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145 octets ajoutés ,  3 septembre 2011
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Voilà brièvement formulés quelques principes fondamentaux de la cinémancie, que nous souhaitons développer ultérieurement. Il nous reste à attirer l'attention sur un fait que nous rencontrons régulièrement dans nos recherches : c'est le constat d'évidence. Souvent, nous avons l'impression que certaines choses sont si évidentes, que nous trouvons qu'il est inutile de les dire. Dans le cinéma, l'ellipse est la forme qui caractérise le constat d'évidence. Mais un texte n'est pas un film. Et dans un texte, avant de démontrer une idée, il faut d'abord la montrer. La validité et la cohérence de l'idée passent parfois par des évidences pour lesquelles il nous semble qu'il est très utile de dire et d'écrire. Car souvent ce sont des petites choses de rien du tout, mais qui ont un rôle important dans la composition soit du film, soit d'une séquence, soit d'un plan. Parfois, ce sont des mots, un son, un bruit, etc. En d'autres termes, ce n'est pas parce qu'une chose est évidente, qu'on doit l'ignorer, bien au contraire. Parfois une chose évidente est plus difficile à démontrer. Les exemples sont nombreux sur ce constat d'évidence, "la natte et la couronne", "le chat et le cheval", "la tête et le casque", etc.
Voilà brièvement formulés quelques principes fondamentaux de la [[Thèse:Résumé#cinémancie|cinémancie]], que nous souhaitons développer ultérieurement. Il nous reste à attirer l'attention sur un fait que nous rencontrons régulièrement dans nos recherches : c'est le constat d'évidence. Souvent, nous avons l'impression que certaines choses sont si évidentes, que nous trouvons qu'il est inutile de les dire. Dans le cinéma, l'ellipse est la forme qui caractérise le constat d'évidence. Mais un texte n'est pas un film. Et dans un texte, avant de démontrer une idée, il faut d'abord la montrer. La validité et la cohérence de l'idée passent parfois par des évidences pour lesquelles il nous semble qu'il est très utile de dire et d'écrire. Car souvent ce sont des petites choses de rien du tout, mais qui ont un rôle important dans la composition soit du film, soit d'une séquence, soit d'un plan. Parfois, ce sont des [[Mot|mots]], un [[son]], un bruit, etc. En d'autres termes, ce n'est pas parce qu'une chose est évidente, qu'on doit l'ignorer, bien au contraire. Parfois une chose évidente est plus difficile à démontrer. Les exemples sont nombreux sur ce constat d'évidence, "la natte et la [[couronne]]", "le [[chat]] et le [[cheval]]", "la tête et le casque", etc.




Comme aussi par exemple, la pierre tenue par des paires de tenailles, par Andreï Roublev, ou le drap plié en cloche. Pour un adulte, à un moment donné, tout ce qu'il voit devient en quelque sorte évident, clair, logique. Or, nous devons voir les choses comme un enfant (tâche difficile), car un enfant ne voit pas les choses détachées l'une de l'autre. Il les voit placées dans une image globale (son image globale). Elles sont incluses dans un contexte. Elles sont in-corporées, tandis que chez un adulte, les objets sont détachés de leur contexte. Ils ont une fonction précise, et ils sont devenus, si nous osons dire dé-corporés. Or le rôle d'un poète c'est de rendre à l'homme adulte sa vision d'enfant : il y a une régression vers une progression. Ce qui nous introduit, de fait dans un autre point que nous voulons développer.
Comme aussi par exemple, la [[pierre]] tenue par des paires de tenailles, par Andreï Roublev, ou le [[Drap#La figure du drap plié en cloche|drap plié en cloche]]. Pour un adulte, à un moment donné, tout ce qu'il voit devient en quelque sorte évident, clair, logique. Or, nous devons voir les choses comme un enfant (tâche difficile), car un enfant ne voit pas les choses détachées l'une de l'autre. Il les voit placées dans une image globale (son image globale). Elles sont incluses dans un contexte. Elles sont in-corporées, tandis que chez un adulte, les objets sont détachés de leur contexte. Ils ont une fonction précise, et ils sont devenus, si nous osons dire dé-corporés. Or le rôle d'un poète c'est de rendre à l'homme adulte sa vision d'enfant : il y a une régression vers une progression. Ce qui nous introduit, de fait dans un autre point que nous voulons développer.




C'est une question importante à propos de la valeur d'un objet, d'une figure, dans un contexte poétique, car le film de Tarkovski, Andreï Roublev est un morceau de choix dans le répertoire de la poésie cinématographique. Ainsi, peut-on déclarer fermement qu'il y a une similitude, une concordance entre un objet considéré dans un contexte poétique, comme par exemple, la scie, l'oignon, etc. ; et sa présence dans un contexte réel, vivant ? Peut-on déduire nettement qu'il y a un principe universel qui les lient ? Pour Tarkovski, il y a une incarnation (…) : "L'image dépend autant de notre conscience que du monde réel qu'elle tend à incarner. Si le monde est énigmatique, l'image le sera aussi. Elle est une sorte d'équation qui désigne la corrélation existant entre la vérité et notre conscience limitée à son espace euclidien. (Nous ne pouvons percevoir l'univers dans sa totalité. Mais l'image peut exprimer cette totalité) (bis.) (…) L'image incarnée n'est véridique que si, en elle, apparaissent certains liens qui expriment la vérité, et qui la rendent unique et inimitable comme l'est la vie, même dans ses manifestations les plus simples. Les réflexions de Viatcheslav Ivanov sur le symbole sont ici particulièrement éloquentes (il appelle symbole ce que j'entends par image) Ivanov conclut en disant (…) les symboles sont ineffaçables, inexplicables, et nous sommes comme impuissants devant la plénitude de leur sens." [1] "Nous sommes impuissants", car nous avons constamment tendance à mesurer deux concepts opposés : le un et le tout. Et ce n'est que dans la poésie dans son sens large et étymologique : "poeïen", "faire quelque chose" que nous assistons à une harmonie instantanée du "mariage des contraires". Il ne faut pas nécessairement comprendre tout sur tout pour savoir tout. Car, si le un fait partie du tout, le tout est en partie dans le un. Par conséquent, connaître clairement le un, c'est connaître le tout en partie. C'est la tâche primordiale qui incombe à tout agent de culture, de faire découvrir l'instantanéité poétique, car saisir, comprendre un seul instant, c'est presque les comprendre tous. La poésie c'est la porte royale de la connaissance, transcendée, en mot, en son, en image ou en objet.
C'est une question importante à propos de la valeur d'un [[objet]], d'une figure, dans un contexte poétique, car le film de Tarkovski, [[Andreï Roublev]] est un morceau de choix dans le répertoire de la poésie cinématographique. Ainsi, peut-on déclarer fermement qu'il y a une similitude, une concordance entre un objet considéré dans un contexte poétique, comme par exemple, la [[scie]], l'[[oignon]], etc. ; et sa présence dans un contexte réel, vivant ? Peut-on déduire nettement qu'il y a un principe universel qui les lient ? Pour Tarkovski, il y a une incarnation (…) : "L'image dépend autant de notre conscience que du monde réel qu'elle tend à incarner. Si le monde est énigmatique, l'image le sera aussi. Elle est une sorte d'équation qui désigne la corrélation existant entre la vérité et notre conscience limitée à son espace euclidien. (Nous ne pouvons percevoir l'univers dans sa totalité. Mais l'image peut exprimer cette totalité) (bis.) (…) L'image incarnée n'est véridique que si, en elle, apparaissent certains liens qui expriment la vérité, et qui la rendent unique et inimitable comme l'est la vie, même dans ses manifestations les plus simples. Les réflexions de Viatcheslav Ivanov sur le symbole sont ici particulièrement éloquentes (il appelle symbole ce que j'entends par image) Ivanov conclut en disant (…) les symboles sont ineffaçables, inexplicables, et nous sommes comme impuissants devant la plénitude de leur sens." <ref>''Le Temps Scellé'', ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'', p. 100. </ref>"Nous sommes impuissants", car nous avons constamment tendance à mesurer deux concepts opposés : le un et le tout. Et ce n'est que dans la poésie dans son sens large et étymologique : "poeïen", "faire quelque chose" que nous assistons à une harmonie instantanée du "mariage des contraires". Il ne faut pas nécessairement comprendre tout sur tout pour savoir tout. Car, si le un fait partie du tout, le tout est en partie dans le un. Par conséquent, connaître clairement le un, c'est connaître le tout en partie. C'est la tâche primordiale qui incombe à tout agent de culture, de faire découvrir l'instantanéité poétique, car saisir, comprendre un seul instant, c'est presque les comprendre tous. La poésie c'est la porte royale de la connaissance, transcendée, en mot, en son, en image ou en objet.


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[1] Le Temps Scellé, op. cit., p. 100.


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====La question de l'attente ou la protomancie====
====La question de l'attente ou la protomancie====

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