'au contraire, ils vont acquérir un caractère de monumentalité, surtout avec la situation de Viridiana, quand Ramona regarde par le trou de la serrure '''[[Viridiana#ancre_vir14|(Plan 8)]]''', à ce moment là, c'est la chambre de Dona Elvira qui devient un coffre monumental, dont Ramona souhaite percer le secret. Et si nous allons jusqu'au bout de notre raisonnement, au plan 8, Viridiana elle-même devient  comme un objet, qu'on va bientôt manipulé. Du côté de Don Jaime, le cadrage du plan est  significatif, puisque nous assistons à toute la scène, en restant au seuil de la chambre, devant une porte sculptée ouverte. Autre représentation d’un coffre à l’intérieur d’un coffre (monumental).
Toutefois il y a un dénominateur commun qui relie les deux contenants, il s’agit de feue Dona Elvira, Viridiana est dans sa chambre au moment où elle ouvre sa propre valise, Don Jaime est dans sa chambre quand il ouvre le coffre des habits de mariage. Et justement ce qui est frappant dans la comparaison du tableau, c’est le comportement des deux personnages, Viridiana en prière et Don Jaime qui s’amuse, seul, à faire la noce. En somme, grâce à ces deux passages nous entrons dans ce que Bachelard appelle « la topo-analyse des espaces intimes ». <ref>''Ibid'', p. 89.  </ref>
Enfin, le coffre n’a pas fini de nous livrer des surprises que nous allons voir plus loin. A présent nous revenons à la suite de la séquence : Don Jaime devant le coffre, plan 21.
<span id="ancre_22">''' Plan 22 '''</span> ''00h 11' 19&quot;'' : Plan américain. Don Jaime se ceinture de la gaine, nous apercevons seulement le buste de Don Jaime. Il contemple son visage.
Soudain, un bruit le fait tressaillir. Il cache la gaine et demande d'une voix angoissée : « ''Qui est là ? '' » Il range rapidement la gaine et d'autres accessoires dans le coffre, et il avance vers la porte.
*'''[[Viridiana|Lire le début du film.]]'''
*'''[[Viridiana#ancre_vir207|Lire la suite de la séquence.]]'''
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