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A travers ces plans, nous pouvons aussi déduire que l'Écrivain devient en quelque sorte un Stalker. En effet, dans le tunnel, c'est l'Écrivain qui va guider les autres, comme d'ailleurs il va les guider aussi dans le bunker. Il reste enfin, dans ce registre un fait qui a eu lieu au plan 69. En effet, le Stalker et l'Écrivain veulent traverser une corniche étroite surplombant un précipice. L'Écrivain décontracté dit au Stalker : "Rappelez-vous que Saint-Pierre faillit se noyer." <ref> "Seigneur, sauve-moi." alors qu'il commence à s'enfoncer dans les flots. (Mathieu XIV, 22-23.) Cf. '''Gerstenkorn et Strudel''', ''Etudes Cinématographiques,'' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_3|op. cit.]]'',p. 86.</ref> Le Stalker laisse tomber un écrou. Long temps de silence avant le son de chute dans l'eau (en voix-off), il dit à l'Écrivain : " Allez-y l'Écrivain." <ref>Cette citation peut être considérée à la lettre comme un clédon. Elle peut signifier "Allez-y, l'Écrivain, devenez Saint Pierre." C'est ce qui effectivement va se passer, il va devenir "un saint homme". En effet, après le tunnel-hachoir, il se métamorphose, et porte le substitut de la couronne d'épines, qui exprime finalement le portement de la souffrance du groupe. Enfin, devant la chambre des désirs, il n'exprimera pas le désir d'entrer, à une nuance près, que nous verrons à ce moment. </ref> Le temps de silence avant le son de la chute de l'écrou exprime la distance. L'écrou devient un agent qui mesure une distance importante et dangereuse (comme au plan 116). Dans les deux plans 69 et 116, les cadrages sont en plan rapproché sur les personnages. Dans les deux cas, on peut dire, "qu'on regarde avec nos oreilles". Ainsi la monumentalité est suggérée par le vide, par une audition du vide. Et, à ce moment-là le Professeur disparaît. <ref>Ainsi, nous pouvons considérer cet aspect (l'[[objet]] qui suggère la distance) comme un épiphénomène. Au [[Trébuchement#ancre_69|plan 69]], le Professeur disparaît. Mais est-ce qu'on peut dire de même pour le plan 116 ? Qu'une partie de l'Écrivain a disparu ? Une partie non sanctifiée ? </ref> Toutefois, nous devons remarquer pour conclure, que le son exprime en définitive, la "personnalité" des protagonistes : un bruit alternatif, court et sec ou long et aquatique (ambivalence du Stalker) ; un bruit en écho et sans fond (l'Écrivain) ; un bruit "mou" et imperceptible (allusion au sac du Professeur). Mais dans ces cas spécifiques, nous ne sommes plus dans un registre [[Thèse:Résumé|cinémantique]], mais plutôt dans un registre "phonomantique".  
A travers ces plans, nous pouvons aussi déduire que l'Écrivain devient en quelque sorte un Stalker. En effet, dans le tunnel, c'est l'Écrivain qui va guider les autres, comme d'ailleurs il va les guider aussi dans le bunker. Il reste enfin, dans ce registre un fait qui a eu lieu au plan 69. En effet, le Stalker et l'Écrivain veulent traverser une corniche étroite surplombant un précipice. L'Écrivain décontracté dit au Stalker : "Rappelez-vous que Saint-Pierre faillit se noyer." <ref> "Seigneur, sauve-moi." alors qu'il commence à s'enfoncer dans les flots. (Mathieu XIV, 22-23.) Cf. '''Gerstenkorn et Strudel''', ''Etudes Cinématographiques,'' ''[[Thèse:Bibliographie#ancre_1|op. cit.]]'',p. 86.</ref> Le Stalker laisse tomber un écrou. Long temps de silence avant le son de chute dans l'eau (en voix-off), il dit à l'Écrivain : " Allez-y l'Écrivain." <ref>Cette citation peut être considérée à la lettre comme un clédon. Elle peut signifier "Allez-y, l'Écrivain, devenez Saint Pierre." C'est ce qui effectivement va se passer, il va devenir "un saint homme". En effet, après le tunnel-hachoir, il se métamorphose, et porte le substitut de la couronne d'épines, qui exprime finalement le portement de la souffrance du groupe. Enfin, devant la chambre des désirs, il n'exprimera pas le désir d'entrer, à une nuance près, que nous verrons à ce moment. </ref> Le temps de silence avant le son de la chute de l'écrou exprime la distance. L'écrou devient un agent qui mesure une distance importante et dangereuse (comme au plan 116). Dans les deux plans 69 et 116, les cadrages sont en plan rapproché sur les personnages. Dans les deux cas, on peut dire, "qu'on regarde avec nos oreilles". Ainsi la monumentalité est suggérée par le vide, par une audition du vide. Et, à ce moment-là le Professeur disparaît. <ref>Ainsi, nous pouvons considérer cet aspect (l'[[objet]] qui suggère la distance) comme un épiphénomène. Au [[Trébuchement#ancre_69|plan 69]], le Professeur disparaît. Mais est-ce qu'on peut dire de même pour le plan 116 ? Qu'une partie de l'Écrivain a disparu ? Une partie non sanctifiée ? </ref> Toutefois, nous devons remarquer pour conclure, que le son exprime en définitive, la "personnalité" des protagonistes : un bruit alternatif, court et sec ou long et aquatique (ambivalence du Stalker) ; un bruit en écho et sans fond (l'Écrivain) ; un bruit "mou" et imperceptible (allusion au sac du Professeur). Mais dans ces cas spécifiques, nous ne sommes plus dans un registre [[Thèse:Résumé|cinémantique]], mais plutôt dans un registre "phonomantique".  






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====Liens spécifiques du film====
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Version du 3 mai 2012 à 18:15

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Titres des films

Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations


Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée (min.)
Puits (Le) Well (The) Lang Samantha Jones L. 1998 Australie 102
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Autres titres de films

Mode d'emploi de la figure (mot) et abréviations


Titre Titre original Réalisation Scénario Année Pays Durée
Enfance d'Ivan (L') Ivanovo Detstvo Tarkovski Andreï Bogomolov V.
Papava M.
1962 URSS 95
Into the Wild
§. Christopher au fond d'un puits
Φω. 36. Plan 625
(Voir détail : Into the Wild) Penn Sean Sean Penn,
roman de Jon Krakauer
2007 USA 147
Miroir (Le)

§. La mère qui s'asperge la tête d'eau du puits, avant de s'asseoir et de regarder le feu au fenil.

Φω. Plan 20.
(Voir détail : Zerkalo) Tarkovski Andreï Tarkovski A.

Micharine A.

Et poèmes d'Arseni Tarkovski.
1975 URSS 106
Stalker (Voir détail : Stalker) Tarkovski Andreï Tarkovski A.
Strougatski A. et B.
1979 URSS 161
Visiteur (Le) Muukalainen Valkeapää Jukka-Pekka Forsström J.
Valkeapää J.-P.
2008 Finlande

Angleterre

Allemagne
98


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Photogrammes extraits des films - Analyse et liens spécifiques des films

Stalker, d’Andreï Tarkovski

Le Puits : "l'œil de la Zone" ?

Plan 67 : 1h 02' 30" : Le Professeur et l'Écrivain se reposent. Le Stalker dit : " Vous êtes fatigués ou quoi ? " Ils s'apprêtent à se lever, et à ce moment, nous entendons un fort bruit off d'une pierre jetée dans l'eau. Transition avec le :

Plan 68 : 1h 02' 55" : Plan moyen en plongée à l'intérieur d'un puits. Reflux de l'eau après la chute de la pierre. L'eau à des reflets acier, comme s'il s'agissait d'une eau lourde, métallisée. On dirait du mercure. (Cf. Photogramme - Puits 1.)


Photogramme - Puits 1 : Stalker, Plan 64. Après la chute d'une pierre dans un puits d'eau : l'eau à des reflets acier. L'image suggère-t-elle "l'œil de la Zone" ?

A ce moment, le Stalker récite en voix-off un poème. La poésie devient de la sorte un élément de la part irrationnelle de la Zone. Le poème est composé de deux parties, la première est en noir et blanc, la seconde en couleur. La première partie concerne des appréciations sur les passions : (Voix-off du Stalker) "(…) L'essentiel est qu'ils (croient en eux-mêmes. Et deviennent fragiles comme des enfants. Car la faiblesse est grande tandis que la force est minime." [1]

Plan 69 : 1h 03' 43" : C'est la partie en couleur du poème. Le Stalker est accroupi dans l'encadrement d'un passage étroit. Il descend prudemment face à nous. Le poème est un extrait d'une citation du Tao-Tö-King de Lao-Tseu. [2]


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Le son du puits

La bande-son du film est particulièrement importante. [3] Elle participe pleinement à l'émergence d'une partie poétique du film. Plus encore, elle ancre le film dans une dimension profonde. Elle est, si l'on ose dire, sa quatrième dimension. Andreï Tarkovski dit qu'en fin de compte seule la course-poursuite constitue le côté science-fiction de la nouvelle des Strougatski. [4]

Le plus bel exemple de l'invocation de cette "quatrième dimension" au sens figuré et au sens réel se trouve au plan 116b. La scène se passe devant le puits du Bunker à l'intérieur de la Zone. Il s'agit de l'Écrivain qui laisse tomber une grosse pierre dans le puits. (Cf. Photogramme – Puits 2.)

En effet, ce n'est que longtemps après que nous entendons un premier impact de la pierre contre les parois du puits. L'Écrivain s'assied au bord du puits, et nous entendons un second bruit qui provient du puits.


Photogramme - Puits 2 : Stalker, Plan 116b. L’Ecrivain laisse tomber une pierre dans un puits interminable. Notons dans l’image, la structure du puits qui rappelle la forme d’une couronne.

Andreï Tarkovski a un goût prononcé pour la profondeur de champ. Elle est souvent dédoublée par l'utilisation de panoramique ou par une vue en plongée, comme la scène avec le ballon dans le prologue d'Andreï Roublev. Ici, nous avons la profondeur invisible du sol, c'est-à-dire la profondeur du puits, comme si la pierre "crevait", littéralement, "le plancher de l'image". D'autre part, la reconversion tarkovskienne s'enchaîne comme il se doit par la parole, autre élément de la bande-son. L'Écrivain assis au bord du puits, en attente, au bord du "gouffre de l'inspiration", commence un long monologue. [5] C'est face à la caméra, face au monde, que l'Écrivain dévoile à haute voix ses pensées [6] : il est venu dans la Zone, parce qu'il avait perdu l'inspiration, cela nous le savons dès les présentations, au bar, au plan 16. [7] A présent, (plan 116) l'Écrivain est devant un "puits tari", un puits qui ne lui livre que l'écho de son vide, d'un long vide. De plus, il cherchait "l'inspiration vénale", au plan 86. [8]



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Le puits : Recueil d'infiltration

Voilà donc "la vérité" de l'Écrivain ou sa contradiction, et par prolongement la vérité sur la création proprement dite. L'éternelle question : vivre pour créer ou créer pour vivre ? Devant le puits, l'Écrivain a compris que la création aussi a besoin de "hauts-fourneaux". Ici, le puits est renversé, il plonge indéfiniment dans une terre sans fin. En général, un puits sert à recueillir les eaux d'infiltration ou alors à l'exploitation d'un gisement. Pour l'Écrivain il s'agit des infiltrations de la "liqueur de l'inspiration" ou des gisements de l'inspiration. Par ailleurs, la présence de ce long "anneau noir" dans le bunker suggère une laisse gigantesque. L'Écrivain souhaiterait y être attaché, comme le Stalker, par le cou. D'ailleurs, au plan 116, l'Écrivain épuisé par le voyage va s'allonger près du puits, en position fœtale. Il surnage dans une eau entourant le puits. Le fond et la forme se rejoignent. De plus, il faut aussi situer le plan du puits qui succède en fait à la séquence du tunnel (plans 96 à 110.) C'est un autre développement "plan à plan". C'est ici un développement purement plastique : le tunnel incurvé, horizontal et le puits droit, vertical. L'Écrivain jette une pierre dans le puits, et devant le tunnel, puisque le tirage au sort le désigne pour aller en premier dans le tunnel, qui est en fait le "hachoir". Il demande au Stalker de lui jeter une bandelette lestée, pour lui indiquer le chemin. Le Stalker n'en avait plus, il cherche autour de lui et trouve une grosse pierre qu'il jette rapidement en refermant violemment la porte. (Cf. Photogramme - Pierre.)


Photogramme - Pierre : Stalker, Plan 97. A la demande de l'Écrivain le Stalker va jeter à l'intérieur du "tunnel-hachoir" une grosse pierre.


A travers ces plans, nous pouvons aussi déduire que l'Écrivain devient en quelque sorte un Stalker. En effet, dans le tunnel, c'est l'Écrivain qui va guider les autres, comme d'ailleurs il va les guider aussi dans le bunker. Il reste enfin, dans ce registre un fait qui a eu lieu au plan 69. En effet, le Stalker et l'Écrivain veulent traverser une corniche étroite surplombant un précipice. L'Écrivain décontracté dit au Stalker : "Rappelez-vous que Saint-Pierre faillit se noyer." [9] Le Stalker laisse tomber un écrou. Long temps de silence avant le son de chute dans l'eau (en voix-off), il dit à l'Écrivain : " Allez-y l'Écrivain." [10] Le temps de silence avant le son de la chute de l'écrou exprime la distance. L'écrou devient un agent qui mesure une distance importante et dangereuse (comme au plan 116). Dans les deux plans 69 et 116, les cadrages sont en plan rapproché sur les personnages. Dans les deux cas, on peut dire, "qu'on regarde avec nos oreilles". Ainsi la monumentalité est suggérée par le vide, par une audition du vide. Et, à ce moment-là le Professeur disparaît. [11] Toutefois, nous devons remarquer pour conclure, que le son exprime en définitive, la "personnalité" des protagonistes : un bruit alternatif, court et sec ou long et aquatique (ambivalence du Stalker) ; un bruit en écho et sans fond (l'Écrivain) ; un bruit "mou" et imperceptible (allusion au sac du Professeur). Mais dans ces cas spécifiques, nous ne sommes plus dans un registre cinémantique, mais plutôt dans un registre "phonomantique".


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Liens spécifiques du film

Voir : Stalker



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Notes et références

  1. Une partie de ce poème est cité dans le cahier journal d'Andreï Tarkovski, Cahier Journal 1970-1986, op. cit.,p. 158 : 28 décembre 1977, c'est donc au cours de la réalisation du film :
    "Quand un homme naît, il est faible et souple, quand il meurt, il est fort et raide.
    Quand un arbre croît, il est souple et tendre; quand il devient sec et dur, il meurt.
    La dureté et la force sont les compagnons de la mort.
    La souplesse et la faiblesse traduisent la fraîcheur de la vie.
    C'est pourquoi ce qui a durci ne vaincra pas."
  2. Lao-Tseu : (…) "Philosophe chinois, 604-520 Av. J.-C. contemporain et adversaire de Confucius. D'après la légende, sa mère le conçut d'un rayon d'étoile, le porta quatre-vingt et un ans dans son sein, et il vint au monde avec des cheveux et des sourcils blancs, d'où son nom de Lao tseu (vieillard-enfant.) (…) Vite dégoûté de la vie publique, il s'en fut chercher la paix dans un ermitage, sur une montagne… où il composa l'œuvre unique le "Tao-Tö-King". (…) Sa philosophie spiritualiste, presque monothéiste, tend à développer l'exaltation religieuse et le mépris des choses terrestres." (Encyclopédie Larousse.) Une hypothèse d'interprétation de la légende pourra être la suivante : la mère c'est la terre, le sein c'est la montagne, quatre-vingt et un est un nombre cubique : trois fois trois fois trois. " Le cube symbolise le monde matériel et l'ensemble des quatre éléments… Dans un sens mystique, le cube a été considéré comme le symbole de la sagesse de la vérité et de la perfection morale… Il est le modèle de la Jérusalem future, promise par l'Apocalypse… C'est aussi, à la Mecque, la Kaaba, saint des saints de l'Islam, dressée au centre de la grande Mosquée. C'est cet édifice, de forme cubique comme l'indique expressément son nom (Kaaba = Cube.) qui contient la célèbre "pierre noire" censée avoir été donné à Abraham par l'archange Gabriel." (Chevalier/Gherrbrant, Dictionnaire des Symboles, op. cit.,p. 328.)
  3. Cf. Gestenkorn et Strudel, op. cit., p. 97 ; J. Mitry, op. cit., tome 2, "La Parole et le son", pp. 87-176.
  4. Andreï Tarkovski, Dossier Positif-Rivage, op. cit.
  5. "Encore une expérience. Les expériences, les faits… Mais les faits n'existent pas, ici surtout. (…) Quel foutu écrivain suis-je, si je hais l'écriture ? Écrire, c'est un supplice, une humiliation, comme s'extirper des hémorroïdes. (…) Je pensais les changer, c'est moi qu'on a changé (…) Autrefois l'avenir était le prolongement du présent… A présent l'avenir se confond avec le présent. Sont-ils prêts à cela ? Ils ne veulent rien savoir, ils ne font que s'empiffrer ! "
  6. Qui sont peut-être les pensées même d' Andreï Tarkovski, ce qui explique le fait que l'Écrivain parle face au "monde". Souvent un auteur parle par l'intermédiaire de ses acteurs. Comme dans le prologue du Miroir.
  7. - L'Écrivain : (Au Professeur.) "Quel besoin avez-vous de la Zone ? "
    - Le Professeur : " D'une certaine façon, je suis un savant. Et vous, quel besoin en avez-vous ?
    - L'Écrivain : " J'ai perdu l'inspiration…"
    - Le Professeur : " Alors, votre plume est tarie ?
  8. - L'Écrivain : (Au Professeur.) " A propos de l'inspiration vénale. (…) Admettons que j'entre dans votre chambre, et que je revienne, en génie ! L'homme écrit parce qu'il souffre, qu'il doute. Il doit prouver aux autres et à lui-même (…) qu'il vaut quelque chose. Si je suis sûr d'être un génie (…) alors pourquoi dois-je écrire ? A quoi bon ?
    - Le Professeur : " Gardez vos complexes pour vous."
    - L'Écrivain : " De toute façon toute votre technologie… ces hauts fourneaux et toutes ces roues.. (…) - ne sont que béquilles et prothèses. L'humanité existe pour créer. Créer des œuvres d'art. Et ça ne lui rapporte rien, à l'opposé des autres actions humaines.
  9. "Seigneur, sauve-moi." alors qu'il commence à s'enfoncer dans les flots. (Mathieu XIV, 22-23.) Cf. Gerstenkorn et Strudel, Etudes Cinématographiques, op. cit.,p. 86.
  10. Cette citation peut être considérée à la lettre comme un clédon. Elle peut signifier "Allez-y, l'Écrivain, devenez Saint Pierre." C'est ce qui effectivement va se passer, il va devenir "un saint homme". En effet, après le tunnel-hachoir, il se métamorphose, et porte le substitut de la couronne d'épines, qui exprime finalement le portement de la souffrance du groupe. Enfin, devant la chambre des désirs, il n'exprimera pas le désir d'entrer, à une nuance près, que nous verrons à ce moment.
  11. Ainsi, nous pouvons considérer cet aspect (l'objet qui suggère la distance) comme un épiphénomène. Au plan 69, le Professeur disparaît. Mais est-ce qu'on peut dire de même pour le plan 116 ? Qu'une partie de l'Écrivain a disparu ? Une partie non sanctifiée ?



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