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A propos "d'axe du monde", nous observons souvent dans le cinéma des portions de troncs d'arbre, qui coupent parfois l'image en deux. Il y a, ainsi, une forte participation active dans la composition plastique de l'image. Un exemple déjà cité parmi beaucoup d'autres, le plan II 26-5 où le bouffon cogne sa tête contre un tronc d'arbre, un [[poteau]] au milieu de l'auberge. Dans ce plan, le tronc devient un axe, il annonce le plan 39 : le plan à 360°. Le poteau, accentue la volumétrie de l'image, il devient un support de l'écran, comme une colonne qui, tout en soulageant du poids de la masse verticale du hors-champ, devient comme un obstacle dans le champ horizontal. Chez Tarkovski le thème de l'arbre est presque complet. Il est parfois un être, comme par exemple le Buisson ardent dans ''[[Le Miroir]]'' ou parfois, la [[foule]], évoquée par une forêt d'arbre, comme au plan 3. Efim, poursuivi au loin par la foule, traverse l'écran de droite à gauche et au cours de son passage, il y a un cadrage sur le tronc d'un arbre, puis sur trois arbres, puis sur un petit bois à l'orée de la rivière. | <span id="ancre_pote"></span>A propos "d'axe du monde", nous observons souvent dans le cinéma des portions de troncs d'arbre, qui coupent parfois l'image en deux. Il y a, ainsi, une forte participation active dans la composition plastique de l'image. Un exemple déjà cité parmi beaucoup d'autres, le plan II 26-5 où le bouffon cogne sa tête contre un tronc d'arbre, un [[poteau]] au milieu de l'auberge. Dans ce plan, le tronc devient un axe, il annonce le plan 39 : le plan à 360°. Le poteau, accentue la volumétrie de l'image, il devient un support de l'écran, comme une colonne qui, tout en soulageant du poids de la masse verticale du hors-champ, devient comme un obstacle dans le champ horizontal. Chez Tarkovski le thème de l'arbre est presque complet. Il est parfois un être, comme par exemple le Buisson ardent dans ''[[Le Miroir]]'' ou parfois, la [[foule]], évoquée par une forêt d'arbre, comme au plan 3. Efim, poursuivi au loin par la foule, traverse l'écran de droite à gauche et au cours de son passage, il y a un cadrage sur le tronc d'un arbre, puis sur trois arbres, puis sur un petit bois à l'orée de la rivière. | ||
Pour finir le [[#ancre_176p|plan 176]], (Cf. Photogramme – Arbre 7) l'inclusion de cette partie dans l'épisode n'est pas uniquement importante pour la prise des vues et de ce quelle montre : l'arbre et les deux hommes évoquent comme une idée d'une figure archétypale de la tentation d'Adam et Eve. (Le corbeau serait-il devenu le serpent ?) Bien plus, cette partie est importante par l'affirmation d'une rupture des plans, à l'intérieur de l'épisode. C'est une partie-moteur, si l'on ose dire, dans la mesure aussi où elle permet des interprétations multiples. Les deux peintres sont debout, ils ne font rien, mais ils donnent beaucoup à penser, mais ce qui donne surtout à penser c'est avant tout l'arbre, disposé avec une si grande évidence. En outre, c'est grâce à cette technique particulière du découpage des séquences en partie, que le dernier plan d'une partie se trouve en quelque sorte en raccord libre. Le cinéaste est ainsi libre d'amorcer autre chose. Au plan 175a, Roublev regarde par la fenêtre, et le passé nous est dévoilé. C'est une espèce de plan dynamique indirect : la caméra traverse la fenêtre pour se trouver ailleurs, au-dessus des trois moines qui courent sous la pluie. Nous avons l'impression que c'est une action dans son prolongement, or il n'en est rien. La caméra nous introduit dans l'inconscient du peintre. C'est une technique audacieuse, qui risque cependant de créer une confusion. Comme nous l'avons déjà dit, Tarkovski n'utilise guère le fondu-enchaîné, technique qui permet d'adoucir la transition entre deux séquences (ou parties) différentes, comme le fera par exemple systématiquement Kenji Mizoguchi. Cependant le fondu-enchaîné conduit à un inconvénient, il engendre automatiquement l'amorce d'une espèce de plan flash en surimpression, qui parfois, du point de vue de l'observation [[cinémantique]] risque de troubler les fins et les débuts des séquences. | Pour finir le [[#ancre_176p|plan 176]], (Cf. Photogramme – Arbre 7) l'inclusion de cette partie dans l'épisode n'est pas uniquement importante pour la prise des vues et de ce quelle montre : l'arbre et les deux hommes évoquent comme une idée d'une figure archétypale de la tentation d'Adam et Eve. (Le corbeau serait-il devenu le serpent ?) Bien plus, cette partie est importante par l'affirmation d'une rupture des plans, à l'intérieur de l'épisode. C'est une partie-moteur, si l'on ose dire, dans la mesure aussi où elle permet des interprétations multiples. Les deux peintres sont debout, ils ne font rien, mais ils donnent beaucoup à penser, mais ce qui donne surtout à penser c'est avant tout l'arbre, disposé avec une si grande évidence. En outre, c'est grâce à cette technique particulière du découpage des séquences en partie, que le dernier plan d'une partie se trouve en quelque sorte en raccord libre. Le cinéaste est ainsi libre d'amorcer autre chose. Au plan 175a, Roublev regarde par la fenêtre, et le passé nous est dévoilé. C'est une espèce de plan dynamique indirect : la caméra traverse la fenêtre pour se trouver ailleurs, au-dessus des trois moines qui courent sous la pluie. Nous avons l'impression que c'est une action dans son prolongement, or il n'en est rien. La caméra nous introduit dans l'inconscient du peintre. C'est une technique audacieuse, qui risque cependant de créer une confusion. Comme nous l'avons déjà dit, Tarkovski n'utilise guère le fondu-enchaîné, technique qui permet d'adoucir la transition entre deux séquences (ou parties) différentes, comme le fera par exemple systématiquement Kenji Mizoguchi. Cependant le fondu-enchaîné conduit à un inconvénient, il engendre automatiquement l'amorce d'une espèce de plan flash en surimpression, qui parfois, du point de vue de l'observation [[cinémantique]] risque de troubler les fins et les débuts des séquences. | ||
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====L'arbre aux chaudrons==== | ====L'arbre aux chaudrons==== |